objection [ ɔbʒɛksjɔ̃ ] n. f.
• 1190; bas lat. objectio
1 ♦ Argument que l'on oppose à une opinion, à une affirmation pour la réfuter. ⇒ 2. critique, réfutation, réplique. Faire, formuler une objection à un raisonnement, à une théorie, et par ext. à qqn. Aller au-devant d'une objection. « Pour prévenir les objections que l'on peut ici m'adresser, il faudrait de longues explications » (Renan). Répondre à une objection. Réfuter une objection.
2 ♦ Ce que l'on oppose à une suggestion, une proposition pour la repousser. Cette proposition n'a soulevé aucune objection. ⇒ contestation, difficulté, discussion, opposition, protestation. Si vous ne voyez pas d'objection à poursuivre la séance. ⇒ empêchement. Si vous n'y voyez pas d'objection. ⇒ inconvénient, obstacle (cf. Si vous n'avez rien contre cela). Objection ! pour introduire un argument ou un avis contraire. Objection, votre honneur !
♢ Objection de conscience : principe sur lequel se fonde l'attitude des objecteurs de conscience.
⊗ CONTR. Approbation.
● objection nom féminin (bas latin objectio, -onis) Avis, argument, etc., que l'on met en avant pour s'opposer à une proposition, une affirmation : Formuler une objection à un plan. Empêchement, obstacle, difficulté qui s'oppose à la réalisation de quelque chose : Je ne vois pas d'objection à poursuivre le débat. ● objection (expressions) nom féminin (bas latin objectio, -onis) Objection de conscience, refus de porter les armes formulé par un objecteur de conscience. ● objection (synonymes) nom féminin (bas latin objectio, -onis) Avis, argument, etc., que l'on met en avant pour s'opposer...
Synonymes :
- critique
- réfutation
- remarque
- rétorsion
Empêchement, obstacle, difficulté qui s'oppose à la réalisation de quelque chose
Synonymes :
- inconvénient
- obstacle
- représentation
Contraires :
- adhésion
objection
n. f. Ce que l'on objecte. Faire une objection.
|| Spécial. Objection de conscience: refus du service militaire, fondé sur des opinions philosophiques ou religieuses.
⇒OBJECTION, subst. fém.
A. —Ce que l'on oppose à une proposition.
1. Argument opposé à une affirmation pour la réfuter. Objection captieuse, décisive, fondamentale, solide, spécieuse; forte objection. [Plutarque] répond très-bien aux objections des épicuriens de son temps, qui, comme ceux du nôtre, rejetaient la providence (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.314). Ces discours étaient si sincères, si sérieux, et il s'y mêla d'abord, de la part d'Harriet, des objections si faciles à réfuter, car elles étaient faites exprès pour l'être... (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p.306). Nous ne pensons pas qu'on croie nous faire une objection sérieuse en nous représentant que la civilisation, déjà une fois perdue avec la chute du monde antique a cependant connu une renaissance (BENDA, Trahis. clercs, 1927, p.238).
2. [Souvent avec compl. prép. à] Raison que l'on oppose à une initiative, à une décision ou à une demande pour la repousser. Émettre une objection à, soulever des objections. Il ne pourrait avoir d'objection à une chose agréable pour nous, indifférente pour lui (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.442). V. équitable ex. 1:
• 1. ... cette souffrance immédiate ne doit pas être une objection à la rupture. Non, la seule objection sérieuse à une rupture est —qui le croirait? —celle-ci: à la fin de tout cela il reste qu'il y a une chance, une chance sur cent mais enfin une chance certaine, que dans ce mariage nous soyons heureux tous les deux.
MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1303.
♦[Dans un procès] Faire objection. S'opposer à ce que soit prise en compte une question ou une argumentation de la partie adverse. Quand Osmond expliqua qu'il convenait, pour apprécier les responsabilités, d'évoquer la situation des prisonniers noirs loués au planteur, son adversaire fit objection (M. DENUZIÈRE, Bagatelle, Paris, J.-Cl. Lattès, 1981, p.452).
[En formule interjective]:
• 2. Un brouhaha, fait de réflexions irritées, monta dans la salle, et l'avocat de l'Administration cria encore, suivant la formule consacrée:
—Objection Votre Honneur!
M. DENUZIÈRE, Bagatelle, Paris, J.-Cl. Lattès, 1981, p.452.
♦Objection de conscience. V. conscience II B 1.
B. —Observation faite pour critiquer, condamner; reproche. Mais il avait à se défendre contre des observations et des objections encore plus sensibles pour lui que celles d'un M. Le Nain ou d'un Lamoignon (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.4, 1859, p.66). V. archaïsme ex. 8.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 «difficulté que l'on soulève contre une assertion, une proposition» (Dialogue Grégoire, 83, 4 ds T.-L.); b) 1955-56 objection de conscience (R. BORN ds Rev. du Droit pénal et de Criminologie, p.719-29 ds YAM.-KELL 1970); 2. 1840 «reproche» (MÉRIMÉE, Colomba, p.3). Empr. au b. lat. objectio «action d'opposer; action de reprocher, reproche» lui-même dér. de objectum, supin de objicere (v. objet). Fréq. abs. littér.:1630. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 2770, b) 2008; XXe s.: a)2184, b)2178. Bbg. GOHIN 1903, p.338.
objection [ɔbʒɛksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1190; bas lat. objectio, de objectum → Objet.
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1 Argument que l'on oppose à une opinion, à une affirmation pour la réfuter. ⇒ Critique, réfutation, remarque, réplique. || Objection forte, solide, décisive, péremptoire, irréfutable, fondée, sans réplique. || Objection imprévue (→ Lendemain, cit. 1). || Objection faible, dérisoire (cit. 3), spécieuse, sans valeur. || Objection captieuse, de mauvaise foi. ⇒ Chicane. || Faire, énoncer, formuler, adresser une objection (à un raisonnement, à une théorie, et, par ext., à qqn). ⇒ Objecter, répondre, rétorquer (→ Interruption, cit. 9; irréfutabilité, cit.). || Proposer, présenter, faire valoir une objection. || Prévoir une objection. || Aller au-devant d'une objection, prévenir une objection (⇒ Prolepse). || Répondre, trouver réponse à une objection (→ Impliquer, cit. 7; manichéen, cit.). || Réfuter une objection. || Conviction (cit. 4) que la moindre objection ébranle. || Il supporte mal les objections. ⇒ Contradiction. || Sous réserve de quelques objections (→ Gros, cit. 34). || Cette thèse se heurte à une objection de principe. || La source d'une objection (→ Hérésie, cit. 1, Pascal). || L'objection à cela, c'est que…
1 Il m'eût été difficile de souhaiter un plus clairvoyant et plus officieux examinateur de mes écrits, que celui dont vous m'avez envoyé les remarques (…) c'est pourquoi je ne me mets pas tant en peine des objections qu'il m'a faites, que je me réjouis de ce qu'il n'y a point plus de choses en mon écrit auxquelles il contredise.
Descartes, Réponse à la IVe objection, Lettre au R. P. Mersenne.
2 L'objection me parut sans réplique, et j'en convins à l'instant (…)
Rousseau, les Confessions, VII.
3 J'hésite à le dire, car, pour prévenir les objections que l'on peut ici m'adresser, il faudrait de longues explications et de nombreuses restrictions (…)
Renan, l'Avenir de la science, Œ., t. III, III, p. 759.
4 Et puis, on a pris si grand soin de leur affirmer que l'Église avait depuis longtemps réfuté victorieusement toutes les objections, qu'ils n'ont même pas l'idée d'y aller voir (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 310.
♦ ☑ Objection, votre Honneur ! (formule traduite de l'anglais, employée au cours d'un procès dans un pays anglo-saxon, dans une traduction française : films, etc.).
2 Ce que l'on oppose à une suggestion, une proposition pour la repousser. || Concevoir une objection à un projet (→ Disposer, cit. 21). || Cette proposition n'a soulevé aucune objection. ⇒ Contestation, difficulté, discussion, opposition, protestation. || Si vous n'y voyez pas d'objection. ⇒ Inconvénient, obstacle (cf. Si vous n'avez rien contre cela). || Je n'ai pas d'objection à votre projet. || Multiplier les objections. || Avec lui il y a toujours des objections (cf. Des si et des mais). || Balayer toutes les objections.
5 Marius se disait que (…) lorsqu'il s'agirait de Cosette, il trouverait un autre visage, et que la véritable attitude de l'aïeul se démasquerait. Alors ce serait rude; recrudescence des questions de famille, confrontation des positions, tous les sarcasmes et toutes les objections à la fois (…)
Hugo, les Misérables, V, V, II.
♦ Par métaphore :
6 (…) un coup de théâtre se produisit qui allait élever contre mon entreprise la plus grave des objections.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XV, p. 74.
♦ Objection de conscience : principe sur lequel se fonde l'attitude des objecteurs de conscience.
3 Observation pour critiquer (qqn, un comportement). ⇒ Représentation, reproche. || Faire à qqn des objections sur sa conduite. || L'objection qu'on lui a faite d'ignorer… (→ Grume, cit. 3).
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CONTR. Approbation.
Encyclopédie Universelle. 2012.