népenthès [ nepɛ̃tɛs ] n. m.
• nepenthe 1560 ; mot gr. « qui dissipe la douleur »
1 ♦ Chez les Grecs, Breuvage magique, remède qui dissipait la tristesse, la colère. — Plante dont les Anciens tiraient cette drogue.
2 ♦ (népente 1799) Bot. Plante carnivore (sarracéniacées) qui croît en Malaisie et à Madagascar, dont les feuilles en vrilles se terminent par une urne à couvercle, dans laquelle tombent de petits insectes.
● népenthès nom masculin (grec nêpenthês, qui dissipe la douleur) Arbuste grimpant des régions chaudes de l'Ancien Monde dont les feuilles portent des urnes, ou ascidies, de forme telle que les petits insectes, attirés par le nectar, ne peuvent s'en échapper.
népenthès
n. m. BOT Plante carnivore des forêts tropicales.
⇒NÉPENTHÈS, subst. masc.
A. —[Chez Homère] Breuvage magique propre à dissiper la mélancolie et à provoquer l'oubli. Jason fut invité pour le soir même à venir boire une tasse de népenthès (TOULET, Comme une fantaisie, 1918, p.91). La souffrance te fut plus qu'à d'autres aiguë. Socrate n'avait bu que le suc de ciguë; C'est autre chose, auprès du népenthès païen, Que de vider la lie au calice chrétien! (JAMMES, De tout temps, 1935, p.23).
— Plante avec laquelle était préparé ce breuvage. Le suc du Népenthès distillé par Hélène Jadis calmait le deuil, la colère et la haine (FONTANÈS, OEuvres, Jardin, t.1, 1821, p.205). Le népenthès est une plante mentionnée par Homère en son Odyssée, et qui dissipe les ennuis (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t.2, 1833, p.197).
— P. métaph. Tout calmant propre à apporter l'oubli et à dissiper la mélancolie:
• ♦ Je dirais volontiers à tous ceux qui ont désiré un baume, un népenthès, pour des douleurs quotidiennes, troublant l'exercice régulier de leur vie et bafouant tout l'effort de leur volonté, à tous ceux là, malades d'esprit, malades de corps, je dirais: que celui de vous qui est sans péché, soit d'action, soit d'intention, jette à notre malade la première pierre!
BAUDEL., Paradis artif., 1860, p.418.
B. —BOT. Genre de plantes dicotylédones des contrées tropicales d'Asie (d'apr. PRIVAT-FOC. 1870).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1552 Nepenthe «ce qui dissipe la tristesse» (RONSARD, Amours, éd. P.Laumonier, t.4, p.101); b) 1555 nepenthes «plante connue des Anciens, dont ils tiraient un breuvage magique faisant oublier les soucis» (P.BELON, Observ. de plusieurs singularitez, éd. Bruxelles, f° 369 v° ds Fonds BARBIER); d'où 2. 1765 bot. népenthès (Encyclop. t.11). 1 a empr. au gr. «qui dissipe la douleur, l'ennui» notamment chez Homère, en parlant d'une drogue, d'un remède qui dissipe les maux, comp. du préf. négatif - et de «douleur, affliction»; 1 b empr. au lat. nepenthes «plante qui, mélangée au vin, chasse les soucis» subst. neutre indéclinable gr. «id.», neutre de , v. ANDRÉ Bot. Au sens 2 l'angl. nepenthes est att. dep. 1747 ds NED.
népenthès [nepɛ̃tɛs] n. m.
ÉTYM. XVIe, nepenthe, Wartburg; grec nêpenthês « qui dissipe la douleur », de nê- préf. négatif, et penthos « douleur ».
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♦ Didactique.
1 (Chez les Grecs, et spécialt chez Homère, Odyssée, IV). Breuvage magique, remède qui dissipe la tristesse, la colère. — Plante dont les Anciens tiraient cette drogue. — Par métaphore. Ce qui fait oublier, ce qui dissipe la tristesse.
1 Ensuite, avec le vin, il versait aux héros
Le puissant népenthès, oubli de tous les maux (…)
André Chénier, Bucoliques, IV.
2 (1799, népente). Bot. Genre de plantes dicotylédones carnivores (Népenthacées) qui croissent en Malaisie et à Madagascar et dont les feuilles en vrilles se terminent par une urne à couvercle. || Genre Népenthès. — Un népenthès : une plante appartenant à ce genre.
2 Des bulbes charnels et poussifs côtoyaient des cernes de népenthès, bondés d'insectes engloutis.
P. Grainville, les Flamboyants, p. 42.
Encyclopédie Universelle. 2012.