universaux [ ynivɛrso ] n. m. pl.
• XVIIe; lat. universalia, plur. neutre de universalis
♦ Hist. philos. Les cinq concepts qui définissent les diverses manières dont un prédicat est lié au sujet par un rapport (le genre, l'espèce, la différence ou différence spécifique, le propre et l'accident).
♢ Par ext. Les concepts et termes universels applicables à tous les individus d'un genre ou d'une espèce. Les universaux du langage : ensemble de concepts, formes, relations supposés exister dans toutes les langues du monde.
● universaux nom masculin pluriel Dans la terminologie scolastique, issue de l'Antiquité, mots comme homme, chien, etc., qui sont des notions générales résultant par abstraction de la rencontre d'objets singuliers. Concepts ou éléments qui sont communs, hypothétiquement, à toutes les langues naturelles existantes. (Le singulier universal est rare.) ● universaux (expressions) nom masculin pluriel Querelle des universaux, controverse sur la nature et l'origine des notions générales de l'esprit, qui agita toute la scolastique et qui opposa rationalistes, empiristes et conceptualistes (Abélard).
universaux
n. m. pl. PHILO Les universaux: les idées générales, opposées aux individus singuliers dans la philosophie scolastique.
Encycl. La fameuse querelle des universaux divisa les théologiens du Moyen âge. Les nominalistes, ou empiristes (notam. Guillaume d'Occam, au XIVe s.), considéraient que les idées générales, les universaux, sont uniquement des mots, des noms. Leurs adversaires platoniciens (tenants du réalisme, dit aussi rationalisme) affirmaient que les universaux (les Idées de Platon) constituent la réalité effective.
⇒UNIVERSAUX, subst. masc. plur.
A. — 1. LOG., PHILOS. Les universaux
a) Les cinq concepts par lesquels on établit la distinction des différentes manières dont un prédicat convient au sujet: le genre, l'espèce, la différence spécifique, le propre et l'accident (d'apr. FOULQ.-ST-JEAN 1960).
b) ,,Les concepts et les termes universels applicables à tous les individus d'un même genre ou d'une même espèce`` (FOULQ.-ST-JEAN 1960). Selon saint Thomas, les universaux existent à la fois ante rem, c'est-à-dire dans l'entendement divin avant la Création, in re: dans les choses créées qui les actualisent, et post rem: dans l'esprit humain qui les conçoit (VAX Log. 1982).
c) Querelle ou problème des universaux. Controverse scolastique sur la nature et l'origine des idées générales. La Querelle des Universaux mit aux prises les philosophes du Moyen Âge, dont les théories complexes, nuancées et subtiles, se rattachent plus ou moins à l'une des trois thèses:réalisme (ou platonisme), conceptualisme, nominalisme (VAX Log. 1982).
2. LING. Éléments qui sont communs à toutes les langues naturelles. Universaux du langage; universaux linguistiques. La grammaire transformationnelle (...) distingue des universaux formels et des universaux substantiels: les premiers portent sur les types de règles, les seconds sur les catégories, ainsi que sur les fonctions ou les relations grammaticales:objet de..., sujet de..., etc. (Lang. 1973). L'existence de ces universaux est l'un des postulats de la grammaire générative (p. ex. la relation sujet-verbe), pour laquelle il semble, en particulier, que la plus grande partie de la structure profonde (et peut-être même sa totalité) soit universelle (MOUNIN 1974).
B. — HIST. Universaux (de Pologne). ,,Lettres circulaires que le roi de Pologne adressait aux provinces et aux grands du royaume, pour la convocation des diètes`` (LITTRÉ). [Cette lettre] offrait au roi [de Pologne] de mettre l'Ukraine (...) en son pouvoir si Sa Majesté voulait publier des universaux à cet effet, et se mettait en devoir de soutenir les Cosaques contre une invasion moscovite (MÉRIMÉE, Hist. règne Pierre le Gd, 1867, p. 673).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1647 log. (DESCARTES, Réponses aux secondes objections ds Œuvres philosophiques, éd. F. Alquié, t. 2, p. 563); 1765 question des universaux (Encyclop. t. 17, p. 406a); 1876 lutte des universaux (Lar. 19e); 1882 querelle des universaux (BACH.-DEZ.); 2. 1966 ling. universaux linguistiques (COYAUD, Introd. ét. lang. docum., p. 118); 1967 universaux de langage (RUWET, Introd. à la gramm. générative, p. 17). Trad. du lat. scolastique universalia (XIIe s. ds BLAISE Latin. Med. Aev.), plur. neutre subst. de universalis (universel). Comme terme de ling., cf. l'angl. universals of language (1948 AGINSKY in Word IV, 109 ds NED Suppl.2, s.v. universal). Fréq. abs. littér.:34. Bbg. HAGÈGE (Cl.). L'Homme de paroles. Paris, 1985, pp. 43-67. — SEILER (H.). Benveniste et la rech. sur les universaux. Colloque Internat. du CNRS. 1983. Tours. E. Benveniste auj. Paris, 1984, t. 1, pp. 167-176. — ZWANENBURG (W.). Types de dér. comme universaux. Rech. Ling. fr. Utrecht. 1982, t. 1, pp. 57-66.
universaux [ynivɛʀso] n. m. pl.
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1 Hist. philos. Les cinq concepts qui définissent les manières par lesquelles un prédicat est lié au sujet par un rapport (attributs dialectiques) : le genre, l'espèce, la différence ou différence spécifique, le propre (infra cit. 41) et l'accident.
2 Les concepts et termes universels (1.) applicables à tous les individus d'un genre ou d'une espèce. || Les universaux du langage : ensemble de concepts, formes, relations existant (hypothétiquement) dans toutes les langues du monde.
REM. Le terme a été repris au sing. ⇒ Universal.
Encyclopédie Universelle. 2012.