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queue-de-morue

1. queue [ kø ] n. f.
• v. 1220; coe, cue 1080; lat. coda, var. de cauda
I A(Animaux)
1Appendice plus ou moins long et poilu qui prolonge la colonne vertébrale de nombreux mammifères. « L'écureuil Guerriot [...] la queue en traîne retroussée ou relevée en panache s'épanouissant juste au-dessus de sa tête » (Pergaud). « Le petit chien, rasant les murs, la queue basse » (Romains). Fam. La queue en trompette, relevée. Cuis. Queue de bœuf.
Loc. Tirer le diable par la queue. S'en aller la queue basse, la queue entre les jambes, piteusement après un échec. Se mordre la queue : tourner en rond. « Notre conversation, si j'ose dire, se mord la queue » (Cl. Mauriac)(cf. Cercle vicieux, la boucle est bouclée). Fam. Queue de vache : d'un roux jaunâtre. « L'air malpropre avec ses cheveux queue de vache » (Zola). Chat (II) à neuf queues. Loc. adv. (1890; altér. de à la queue le leu « à la queue le [du] loup ») À LA QUEUE LEU LEU : l'un derrière l'autre (comme étaient censés marcher les loups) (cf. En file indienne). « Ils cheminent à la queue leu leu, menés par des guides » (Duhamel). Quand on parle du loup, on en voit la queue. Fam. PAS LA QUEUE D'UN, D'UNE : pas un, pas une seule (apr. des verbes comme avoir, voir).
2(XVIe) Fam. Membre viril. pénis.
3Extrémité postérieure allongée du corps de certains artiozoaires vertébrés ou invertébrés. -oure. « Comme une vipère dressée sur sa queue » (Barbey ). Loc. fig. C'est le serpent qui se mord la queue, un cercle vicieux (cf. ci-dessus 1o). Queue de lézard, de crocodile. « Avec un coup de queue brusque, les morues se retournaient » (Loti). Finir en queue de poisson. Faire une queue de poisson à une automobile. Cuis. Queue de langoustine, d'écrevisse, l'abdomen (qui est la meilleure partie).
4Ensemble des plumes du croupion (d'un oiseau). Queue du coq, du paon. Fig. Techn. Assemblage à queue d'aronde.
5Loc. Queue-de-morue, queue-de-pie (cf. ci-dessous, II, 2o).
Queue de cheval (cf. ci-dessous, II, 3o) (Voir aussi les comp.).
B(XIIIe) Pédoncule qui attache (un fruit) à la branche, à la tige. Queue de pomme, de melon, de cerise. Pétiole de la feuille.
Pédoncule (d'une fleur), surtout lorsqu'il est court et peu rigide. Queue de pâquerette, de tulipe.
Tige tenant à certaine partie comestible d'une plante. Queue d'artichaut. Servir des radis avec les queues.
IIFig.
1Partie terminale, prolongement. Queue de comète : traînée lumineuse qui suit le corps céleste. Queue de la Grande, de la Petite Ourse, les étoiles qui en prolongent le quadrilatère. — Queue de note : trait qui prolonge le corps de la note. Queue de lettre : hampe, trait d'une lettre qui descend sous la ligne d'écriture. La queue du p.
(1806) PIANO À QUEUE, dont les cordes disposées horizontalement forment un prolongement au clavier. Piano demi-queue ( demi-queue) , quart de queue ( crapaud) . La queue d'un avion, la partie postérieure du fuselage qui va en s'amincissant. — La queue d'une casserole, d'une poêle, le manche. Tenir la queue de la poêle.
2Vx Traîne. « Repoussant leur queue en arrière avec un petit coup de talon » (Gautier).
Mod. Queue-de-morue , queue-de-pie , ou absolt queue : basques plongeantes à l'arrière d'un habit. « L'huissier en uniforme à queue » (G. Lecomte). « Son habit avec de spacieux revers, une longue queue de morue » (Hugo). Cet habit. Mettre sa queue-de-morue, sa queue-de-pie. frac. Des queues-de-pie.
3Faisceau de cheveux serrés derrière la tête. « La queue de son chignon » (Zola).
(1832) QUEUE DE CHEVAL : coiffure dans laquelle les cheveux longs et non frisés sont attachés haut derrière la tête, d'où ils retombent.
4Large pinceau plat. Queue à vernir, à laquer.
5Billard, vx Procédé (4o) .
Mod. Long bâton arrondi, garni d'un procédé, et qui sert à pousser les billes. Queue démontable. Loc. Faire fausse queue : toucher la bille à faux. ⇒aussi queuter.
III
1Derniers rangs, dernières personnes (d'un groupe en ordre de progression). La tête et la queue du cortège. À la queue : le dernier. « Je le voyais, les jours de promenade, à la queue de la colonne » (A. Daudet). Coureur cycliste qui traîne à la queue du peloton. Fig. Être dans la queue de la classe, dans les derniers.
2(1794) File de personnes qui attendent leur tour. « Devant chaque boutique [...] ce sont des queues et des attentes interminables » (A. Gide). La queue pour les taxis. Quel est le sens de la queue ? Il y a la queue, il y a queue pour voir, pour acheter qqch. foule. « Les cafés étaient toujours pleins; il y avait queue aux maisons de jeu » (Michelet). À la queue ! interpellation à l'adresse d'une personne qui cherche à passer avant d'autres dans une file d'attente. FAIRE LA QUEUE : attendre avec les autres en prenant son tour. « Des hommes avec des musettes faisaient la queue devant le guichet » (Sartre).
Attente dans cette file. Il y a une heure de queue.
3De queue, en queue. Arrière d'une file de véhicules. Les wagons de queue d'un train. « Vérifiant si à telle gare de métro la sortie se trouvait en tête ou en queue » (Queneau).
4Rare (ou emplois spéciaux) Fin. Nous avons eu la queue de l'orage. « Longues queues de phrases » (Hugo). Queue de page : fin de texte qui laisse un blanc au bas de la page. — Produits de queue d'une distillation, obtenus en dernier.
Loc. Commencer par la queue, par la fin. SANS QUEUE NI TÊTE : qui semble n'avoir ni début ni fin. Histoire, propos sans queue ni tête. « Improviser de vagues choses extravagantes sans queue ni tête » (Loti). incohérent.
⊗ CONTR. Tête. ⊗ HOM. Queux.

queue-de-morue, queues-de-morue nom féminin Brosse large et plate, utilisée par les peintres en bâtiment et les peintres-décorateurs. Familier et vieux. Habit de cérémonie.

queue-de-morue
n. f. TECH Large pinceau plat. Des queues-de-morue.

⇒QUEUE(-)DE(-)MORUE, (QUEUE DE MORUE, QUEUE-DE-MORUE), subst. fém.
A. — TECHNOL. Large pinceau plat. Les pinceaux dont on fait usage [pour peintures vernissées] sont des queues de morue ovales, garnies de soie de première qualité (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p. 631).
B. — Habit de cérémonie. V. queue1 II A 2 b.
Prononc. et Orth.:[]. Plur. des queues(-)de(-)morue. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1829 « habit », v. queue1 B 5; 2. 1871 « large pinceau plat » (Almanach Didot-Bottin, 1871-72, p. 1226 ds LITTRÉ Suppl.). Comp. de queue1, de et morue. Bbg. QUEM. DDL t. 16.

queue-de-morue [kødmɔʀy] n. f.
ÉTYM. 1871; de 1. queue, de, et morue.
1 Techn. Large pinceau plat de peintre, de doreur. aussi 1. Queue (III., 4.).
2 Basques d'habit. 1. Queue (supra cit. 16).
Des queues-de-morue.

Encyclopédie Universelle. 2012.