maroquin [ marɔkɛ̃ ] n. m.
• 1490; de Maroc, pays où l'on préparait ce cuir
1 ♦ Peau de chèvre, de mouton, tannée au sumac et à la noix de galle, teinte et souvent grenée. Maroquin rouge, brun. « un gros in-folio relié en maroquin rouge » (Nerval).
2 ♦ Vieilli ou plaisant Portefeuille ministériel, poste de ministre.
⊗ HOM. Marocain.
● maroquin nom masculin (de Maroc, nom propre) Peausserie de chèvre, de tannage végétal, utilisée principalement en maroquinerie et pour la reliure. Familier. Portefeuille ministériel. ● maroquin (difficultés) nom masculin (de Maroc, nom propre) Orthographe et sens 1. Marocain, e adj. et n. = originaire du Maroc, qui concerne le Maroc. La côte marocaine ; les Marocains. 2. Maroquin n.m. = cuir de chèvre teinté utilisé en particulier en reliure. Livre relié en maroquin rouge. (De maroquin sont issus maroquinerie et maroquinier.) Remarque Les deux mots ont la même origine : le maroquin a d'abord été importé du Maroc. ● maroquin (homonymes) nom masculin (de Maroc, nom propre) marocain adjectif
maroquin
n. m. Cuir de chèvre tanné et teint du côté fleur (côté du poil).
I.
⇒MAROQUIN1, subst. masc.
A. — Cuir de bouc ou de chèvre plus ou moins grenu, tanné au sumac ou à la noix de galle et teint, utilisé pour la confection ou la garniture de divers articles. C'est un grand fauteuil pour écrire, à dossier élevé, genre Louis XIII, en maroquin vert et en bois tourné (FLAUB., Corresp., 1846, p. 340). D'autres [des bibliophiles], se plaçant au point de vue de l'histoire de l'art, collectionneront les reliures pour leur mérite décoratif, (...) ou exerçant leur curiosité dans le champ de la technique, se spécialiseront dans les reliures en telle ou telle matière, en maroquin ou en vélin, en bois ou en cuir estampé (Civilis. écr., 1939, p. 14-7):
• ♦ Nous avons de grandes serviettes d'avocats en maroquin plus ou moins du Levant, plus ou moins écrasé. Et si les gamines ne font pas, pour leurs étrennes, gaîner de reliures voyantes leurs bouquins de classe, si je ne le fais pas non plus, c'est uniquement parce qu'ils ne sont pas notre propriété.
COLETTE, Cl. école, 1900, p. 171.
SYNT. Maroquin du Levant, de Barbarie; maroquin à gros grain, à grain écrasé; maroquin rouge, jaune; meubles, sièges en maroquin, couverts, garnis de maroquin; livres de maroquin, reliés en maroquin; portefeuille de maroquin.
♦En appos. Cuir maroquin. Pour la confection des chapeaux, on emploie presque exclusivement le daim; pour les garnitures: le daim, le cuir verni, le cuir maroquin (J. COULON, Technol. gén. modiste, 1951, p. 55)
— P. anal.
♦Peau (de veau, de mouton, p. ex.) préparée à la manière du maroquin (cf. maroquiner A). Synon. faux maroquin. On donne aussi le nom de maroquin à toute peau façonnée à la manière du vrai maroquin (BOUILLET 1859).
♦En appos. Papier maroquin. Papier de couleur, grenu, imitant le maroquin. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — P. méton. Objet en maroquin.
— En partic.
♦Reliure en maroquin, livre relié de maroquin. Il y a là renfermés, un certain nombre de beaux vieux maroquins sanguins, où la patine du temps a mis comme une pourpre sombre (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 344). Il touche Les roseaux desséchés, le clavecin qui vibre, Les estampes, les maroquins ouatés de mousses: Ah! ces mousses qui sont les cheveux blancs des livres! (CH. GUÉRIN, Coeur solit. 1898, p. 145).
♦Portefeuille en maroquin. Je vois encore Ferry, prenant son maroquin et quittant le banc des ministres sous les huées (L. DAUDET, Universaux, 1935, p. 52). Je ramasse le portefeuille (...). Je mets le maroquin dans ma poche (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 263).
P. méton., fam. Portefeuille, poste de ministre. Demi-maroquin. ,,Poste de secrétaire d'État`` (Admin. 1972). L'un s'en va, qui ne valait guère, Un autre prend le maroquin (BRUANT 1901, P. 318). Notre sénateur vient d'obtenir un maroquin (DAVAU-COHEN 1972). En raison de leur «travail fractionnel», les dirigeants du C.E.R.E.S. n'auraient que deux «maroquins» dans le futur gouvernement du parti, et l'un de ces maroquins était même rogné! (Le Nouvel Observateur, juill. 1973, p. 20, 1).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1762 marroquin, dep. 1798 maro-. Étymol. et Hist. 1. 1479 peaulx de maroquins «peau de chèvre tannée avec du sumac ou de la noix de galle» (A. D'AGNEL, Comptes du roi René, II, 372); 1552 marroquin «peau de mouton traitée de la même façon» (RABELAIS, Le Quart Livre, éd. R. Marichal, VI, 68, p.56); 2. 1752 «carton couvert de peau, dans lequel sur les bureaux, on serrait les papiers d'affaires» (HAVARD); 1901 «portefeuille ministériel» (BRUANT, loc. cit.); 3. 1835 adj. papier maroquin «papier de couleur imitant le maroquin» (Ac.). Dér. de Maroc (v. marocain), prob. par l'intermédiaire de l'esp. marroqun «cuir» (fin XVIe s. ds Diccionario de Autoridades), car ce sont les Arabes qui ont apporté la technique du cuir en Espagne (v. cordouan). (v. FEW 19, 121). Fréq. abs.littér.:161.
II.
⇒MAROQUIN2, subst. masc.
MARINE
A. — Fort cordage amarré autour du grand mât et du mât de misaine, pour recevoir les palans qui servaient à embarquer et à débarquer les marchandises (d'apr. LITTRÉ).
B. — ,,Fil d'acier de faible diamètre qui est tendu entre les mâts et la cheminée du navire et dont le rôle est de supporter tout l'appareillage de signalisation`` (LE CLÈRE 1960).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1773 (J. BOURDÉ DE VILLEHUET, Manuel des marins ou Dict. des termes de mar., t. 2, p.88). Orig. incertaine, peut-être à rapprocher de maroquin1, en raison des rapports de navigation entretenus entre l'Espagne et le Maroc, ce dernier pays ayant, de plus, été novateur en ce qui concerne les techniques de navigation (v. FEW t. 19, p. 121d). Bbg. SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 317.
maroquin [maʀɔkɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1479, peaulx de maroquins; marroquin 1552, Rabelais; de Maroc, pays où l'on préparait ce cuir.
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1 Peau de chèvre (⇒ Menon), de bouc, et, par ext., de mouton tannée au sumac et à la noix de galle, teinte et souvent grainée (→ Grain, cit. 21). || Maroquin rouge, brun. || Maroquin lavallière. || Maroquin grainé à la peau de chagrin (chagriné). || Maroquin à gros, à long, à petit grain. || Babouche (cit. 4), portefeuille de maroquin. || Livre relié en plein maroquin.
1 Je me suis vu bientôt maître de feuilleter un gros in-folio relié en maroquin rouge (…)
Nerval, les Filles du feu, « Angélique », II.
2 Ces maroquins sont si plaisants à l'œil et ces vélins si doux au toucher !
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, VI, p. 448.
♦ (1835). Par anal. || Papier maroquin : papier de couleur apprêté de manière à ressembler au maroquin.
2 (1901; du sens « carton à dossier », 1752). Par ext. Portefeuille ministériel, poste de ministre. || Il a fini par obtenir un maroquin. ⇒ Ministère.
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DÉR. Maroquiner, maroquinerie, maroquinier.
HOM. Marocain.
Encyclopédie Universelle. 2012.