1. pupille [ pypij; pypil ] n.
• 1334; lat. pupillus, de pupus « petit garçon »
2 ♦ Enfant privé de son soutien naturel et placé sous le régime de la tutelle ou le contrôle des services de l'aide sociale à l'enfance. Pupilles de l'État ( anciennt de l'Assistance publique) :enfants dont la collectivité publique a la responsabilité totale. Pupilles de la Nation : enfants de victimes de guerre. Pupilles de la Marine, de l'Air.
pupille 2. pupille [ pypij; pypil ] n. f.
• 1314; lat. pupilla
♦ Orifice central de l'iris, par où passent les rayons lumineux. ⇒ 2. prunelle. « ses yeux noirs aux pupilles excessivement dilatées par l'horreur » (Pergaud).
● pupille nom (latin pupillus, mineur) Enfant mineur ou incapable majeur, placé sous un régime de tutelle. ● pupille (expressions) nom (latin pupillus, mineur) Pupille de l'État, orphelin n'ayant aucun moyen d'existence, enfant abandonné, trouvé ou moralement abandonné, qui est placé sous la tutelle de l'État ; enfant mineur ou incapable majeur dont la tutelle est déférée à l'État, à défaut de parents, d'alliés ou de personne acceptant la charge de la tutelle. Pupille de la nation, orphelin de guerre dont l'adoption par la nation le fait bénéficier d'une tutelle particulière et de subsides de la part de l'État. ● pupille nom féminin (latin pupilla) Orifice circulaire situé au centre de l'iris et permettant, par sa contraction ou sa dilatation, de doser la quantité de lumière qui pénètre dans l'œil. Cercle limitant le cône des rayons lumineux capables de traverser un instrument d'optique et d'entrer dans l'œil, ou de contribuer à la formation de l'image photographique. ● pupille (difficultés) nom féminin (latin pupilla) Prononciation [&ph100;&ph109;&ph100;&ph93;&ph94;], avec la finale -ille prononcée comme dans famille est aujourd'hui admis ; c'est d'ailleurs la prononciation la plus courante ; [&ph100;&ph109;&ph100;&ph93;&ph96;], prononcé comme facile, longtemps considéré comme seul correct, devient plus rare, mais n'est pas fautif. Remarque Les mots de la famille de pupille (pupillaire, pupillarité) ont conservé la prononciation avec l. → papille. Sens et emploi Pupille / iris. Ne pas confondre ces deux mots souvent employés l'un pour l'autre. 1. Pupille = orifice (dit aussi prunelle) situé au centre de l'iris de l'œil. La pupille apparaît toujours noire. 2. Iris = cercle coloré qui entoure la pupille.
pupille
n. f. Orifice circulaire au centre de l'iris de l'oeil.
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pupille
n. Personne mineure qui est sous l'autorité d'un tuteur.
I.
⇒PUPILLE1, subst.
A. — 1. DR. CIVIL. Personne mineure placée sous l'autorité d'un tuteur. C'est rendre un mauvais service à un pupille que de lui remettre trop tôt la disposition de ses biens. Mais c'est un crime de le tenir dans l'idiotisme pour le garder indéfiniment en tutelle. Mieux vaut encore une émancipation prématurée (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 351). Le tuteur, lorsqu'il gère les affaires de son pupille, pourvu qu'il agisse dans la limite de ses pouvoirs, fait des actes qui produisent effet sur la tête de son pupille (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 134). V. amiablement ex. du Code civil.
2. P. anal. Personne mineure placée sous l'autorité d'une collectivité et prise en charge par elle. Pupilles de la ville de Paris, de la Seine, du département. Cette belle pensée lui est venue de faire des enfants abandonnés les pupilles de la colonie (A. DAUDET, Port-Tarascon, 1890, p. 198).
♦ Pupilles de l'Assistance publique (vieilli), pupilles de l'État. Sont placés sous la tutelle du service de l'Assistance à l'enfance et dénommés « Pupilles de l'État »: les enfants trouvés, les enfants abandonnés, les orphelins pauvres, les enfants maltraités, délaissés ou moralement abanbonnés (Loi du 15 avr. 1943, art. 1):
• 1. Les orphelines et orphelins se promènent aujourd'hui, libres, dans la ville. Rien de plus touchant que ces pupilles de l'État, du peuple, de tous. Leur joli et modeste costume aide à la surveillance. Ces nombreux établissements d'orphelins indiquent assez combien la marine ou les épidémies détruisent ici de familles.
MICHELET, Journal, 1847, p. 672.
♦ Pupilles de la Nation:
• 2. Le titre de Pupille de la Nation est un titre de reconnaissance qui place les enfants adoptés par la Nation sous la protection et le soutien matériel et moral de l'État. Peuvent être pupilles de la Nation: l'enfant mineur dont le père, la mère ou le soutien de famille a été tué à l'ennemi ou est mort des suites de guerre. L'enfant d'un pensionné de guerre se trouvant dans l'incapacité de s'acquitter de ses obligations et charges d'éducation. L'enfant victime civile de guerre.
H. AUBRUN, Guide prat. d'aide soc., Musée soc., 1957, p. 163.
— En partic.
♦ AVIAT. Pupilles de l'air. Des classes préparatoires à ce concours existent dans certains établissements, notamment à l'école des pupilles de l'air, à Grenoble (Encyclop. éduc., 1960, p. 237).
♦ ÉDUC. Pupilles de l'école publique, de l'enseignement public. Enfants nécessiteux de l'école publique qui bénéficient d'une aide morale et pécuniaire des collectivités locales. Deux événements principaux ont marqué en 1983 la vie de l'association départementale des pupilles de l'enseignement public: l'ouverture d'un centre médico-psycho-pédagogique à Jarny et l'inauguration de nouveaux locaux au centre de vacances de La Combelle (L'Est Républicain, 18 juin 1984, p. 6, col. 5).
♦ HIST. MILIT. Pupilles de la garde impériale. ,,Corps d'enfants ou de jeunes gens qui était attaché à la garde de Napoléon. Les pupilles de la garde étaient de plus de neuf mille`` (Ac. Compl. 1842).
♦ MAR. Pupilles de la Marine. Enfants de marins, généralement orphelins, admis dans une école près de Brest pour préparer l'école des mousses. Autrefois il existait une École des mousses à Brest. Actuellement elle porte le nom d'École des pupilles de la Marine. On y reçoit des enfants qui se destinent à la Marine (LE CLÈRE 1960, p. 281).
B. — P. anal.
1. Vx. Jeune enfant confié à un gouverneur, un précepteur; enfant dont on s'occupe plus particulièrement. Ce gouverneur s'est fait beaucoup d'honneur par l'éducation de son pupille (Ac. 1798-1878). Puis il livra l'enfant à une vieille sœur, une demoiselle de Marsay, qui en eut grand soin, et lui donna (...) un précepteur, un abbé sans sou ni maille qui (...) résolut de se payer, sur les cent mille livres de rente, des soins donnés à son pupille (BALZAC, Fille yeux d'or, 1835, p. 340).
2. Pensionnaire d'un établissement relevant de la bienfaisance privée. Pupille d'un pénitencier. Il se rappelait avec obsession cette campagne de presse menée jadis contre le pénitencier; il se rappelait surtout un article intitulé Bagnes d'enfants, où l'on décrivait par le menu la misère matérielle et morale des pupilles, mal nourris, mal logés, soumis aux punitions corporelles, abandonnés souvent à la brutalité des gardiens (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 679).
3. SPORTS. Catégorie sportive comprenant les enfants au-dessous de 14 ans. (...) Durée de la partie. (...) Cadets (15-16 ans): 2 fois 40 minutes. Minimes (13-14 ans): 2 fois 30 minutes. Pupilles (11-12 ans): 2 fois 20 minutes (J. MERCIER, Footb., 1966, p. 22).
REM. Pupillarité, subst. fém., dr., vieilli. État d'un enfant en tutelle, durée de cet état. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[pypij], [-il]. LITTRÉ, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930 [-il]; Pt ROB. [-il], cour. [-ij]; WARN. 1968 [-il], parfois [-ij]; Lar. Lang. fr. [-il] ou [-ij]; MARTINET-WALTER 1973: 13/17 [-ij], 4/17 [-il]. Homon. et homogr. pupille2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1334 « orphelin mineur sous la garde d'un tuteur » (Reg. de délib. de St Jean-d'Angély, I, 97 ds DG); 2. a) 1448 p. ext. « jeune homme, élève par rapport à son précepteur, son gouverneur » (Arch. nat. JJ 179, charte 367 ds DU CANGE, s.v. pupillarietas); b) 1784-97 « jeune soldat pris en charge par un officier » (KÉRALIO, Art milit., t. 4, p. 771 ds BRUNOT t. 9, p. 939, note 10); 1811, 30 mars pupilles hollandais de la garde impériale (doc. ibid., p. 966); c) 1904 pupilles de la ville de Paris; pupilles de la Marine (Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat. pupillus « pupille, mineur », var. de pupulus masc. de pupula « petite fille », dimin. de pupa, puppa, v. poupée (ERN.-MEILLET).
II.
⇒PUPILLE2, subst. fém.
A. — 1. ANAT. Ouverture centrale de l'iris dont le diamètre est régi par les deux muscles, dilatateur et constricteur, qui interviennent lors du mécanisme réflexe de l'accommodation à la lumière et à la distance (d'apr. MAN.-MAN. Méd. 1980). Synon. cour. prunelle. Pupille accommodée, contractée, dilatée, rétrécie; contraction, dilatation de la pupille. Lorsque les objets que l'on regarde sont vivement éclairés, l'iris se dilate, et la pupille se rétrécit: lorsque ces objets sont obscurs, le mouvement contraire a lieu (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 408). La forme et le degré d'ouverture de la pupille diffèrent fortement suivant le mode de vie. Les Mammifères nocturnes comme les Tarsiens et les Lémuriens ont de grosses pupilles rondes; le Gecko a une pupille largement ouverte la nuit, fermée le jour en une fente longitudinale échancrée de quatre minuscules losanges; les Serpents ont une pupille en forme d'ouverture de serrure, couchée horizontalement (Zool., t. 3, 1972, p. 661 [Encyclop. de la Pléiade]). V. pupillaire ex. de Cuvier et QUILLET Méd. 1965:
• « Laissez-moi regarder vos yeux » (...) « Je voudrais les apprendre... Ils sont d'une eau si pure... d'un bleu franc, d'un bleu froid... et la pupille! Elle change sans cesse de forme... (...) Tenez (...) quand vous faites un effort d'attention (...) la pupille se rétrécit, se rétrécit... jusqu'à devenir un tout petit point, rond et net comme un trou de poinçon... »
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 403.
Rem. On relève qqf. une confusion entre pupille et iris: Quand un journal signale qu'une artiste de cinéma s'est fait, pour des raisons d'esthétique, tatouer la pupille en brun, il confond pupille et iris (THOMAS 1956).
♦ Pupille apparente, pupille d'entrée. Image de la pupille formée par la cornée, plus grande (13 %) que la pupille réelle et que l'on aperçoit quand on regarde l'œil d'un sujet (d'apr. MILL. Vision 1981).
♦ Pupille de sortie. Image de la pupille formée par le cristallin, légèrement plus grande (4 %) que la pupille réelle et située juste en arrière (d'apr. MILL. Vision 1981).
— Loc. fig., fam. et pop.
♦ Être la pupille de l'œil de qqn (rare). Être très important, être indispensable. Les misérables ne savent pas que cette injustice, à laquelle il est impossible de toucher, est devenue « la pupille même de leur œil » (BLOY, Journal, 1898, p. 284).
♦ Se battre la pupille (de qqc., qqn) (vieilli, pop.). Se moquer de, n'avoir rien à faire de. Synon. pop. s'en battre l'œil (pop.), n'avoir rien à foutre de (vulg.). Il n'y a pas, sous la calotte des cieux, quelqu'un qui se bat la pupille comme moi de l'amour (J. MARNI ds BRUANT 1901, p. 323).
2. OPHTALMOL. Pupille artificielle
♦ ,,Ouverture pratiquée chirurgicalement dans l'iris afin d'améliorer la vision en cas d'opacité centrale de la cornée ou du cristallin`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
♦ Pupille fixe, plus petite que la plus petite pupille naturelle (en général verre de contact noirci ou métallisé sauf en son centre) utilisé lorsqu'on désire contrôler l'éclairement rétinien au cours d'une expérience et qu'il est nécessaire de s'affranchir des variations pupillaires de la pupille (d'apr. MILL. Vision 1981).
B. — P. anal., OPT., PHYS. Quand on vise un objet avec un système optique composé (...) le faisceau lumineux entre par un contour déterminé, qui est celui de l'objectif ou du miroir; ce contour est la pupille d'entrée du système. À la sortie, tous les rayons qui limitaient le faisceau à l'entrée s'appuient sur un contour qui n'est autre que l'image de la pupille d'entrée donnée par les pièces optiques suivantes, objectif ou miroir excepté; ce contour est la pupille de sortie du système (MULLER 1980).
Prononc. et Orth.:[pypij], [-il]. V. pupille1. Homon. et homogr. pupille1. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1314 la pupille de l'œil (Chirurgie de Henri de Mondeville, 223 ds T.-L.). Empr. au lat. pupilla « pupille de l'œil » (sens dér. de celui de « petite fille » en raison de la petite image que l'on peut voir se refléter dans la pupille; cf. ces 2 mêmes sens relevés pour le gr. « fille; poupée; pupille de l'œil », CHANTRAINE, s.v. ), var. de pupula « id. » dimin. de pupa, puppa, v. poupée.
STAT. — Pupille1 et 2. Fréq. abs. littér.:348. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 513, b) 381; XXe s.: a) 621, b) 463.
1. pupille [pypil] cour. [pypij] n.
ÉTYM. 1334; lat. jurid. pupillus, de pupus « petit garçon ».
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1 Orphelin, orpheline mineur(e) en tutelle. || Tuteur qui gère (cit. 4) honnêtement la fortune de sa pupille. || Bartolo, jaloux (cit. 24) de sa pupille Rosine.
1 Règle certaine, mon enfant : lorsque telle orpheline arrive chez quelqu'un comme pupille ou bien comme filleule, elle est toujours la fille du mari.
Beaumarchais, la Mère coupable, I, 4.
2 Et l'esprit de Madame Chanteau retournait à Paris (…) étonnée elle-même de sa chaleur à accepter cette tutelle, prise d'une considération instinctive pour une pupille riche, d'une honnêteté stricte d'ailleurs, et sans arrière-pensée au sujet de la fortune dont elle aurait la garde.
Zola, la Joie de vivre, I.
2 (1811). Enfant privé de son soutien naturel pour des raisons diverses (décès, invalidité, déchéance de la puissance paternelle…), et pris en charge par une collectivité. || Pupilles du département de la Seine. — Pupilles de l'État, anciennt de l'Assistance publique : les enfants assistés qui ont pour tuteur le préfet (à Paris, le directeur de l'Assistance publique), assisté d'un conseil de famille de sept membres, dont deux conseillers généraux et cinq personnes nommées par la préfecture. || Placement familial des pupilles de l'État. — (1923). || Pupilles de la Nation : enfants de victimes de la guerre (tués, morts des suites de leurs blessures ou en déportation, grands mutilés…), qui ont ou ont eu droit, jusqu'à leur majorité, à la protection morale et à l'aide matérielle de l'État, en vertu d'un jugement d'adoption. || Office national des pupilles de la Nation. || Pupilles de la Marine, de l'Air.
3 Mon père est mort en 1918. Je suis pupille de la Nation.
Sartre, le Sursis, p. 299.
3 Pensionnaire d'un établissement relevant de la bienfaisance privée. || Les pupilles d'un pénitencier.
4 Vx. Enfant, élève (par rapport à son précepteur, à sa gouvernante).
4 (…) un précepteur, un abbé sans sou ni maille, qui (…) résolut de se payer, sur les cent mille livres de rente, des soins donnés à son pupille, qu'il prit en affection.
Balzac, la Fille aux yeux d'or, Pl., t. V, p. 270.
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CONTR. Tuteur.
HOM. 2. Pupille.
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2. pupille [pypil] cour. [pypij] n. f.
ÉTYM. 1314; lat. pupilla « petite fille », et « prunelle, pupille », « à cause de la petite image qu'on voit s'y refléter » (Ernout et Meillet). Cf. le grec korê.
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♦ Orifice central de l'iris, partie de l'œil par où passent les rayons lumineux qui vont être réfractés par le cristallin (cit. 4). ⇒ Prunelle (→ Chambre, cit. 15). || Pupilles rondes de l'homme, pupilles ovales du chat, du chien… || Contractilité de la pupille qui se dilate (cit. 5) à l'obscurité et se rétrécit, par voie réflexe, à la lumière (→ Proportionner, cit. 2), ou dans la vision rapprochée (par l'effet de l'accommodation). || Dilatation (mydriase) de la pupille sous l'influence de l'atropine, dans certaines maladies nerveuses… || Rétrécissement (myosis) de la pupille provoqué par l'ésérine, la morphine, une lésion du nerf dilatateur… || Inégalité des deux pupilles (anisocorie). || Pupilles accommodées (cit. 9) à l'infini. || Pupilles dilatées (cit. 7) par l'horreur… — Une étincelle jaillissait de sa pupille (→ Miroitement, cit.).
1 (…) ces deux trous noirs que font, en se rétractant, les pupilles, dans le gris bleu, trop clair, de l'iris ?
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 255.
2 L'opium rétrécit les pupilles, les réduit à un point, même dans l'ombre : c'est un des symptômes à quoi on reconnaît le fumeur encore sous l'effet de la drogue.
Roger Vailland, Drôle de jeu, IV, III, p. 192.
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DÉR. et COMP. 2. Pupillaire, pupillomètre.
HOM. 1. Pupille.
Encyclopédie Universelle. 2012.