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parvenir

parvenir [ parvənir ] v. tr. ind. <conjug. : 22>
pervenir 980; lat. pervenire
1Arriver (en un point déterminé), dans un déplacement. arriver, atteindre. « Plus d'une heure durant, nous escaladons des roches et parvenons assez péniblement à un col très étroit » (A. Gide).
2(Choses) Arriver à destination. Ma lettre vous est-elle parvenue ? Faire parvenir un colis ( acheminer, adresser) , un ordre ( transmettre) à son destinataire.
Se propager à travers l'espace jusqu'à un lieu donné. Le « tapage dont une espèce de houleux écho lui parvenait à peine » (Green) .(Dans le temps) Son nom est parvenu jusqu'à notre époque, jusqu'à nous.
3(1559) Fig. Arriver (à tel résultat qu'on se proposait). Parvenir à ses fins. réussir. « J'ai souhaité l'Empire et j'y suis parvenu » (P. Corneille). « ce n'est que par les beaux sentiments qu'on parvient à la fortune ! » (Baudelaire). accéder (à), s'élever.
(1549) PARVENIR À (et l'inf.). arriver (à), réussir (à). « nous parvînmes à faire comprendre à l'hôtesse [...] que nous mourions de faim » (Gautier). « Le feu le plus ardent ne parvenait pas à sécher les murs » (Bloy).
Absolt, Vieilli S'élever à une situation sociale éminente. arriver , réussir; parvenu (cf. Faire son chemin) . « son esprit d'indépendance et le peu d'espoir qu'il avait de parvenir » (Gautier).
4En venir, par un processus naturel (à un certain stade de développement). atteindre. Parvenir à un âge avancé, au terme de sa vie. « Au degré d'exaltation où il était parvenu, l'idée chez lui primait tout le reste » (Renan).

parvenir verbe intransitif (latin pervenire, arriver) Arriver, venir à un point précis : Nous sommes parvenus au sommet vers midi. Atteindre un lieu, se propager : L'incendie est parvenu au dernier étage. Arriver à destination : Cette lettre ne m'est parvenue que vendredi. Réussir à faire quelque chose au prix d'un certain effort : Parvenir à déchiffrer une écriture difficile. Accéder à un état ; atteindre cet état : Parvenir à la gloire. Les fruits sont parvenus à maturité. Littéraire. Accéder à une importante situation : Il a mis vingt ans à parvenir.parvenir (citations) verbe intransitif (latin pervenire, arriver) Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Paris 1732-Paris 1799 Médiocre et rampant, et l'on arrive à tout. Le Mariage de Figaro, III, 5 Isaac Félix, dit André Suarès Marseille 1868-Saint-Maur-des-Fossés 1948 La bassesse est le plus sûr moyen de parvenir. Idées et visions Émile-Paulparvenir (difficultés) verbe intransitif (latin pervenire, arriver) Conjugaison Toujours avec l'auxiliaire être : elle est parvenue à ses fins. Construction Parvenir à ce que (+ subjonctif). Plutôt que cette tournure admise mais lourde (il est parvenu à ce que nous renoncions), employer une construction plus légère : il est parvenu à nous faire renoncer. ● parvenir (synonymes) verbe intransitif (latin pervenire, arriver) Arriver, venir à un point précis
Synonymes :
- accéder
Atteindre un lieu, se propager
Synonymes :
Réussir à faire quelque chose au prix d'un certain effort
Synonymes :
- finir par
- venir à bout de
Littéraire. Accéder à une importante situation
Synonymes :
- réussir

parvenir
v. tr. indir.
d1./d Arriver (à un point déterminé) dans une progression. Parvenir à un croisement.
d2./d (Choses) Arriver à destination. Ce chèque lui est parvenu.
d3./d Parvenir à (+ inf.): arriver à.

⇒PARVENIR, verbe intrans.
A. —[Le verbe indique un déplacement dans le temps ou dans l'espace] Qqn/qqc. parvient à (ou prép. équivalente) qqc./qqn
1. [Le suj. désigne une pers.] Arriver, venir jusqu'à un point déterminé, souvent grâce à un effort ou malgré des difficultés.
a) [Le compl. désigne un point de l'espace] Synon. accéder à, atteindre. Parvenir à une certaine hauteur, à un point donné, au sommet d'une montagne. Deux voyageurs (...) sont parvenus jusqu'ici en remontant le Mississipi et l'Ohio (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.206). M. Chanterelle sortit à pied (...). Appuyé sur sa canne, il parvint péniblement à la rue Saint-Honoré (A. FRANCE, Contes Tournebroche, 1908, p.138):
1. Avec une sûreté complète de mouvements (...) elle passe entre les meubles sans en heurter un seul, elle glisse, elle parvient à sa coiffeuse. Là elle s'assied.
JOUVE, Paulina, 1925, p.239.
[Le compl. désigne une pers., considérée du point de vue de sa situation spatiale] Un des Anglais (...) est venu me rendre visite ce matin, dans l'intention d'essayer une nouvelle et dernière tentative pour parvenir à Napoléon (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.276). Davidsen, parvenu auprès de Kate, lui prenait les mains, l'interrogeait (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p.225).
b) [Le compl. désigne un moment, un point dans le temps] Parvenir à un âge avancé, à sa dernière heure, au terme de sa vie; enfant parvenu à sa majorité. Il m'arrivait (...) certains jours, de parvenir au soir ayant remis d'heure en heure le soin de me raser (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p.82). Si tu parviens à la saison des cheveux blancs, ce dont je doute, car je suis de ceux qui croient que tu ne feras pas de vieux os (MARAN, Batouala, 1921, p.145):
2. J'ai toujours été assez heureux; et, quoique parvenu au-delà des bornes ordinaires de la vie, je sens que je le suis encore.
CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.285.
2. [Le suj. désigne une chose]
a) Se propager à travers l'espace. Lumière, odeur qui parvient (jusqu')à qqn; bruit qui parvient aux oreilles de qqn. Elles étaient surprises du calme désert de cette partie de la ville, où ne parvenait que la palpitation d'un grondement lointain (ZOLA, Débâcle, 1892, p.608). Je circulai dans le couvent. Un chant me parvint de la chapelle (BILLY, Introïbo, 1939, p.98):
3. Dans une salle (théâtre, concert, conférence), l'énergie sonore parvient à l'auditeur par: propagation directe (...); diffraction; réflexion sur les grandes surfaces murales; et diffusion sur toute surface irrégulière...
Arts et litt., 1935, p.34-6.
Rare
Empl. abs. Et du dehors, des chants, des cris, des braillements parvenaient jusqu'à des heures très avancées (VERLAINE, OEuvres compl., t.4, Prisons, 1893, p.376).
♦[Constr. impers.] Soudain il sursaute!... Il me parvient une grande clameur! (...) ça s'amplifie, ça se rapproche! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.536).
b) Arriver à destination, être remis à un destinataire. Faire parvenir de l'argent, une invitation, une lettre, un message, un ordre, un paquet à qqn. Erich te fera parvenir ce journal avec d'autres papiers. J'y joins une lettre pour Valérie; je n'ose la lui envoyer (KRÜDENER, Valérie, 1803, p.221). Il (...) jeta un coup d'oeil sur les quelques revues qui venaient de me parvenir (BENOIT, Atlant., 1919, p.34). Bientôt, me parvint du ministère l'avis qu'il était question d'un armistice entre les armées belges et allemandes (JOFFRE, Mém., t.1, 1931, p.246).
c) Arriver jusqu'à. Tout terme de comparaison lui manque [à Goethe], et l'expérience est le seul moyen de faire parvenir les choses à son esprit en les faisant passer par l'analyse expérimentale qu'il fait au moyen de ses sens (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p.209). L'état où nous sont parvenues presque toutes les trilogies du théâtre grec (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.506).
[Constr. impers.] Il nous est parvenu Que, nonobstant ce peuple et son droit méconnu, Un homme (...) Veut s'arroger des rois le titre héréditaire (HUGO, Cromw., 1827, p.83). L'hiver avait passé, un triste hiver tiède, sans événements que lointains et voilés et dont il ne me parvenait qu'un écho assourdi (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p.157).
B. —[Le verbe indique une transformation] Qqc./qqn parvient à qqc.
1. [Le suj. désigne une chose] Arriver à un certain état, à un certain degré, à un certain résultat.
a) [Le compl. est un subst.] Fruit parvenu à maturité. Les fruits de cette plante [un fraisier], qui, dans leur sol natal, parviennent quelquefois à la grosseur d'un oeuf de poule, sont beaucoup plus petits sur les pieds que l'on cultive en France (Voy. La Pérouse, t.1, 1797, p.172). La chaleur parvenait à son comble (CÉLINE, Voyage, 1932, p.193).
b) [Le compl. est un verbe à l'inf.] Le chapeau de paille ne pouvait parvenir à enfermer les masses de sa chevelure auburn (JOUVE, Scène capit., 1935, p.179).
2. [Le suj. désigne une pers.] Arriver à un certain état, à un résultat espéré.
a) [Le compl. est un subst.] Cet état de pureté sublime où, dès ce monde et à travers toutes les joies, est parvenu Salomon (VILLIERS DE L'I-A., Contes cruels, 1883, p.398).
SYNT. Parvenir à un but, à la connaissance, à ses fins, à la perfection, au pouvoir, à un résultat, au savoir; parvenir au faîte de la fortune, de la gloire, des honneurs.
b) [Le compl. est un verbe à l'inf.] Synon. réussir à. Tout ce qu'on met est saturé de neige fondue. Je ne parviendrai jamais à réchauffer ces éponges (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p.12). V. cafouillage ex. 1.
SYNT. Parvenir à comprendre, à créer, à découvrir, à démontrer, à déterminer, à expliquer, à faire, à fixer, à obtenir, à réaliser, à résoudre, à retrouver, à saisir, à trouver, à voir; parvenir à se dominer, à s'échapper, à se maintenir.
[P. méton. du suj.] Malgré la contrainte qu'il s'imposait pour être aimable, sa figure vieillotte ne parvenait pas à plaire. Il m'inspirait plutôt à moi une vague pitié (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p.256).
c) Empl. abs., vieilli. Accéder à une condition sociale importante, atteindre la célébrité. Synon. mod. réussir. Il ne tiendra qu'à toi de parvenir et d'avoir un palais à Paris (BALZAC, Vendetta, 1830, p.144). Donner précisément ce que l'on attend de vous, c'est une grande habileté, lorsqu'on a pour but de parvenir (GIDE, Journal, 1893, p.40). V. coude ex. 7:
4. ... ce seraient les voisins du monde les meilleurs: charitables, humains, secourables à tous, exempts de vices et des passions que produit l'envie de parvenir, comme ils n'ont point de fortune à faire.
COURIER, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p.84.
Prononc. et Orth.:[], (il) parvient [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Fin du Xes. «arriver (en un point déterminé), dans un déplacement» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 17); b) 1342 «se propager à travers l'espace jusqu'à un lieu donné» (GUILLAUME DE MACHAUT, Dit du lion, 1663 ds OEuvres, éd. E. Hoepffner, t.2, p.217); c) 1740 [en parlant de choses] «arriver à destination» (Ac.); 2. ca 1165 «arriver à (tel résultat qu'on se proposait)» (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 17883 ds T.-L.); 1480 parvenir à + inf. «réussir à» (COQUILLART, Droits nouveaux, 2230 ds OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.239); 3. 1559 absol. «s'élever à une situation sociale éminente» (AMYOT, Périclès, 58 ds LITTRÉ). Du lat. pervenire, att. aux sens 1-2, comp. de per prép. et de venire «venir». Fréq. abs. littér.:6361. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 9751, b) 6667; XXes.: a) 6296, b) 11370.

parvenir [paʀvəniʀ] v. tr. ind. [CONJUG. venir.]
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; pervenir, 980; lat. pervenire.
1 Parvenir (à…). Personnes; avec l'idée d'effort, de difficulté. Arriver (en un point déterminé) dans un déplacement, un voyage… Aller (aller jusqu'à), arriver, atteindre, venir. || Parvenir péniblement au sommet d'une montagne, à un col (→ Escalader, cit. 7; et aussi inaccessible, cit. 4).
(Choses). Arriver à destination; être remis à son destinataire. → Factum, cit. 5. || Ma lettre vous est-elle parvenue ? || Faire parvenir un colis, une lettre ( Acheminer, adresser), un ordre. ( Transmettre).
1 Adrienne ne sortirait pas et par conséquent ne pourrait mettre sa lettre à la poste à temps pour qu'elle parvînt au loueur de voitures avant la nuit.
J. Green, Adrienne Mesurat, I, X.
Parvenir à une certaine distance, très loin…
2 Il n'y a, à cette époque, aucune des ressources que nous possédons aujourd'hui pour faire parvenir à mille lieues un avis, un ordre, un contrordre (…)
Louis Madelin (→ Contrordre, cit. 1).
Se propager à travers l'espace jusqu'à un lieu, jusqu'à un point donné; passer jusqu'à qqn. || Étoiles (cit. 16) dont la lumière n'est pas encore parvenue jusqu'à nous (→ aussi Géophysique, cit.). || La lumière ne parvient pas dans cette pièce. Entrer, pénétrer. || Les bruits de la rue me parvenaient amortis (cit. 10).Absolt. || Sa faible voix parvint cependant (→ Fêler, cit. 4).Au passif. || Cette nouvelle est parvenue à mes oreilles.(Dans le temps). || Son nom est parvenu jusqu'à notre époque. || De leurs chants antiques, de leurs vieux livres sacrés, rien n'est parvenu jusqu'à nous (→ Hellène, cit. 2).
3 S'il nous était parvenu de la légende une rédaction française complète, M. Bédier, pour faire connaître cette légende aux lecteurs contemporains, se serait borné à en donner une traduction fidèle.
G. Paris, in Bédier, Tristan et Iseut, Préface.
4 Elle était exaspérée de ne pouvoir pas même saisir le sens de cette querelle et fut à un moment sur le point de demander la raison du tapage dont une espèce de houleux écho lui parvenait à peine.
J. Green, Léviathan, I, X.
2 (1559). Fig. Arriver à (un but, un résultat qu'on se proposait). || Pour parvenir à la perfection, il y a des difficultés à vaincre, des efforts à faire (→ Atteindre, cit. 43). || Parvenir à ses fins (→ Loyalisme, cit. 2; ni, cit. 41).
5 (…) arriver marque le fait de toucher au terme, le succès; et parvenir, ce qu'on fait, la peine qu'on se donne pour obtenir cet avantage : « Considérer, dans les productions des esprits, les efforts qu'ils font pour parvenir à la vérité et remarquer en quoi ils y arrivent et en quoi ils s'en égarent » (Pascal).
Lafaye, Dict. des synonymes, Suppl., Arriver, Parvenir…
Spécialt. || Parvenir à une haute fortune, aux grades élevés (→ Franc-maçonnerie, cit. 2), au pouvoir (→ Garçon, cit. 11), aux richesses, aux honneurs. Accéder (à), élever (s'). → Indignation, cit. 1. || « J'ai souhaité l'Empire (cit. 12) et j'y suis parvenu » (Corneille).
6 (…) ce n'est que par les beaux sentiments qu'on parvient à la fortune !
Baudelaire, l'Art romantique, IV, II.
(1549). || Parvenir à, suivi d'un infinitif. Moyen (trouver moyen de), réussir (à), venir (à bout de). || Parvenir à se faire accorder ce qu'on désire. Obtenir. || Ils sont parvenus à faire marcher l'usine par des moyens de fortune (cit. 21). || Je ne parvenais pas facilement à sourire (→ Ascétisme, cit. 3).Iron. || Vous n'avez pu parvenir encore à gâter (cit. 26) la bonté de votre tempérament.
7 Là, réunissant le peu d'espagnol que nous savions, et nous aidant d'une pantomime pathétique, nous parvînmes à faire comprendre à l'hôtesse (…) que nous mourions de faim (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 101.
8 Seulement, je crois qu'aidé de Pierrotte tu parviendras à réaliser notre rêve (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, XV.
9 Et de même qu'elle ne parvenait pas à se lever, à se remuer, elle se sentait incapable de diriger sa pensée.
J. Green, Adrienne Mesurat, III, V.
(Sujet n. de chose). || Le feu ne parvenait pas à sécher les murs (→ Intérieur, cit. 7; et aussi exprimer, cit. 3).
Absolt. (Vieilli). S'élever à une situation sociale éminente, dans l'ordre du rang, de la fortune, de la célébrité… (→ Enthousiasme, cit. 19; intrigant, cit. 4). || Il est habile, il parviendra. Arriver, réussir (→ fam. Faire son chemin). || Pour parvenir, il marcherait, il passerait sur le ventre de tout le monde. || Le Moyen de parvenir, œuvre satirique de Béroalde de Verville (1610).
10 (…) son esprit d'indépendance et le peu d'espoir qu'il avait de parvenir, n'ayant point de patron, tout contribuait à le dégoûter du service (…)
Th. Gautier, les Grotesques, VI, p. 198.
11 Il a retenu que la France a fait la révolution de l'égalité et il estime l'égalité comme permettant aux talents de parvenir, mais aussi au gouvernement de se libérer des conséquences du Privilège, à l'État tout entier de prévaloir contre les oligarchies.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, VII.
3 Parvenir à… : en venir, par un processus naturel, à (un certain stade de développement, d'évolution). Atteindre. || Parvenir à un âge avancé, au terme de sa vie. Aboutir, accomplir, arriver. || Il est parvenu à un extrême degré de maigreur.(Sujet n. de chose). || Parvenu à un certain degré de maturité (→ Aoûté, cit.).
12 Au degré d'exaltation où il était parvenu, l'idée chez lui primait tout le reste, à un tel point que le corps ne comptait plus.
Renan, Vie de Jésus, XVIII, Œ. compl., t. IV, p. 275.
——————
parvenu, ue p. p. adj. et n.
ÉTYM. (1690).
1 Qui est arrivé (en un point déterminé). || « Le venin parvenu dans mon cœur expirant » (cit. 2, Racine). || Parvenus au point culminant de la crête… (→ Effréné, cit. 1).Fig. || Parvenu enfin au généralat (→ Fortune, cit. 23).
13 Parvenu au bas de la rue Sainte-Marie, il se demanda s'il passerait par la rue même, ou par l'escalier.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, XVIII, p. 183.
2 Qui a atteint rapidement, et sans en acquérir les manières, une importante situation sociale. || Un petit bourgeois parvenu.Le Paysan parvenu, roman de Marivaux.
14 Les épaves de la noblesse sont toujours recueillies par les bourgeois parvenus.
Maupassant, Bel-Ami, I, VI.
14.1 Mais n'oublie pas une chose, Clovis, c'est que, quand tu seras dans les honneurs, quand tu seras parvenu, quand tu auras le droit de porter un bel uniforme d'ingénieur, quand tu auras le droit d'épouser la fille du patron, alors, à ce moment, ne méprise pas tes parents, ton oncle le concierge, ta tante la sage-femme et ton père et ta mère qui ont fait tant de sacrifices pour t'élever. Ce sont d'horribles sentiments qui révèlent de bas instincts.
R. Queneau, le Chiendent, p. 373.
3 N. (1721). Personne qui s'est élevée à une condition supérieure dont elle n'a pu acquérir les manières, le ton, le savoir-vivre. || Une société de parvenus, de nouveaux riches (→ Agioteur, cit. 3). || Des parvenus grossiers (→ Inavouable, cit. 2). || C'est maintenant un homme arrivé, mais il n'a en rien des façons de parvenu. || L'insolence (cit. 8) d'une parvenue.Le Bourgeois gentilhomme, Gil Blas, Figaro, types littéraires de parvenus.
15 (…) que ces gens inconnus sont fiers ! Voilà l'orgueil de tous nos parvenus.
Ph. Destouches, le Glorieux, IV, 9.
16 C'est (Diderot) un nouveau venu, un parvenu dans le vrai monde; vous voyez en lui un plébéien, puissant penseur, infatigable ouvrier et grand artiste, que les mœurs du temps ont introduit dans un souper de viveurs à la mode. Il y prend le dé de la conversation, conduit l'orgie, et par contagion, par gageure, dit à lui seul plus d'ordures et plus de « gueulées » que tous les convives.
Taine, les Origines de la France contemporaine, II, t. II, p. 101.
17 Il n'y a que deux espèces de parvenus : ceux qui parlent toujours de leurs origines et ceux qui n'en parlent jamais.
G. Duhamel, Salavin, V, I.

Encyclopédie Universelle. 2012.