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plaisanter

plaisanter [ plɛzɑ̃te ] v. <conjug. : 1>
• 1531; de plaisant
I V. intr.
1Faire ou (le plus souvent) dire des choses plaisantes pour faire rire ou amuser. s'amuser, badiner, se gausser, 1. rire; fam. blaguer, déconner, rigoler ; plaisanterie. Aimer à plaisanter. N'être pas d'humeur à plaisanter. Plaisanter sur, à propos de qqn, de qqch. « Il y a des choses dont il ne faut pourtant point plaisanter » (Sand). « Il est allé vers les journalistes, a serré des mains. Ils ont plaisanté, ri et avaient l'air tout à fait à leur aise » (Camus).
2(1690) Dire ou faire qqch. par jeu, sans penser être pris au sérieux. région. galéjer. Vous plaisantez, j'espère ? vous ne parlez pas sérieusement ? Tu veux plaisanter. Je plaisante, c'était pour rire. C'est un homme qui ne plaisante pas, qui prend tout au sérieux. Il ne plaisante pas là-dessus : c'est un point sur lequel il est intransigeant, intraitable. On ne plaisante pas avec (sur) ces choses-là : ce sont des choses qu'il ne faut pas prendre à la légère. ⇒ jouer.
II V. tr. (1718) (Compl. personne) Railler légèrement, sans méchanceté. taquiner; fam. blaguer, charrier, 2. chiner. « L'on plaisante les poètes qui tiennent que la forme et le fond, c'est tout un » (Paulhan). Antoine « plaisantait Rachel sur ses colis qui encombraient le filet » (Martin du Gard).

plaisanter verbe intransitif (de plaisant) Dire ou faire des choses pour amuser, divertir : J'ai trop d'ennuis ; je n'ai pas envie de plaisanter. Faire ou dire quelque chose qu'on ne prend pas au sérieux : Je plaisantais, ce n'est pas vrai.plaisanter (synonymes) verbe intransitif (de plaisant) Dire ou faire des choses pour amuser, divertir
Synonymes :
- rire
Faire ou dire quelque chose qu'on ne prend pas au sérieux
Synonymes :
- blaguer (familier)
plaisanter verbe transitif indirect Dire des plaisanteries sur quelque chose : Plaisanter sur le chapeau ridicule de Marie.plaisanter verbe transitif Railler doucement quelqu'un, sans méchanceté sur tel ou tel point ; taquiner : On le plaisante sur sa manie.plaisanter (citations) verbe transitif indirect Jacques Ancelot Le Havre 1794-Paris 1854 Académie française, 1841 On ne plaisante pas avec la Préfecture. L'Important plaisanter (expressions) verbe transitif indirect Ne pas plaisanter (sur, avec quelque chose), être sévère, strict, intraitable sur ce point ; prendre quelque chose très au sérieux : Il ne plaisantait pas avec l'exactitude.plaisanter (synonymes) verbe transitif indirect Dire des plaisanteries sur quelque chose
Synonymes :
- badiner
- rire
- s'amuser de
- se moquer
plaisanter (synonymes) verbe transitif Railler doucement quelqu'un, sans méchanceté sur tel ou tel point ;...
Synonymes :
- s'amuser de
- se moquer
- taquiner

plaisanter
v.
rI./r v. intr.
d1./d Dire (ou, quelquefois, faire) des choses destinées à faire rire, à amuser. Il aime bien plaisanter. Plaisanter sur qqch.
d2./d Dire ou faire qqch sans vouloir se faire prendre au sérieux, par jeu. Il a fait cela pour plaisanter.
Ne pas plaisanter avec...: être intraitable, intransigeant quant à...
rII./r v. tr. Plaisanter qqn, le railler légèrement, le taquiner.

⇒PLAISANTER, verbe
A.Empl. intrans.
1. [L'idée dominante est celle d'amusement d'autrui]
a) Parler sur un ton badin d'ironie spirituelle, d'humour, ou en montrant de l'enjouement, généralement dans l'intention d'amuser. Synon. badiner. Il me semblait d'être très bien reçu dans le salon de Mme Cardon (...) on y jouait des charades avec déguisements, on y plaisantait sans cesse (STENDHAL, H. Brulard, t.1, 1836, p.435). M. de Marsy sortait du petit salon, l'air très gai; il plaisanta un moment avec le chevalier Rusconi (ZOLA, E. Rougon, 1876, p.166):
1. ... [il] accepta une tasse de thé, plaisanta agréablement, à propos de boisson émit l'opinion que le vin dont mention est faite dans la Bible n'était pas une boisson alcoolisée, fit quelques citations, raconta une anecdote...
ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1389.
♦[Fréq. empl. en incise ou pour introd. un discours rapporté] Je croyais pourtant, plaisante Gilbert, que vous aviez une amie. Philippe se mit à rire. —Une amie? oui. Pourquoi pas?... (ARLAND, Ordre, 1929, p.137).
b) Faire et/ou dire une plaisanterie, des plaisanteries. Le gros Cavrois plaisantait salement, encore qu'il demeurât vierge, car il savait les phases des maladies honteuses, les saletés de l'obstétrique (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.296). Il fit en plaisantant le geste de porter le flacon à sa bouche; vraiment, il n'avait pas envie de mourir (ARLAND, Ordre, 1929, p.15).
2. [Plaisanter exprimer un jugement de locuteur portant sur le sérieux des paroles prononcées]. Ne pas parler sérieusement. Ne plaisanter qu'à demi. C'est sous le règne de Louis Le Hutin qu'il eût voulu vivre: il en jurait tous les saints. Mon parrain croyait qu'il plaisantait; c'était une grande erreur. (...) ce sérieux qu'il gardait dans la folie lui donnait une grande autorité sur l'esprit d'un enfant comme moi (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.377):
2. Il écrit à Dumas en 1853: «Du moment que j'avais cru saisir la série de toutes mes existences antérieures, il ne m'en coûtait pas plus d'avoir été prince, roi, mage, génie et même dieu». Il ne plaisante pas: bientôt c'est à son médecin qu'il dit: «Je m'étais cru un demi-dieu.»
DURRY, Nerval, 1956, p.155.
♦[Fréq. dans le dialogue]
[Empl. pour engager l'interlocuteur à ne pas prendre au sérieux ou littéralement ce qui vient d'être dit] Est-ce que je fais un mauvais usage des rentes, aujourd'hui? Mme Hennebeau, alarmée en voyant la mère et la fille blanches de peur, elle aussi, se hâta d'intervenir, en disant: —Paul plaisante, cher monsieur (ZOLA, Germinal, 1885, p.1314). Elle me rejoindra dans la tombe... piètre rendez-vous! J'aimerais mieux une chambre en ville... Je plaisante: c'est verbal. Je n'ai pas le coeur à rire... (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p.88).
[Empl., gén. dans une interr. ou à l'impér., pour marquer que l'on n'accepte pas les paroles de l'interlocuteur] Ne plaisantons pas, ma fille, et mettons les points sur les i (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p.78). ... je ne prendrai pas ta succession à Sérianne... —Hein? «Le docteur s'était redressé de toute sa paternité (...)» il prit le bras de son fils et l'entraîna à l'écart. «Tu plaisantes? Qu'est-ce que c'est que cette histoire? (...)» (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.226).
P. ext., fam. Ne pas plaisanter. [Gén. dans une rel.] Faire preuve d'un grand sérieux, de sévérité. Synon. être sérieux, strict; ne pas rigoler (fam.). Que chaque voltigeur se dise, en voyant Paturot sous les armes: «En voilà un qui ne plaisante pas; en voilà un de dur à cuire.» Et il est capitaine à perpétuité (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.169).
Au fig. Je vois que vos ornières ne plaisantent pas, et qu'il sera prudent de suivre votre conseil. Vous êtes sûr qu'avec une patache je ne verserai pas? (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p.27). Rues étroites (...) parcourues, huit mois de l'année, par un vent froid qui ne plaisante pas (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.223).
B.Empl. trans. indir.
1. Plaisanter de, sur qqc.
a) Parler de quelque chose de manière badine, en montrant de l'ironie, de l'humour ou de l'enjouement, dans l'intention d'amuser, de distraire. Le duc de L (...) plaisanta sur la délivrance de Madame de Nevers, enfermée dans ce donjon gothique comme une princesse du temps de la chevalerie. Il lui demanda si elle ne s'était pas bien ennuyée depuis six mois (DURAS, Édouard, 1825, p.184). Le roi faillit (...) périr en 1606, quand le carrosse où il se trouvait avec la reine (...) tomba dans la Seine. Henry IV était bon nageur, et il se tira très convenablement d'affaire; il en plaisanta même, se félicitant d'avoir bu un bon coup parce qu'il avait mangé trop salé à déjeuner (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.174).
P. ext. Ne pas plaisanter sur qqc. Être strict sur quelque chose. Ma position (...) eût été dangereusement ébranlée par un procès entre nous: à cette époque, et en province, la société ne plaisantait pas sur ce sujet (MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.105). Militaire de carrière, La Fayette ne plaisantait pas sur la discipline (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.162).
b) Parler de quelque chose de façon moqueuse. Les anciennes familles nobles (...) qui plaisantèrent beaucoup sur l'institution de la légion d'honneur, ne rient point aujourd'hui de l'établissement des titres (B. du Ministère de la Police Gén., 1808 ds Rec. textes hist., p.136). Leurs petites économies sont l'objet des risées de leurs collègues; l'entourage en plaisante (...) et une certaine déconsidération personnelle est la suite de cette chasse aux centimes (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.379).
2. Plaisanter avec qqc. Traiter quelque chose sans respect. Comment peux-tu, ma chère enfant, plaisanter avec ces choses sacrées [le mariage]? Tu as donc perdu toute vergogne? (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p.183). Le comte: (...) je suis ravi que vous soyez l'amant de ma femme (...) Villebosse, bondit: Sachez, monsieur, que je vous interdis de plaisanter avec l'honneur de la comtesse! rentrez le mot, monsieur! rentrez! ou vous m'en rendrez raison! (ANOUILH, Répét., 1950, V, p.112).
P. ext. Prendre quelque chose à la légère. Vous devriez voir le médecin. —Oh non! —Voyez-vous, vous avez tort, il ne faut pas plaisanter avec ces maladies-là (GONCOURT, Journal, 1858, p.565). Personne ne plaisante avec le mauvais temps du Matterhorn (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p.223).
C.Empl. trans. Plaisanter qqn, qqc. (sur qqc., de qqc., de + inf.).
1. Se moquer sans méchanceté, sans intention de blesser. Synon. blaguer (fam.), mettre en boîte (fam.), taquiner. Monseigneur voulut plaisanter son hôte, qui ne se laissa pas faire. «Vous avez quatre-vingt-deux ans, monsieur le curé, lui dit-il, c'est un bel âge!...» (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.355). Buré (...) plaisantait ma mère sur son dévouement aux fêtes des curés (GUÉHENNO, Journal «Révol.», 1937, p.30):
3. Gertrude a pris ses manières, sa façon de parler, une sorte d'intonation, non point seulement de la voix, mais de la pensée, de tout l'être —ressemblance dont je plaisante l'une et l'autre, mais, dont aucune des deux ne consent à s'apercevoir.
GIDE, Symph. pastor., 1919, p.919.
Empl. pronom.
réfl. Dès le second service, Gambara déjà ivre se plaisanta lui-même avec beaucoup de grâce (BALZAC, Gambara, 1837, p.85). Elle avait (...) roulé de nouveau dans la boue, ne pouvant prendre longtemps sa maternité au sérieux, se plaisantant elle-même d'avoir cru à ces bêtises-là pendant quelques mois (ZOLA, M. Férat, 1868, p.210).
réciproque. J'ai bien observé des réfugiés berbères qu'ils ne savaient se plaisanter l'un l'autre ni ne s'infligeaient des bourrades (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p.942).
2. Se moquer. Synon. railler. Il s'agit bien de mon orgueil! Vous croyez donc l'avoir blessé? Vous croyez donc que ce qui m'afflige, c'est d'avoir été pris pour dupe et plaisanté à ce dîner? (MUSSET, Chandelier, 1840, III, 3, p.84). On plaisante beaucoup la manière dont Swann parle de sa femme, on en fait même des gorges chaudes (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.467):
4. ... il se mit à ricaner, à la plaisanter grossièrement. La jeune fille, saisie à sa vue, ne trouva pas une parole. Elle sanglotait sous les injures.
ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p.159.
REM. Plaisanté, -ée, part. passé empl. subst. Une plaisanterie douce fait rire aux dépens du plaisanté; une plaisanterie trop bonne ne fait plus rire, on frémit en songeant à l'affreux malheur du plaisanté (STENDHAL, Racine et Shakspeare, t.1, 1823, p.27).
Prononc. et Orth.:[], (il) plaisante []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1531 «badiner, faire quelque chose pour amuser» (LE DOYEN, Ann. de Laval, 250 ds Fonds BARBIER); 2. 1690 «ne pas parler sérieusement» (FUR.); 3. 1718 plaisanter qqn «railler sans méchanceté» (Ac.); 4. 1842 en voilà un qui ne plaisante pas (REYBAUD, loc. cit.); 1869 Vous plaisantez! «vous ne parlez pas sérieusement» (LITTRÉ). Dér. de plaisant; dés. -er. Fréq. abs. littér.:1569. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1628, b) 2086; XXes.: a) 3667, b) 1960.

plaisanter [plɛzɑ̃te] v.
ÉTYM. 1531; de plaisant.
———
I V. intr.
1 Faire ou (plus souvent) dire des choses plaisantes, pour faire rire ou amuser. Amuser (s'), badiner, blaguer, bouffonner, folâtrer, gouailler (cit. 3); plaisanterie. || Aimer à plaisanter, plaisanter volontiers. Bon (supra cit. 119 : en dire de bonnes). || N'être pas d'humeur à plaisanter (→ Graveleusement, cit.). || Plaisanter lourdement. || Manière basse de plaisanter (→ Passer, cit. 39). || Trouver matière à plaisanter (→ Légèreté, cit. 6). || Plaisanter avec qqn (→ Jamais, cit. 33). || Malade qui plaisante sur son mal (→ Glacer, cit. 19). || Plaisanter sur qqn, de qqn (→ Fâcher, cit. 7), de qqch.Par ext. || La nature plaisante parfois (→ 2. Falot, cit. 4).
1 Si l'on me dit que je veux faire de la Pologne un peuple de capucins, je réponds d'abord que ce n'est là qu'un argument à la française, et que plaisanter n'est pas raisonner.
Rousseau, le Gouvernement de Pologne, XI.
2 Je crois que tu te fais un jeu de moi, Landry. Il y a des choses dont il ne faut pourtant point plaisanter.
G. Sand, la Petite Fadette, XXIV.
3 Ainsi, les deux filles qui logent chez vous, Adèle et Virginie, vous les connaissez, eh bien ! il plaisante avec elles, et ça ne va pas plus loin, j'en suis sûre.
Zola, l'Assommoir, I, t. I, p. 21.
4 Il est allé vers les journalistes, a serré des mains. Ils ont plaisanté, ri et avaient l'air tout à fait à leur aise (…)
Camus, l'Étranger, II, III.
2 (1690). Dire ou faire qqch. par jeu, sans penser être pris au sérieux. Charrier (fam.), galéjer, gausser (se), mentir. || Vous plaisantez, j'espère ? : vous ne parlez pas sérieusement ? || Il prit pour plaisanter un couteau. Rire (pour). → Fatalité, cit. 17.
5 (…) il aurait pu s'adresser à son député. Mais moi je ne pouvais pas le lui dire. Au contraire, je devais le remercier de l'honneur qu'il me faisait… — Tu plaisantes. — Pas du tout. Ce garçon est à l'âge où l'on y croit encore. Il m'admire.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, XIV, p. 148.
C'est un homme qui ne plaisante pas, qui prend tout au sérieux. || Un homme avec lequel on ne peut se permettre de plaisanter, sévère ou susceptible. || Il ne plaisante pas là-dessus : c'est un point sur lequel il est intransigeant, intraitable. || On ne plaisante pas avec ces choses-là : ce sont des choses qu'il ne faut pas prendre à la légère. Jouer (→ Commissaire, cit. 4).
6 Comment peux-tu, ma chère enfant, plaisanter avec ces choses sacrées ? Tu as donc perdu toute vergogne ?
Zola, le Dr Pascal, VIII.
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II V. tr. (1718). Compl. n. de personne. Railler légèrement, sans méchanceté. Amuser (s'), blaguer, chiner, moquer (se), taquiner. || Plaisanter qqn (→ Butor, cit. 1; fond, cit. 59). || Se laisser plaisanter par qqn, lui servir de plastron (→ Avanie, cit. 2). || Plaisanter qqn sur qqch. (→ Extrait, cit. 4; filet, cit. 13; niaiserie, cit. 1). || Il m'en plaisantait souvent.
7 (…) il est de bonne compagnie, dès que quelqu'un nous parle avec chaleur de l'une d'elles (les jolies femmes), de faire semblant de croire qu'il en est amoureux, de l'en plaisanter, et de lui promettre de seconder ses desseins.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. III, p. 63.

Encyclopédie Universelle. 2012.