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passeur

passeur, euse [ pasɶr, øz ] n.
• 1260; de passer
1Personne qui conduit un bac, un bateau, une barque pour traverser un cours d'eau. batelier.
2Personne qui fait passer clandestinement une frontière, traverser une zone interdite, etc. Passeur de drogue. trafiquant; arg. fourmi.
3Sport Personne qui passe le ballon, fait une passe.

passeur, passeuse nom Personne qui conduit un bac, qui fait passer des voitures, des personnes d'une rive à l'autre d'un cours d'eau. Personne qui fait clandestinement passer une frontière. Personne qui transporte clandestinement de la drogue ou d'autres produits d'un pays à l'autre. Dans certains sports de balle, celui qui effectue une passe.

passeur, euse
n.
d1./d Personne qui conduit un bac, un bateau pour traverser un cours d'eau.
d2./d Par ext. Personne qui fait passer clandestinement les frontières, traverser les lieux interdits.

⇒PASSEUR, subst. masc.
A. —Celui qui fait franchir un obstacle (à quelqu'un ou quelque chose); celui qui transporte quelqu'un ou quelque chose (quelque part).
1. Passeur (d'eau). Personne qui transporte des passagers d'une rive à l'autre d'un cours d'eau. Synon. batelier (v. ce mot A spéc.). Bac, radeau, ponton du passeur. Le passeur prit ses avirons, et la lourde barque, avançant, réveillait les étoiles endormies sur l'eau, leur faisait danser une danse éperdue qui se calmait peu à peu derrière eux (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Yvette, 1884, p.503). Le passeur dans son large bachot les embarquait (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p.20):
1. D'autres «coins» l'attendaient (...). Le remblai (...), puis le port, l'atelier du voilier, avec ses voiles étalées sur le trottoir, le passeur d'eau, les bateaux qui rentraient et allaient s'amarrer les uns à côté des autres en face de la halle au poisson.
SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.26.
MYTH. (ou p.allus. à celle-ci). Passeur des enfers. Synon. nocher des enfers. [À Venise] on ne pouvait s'empêcher de songer aux passeurs des enfers (DRUON, Rendez-vous enfers, 1951, p.161).
Le Passeur d'ombres, d'âmes. [Périphrase désignant C(h)aron] Et Flaccus s'écriait (...) Par Bacchus, sur le poids Des héros, des grandeurs, de la gloire et des rois, Je questionnerai Caron, le passeur d'ombres! (HUGO, Année terr., 1872, p.191). Et l'Étoile luira sur la barque du Passeur d'âmes (RÉGNIER, Poèmes, Rêve d'un passant, 1885, p.26).
2. a) Personne qui fait passer clandestinement une frontière, une zone interdite, les lignes ennemies à quelqu'un (ou à quelque chose). Passeur de lettres. Le péril croissant, Théverand en vint à chercher le moyen de renvoyer ces hommes en France. Il connut des spécialistes du passage par la Hollande, des «passeurs» (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.79). J'ai entre les mains quatre récits du passage des Pyrénées par le convoi de soixante personnes dont faisait partie le groupe de Taluyers. Le voyage a été préparé et organisé par l'Armée Juive: ses passeurs n'en sont pas à leur première équipée. Aux dires de l'un d'entre eux, il a fait franchir la frontière à mille quatre-vingts personnes (F. HAMMEL, Souviens-toi d'Amalek, 1982, p.177):
2. ... très vite, les passages en direction de cette frontière d'Espagne qui, seule, ouvre encore les portes du monde libre, s'organisent. Passeur. C'est le nom d'un métier et d'une vocation (...). Passeur. C'est un métier pour lequel des hommes, héros ou assassins en puissance, abandonnent leur métier.
H. AMOUROUX, La Vie des Français sous l'occupation, t.1, 1961, p.132.
En appos. Les nouvelles de la frontière sont (...) à chaque instant plus mauvaises. La nuit dernière, une réfugiée (...) qui tentait de la franchir avec un paysan passeur a été assaillie par les chiens allemands. Elle portait son enfant dans les bras (G. DE BÉNOUVILLE, Le Sacrifice du matin, 1946, p.300).
b) Personne qui fait passer frauduleusement une frontière (à quelqu'un ou) à quelque chose. Passeur d'héroïne. Près du village (....) la douane bleue épie (...) Les passeurs d'alcool, de tabac, de coton (JAMMES, Prem. livre quatrains, 1923, p.68). La drogue destinée à l'Europe est emportée par des «passeurs» voyageant à bord d'avions de ligne réguliers (L'Est Républicain, Magazine dimanche, 22 janv. 1984, p.8, col. 4):
3. Les propriétaires de ces sommes n'en assurent pas eux-mêmes le transport. Ils font appel à des entreprises de passeurs spécialisés dans ce genre de besogne (...). Le vrai passeur ne se déplace pas pour des sommes modiques. Chacune de ses expéditions est minutieusement préparée. Les points de passage changent à chaque fois.
Le Monde, 17 sept. 1972 ds GILB. 1980.
c) SPORTS (jeux de ballon). Joueur qui fait des passes. Un passeur de valeur sait, avant d'avoir reçu le ballon, quels sont les partenaires auxquels il pourra le renvoyer et il le relancera dans le mouvement même qui lui a permis de le recevoir (Jeux et sports, 1967, p.1389).
3. Arg. scol., vieilli. Individu qui passait les examens de bachelier à la place des jeunes gens riches incapables de s'y présenter (d'apr. DELVAU 1883). Les passeurs, des fils de boulangers qui veulent bien, à six cents francs, passer le baccalauréat pour des vicomtes (VALLÈS, Réfract., 1865, p.20).
B.Littér. Passeur de nuit. Celui qui passe les nuits sans dormir (v. passer1 2e section I B 1 a absol.). Rien n'a-t-il plaidé pour le malheureux, pour le souffrant, pour le passeur de nuits, pour le faiseur d'articles et de livres, pour le prétendu poète, pour moi enfin, pour le voyageur de Neuchâtel, de Genève et de Vienne, qui ne se trouve pas en ce moment devant nous parce que le voyage coûte mille écus (BALZAC, Lettres Étr., t.1, 1841, p.557).
Prononc. et Orth.:[], [pa-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1260 (Ordonnances relatives aux métiers de Paris ds E. BOILEAU, Métiers, éd. G.-B. Depping, p.423). Dér. de passer; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:45. Bbg. QUEM. DDL t.1.

passeur, euse [pɑsœʀ, øz] n.
ÉTYM. V. 1170; de passer.
1 Personne qui conduit un bac (cit. 2), un bateau, une barque pour traverser un cours d'eau. Batelier.REM. La forme passeux est dialectale.
1 À quelque distance de Chardonneux, il y avait un gué à passer. Il avait beaucoup plu depuis un mois à peu près, en sorte que la rivière débordait et couvrait les prés d'alentour. Le passeux refusa d'abord la voiture dans son bac, et dit qu'il fallait dételer, qu'il se chargeait de traverser l'eau avec les gens et le cheval, non avec le carrosse.
A. de Musset, Contes, « Pierre et Camille », V.
2 J'ai fait mon acte, Électre, et cet acte était bon. Je le porterai sur mes épaules comme un passeur d'eau porte les voyageurs, je le ferai passer sur l'autre rive et j'en rendrai compte.
Sartre, les Mouches, II, 8.
2 Personne qui fait passer illégalement une frontière, traverser une zone interdite à qqn ou à qqch. || Intercepter un passeur d'héroïne. Trafiquant; et aussi contrebandier. || Passeur qui fournit de faux papiers à un immigrant.
tableau Noms de métiers.
3 Sports. Personne qui fait une passe, qui passe le ballon.

Encyclopédie Universelle. 2012.