1. niche [ niʃ ] n. f.
• 1295; p.-ê. de l'a. v. niger, nicher « agir en niais »
♦ Vieilli Tour malicieux destiné à taquiner, attraper qqn. ⇒ blague, 2. farce , taquinerie. Faire des niches à qqn.
niche 2. niche [ niʃ ] n. f.
• 1395; de nicher
1 ♦ Enfoncement pratiqué dans l'épaisseur d'une paroi pour abriter un objet décoratif (statue, buste, vase). ⇒ cavité. « Des niches richement encadrées et occupées par des bustes antiques » (Gautier). Niche funéraire. ⇒ enfeu.
2 ♦ Enfoncement formant réduit. Lit dans une niche. ⇒ alcôve.
3 ♦ (1697) Abri en forme de petite maison où couche un chien. Chien de garde à la niche. À la niche ! (cf. Allez coucher !).
4 ♦ Espace fonctionnellement déterminé. Niche écologique. ⇒ biotope. — Une niche fiscale.
5 ♦ Écon. Niche (de marché) : petit segment de marché qui reste à exploiter. Stratégie de niches.
● niche nom féminin (de nicher) Renfoncement ménagé dans un mur et pouvant recevoir une statue, un meuble, etc. Renfoncement aménagé dans un objet quelconque. Petite cabane servant d'abri à un chien. Chemin de fer Retrait ménagé dans la paroi d'un tunnel ferroviaire, pour permettre aux agents de la voie de s'y réfugier à l'approche d'un train. Économie Segment d'un marché où il existe peu de concurrence et qui permet à une entreprise de développer un nouveau créneau commercial. (La niche est souvent délaissée par les grandes entreprises pour des raisons de rentabilité car ce micromarché a un potentiel faible de clientèle.) Géographie Dépression arrondie, de forme plus ou moins hémisphérique, entaillant un versant (niche de nivation), au départ d'une coulée ou d'une loupe de solifluxion (niche de décollement), à un éboulement (niche d'arrachement). Liturgie Petit baldaquin mobile décoré, destiné à exposer le saint sacrement au-dessus du tabernacle. Pathologie Cavité creusée dans la paroi d'un organe, communiquant avec la cavité normale de cet organe et constituant l'élément anatomopathologique essentiel des ulcères et des cancers ulcérés. ● niche (expressions) nom féminin (de nicher) Niche circulaire, niche dessinant un cercle en élévation. Niche concave, dont le plan est un segment de cercle (en général couverte en cul-de-four). Niche plate, rectangulaire en plan. Niche en tabernacle, encadrée de colonnettes ou de pilastres, avec couronnement. Niche écologique, fonction particulière exercée au sein d'un écosystème équilibré par une espèce animale ou végétale, du fait de son régime alimentaire, de son biotope, de ses rythmes annuels, etc. ● niche (synonymes) nom féminin (de nicher) Renfoncement ménagé dans un mur et pouvant recevoir une statue...
Synonymes :
- alcôve
Renfoncement aménagé dans un objet quelconque.
Synonymes :
- cavité
- creux
- nid
- trou
● niche
nom féminin
(de nicher, agir en niais)
Familier. Petite attrape, tour malicieux fait à quelqu'un.
● niche (synonymes)
nom féminin
(de nicher, agir en niais)
Familier. Petite attrape, tour malicieux fait à quelqu'un.
Synonymes :
- blague
- canular
- farce
- tour
niche
n. f.
d1./d Enfoncement pratiqué dans l'épaisseur d'un mur pour y placer une statue, un buste, un vase, etc.
|| Alcôve.
d2./d Petite cabane servant d'abri à un chien.
d3./d ECOL Niche écologique: place (d'un organisme, d'une espèce animale) dans un biotope donné, déterminée par son alimentation et ses relations avec les autres espèces.
d4./d ECON Niche technologique: domaine de l'activité économique à l'intérieur duquel il est rentable de créer des entreprises mettant en oeuvre les techniques de pointe.
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niche
n. f. Farce, espièglerie. Faire des niches à qqn.
I.
⇒NICHE1, subst. fém.
A. —ARCHIT., DÉCOR. Emplacement creux, enfoncement pratiqué dans l'épaisseur d'un mur pour y loger une statue, un objet décoratif ou un objet quelconque. Niche carrée, circulaire, ronde, décorée. Cet ancien tombeau a des niches où l'on plaçait des urnes cinéraires (Ac. 1835). Sur les façades sordides (...) quelque joyau de marbre, une vierge, une fleur de lys, une sainte Catherine dans une niche en coquille (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p.184). Cette grande salle à manger, (...) qu'ornaient aux quatre coins, dans des niches, les blanches statues des quatre saisons, décentes et lascives, selon le goût de la Restauration (GIDE, Si le grain, 1924, p.431):
• ♦ Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,
Un autel souterrain au fond de ma détresse,
Et creuser dans le coin le plus noir de mon coeur,
Loin du désir mondain et du regard moqueur,
Une niche d'azur et d'or tout émaillée,
Où tu te dresseras, Statue émerveillée.
BAUDEL., Fl. du Mal, 1861, p.94.
♦Niche angulaire ou niche d'angle. ,,Niche qui est pratiquée dans une encoignure`` (JOSSIER 1881). Niche feinte. ,,Niche qui n'a que très peu de profondeur et porte des figures peintes ou en bas relief`` (CHABAT t.2 1876). Niche rustique. ,,Niche dont les bandeaux sont décorés de refends et de feuillage`` (JOSSIER 1881). Niche en tour ronde, en tour creuse. Niche creusée dans des surfaces circulaires convexes ou concaves. Dans le premier cas, on les dit niches en tour ronde; et, dans le second, niches en tour creuse (ADELINE, Lex. termes art, 1884).
— Loc. [P. réf. aux statues de saints parées et immobiles dans leur niche et que l'on honore] Il serait bien plus simple de la mettre dans une petite niche et de l'adorer. —Que veux-tu? dit Corbie, tant qu'on ne la connaît pas!... (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p.179). La mode est aujourd'hui de jouer au grand homme, De se donner, vivant, les airs d'un immortel Et d'avoir comme un saint sa niche et son autel (BARBIER, Satires, 1865, p.33). V. arcature ex. 2.
— P. anal. Anfractuosité, enfoncement; abri naturel dans une paroi rocheuse. Je voyais, de ma niche, au souffle des rafales, Se dérouler au loin les lames colossales (LAMART., Jocelyn, 1836, p.654). Le filet d'une source claire s'égouttait, du haut d'une niche rocheuse (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p.17).
— P. métaph. et au fig. Ils lui confirmaient [les bruits familiers au dormeur] qu'il n'y avait rien de nouveau, que tout était bien, qu'il pouvait retomber aux niches tièdes du sommeil (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.112). L'univers est dur à creuser, lourd à déplacer, mais indifférent. Tout homme y peut creuser sa niche (MAUROIS, Mes songes, 1933, p.162).
— RADIOL. ,,Image radiologique correspondant au moulage opaque de la paroi d'un viscère creux au niveau d'une ulcération et apparaissant en saillie sur la paroi ou comme une tache`` (MAN.-MAN. Méd. 1977). L'examen radiologique confirme cette hypothèse en montrant une niche ulcéreuse sur la portion horizontale de la petite courbure gastrique (QUILLET Méd. 1965, p.141).
B. —P. anal.
1. Petit réduit pratiqué dans une pièce, un appartement pour y loger, y dormir. Synon. alcôve, box (mod.). Dortoirs où chaque élève possédait une niche de six pieds carrés (BALZAC, L.Lambert, 1832, p.74). Une alcôve profonde d'où Juliette avait tiré les lits, parce qu'elle n'aimait pas coucher dans une niche (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.45).
2. Petite cabane servant d'abri à un chien de garde; meuble portatif destiné à un chien d'appartement. Niche à chien en vannerie (HAVARD 1889). C'était la chienne qui mettait bas. Devant sa niche, cinq petits grouillaient autour de la mère qui les léchait avec tendresse (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Saut, 1882, p.11).
♦À la niche! [Ordre donné au chien] À la niche, tous ces fatigants parasites! [les chiens de race] Qu'ils retournent à leur niche soyeuse et capitonnée! (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p.223). P. anal., fam. [Pour renvoyer sèchement un importun] Ah bien! Oui, des vacances! On ne vous dérangeait que pour vous flanquer votre paquet, et tout de suite à la niche! (ZOLA, Bête hum., 1890, p.7).
♦La niche (fam.). Le logement. Il fait un temps à ne pas mettre un municipal dehors, nous allons attendre tranquillement l'heure d'aller à nos niches (SUE, Fleur de Marie, 1857, p.154). Avoir la niche et la pâtée. Être nourri et logé. Quant à te donner la pâtée et la niche, ce n'est rien. Tu auras ton couvert mis ici tous les jours, tu peux prendre une belle chambre au second (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.321). Il rentrera rue Guy-de-la-Brosse. Il couchera dans sa niche, il mangera sa pâtée, il fera toute sa besogne, il sera sage, comme les autres, c'est-à-dire lâche et menteur (DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p.235).
3. ÉCOL. Niche écologique. Place qu'occupe une espèce vivante à l'intérieur d'un écosystème. Dans une biocénose [faune ou flore vivant dans un milieu donné] équilibrée, il n'existe théoriquement qu'une seule population déterminée par niche écologique, conséquence du phénomène de sélection du mieux adapté dans la lutte pour l'existence (HUSSON ds DAGET-GODRON 1974).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1395 «enfoncement ménagé dans le mur d'une pièce pour y placer une statue» (Compte de la ville d'Ypres ds DEHAISNES, Doc. et extr. div. concernant l'hist. de l'art dans la Flandre, l'Artois et le Hainaut, t.2, p.732); 2. 1666-89 «décrochement ménagé dans le profil d'un mur et pouvant recevoir un meuble» (Mme DE MOTTEVILLE, Mémoires, t.1, p.314 ds HAVARD); 3. 1697 «petite cabane où couche un chien» (État des meubles de la Couronne, ibid.); 1760 p. ext. fam. «demeure, refuge» (VOLTAIRE, Lettre à Mme du Deffand, 18 févr. ds Corresp., éd. Th. Besterman, t.41, p.95). Soit déverbal de nicher (EWFS1-2; FEW t.7, p.116 et p.119a, note 2; BL.-W.3-5), soit empr. comme terme d'archit. (avec infl. de nicher) à l'ital. nicchia bien que celui-ci ne soit att. que dep. le XVe s., forme nicchio, FILARETE ds BATT.; lat. médiév. domaine ital. nichia, 1467-71 ds DU CANGE, et non dep. début XIVe s. chez Dante comme le mentionne le DEI (v. CORT.-ZOLLI), de nicchio «coquille» (début XIVe s., G. VILLANI d'apr. PRATI), d'orig. incertaine, peut-être issu, avec aphérèse, du lat. vulg. onicula «sorte de mollusque», dér. dimin. de onycha «id.», fém. tiré de onyx, -ychis «id.», également «onyx» (v. H. et R. KAHANE ds Rom. Philol. t.19, pp.263-264 et HOPE, pp.45-46). Bbg. Archit. 1972, p.76, 219. — QUEM. DDL t.20.
II.
⇒NICHE2, subst. fém.
Fam. Plaisanterie malicieuse, farce que l'on fait à quelqu'un, généralement sans méchanceté. Synon. attrape, blague (fam.), farce, tour. Je les prenais [mes filles] sur mes genoux, je leur faisais mille agaceries, des niches (BALZAC, Goriot, 1835, p.287). L'envie me prit de faire à Jeanne une niche de gamin (LOTI, Rom. enf., 1890, p.160). Antoinette s'avisait, en passant, de jouer une niche à son frère, de lui lancer au nez une poignée d'aiguilles de pin, ou de secouer son arbre, en menaçant de le faire tomber (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p.838).
Prononc. et Orth. V. niche1. Étymol. et Hist. XIVe s. [date du ms.] (Ménestrel de Reims, 413, var., éd. N. de Wailly, p.211). Orig. incertaine: —soit déverbal de nicher «faire le niais, perdre son temps» (qui serait une ext. de nicher parce que la fabrication d'un nid représente un très long travail; v. FEW t.7, p.118a et p.119a, note 16), vivant en Champagne et en Hainaut: cependant ce mot n'est att., sous la forme niger, qu'au XVIe s. (de 1567, BAIF ds HUG., à 1611, COTGR.), —soit prononc. hypercorrecte de nique qui aurait été pris pour une forme pic. (EWFS2; BL.-W.1-5).
STAT. —Niche1 et 2. Fréq. abs. littér.:532. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 811, b) 622; XXe s.: a) 709, b) 947.
1. niche [niʃ] n. f.
ÉTYM. 1295; p.-ê. déverbal de l'anc. v. niger, nicher « agir en niais, perdre son temps », de la même famille que niais, nid (→ 2. Niche) ou prononc. hypercorrecte de nique, pris pour une forme picarde; P. Guiraud suppose un dér. negica, de negicare, de negare « nier ».
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♦ Tour malicieux destiné à attraper qqn. ⇒ Attrape, blague, espièglerie, facétie, farce, malice, tour. || Faire des niches.
1 (…) nous lui jouerons tant de pièces, nous lui ferons tant de niches sur niches que nous renvoyerons à Limoges Monsieur de Pourceaugnac.
Molière, Monsieur de Pourceaugnac, I, 1.
2 Il (Napoléon) abondait en plaisanteries, plutôt bizarres que spirituelles, dit Benjamin Constant. Ces gaîtés de géant valent la peine qu'on y insiste. C'est lui qui avait appelé ses grenadiers « les grognards »; il leur pinçait l'oreille, il leur tirait la moustache. L'empereur ne faisait que nous faire des niches : ceci est un mot de l'un deux.
Hugo, les Misérables, II, I, VII.
3 Il mettait toute son énergie à faire ce qui était désagréable à ses critiques et pouvait les faire crier; il était comme un gamin qui joue des niches. Ces niches étaient souvent du goût le plus détestable : non seulement il employait son talent prodigieux à des excentricités musicales, qui faisaient hérisser les cheveux sur la tête des pontifes; mais il manifestait une prédilection taquine pour des textes baroques, pour des sujets bizarres (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, III, p. 538.
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2. niche [niʃ] n. f.
ÉTYM. 1395; déverbal de nicher; l'ital. nicchia que l'on donnait pour origine de niche n'apparaît qu'au XVIe s.
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1 Enfoncement pratiqué dans l'épaisseur d'une paroi pour abriter un objet décoratif (statue, buste, vase…). ⇒ Cavité. || Niche carrée, semi-circulaire. || Niche d'angle, niche angulaire. || Niche en cul-de-four. || Niches de la façade (cit. 3) d'une cathédrale. || Lucarne (cit. 3) murée qui forme une niche. || Statue, madone (cit. 2) dans une niche. — Niches d'un caveau (cit. 2), d'un columbarium; niches funéraires. ⇒ Enfeu.
1 Des niches richement encadrées et occupées par des bustes antiques rompaient seules la plane surface du mur (…)
Th. Gautier, Fortunio, XVI.
♦ ☑ Loc. fig. Vieilli. Il est comme un saint dans sa niche : il ne bouge pas.
♦ Figuré :
2 J'ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour lorsqu'il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ces niches.
Marivaux, Phrase rapportée par d'Alembert, Éloge de Marivaux.
2 (Av. 1689). Enfoncement formant une sorte de réduit. || Lit dans une niche. ⇒ Alcôve. — Par ext. :
3 C'était une maison (…) avec une porte cochère, et sur l'un des côtés une niche vitrée (…) représentant la loge du concierge.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires extraordinaires, « Double assassinat rue Morgue ».
3 (1697). Abri en forme de petite maison destiné à un chien. ⇒ Loge. || Chien de garde à la niche (→ Aboyer, cit. 1). || À la niche ! (→ Allez coucher !).
♦ Par anal. Petite cabane.
4 Le berger, pour avoir un peu d'ombre, s'était assis contre la cabane à deux roues, qu'il poussait à chaque déplacement du parc, une étroite niche qui lui servait de lit, d'armoire et de garde-manger.
Zola, la Terre, IV, I.
4 Fig. et vieilli. || Une niche : un abri, une demeure (→ Fantaisie, cit. 29, Voltaire). Absolt et fam. || La niche : le logement.
5 Quant à te donner la pâtée et la niche, ce n'est rien. Tu auras ton couvert mis ici tous les jours, tu peux prendre une belle chambre au second, et tu auras cent écus par mois pour ta poche.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 434.
6 Ah ! mes enfants, que vous êtes bien ici ! répétait Bosc, histoire simplement de faire plaisir aux camarades qui payaient à dîner, car au fond la question de « la niche », comme il disait, ne le touchait pas.
Zola, Nana, VIII.
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II Fig.
1 (Angl. niche, 1927). Fig. || Niche écologique. ⇒ Biotope.
2 Niche fiscale : déduction fiscale particulière, liée à une situation précise.
3 Écon. || Niche (de marché) : petit segment de marché qui reste à exploiter. || Stratégie de niches.
Encyclopédie Universelle. 2012.