parement [ parmɑ̃ ] n. m.
• 1318; « ce qui sert à orner » 1240; parament « vêtement riche » 880; de 1. parer
1 ♦ Liturg. Parement d'autel : ornement d'étoffe qu'on change selon la couleur liturgique du jour.
2 ♦ (1408) Face extérieure d'un mur, revêtue de pierres de taille. — Côté visible d'une pierre dans un ouvrage de maçonnerie. — Techn. Face supérieure d'un pavé.
3 ♦ (1677) Pièce d'étoffe riche qui orne un vêtement. — Revers sur le collet, les manches d'un vêtement. ⇒ retroussis. Une robe « avec de grands parements de dentelle bise » (Aragon). Manteau à parements de cuir.
● parement nom masculin (de parer 1) Revers des manches ou de l'encolure d'un vêtement. Extrémité de la manche des uniformes militaires de l'Ancien Régime, disposée de manière à former ou à simuler un retroussis de celle-ci. Surface apparente d'un ouvrage de maçonnerie, de pierre de taille, de béton, etc. Revêtement en pierre d'un mur de blocage. Pièce d'étoffe précieuse qui recouvrait les quatre faces d'un autel d'église et variait selon les cycles liturgiques. (L'usage d'adosser l'autel à la muraille a progressivement réduit le parement à n'être plus qu'un devant d'autel, ou antependium, soit en tissu, soit en matériau solide.) Première face dressée d'une pièce de bois, pour la fabrication d'un ouvrage, à partir de laquelle suivront le tracé, l'usinage, le montage ; la plus belle face d'une menuiserie. Paroi latérale, verticale ou très inclinée, d'une voie ou d'un chantier. ● parement (expressions) nom masculin (de parer 1) Brique de parement, brique dont une face au moins peut être laissée apparente dans un ouvrage en maçonnerie. Face de parement ou parement, sur une pierre de taille, face destinée à demeurer visible. Parement brut, surface apparente de pierre ou de béton ni taillée ni polie.
parement
n. m.
d1./d Morceau d'étoffe riche ou de couleur tranchante ornant un vêtement.
d2./d CONSTR Face visible d'un ouvrage de maçonnerie. Parement de plâtre.
⇒PAREMENT, subst. masc.
A. —Ce qui orne, pare, sert à orner, à parer. Vaste maison de poupée, blanche avec des volets verts qui font comme des parements à la façade (GREEN, Journal, 1941, p.119).
1. Parement d'autel. Étoffe brodée, ornée, qui voile la partie antérieure de l'autel. Les ornements sacerdotaux foisonnent; ici, l'on rencontre des parements d'autel en drap vermeil, des courtines de soie émeraude (HUYSMANS, Là-bas, t.1, 1891, p.77). Elle priait, jeûnait, méditait saint Dorothée, et, pour divertissement, brodait des parements d'autel (A. FRANCE, Vie littér., t.4, 1892, p.342).
2. Domaine vestimentaire
a) HIST. Étoffe riche ou voyante qui ornait autrefois le bas des manches des habits d'hommes ou les devants d'habits d'hommes ou de femmes. L'habit rouge était juste; il me gênait sous les bras, et le parement des manches arrivait assez loin de mes poignets; mais la broderie faisait bien (ABOUT, Roi mont., 1857, p.288). Un habit bleu à parements rouges (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.18):
• ♦ On voit deux petits garçons portant le costume de la fin du dix-huitième siècle: (...) l'autre, qui devait être un aristocrate, possède un grand col de lingerie plissée, un superbe gilet vert fermé par trois boutons et une petite veste courte à parements...
D'ALLEMAGNE, Hist. jouets, 1902, p.120.
b) Souvent vieilli. Retroussis ornant le bas des manches des vêtements d'hommes. Le père Rouault, un chapeau de soie neuf sur la tête et les parements de son habit noir lui couvrant les mains jusqu'aux ongles, donnait le bras à Madame Bovary mère (FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857, p.30).
c) De nos jours. Garniture ou galon, parfois de même tissu, ornant le devant d'un vêtement. Elle avait sur elle une espèce de robe-peignoir en satin crème, dont les parements et les revers étaient en velours du même ton (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p.148).
B. —TECHNOLOGIE
1. MAÇONNERIE
a) Surface apparente d'un ouvrage, d'un mur, constituée d'un revêtement, le plus souvent de pierres de taille. Le parement amont sera simplement protégé contre l'action de l'eau et des vagues par un (...) perré d'enrochement de 1m d'épaisseur environ déversé sur le remblai (THALLER, Houille blanche, 1952, p.46).
b) Surface d'une pierre qui doit apparaître du côté extérieur du mur. Pierres calcaires tendres (...). Elles se taillent facilement et leur parement a l'avantage de durcir à l'air (BOURDE, Trav. publ., 1928, p.83).
2. MENUIS. Partie extérieure et apparente d'un ouvrage de menuiserie et comportant souvent des façons, des moulures. Porte à un/deux parement(s). La porte, de bois massif, et dont le parement était découpé en losanges, était ornée et consolidée par de larges clous rivés à tête ronde (BOREL, Champavert, 1833, p.132).
3. PONTS ET CHAUSSÉES
a) Parement de pavés. Grosses pierres ou gros quartiers de grès formant la bordure d'un chemin pavé. Du côté de la chaussée, le parement de la bordure reçoit un fruit légèrement supérieur à la pente transversale de la chaussée (BOURDE, Trav. publ., 1929, p.135).
b) Face supérieure du pavé sur laquelle on pose le pied. Parement d'un pavé. (Dict.XIXe et XXes.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Fin IXes. au plur. parures (Eulalie, 7 ds HENRY Chrestomathie, p.3: Ne por or ned argent ne paramenz) —ca 1485 (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 25051); 2. 1176-81 paremant «ce qui sert à orner» (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier lion, éd. M. Roques, 2343); 1388 espée de parement (Arch. Nord, B 20168, n° 156085, f° 7 v°); 3. a) 1318 «pièce d'étoffe précieuse servant à décorer la partie antérieure des autels» (d'apr. FEW t.7, p.628a); 1327 parement d'autel (Ducs de Bourgogne, éd. L. de Laborde, t.3, 4); b) 1577 «pièce d'étoffe qui orne un vêtement» (Ordonn. sur la police de la ville d'Issoudun ds Mém. de la Sté des Antiquaires du Centre, t.10, p.199); 4. 1409-10 «revêtement consistant en de grosses pierres de taille dont un édifice est revêtu» (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, II, 598, 30 ds MORLET, p.241). Dér. de parer1; suff. -ment1. Cf. le lat. médiév. paramentum «costume sacerdotal» (951 ds NIERM.). Fréq. abs. littér.:77.
DÉR. Parementer, verbe trans. [Corresp.à parement B] Revêtir un mur d'un parement. Les constructeurs, pendant le Moyen Âge, avaient adopté un excellent moyen pour empêcher les murs du sous-sol d'être pénétrés par l'humidité; ils parementaient ces murs extérieurement de hautes et belles assises, avec autant de soin que ceux en élévation (...). Les pleurs produits par les terrassements n'avaient point de prise sur ces parements, glissaient le long de leur surface et ne pénétraient pas les maçonneries (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p.24). Part. passé en empl. adj. Mur parementé. ,,Par opposition à mur brut, lorsque les moellons qui composent cette maçonnerie sont unis et posés d'aplomb sur ligne`` (CHABAT 1881). — [], (il) paremente []. — 1res attest. 1558 n. st. parementé «pourvu d'ornement (robe)» (Inventaire ds Jacques Cartier, éd. F. Joüon des Longrais, p.103), v. aussi HUG., 1769 parementer (GARSAULT, Art du tailleur, chap.9, p.28), puis 1842 (Ac. Compl.: parementer. construct. Faire un parement; unir une surface); de parement, dés. -er.
BBG. —Archit. 1972, p.51. —DUCH. Beauté. 1960, p.90.
parement [paʀmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1175; parament « vêtement riche », fin IXe; de parer.
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1 Vx. Ce qui sert à orner, à parer. — (Av. 1453). || Épée de parement. ⇒ Parade.
2 (1318). Liturgie. || Parement d'autel : ornement d'étoffe dont on pare un autel et qu'on change selon la couleur liturgique du jour (→ Courtine, cit. 2).
3 (XIIIe). Face extérieure d'un mur revêtue de pierres de taille régulièrement appareillées et bien dressées. — Côté visible d'une pierre dans un ouvrage de maçonnerie. || Parement d'une boutisse. — Techn. (1676). Face supérieure d'un pavé.
♦ Menuis. || Volet de parement. — (1520). Menuis., charpenterie. Partie (d'une pièce de bois) qui reste visible après sa mise en œuvre et sa pose. — Partie extérieure d'un panneau (contre-plaqué, plastiques renforcés). || Les parements et l'âme d'un panneau.
4 (1677). Cour. Pièce d'étoffe riche ou de couleur tranchante qui orne un vêtement. — Retroussis sur le collet, les manches ou les revers (d'un vêtement). || Parement de soie d'un habit. || Jaquette (cit. 4) à parements de taffetas. — Spécialt. || Parement d'un uniforme militaire, dont la couleur permet de distinguer les corps ou les services. || Parements et passepoils assortis.
1 Le passage d'une garde de douze hommes, allant à la relève, avec des parements de couleurs vives, des bicornes ou des bonnets à poil (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XX, p. 220.
2 Mme Beurdeley avait une robe d'après-midi extrêmement seyante, jaune, ton sur ton, avec de grands parements de dentelle bise.
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XV.
♦ (1701). Bouch. Graisse qui entoure la panse d'un mouton.
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DÉR. Parementer.
Encyclopédie Universelle. 2012.