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queue

1. queue [ kø ] n. f.
• v. 1220; coe, cue 1080; lat. coda, var. de cauda
I A(Animaux)
1Appendice plus ou moins long et poilu qui prolonge la colonne vertébrale de nombreux mammifères. « L'écureuil Guerriot [...] la queue en traîne retroussée ou relevée en panache s'épanouissant juste au-dessus de sa tête » (Pergaud). « Le petit chien, rasant les murs, la queue basse » (Romains). Fam. La queue en trompette, relevée. Cuis. Queue de bœuf.
Loc. Tirer le diable par la queue. S'en aller la queue basse, la queue entre les jambes, piteusement après un échec. Se mordre la queue : tourner en rond. « Notre conversation, si j'ose dire, se mord la queue » (Cl. Mauriac)(cf. Cercle vicieux, la boucle est bouclée). Fam. Queue de vache : d'un roux jaunâtre. « L'air malpropre avec ses cheveux queue de vache » (Zola). Chat (II) à neuf queues. Loc. adv. (1890; altér. de à la queue le leu « à la queue le [du] loup ») À LA QUEUE LEU LEU : l'un derrière l'autre (comme étaient censés marcher les loups) (cf. En file indienne). « Ils cheminent à la queue leu leu, menés par des guides » (Duhamel). Quand on parle du loup, on en voit la queue. Fam. PAS LA QUEUE D'UN, D'UNE : pas un, pas une seule (apr. des verbes comme avoir, voir).
2(XVIe) Fam. Membre viril. pénis.
3Extrémité postérieure allongée du corps de certains artiozoaires vertébrés ou invertébrés. -oure. « Comme une vipère dressée sur sa queue » (Barbey ). Loc. fig. C'est le serpent qui se mord la queue, un cercle vicieux (cf. ci-dessus 1o). Queue de lézard, de crocodile. « Avec un coup de queue brusque, les morues se retournaient » (Loti). Finir en queue de poisson. Faire une queue de poisson à une automobile. Cuis. Queue de langoustine, d'écrevisse, l'abdomen (qui est la meilleure partie).
4Ensemble des plumes du croupion (d'un oiseau). Queue du coq, du paon. Fig. Techn. Assemblage à queue d'aronde.
5Loc. Queue-de-morue, queue-de-pie (cf. ci-dessous, II, 2o).
Queue de cheval (cf. ci-dessous, II, 3o) (Voir aussi les comp.).
B(XIIIe) Pédoncule qui attache (un fruit) à la branche, à la tige. Queue de pomme, de melon, de cerise. Pétiole de la feuille.
Pédoncule (d'une fleur), surtout lorsqu'il est court et peu rigide. Queue de pâquerette, de tulipe.
Tige tenant à certaine partie comestible d'une plante. Queue d'artichaut. Servir des radis avec les queues.
IIFig.
1Partie terminale, prolongement. Queue de comète : traînée lumineuse qui suit le corps céleste. Queue de la Grande, de la Petite Ourse, les étoiles qui en prolongent le quadrilatère. — Queue de note : trait qui prolonge le corps de la note. Queue de lettre : hampe, trait d'une lettre qui descend sous la ligne d'écriture. La queue du p.
(1806) PIANO À QUEUE, dont les cordes disposées horizontalement forment un prolongement au clavier. Piano demi-queue ( demi-queue) , quart de queue ( crapaud) . La queue d'un avion, la partie postérieure du fuselage qui va en s'amincissant. — La queue d'une casserole, d'une poêle, le manche. Tenir la queue de la poêle.
2Vx Traîne. « Repoussant leur queue en arrière avec un petit coup de talon » (Gautier).
Mod. Queue-de-morue , queue-de-pie , ou absolt queue : basques plongeantes à l'arrière d'un habit. « L'huissier en uniforme à queue » (G. Lecomte). « Son habit avec de spacieux revers, une longue queue de morue » (Hugo). Cet habit. Mettre sa queue-de-morue, sa queue-de-pie. frac. Des queues-de-pie.
3Faisceau de cheveux serrés derrière la tête. « La queue de son chignon » (Zola).
(1832) QUEUE DE CHEVAL : coiffure dans laquelle les cheveux longs et non frisés sont attachés haut derrière la tête, d'où ils retombent.
4Large pinceau plat. Queue à vernir, à laquer.
5Billard, vx Procédé (4o) .
Mod. Long bâton arrondi, garni d'un procédé, et qui sert à pousser les billes. Queue démontable. Loc. Faire fausse queue : toucher la bille à faux. ⇒aussi queuter.
III
1Derniers rangs, dernières personnes (d'un groupe en ordre de progression). La tête et la queue du cortège. À la queue : le dernier. « Je le voyais, les jours de promenade, à la queue de la colonne » (A. Daudet). Coureur cycliste qui traîne à la queue du peloton. Fig. Être dans la queue de la classe, dans les derniers.
2(1794) File de personnes qui attendent leur tour. « Devant chaque boutique [...] ce sont des queues et des attentes interminables » (A. Gide). La queue pour les taxis. Quel est le sens de la queue ? Il y a la queue, il y a queue pour voir, pour acheter qqch. foule. « Les cafés étaient toujours pleins; il y avait queue aux maisons de jeu » (Michelet). À la queue ! interpellation à l'adresse d'une personne qui cherche à passer avant d'autres dans une file d'attente. FAIRE LA QUEUE : attendre avec les autres en prenant son tour. « Des hommes avec des musettes faisaient la queue devant le guichet » (Sartre).
Attente dans cette file. Il y a une heure de queue.
3De queue, en queue. Arrière d'une file de véhicules. Les wagons de queue d'un train. « Vérifiant si à telle gare de métro la sortie se trouvait en tête ou en queue » (Queneau).
4Rare (ou emplois spéciaux) Fin. Nous avons eu la queue de l'orage. « Longues queues de phrases » (Hugo). Queue de page : fin de texte qui laisse un blanc au bas de la page. — Produits de queue d'une distillation, obtenus en dernier.
Loc. Commencer par la queue, par la fin. SANS QUEUE NI TÊTE : qui semble n'avoir ni début ni fin. Histoire, propos sans queue ni tête. « Improviser de vagues choses extravagantes sans queue ni tête » (Loti). incohérent.
⊗ CONTR. Tête. ⊗ HOM. Queux. queue 2. queue [ kø ] n. f.
XIIIe; p.-ê. de 1. queue
Anciennt Futaille d'un muid et demi.

queue nom féminin (latin coda, variante de cauda) Partie du corps des cordés située en arrière du cloaque ou de l'anus, et contenant l'extrémité de la colonne vertébrale. Partie terminale d'un objet : La queue d'un cerf-volant. Objet ou partie d'un objet de forme allongée, servant en particulier à le saisir : La queue d'une casserole. Tige ou pédoncule d'une fleur, d'un fruit, d'une plante ; pétiole d'une feuille : Queue de cerise. Populaire. Membre viril. Dernière partie, derniers rangs d'un groupe qui avance : La queue d'un cortège. File de personnes qui attendent leur tour ; attente dans cette file : Une queue de deux heures. Faire la queue. Ensemble des dernières voitures d'un train, d'un métro : La queue du train est sortie des rails. Groupe situé en fin d'un classement : Queue de classe qui ne suit pas du tout. Partie terminale de quelque chose ; fin : La queue d'un orage. Trait plus ou moins vertical vers le bas dans le dessin d'une lettre, d'un chiffre : La queue d'un 9. Aéronautique Partie postérieure du fuselage d'un avion. Astronomie Traînée lumineuse, constituée de gaz ou de poussières, issue de la chevelure d'une comète et toujours dirigée à l'opposé du Soleil, sous l'effet du vent solaire ou de la pression de rayonnement. Bâtiment Partie arrière, noyée dans le mur, d'une pierre posée en boutisse (par opposition à la tête, visible en parement). Partie la plus large d'une marche tournante (par opposition au collet). Boucherie Morceau correspondant à la queue. Histoire du costume Partie d'un vêtement qui traîne par-derrière, à terre. Jeux Tige de bois au bout garni d'une rondelle de cuir, avec laquelle on pousse les billes au billard. Outillage Partie d'un outil destinée à assurer sa fixation dans un porte-outil ou dans le nez d'une machine-outil. Pétrole Fraction la plus lourde d'un mélange d'hydrocarbures, obtenue en dernier par distillation fractionnée, par opposition à tête. Serrurerie Partie du pêne située à l'intérieur de la serrure. Travaux publics Partie inférieure d'un pavé, noyée dans le sable. Zoologie Chez les oiseaux, ensemble des grandes plumes (rectrices) portées par la queue vertébrale, qui est très réduite. Chez certains invertébrés, partie postérieure mince et souple du corps (postabdomen des scorpions, telson des crustacés macroures, etc.). Appendice des ailes postérieures de certains papillons dits « porte-queue ». ● queue (difficultés) nom féminin (latin coda, variante de cauda) Orthographe Dans les composés de queue, le complément introduit par de est toujours invariable : une queue-d'aronde, des queues-d'aronde ; une queue-de-cheval, des queues-de-cheval ; une queue-de-pie, des queues-de-pie, etc. - Ces composés s'écrivent avec des traits d'union. Emploi On dit, on écrit aujourd'hui faire la queue : faire la queue devant un magasin. Faire queue est vieilli : « Comme on en voit à l'entrée des théâtres où la foule fait queue »(G. Duhamel). ● queue (expressions) nom féminin (latin coda, variante de cauda) À la queue, aller à la queue, se placer après la dernière personne d'une file d'attente. En queue, à la fin ou à l'arrière. Habit à queue, habit dont les basques tombent largement derrière. La queue basse, la queue entre les jambes, plein de honte et de confusion. N'avoir ni queue ni tête, n'avoir aucun sens, être incohérent ; ne sembler avoir ni début ni fin. Familier. N'en avoir pas la queue d'un, ne pas avoir ce qu'on demande et, en particulier, ne pas avoir d'argent. Fausse queue, au billard, dérapage du procédé sur la bille. Aviron de queue, synonyme de aviron de gouverne. Théorie des queues, étude mathématique des trafics ou des flux, appliquant le calcul des probabilités aux phénomènes où un certain nombre d'objets (magasinage) ou d'usagers (liaisons téléphoniques) doivent attendre pour recevoir un service déterminé. Queue droite, tenon taillé droit sur l'about d'une pièce. Queue de cerise, pédoncule de la cerise du griottier, utilisé en décoction pour son action diurétique. Tranche de queue, tranche formée par la partie inférieure des pages du livre. ● queue (homonymes) nom féminin (latin coda, variante de cauda) que pronom, conjonction queux nom féminin queux nom masculinqueue (synonymes) nom féminin (latin coda, variante de cauda) Dernière partie, derniers rangs d'un groupe qui avance
Synonymes :
- extrémité
Histoire du costume. Partie d'un vêtement qui traîne par-derrière, à terre.
Synonymes :
- traîne
Menuiserie. Queue droite
Synonymes :

queue
n. f.
rI./r
d1./d Organe postérieur, plus ou moins long et flexible, prolongement de la colonne vertébrale de nombreux mammifères. Queue d'un chien, d'un chat. Queue préhensile d'un singe.
|| (Québec) Fig., Fam. Queue de veau: personne très affairée, agitée.
d2./d Ensemble des plumes du croupion, chez les oiseaux.
d3./d Extrémité postérieure du corps de certains animaux, de forme allongée ou effilée. Queue d'un lézard, d'un poisson.
|| Fig. Finir en queue de poisson, d'une manière décevante.
|| Loc. adv. à la queue leu leu: V. leu.
rII./r Par anal. Prolongement ou partie postérieure de certains objets.
d1./d Traîne (d'un manteau, d'une robe); longs pans (d'un vêtement).
|| Loc. (Québec) Fam. En queue de chemise: sans pantalon; à demi habillé.
d2./d Tige par laquelle certains organes végétaux tiennent à la plante; pétiole ou pédoncule. La queue d'une rose, d'une pomme.
|| (Québec) Queue de violon: V. violon.
d3./d Partie allongée qui sert à saisir certains objets. La queue d'une casserole.
d4./d Grosse mèche de cheveux noués derrière la tête (V. queue-de-cheval).
d5./d Partie d'une lettre que l'on trace sous la ligne d'écriture. La queue d'un g, d'un p.
|| MUS La queue d'une note: le trait qui tient au corps de la note, perpendiculaire aux lignes de la portée.
d6./d Empennage (d'un avion). Les ailerons de queue.
d7./d Traînée lumineuse (d'une comète).
d8./d Piano à queue: V. piano.
rIII/r Fig.
d1./d Bout, extrémité, fin (de qqch). La queue d'une longue phrase. La queue de l'hivernage.
PHYS Queue d'une onde de choc: partie de l'onde où l'amplitude décroît.
|| Spécial. Dernière partie, derniers rangs d'un groupe. être à la queue, en queue.
La queue d'une classe: les élèves les plus médiocres.
|| De queue: qui est situé en bout, à la fin. Wagon de queue.
Loc. Sans queue ni tête: incohérent.
(Belgique; France, rare) Fam. Queues de cerises: broutilles, futilités. Se chamailler pour des queues de cerises.
d2./d File d'attente. Faire la queue. Prendre la queue.
rIV./r
d1./d Au billard, bâton dont on se sert pour propulser les billes.
d2./d Queue de rat: plante ornementale des régions tropicales (Acalypha sanderiana, Fam. euphorbiacées) aux longues inflorescences rouges et duveteuses.

I.
⇒QUEUE1, subst. fém.
I. A. — [Désigne une partie du corps]
1. [Chez des mammifères terrestres] Appendice plus ou moins développé et flexible, généralement poilu et dont l'axe squelettique est un prolongement de la colonne vertébrale. Si le petit chien a la queue courte, tu pourras l'appeler Bobtail, qui veut dire écourté; s'il l'a en gimblette, ce serait Trundletail, qui signifie queue arrondie (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1833, p. 93). Mes rayures brunes deviennent noires, ma palatine blanche s'enfle en jabot éclatant, et le poil de mon ventre passe en beauté tout ce qui s'est vu jamais. Que dire de ma queue, évasée en massue, alternativement annelée de fauve, noir, fauve, noir, fauve, noir? (...) Quelle chatte me résisterait? (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 103):
1. La queue des mammifères est susceptible de trois sortes de mouvemens: l'un par lequel elle se redresse ou s'élève; un autre par lequel elle se fléchit ou s'abaisse; et un troisième par lequel elle se porte sur les côtés.
CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 186.
SYNT. Artère, muscle, nerf, os, veine de la queue; base, bout, extrémité, insertion, naissance, origine, pointe, racine de la queue; poil de la queue; battement, coup de queue; battre, frétiller de la queue; remuer la queue; queue en l'air, en panache, en tire-bouchon, en trompe, en trompette; queue préhensile, prenante (de certaines espèces de singes); queue d'âne, de bœuf, de brebis, de chat, de cheval, de cochon, de lapin, de mouton, de rat, de souris, de vache.
Chat à neuf queues. V. chat1.
P. anal. (de couleur). Queue de vache, loc. adj. inv. [En parlant des cheveux, du système pileux] D'un jaune, d'un roux passé, pisseux. Moustaches queue de vache. Elle trouvait la femme très vieille pour ses trente ans, l'air revêche, malpropre avec ses cheveux queue de vache, roulés sur sa camisole défaite (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 425). M. Colombin était tout ce qu'on peut imaginer de plus jovial, de plus pivoine, avec des taches de rousseur et un poil queue de vache tout à fait envahissant (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 233).
Spécialement
HIPPOL. Queue à l'anglaise. Queue dont les muscles abaisseurs ont été sectionnés transversalement de manière qu'elle reste constamment relevée. (Dict. XIXe et XXe s.). Queue en catogan. Queue dont les crins ont été coupés très courts, près de la racine (Dict. XIXe et XXe s.). Queue à tous crins. Queue non taillée (TONDRA Cheval 1979). Queue en balai. Queue dont les crins ont été coupés net assez longs (TONDRA Cheval 1979). Queue de rat. Queue peu fournie en crins. Le cheval blanc allait toujours, allongeant la tête, et la queue droite, une petite queue de rat sans poil dont il se battait les fesses de temps en temps (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Mais. Tellier, 1881, p. 1188).
FOURR. Fourrure de la queue de certains animaux. Collet, robe garni(e) de queues de martres. Ces Alsaciens avaient encore, l'un son large tricorne et ses grosses bottes à clous luisants, l'autre son petit gilet rouge, sa veste courte, son bonnet à queue de renard et ses hautes guêtres de toile à boutons d'os (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 509). Elle mit sa cape avec un col de fourrure, (...) mit un chapeau fait d'une queue de renard argenté enroulée, qui lui descendait jusqu'aux sourcils noirs et luisants (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 142).
ART CULIN. Morceau de boucherie correspondant à la queue de certains animaux d'élevage. Queue d'agneau, de mouton, de porc; queue de bœuf braisée, à la dijonnaise; queue de cochon farcie. Le ménage avait le goût des curiosités gastronomiques, venues des quatre coins du monde. Cette fois, on se décida pour un potage queue de bœuf, des rougets de roches grillés, un filet aux cèpes, des raviolis à l'italienne, des gelinottes de Russie (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 353).
HIST. Pacha à une, deux, trois queues. Pacha qui a le droit de faire porter devant lui, comme marque de sa dignité, une, deux ou trois queues de cheval. Le comte de Bonneval, brillant à la guerre, versatile en amitiés (...) terrible aux Turcs sous le prince Eugène, puis Turc lui-même et pacha à plusieurs queues (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 5, 1852, p. 499).
Loc. fig.
Fam. Avoir la queue basse, la queue entre les jambes. Être confus, honteux. Le lion de pierre qui se tenait à la porte, la tête baissée, la queue entre les jambes (...) dans l'attitude humiliée qui convient à la force devant la justice (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 17).
Pop. Pas la queue d'un, d'une. Pas un seul, une seule. C'est du propre que vos livres, me disait-elle; voyez seulement si vous en vendez la queue d'un (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 9). Je ne demandais rien à personne (...). Je faisais tranquillement mon boulot; les Fritz, j'étais pas contre: j'en avais pas vu la queue d'un (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 75). En partic. N'avoir pas la queue d'un. Manquer d'argent. (Dict. XXe s.).
Proverbe. Quand on parle du loup, on en voit la queue.
[P. allus. à l'action d'Alcibiade, rapportée par Plutarque (Alcibiade, X), qui coupa la queue d'un chien, disant que tant que les Athéniens seraient occupés à parler de cet acte étrange ils ne diraient pas de mal de lui] Si l'on vous disait, dans vos voyages, que j'ai une canne-fée, qui lance des chevaux, qui fait éclore des palais, crache des diamants, ne vous en étonnez pas et riez avec moi. Jamais la queue du chien d'Alcibiade n'a été si remueuse. J'ai encore trois ou quatre queues comme celle-là à couper pour les Parisiens (BALZAC, Lettres Étr., t. 1, 1835, p. 244).
2. [Chez des vertébrés autres que les mammifères terrestres et chez les invertébrés] Partie effilée du corps, opposé à la tête. Queue de crocodile, de crustacé, de dauphin, de dorade, de lézard, de morue, de poisson, de scorpion, de reptile, de ver; queue écailleuse. Toutes les espèces de serpens à sonnettes, répandent au loin la terreur, par le seul frémissement des écailles de leur queue (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 330). Tantôt elle [une carpe] montait vers moi; mais, à peine touchée d'un rayon de lumière épandu sous les eaux, elle donnait un coup de queue et s'enfonçait en ondulant dans les profondeurs (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 226).
ART CULIN. Partie charnue de l'abdomen de certains animaux. Queue de homard, de langouste, de langoustine, de colin. Est-il rien de plus agréable en ce bas monde que de s'asseoir, avec trois ou quatre vieux camarades, devant une table bien servie (...) et là (...) de plonger la cuiller dans une bonne soupe aux queues d'écrevisses qui embaume (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 24).
Loc. fig. Queue de poisson. V. poisson1.
Écorcher l'anguille par la queue.
Proverbe. [P. réf. à la loc. lat. in cauda venenum] Dans la queue le venin, à la queue gît le venin. Le danger apparaît quand une affaire touche à sa fin; le trait perfide est caché à la fin d'un écrit. Comme nous le disons entre augures, c'est dans la queue qu'est le venin, in cauda venenum! (FEUILLET, Rom. j. homme pauvre, 1858, p. 319).
3. Vulg. Membre viril. Synon. bite (pop.), pénis, quéquette (fam.), sexe, verge. Huysmans parlait des surprises qu'aimait à faire Maupassant aux gens (...) qu'il recevait dans son intimité: c'était (...) de se peindre des chancres formidables sur sa queue toute vermillonnée (GONCOURT, Journal, 1888, p. 748). Comment peut-on aimer un intellectuel! Vous avez une balance à la place du cœur et une petite cervelle au bout de la queue (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 157). V. bite ex. de Genet, membre I A 2 b ex. de Goncourt.
4. Ensemble des plumes du croupion des oiseaux. Queue de canard, de dinde, de faisan, de pie, de coq; queue en panache. Des paons en liberté traînaient les splendeurs de leur queue sur les marches du perron (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 8). Ces cases [celles des Massa] abritent une faune particulière: des hirondelles à queue semi-blanche ont construit leur nid au sommet de la voûte (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 881):
2. La nature lui a donné, de plus, pour se gouverner, une queue, formée pour l'ordinaire de plumes longues, droites, et dont les barbes sont égales. La queue de l'oiseau est son gouvernail; car il ne la dirige pas plus tôt d'un côté, que sa tête se porte de l'autre, et il change à son gré la direction de son vol.
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 153.
Loc. fam. Mettre un grain de sel sur la queue d'un moineau, d'un oiseau. Réussir quelque chose d'impossible. Les jeunes gens conseillaient en riant à Simon de Nantua de lui mettre, pour l'attraper, un grain de sel sur la queue ou plutôt de lui gratter la tête. Il n'y avait rien (...) qui fût plus agréable aux perroquets (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 171).
ŒNOL. [À propos d'un vin dont le bouquet s'épanouit dans la bouche] Faire queue de paon dans la bouche. Un dégustateur de Bordeaux qui dit d'un vin qu'il fait la queue de paon dans la bouche s'égale à plus d'un poète (VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p. 261).
B. — Partie grêle et allongée d'un végétal.
1. Pédoncule d'une fleur, d'un fruit. Synon. tige. Queue de melon, de poire, de pomme; tisane de queues de cerises; queue de capucine, de pâquerette, de rose, de violette. Georges chercha les cerises qui se tenaient deux à deux par la queue, pour en faire des pendants d'oreille à sa sœur (A. FRANCE, Balth., Abeille, 1889, p. 183). Nous revoyions tous (...) la fleur rose de sa boutonnière à la queue baignant dans un flacon plat caché sous le revers de l'habit (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 224):
3. Les lourds cocos sont suspendus aux palmiers avec encore plus de précautions. Ils viennent en grappe, attachés à une queue commune, plus forte qu'un cordage de chanvre de la même grosseur.
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 96.
2. Pétiole d'une feuille. [Les feuilles] des chênes sont corticées et attachées à des queues fort dures (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 221).
3. Tige tenant à certaines parties comestibles (d'une plante). Le pavé était devenu gras, bien que le temps fût sec: des tas de queues d'artichauts, des feuilles et des fanes, rendaient la chaussée périlleuse (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 630). Il mange (...) avec une rapidité extraordinaire. Il a déjà fini ses radis quand on m'apporte les huîtres. Il ne reste sur son assiette qu'un paquet de queues vertes et un peu de sel mouillé (SARTRE, Nausée, 1938, p. 138). Nous évitions avec soin les bolets de Satan à la queue rouge (...). Nous ne ramassions que les jeunes cèpes à la queue galbée, et dont la tête était coiffée d'un beau velours tête-de-nègre ou violacé (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 79).
II. — P. anal.
A. — de forme et de position
1. Élément, de forme allongée, qui prolonge ou termine tout ou partie de quelque chose. Dans beaucoup de charrues, le soc a la forme d'un triangle rectangle prolongé ou non en arrière par la queue (PASSELÈGUE, Mach. agric., 1930, p. 14).
Piano à queue; piano demi-, quart de queue. V. piano2 A 1 a . Empl. subst. Un grand queue; un demi-, quart de queue. (Dict. XXe s.).
Queue de violon. Partie où les cordes sont attachées. [Le] bouton (...) [est une] petite pièce de bois ou d'ivoire (...) où s'attache la queue du violon (BRENET Mus. 1926, p. 41).
Queue d'avion. Partie postérieure et effilée du fuselage. [On construit des] avions spéciaux. — Avion canard (...) sans queue, autogire, hélicoptère (GUILLEMIN, Constr., calcul et essais avions, 1929, p. 79). J'ai vu dans un hangar ouvert un bel avion; des étoiles rouges partout, une faucille et un marteau sur la queue, des inscriptions de tous les côtés; et en avant le mot: Lénine (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 561).
Partie de certains objets qui permet de les saisir, de les manipuler. Queue de casserole, d'écumoire, de fourchette. Un petit pupitre a ses casiers de bois blanc remplis de pots d'onguents jaunes et bruns d'où sortent les queues des spatules (GONCOURT, Sœur Philom., 1861, p. 209). Quelques ustensiles en métal: les poêles, à longue queue afin que l'on pût les manier de loin au milieu des gens assis devant le feu; les louches et les deux chaudrons traditionnels (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 160).
Loc. fig. Tenir la queue de la poêle. Avoir des responsabilités, du pouvoir; être en position de décider, de commander. [Ma mère] ne voulait pas qu'on fît des dépenses pour elle. Vingt sous sont vingt sous (...). Vous direz: ce n'est rien. C'est bon pour ceux qui ne tiennent pas la queue de la poêle de dire ça; mais elle qui la tient, qui fricote (...) elle sait que c'est quelque chose (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 76). En tout cas, pour le patron, il me semble qu'il n'est pas maigre. — Dame! mon cher, ai-je répondu, quand on tient la queue de la poêle, on se soigne (LÉAUTAUD, Journal littér., 4, 1924, p. 397):
4. Pour tenir la queue de la poêle et savoir comment frira le poisson, j'ai voulu être propriétaire en nom pour la moitié qui sera commune entre Pillerault, le bonhomme Ragon et moi.
BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 15.
Partie effilée d'un outil permettant de l'adapter, de le fixer sur un support. Queue de l'outil; queue d'un foret, d'une fraise; queue cylindrique, conique, à carré d'entraînement. Le tranchant [de la faux] se termine à une extrémité par la pointe et à l'autre par un talon. Derrière le talon une queue constituée par une épaisseur de métal sert à raccorder la lame du manche (BALLU, Mach. agric., 1933, p. 287).
Prolongement d'un signe graphique.
Queue de note. Trait qui part du corps de la note, qui monte ou descend perpendiculairement à travers la portée. Ses notes [de Haydn] avaient la tête si petite et la queue si fine, qu'il les appelait (...) ses pieds de mouche (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 70). La queue des notes [de musique] doit être faite à droite si elle est en haut, et à gauche, si elle est en bas (DUPRÉ, Harm. analyt., t. 1, 1936, p. 32).
Queue de lettre, de chiffre. Partie qui excède le corps d'une lettre, d'un chiffre. Le signe de ce nombre [neuf] a la queue en bas, comme une comète qui sème des monstres; et neuf est l'emblème de toute vicissitude funeste (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 13). L'écriture de Vidame était (...) d'un dessin élégant et cursif qui rappelait assez bien les écritures au XVIIIe siècle, avec toutefois des queues trop longues et des boucles un peu grêles (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 79). Loc. fig., pop. Faire, ajouter des queues aux zéros. Falsifier des écritures, une comptabilité à son profit. Il est radin et se débrouille en faisant des queues aux zéros, ça fait sa cagnotte! (DUSSORT, Preuves exist., 1927, dép. par G. Esnault, 1938, p. 89).
Queue de paraphe. Prolongement ornemental d'un graphisme:
5. Au bas de la page, il improvise une signature. Elle tombe, comme une pierre dans l'eau, dans une ondulation et un remous de lignes à la fois régulières et capricieuses, qui forment le paraphe, un petit chef-d'œuvre. La queue du paraphe s'égare, se perd dans le paraphe lui-même.
RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 143.
DIPLOM. Lettre scellée sur simple queue. Lettre dont le sceau est attaché à un lambeau flottant du parchemin découpé dans la feuille même. (Dict. XIXe et XXe s.). Lettre scellée sur double queue. Lettre dont le sceau est suspendu à une bande de parchemin traversant une incision pratiquée dans le repli de la pièce (Dict. XIXe et XXe s.).
ASTRONOMIE
Queue de comète. Projection lumineuse de gaz qui suit le corps céleste et qui est toujours dirigée à l'opposé du soleil. Je lui sais bon gré (...) de secouer un peu le joug de son compatriote Newton, et de rapporter à l'électricité plusieurs phénomènes qui en dépendent évidemment, tels (...) les longues queues des comètes, que les newtoniens attribuent à l'attraction (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 162). Les comètes à longue queue sont rares. La queue se forme à condition que la comète se rapproche sensiblement du soleil et qu'elle comporte la quantité de gaz nécessaire (MULLER 1980).
Queue de la Grande Ourse, de la Petite Ourse. Ensemble des étoiles qui en prolongent le quadrilatère. (Dict. XIXe et XXe s.).
COUT. Queue de bouton. Partie saillante percée d'un trou, qui permet de coudre un bouton (Dict. XIXe et XXe s.). P. méton. Longueur de fil laissé entre le bouton et le tissu auquel il est cousu. Les fils seront laissés assez longs et entourés serré (...). On appelle cela « faire une queue » au bouton, cette queue étant en rapport avec l'épaisseur du tissu (ARNOU, Mét. tailleur, 1952-53, p. 29).
MAÇONN. Queue d'une pierre. Partie d'une pierre posée en boutisse qui disparaît dans la maçonnerie sans la traverser de part en part. Les avant-becs en pierre de taille des ponts, si les pierres n'ont pas une queue suffisante [se détachent parfois] (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 178).
2. Vêtement, partie d'un vêtement qui pend, qui se prolonge en arrière.
a) Extrémité d'une robe, d'un manteau qui traîne par terre à l'arrière. Synon. traîne. Robe à queue. Deux petits nègres portent la queue de son manteau de cour (MEILHAC, HALÉVY, Gde duchesse de Gérolstein, 1867, II, 4, p. 240). La queue de sa robe de velours vert, brodée en mosaïque d'argent, de perles et de pierreries, bruissait et serpentait derrière elle (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 311).
b) Queue (de morue, de pie). Basques plongeantes à l'arrière d'un habit. Habit à queue. Un jeune homme, vêtu d'un habit à queue de pie, d'un gilet très échancré, d'une chemise ornée de petits tuyaux, d'un pantalon noir mal coupé, s'avança et, après s'être incliné, bêla doucement ce chant plaintif (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 141):
6. L'habit, couleur cannelle, se recommandait au caricaturiste par une longue queue qui, vue par derrière, avait une si parfaite ressemblance avec une morue que le nom lui en fut appliqué. La mode des habits en queue de morue a duré dix ans, presque autant que l'empire de Napoléon.
BALZAC, Tén. affaire, 1841, p. 44.
Empl. subst., p. méton. L'habit lui-même. Je vais mettre ma queue de morue et je reviens (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 580).
3. Faisceau de cheveux réunis, à la hauteur de la nuque, par un lien serré. Queue poudrée; queue à cadenette, à la prussienne. [M. de La Billardière] a mis ses habits de gentilhomme ordinaire de la Chambre, tous ses Ordres, enfin il s'est fait poudrer; on lui a serré sa queue (pauvre queue) dans un ruban neuf. Or, je dis qu'il n'y a qu'un homme de beaucoup de caractère qui puisse se faire faire la queue au moment de sa mort (BALZAC, Employés, 1837, p. 125). Sur son habit frétillait une grande queue noire presque aussi longue que son épée, qui, allant et venant sans cesse, l'avait badigeonné de poudre (Cl. TILLIER, Mon oncle Benjamin, 1843, p. 11).
Queue de/en salsifis. ,,Queue de cheveux longue et mince roulée par un ruban noir`` (LELOIR 1961).
Queue de cheval. Coiffure dans laquelle les cheveux longs sont resserrés en arrière au sommet de la tête et où ils retombent sur la nuque et les épaules. Parmi toute cette jeunesse du soir, celle qui traîne ses chemises à carreaux, ses spartiates (...) ses crinières en queue de cheval sur des robes noires constellées de pellicules (...) ses pull-over à cols roulés (...) elle redescendit le boulevard (VIALAR, Bête de chasse, 1952, p. 72).
B. — de position
1. a) Partie postérieure, arrière (d'une chose). Queue d'un avion, d'un bateau, d'un navire. L'appareil fusant [de la fusée à double effet] est contenu dans la tête de la fusée, l'appareil percutant dans le corps et la queue (ALVIN, Artill., Matér., 1908, p. 234). Un petit trait de bleu, ici, vers la queue du sourcil, et là, dans l'angle des paupières, une belle petite pointe de rouge, pour aviver l'éclat de l'œil (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 238).
Aviron à queue.
Loc. Faire (un) tête à queue. V. tête à queue.
b) Fin (de quelque chose). Queue de l'averse, de l'orage; queue de l'hiver. Les religieux, pour qui l'aumône et le secours sont un devoir et un métier, tracent en tête de leurs épîtres trois lettres:J M J. Les francs-maçons posent trois points en queue de leur nom. Dos à dos, compères (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Oncle Sosthène, 1882, p. 22). L'équipe attendait, massée dans les fourrés de Bouchebrand, près de l'allée qui vient de la patte d'oie et passe à la queue de l'étang (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 294):
7. Le jour blanchissait, la queue du nuage, qui couvrait encore la ville d'une vapeur, laissait percer le rayonnement laiteux du soleil; et l'on sentait une gaieté hésitante au-dessus des quartiers, certains coins où le ciel allait rire.
ZOLA, Page amour, 1878, p. 1026.
Vieilli. Queue d'une dette, absol. queue. Partie d'une dette qui est impayée; p. méton. dette. L'un de nous propose d'aller dans un café où nous pourrions rencontrer des connaissances. Le fils de Dieu (...) nous dit qu'il y avait laissé une queue d'une trentaine de francs, que ça serait une histoire (POULOT, Sublime, 1872, p. 100).
Loc. fam.
Se mordre la queue. Tourner en rond. Cette nuit où je suis encore là ma dernière nuit sans fin mes dernières heures qui n'ont pas d'après et se mordent la queue s'accrochent vivent fantasquement et je vis libre et léger enfin léger (DUVERT, Paysage de fantaisie, 1973, p. 151 ds REY-CHANTR. Expr. 1979).
Sans queue ni tête. (Qui semble être) sans début et sans fin, (qui est) en désordre. Synon. incohérent. Je vous envoie un petit ouvrage dont on ne pourrait pas dire, sans injustice, qu'il n'a ni queue ni tête, puisque tout, au contraire, y est à la fois tête et queue (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 3):
8. ... ils se disaient qu'il fallait changer le monde. Ils ne savaient pas encore comme c'est lourd et mou le monde, comme il ressemble peu à un mur qu'on flanque par terre pour en monter un autre beaucoup plus beau, mais plutôt à un amas sans queue ni tête de gélatine, à une espèce de grande méduse...
NIZAN, Conspir., 1938, p. 23.
c) Spécialement
ASTRONAUT. Queue de poussée. ,,Poussée résiduelle d'un propulseur en fin de combustion`` (Sc. Techn. spat. 1978).
CHIMIE
Produit de queue. Substance qui, dans un mélange liquide, a le point d'ébullition le plus élevé et qui distille la dernière. Les plateaux inférieurs [du rectificateur Barbet] ne renferment donc plus que les produits de queue (SER, Phys. industr., 1890, p. 345).
Faire la queue. [En parlant d'un mercure impur] Monter le long des parois d'un récipient. S'il est souillé de métaux étrangers, il perd sa fluidité, et ses gouttelettes prennent une forme allongée; on dit alors que le mercure fait la queue (WURTZ, Dict. chim., t. 2, vol. 1, 1873, p. 938).
IMPR. Queue de page. Fin de page laissée en blanc dans un livre; fin de texte, terminant une des divisions de l'ouvrage, et qui laisse un blanc au bas de la page. (Dict. XIXe et XXe s.). Tranche de queue. Tranche formée par la partie inférieure des pages (Dict. XIXe et XXe s.).
MUS. Queue de fugue. Synon. de coda. La queue est cette portion du sujet [de la fugue], par laquelle on le continue après sa seconde partie, et qui sert en même temps à préparer l'entrée de la réponse et à amener le contre-sujet (CHÉRUBINI, Cours contrepoint et fugue, 1835, p. 118).
2. a) Derniers éléments (d'un ensemble de véhicules, d'un groupe de personnes qui se déplacent dans la même direction, ou qui sont orientés dans le même sens). Queue d'une colonne, d'un convoi, d'un cortège, d'une escorte, d'une procession; se mettre à la queue; être à la queue; à la queue! J'étais encore loin de chez moi; je me décide à prendre une voiture: on m'indique une place de fiacre (...) j'y trouve effectivement les voitures (...) mais j'ai beau parcourir la file de la tête à la queue, je ne vois point de cochers (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 27). Cette voie [de contrôle] permet à la machine de passer de la tête à la queue du train (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 274). Dans le cavalier qui se tenait en serre-file à la queue du peloton, elle venait de reconnaître son vaurien de neveu (AYMÉ, Passe-mur., 1943, p. 160).
b) Arrière d'une file de véhicules se déplaçant dans un sens donné. Descendre, monter en queue; voiture, wagon de queue. Il occupa (...) les loisirs de ce voyage souterrain en revisant ses notions de métrologie, vérifiant si à telle gare la sortie se trouvait en tête ou en queue, se récitant les noms de stations de telle ligne (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 74). [Gide] arpente le train, et me traîne à sa remorque tout le long des couloirs glacés, pour la plupart déserts. Nous parcourons plusieurs fois le convoi, depuis le fourgon de queue jusqu'à la voiture de tête, et vice versa (MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1382).
En queue. À l'arrière, en contournant les derniers rangs. Trois cents hommes d'armes du roi avaient passé le Tage à la file (...) et se disposaient à prendre en queue la troupe du Comte (MÉRIMÉE, Don Pèdre Ier, 1848, pp. 179-180). [Henry Maret] prétend qu'il faut attendre une guerre entre la Russie et l'Allemagne pour prendre celle-ci en queue (RENARD, Journal, 1910, p. 3).
Loc. fig., pop., vieilli. Faire la/des queue(s) à qqn. Tromper quelqu'un (généralement en se cachant, derrière son dos). Dans ses commencements, l'impôt sur les voitures, assis avec une sorte de timidité, permit aux messagers ces petites tromperies qui les rendaient assez contents de faire la queue aux employés, selon un mot de leur vocabulaire (BALZAC, Début vie, 1842, p. 309). En partic. Loc. Faire la/des queue(s) à qqn. Faire des infidélités amoureuses. [Louis-Napoléon] (...) est un niais (...). Il a une maîtresse anglaise, une blonde, très jolie, qui lui fait toutes sortes de queues (HUGO, Choses vues, 1885, p. 212).
Absol. Infidélité. Liaisons sans jalousie où l'homme et la femme se permettent des queues réciproquement, — ce qui n'ôte rien à l'amitié, au dévouement, — et où les queues de la femme sont quelquefois autorisées par l'amant (GONCOURT, Journal, 1859, p. 668).
3. a) [Dans un groupe à l'intérieur duquel est établi un classement, une hiérarchie] Partie qui est à la fin, qui regroupe les derniers. Queue de la classe. Quelle place as-tu obtenue dans la dernière composition? J'espère que tu n'es pas à la queue (RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 126).
Vieilli. Ensemble, groupe de partisans sans grande valeur d'un parti. De cette obligation constante, où se trouve la tête sage et prudente des partis, d'obéir aux préjugés et aux folies des masses qui en font la queue, dérivent les actions que reprochent certains historiens aux chefs de parti (BALZAC, Langeais, 1834, p. 229).
b) Groupe des derniers partisans d'un homme célèbre, des derniers adeptes d'une école. Queue du classicisme. Également opposé aux excès de vengeance et de réaction contre la queue encore menaçante de Robespierre (...) [Daunou] maintient la doctrine républicaine dans son antique droiture et dans une mesure inaccoutumée (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 4, 1844, p. 309). Le romantisme se prolonge démesurément en eux [les poètes actuels]; ils en restent la queue attardée (ZOLA, Doc. littér., Poètes contemp., 1881, p. 129).
C. — de forme
1. File de personnes qui attendent leur tour. Synon. file d'attente. Il se forme ici [à Paris], à la porte des spectacles, les jours qu'ils sont intéressants, une queue, c'est-à-dire une longue file d'amateurs (STENDHAL, Corresp., 1803, p. 47). Le samedi, on pouvait voir des hommes battre la semelle dans les queues, devant des boutiques à enseignes arc-en-ciel, sur lesquelles on lisait:Débit d'alcool (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 284).
Faire la queue, faire queue. Attendre son tour dans une file. On faisait queue aux portes des marchands (...). Faire queue, cela s'appelait « tenir la ficelle », à cause d'une longue corde que prenaient dans leur main (...) ceux qui étaient à la file (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 119):
9. ... ils virent qu'on faisait la queue — une queue fournie — devant le guichet. Costals déclara qu'il aurait volontiers vu ce film, mais qu'il se refusait absolument à faire la queue. « Qu'on fasse la queue à un théâtre, à un concert, passe encore. Mais je n'admets pas qu'on fasse la queue à un cinéma ».
MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1401.
P. méton. Attente dans une file. Comme tous ces enfants [les étudiants] s'étaient grisés par leurs cris et leur queue de douze heures sur la place, on craignait de les voir aller trop loin, et la police les a dispersés (SAND, Corresp., t. 5, 1864, p. 20).
Loc. adj. À queue coupée. [En parlant d'une file, d'un cortège] Court. C'était un enterrement militaire. Une fourragère, conduite par un tringlot, portait un cercueil enveloppé dans un drapeau. À la suite, un piquet d'hommes, un adjudant, un aumônier et un civil. — L'pauvre petit enterrement à queue coupée! dit Lamuse (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 89).
Loc. adv. À la queue(-)leu(-)leu. À la file; l'un derrière l'autre, à la file indienne. Défiler, marcher à la queue leu leu; se suivre à la queue leu leu. Je tendais des ficelles en l'air, d'une branchette à l'autre, en ligne droite, en diagonale, en zig-zag, en rond, en étoile, et quand les escargots étaient bien éveillés, on les plaçait à la queue-leu-leu sur ces ficelles, des centaines à la queue-leu-leu (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 127):
10. Les petites filles (...) dansèrent une danse singulière (...). Elles se mettent toutes, — comme on dit chez nous, — à la queue leleu; puis un jeune garçon prend les mains de la première et la conduit en reculant...
NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p. 537.
Rare. À la queue (de). À la file. Ses questions bientôt tombèrent sur moi pressées l'une à la queue de l'autre (FABRE, Chevrier, 1867, p. 235).
2. En partic.
a) Vieilli, TRANSP. Ruban de queue. Portion de route droite et plate. Les côtés de la route étant libres, le maître de poste (...) pouvait, par une belle matinée, parfaitement embrasser ce qu'en termes de son art on nomme un ruban de queue (BALZAC, U. Mirouët, 1841, p. 4).
b) JEUX (billard). Long bâton de bois effilé, tronconique, lisse et équilibré dont l'extrémité la plus fine (la flèche) est garnie de cuir et qui permet d'attaquer les billes. La société de l'endroit avait commis tant de saletés sur le billard, que les billes y restaient collées. Mais, la partie une fois engagée, Lantier qui avait un coup de queue extraordinaire, retrouva sa grâce et sa belle humeur (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 624). On montait au billard (...). Ce soir-là, on avait même fait du feu dans le billard (...) et mon vieil ami prit sa queue, une queue très fine qu'il frotta de blanc avec grand soin (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Mlle Perle, 1886, p. 631).
Faire fausse queue. ,,Toucher la bille à faux`` (PETIOT 1982).
Prononc. et Orth.:[kø]. Homon. queux. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1100 cue « appendice qui prolonge la colonne vertébrale de nombreux mammifères » (ici d'un cheval) (Roland, éd. J. Bédier, 1494); b) 1548 mettre la queue entre les jambes « être couard » (N. DU FAIL, Baliverneries, éd. J. Assézat, 164); 1606 s'en aller la queue entre les jambes (NICOT); c) 1651 tirer le diable par la queue (SCARRON, Roman comique, éd. E. Magne, 48); 1656 il n'y en a pas la queue d'une « il n'y en a point du tout » (OUDIN, Cur. franç., p. 355); d) 1542 « membre viril » (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, var. E, 40, p. 82); e) 1877 cheveux queue de vache « roux » (ZOLA, Assommoir, p. 68); 2. ca 1440 a la queuleuleu « sorte de jeu où les enfants se tenaient en file les uns derrière les autres » (Amant rendu cordelier, éd. A. de Montaiglon, 1732); ca 1450 a la queue « en poursuivant » (MONSTRELET, Chroniques, II, 127 ds GDF. Compl.); ca 1500 se mettre a la queue de... « suivre, poursuivre » (PHILIPPE DE COMMYNES, Mémoires, éd. J. Calmette, II, 180); 3. 1121-34 cüe de peissun (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, 1368 ds T.-L.); 1833 finir en queue de poisson (BALZAC, Ferragus, p. 14); 1909 queue de poisson « rabattement brusque d'un véhicule devant celui qu'il vient de doubler » (en cyclisme) (L'Auto, 21 janv. ds PETIOT 1982); 1924 automob. (La Pédale, 18 mai, ibid.). B. 1. Ca 1225 la queue d'une poire (GAUTIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, I Mir 19); 1940 des queues! « rien » (ds ESN.); 2. a) 1334 « poignées, manches de certains objets » (L. DELISLE, Actes Normands, 119); b) 1548 « partie qui excède par le bas le corps d'une lettre » (T. SEBILLET, Art poét. fr., éd. F. Gaiffe, 90); 1808 ajouter des queues aux zéros « falsifier des écritures à son profit » (HAUTEL); c) 1471 cowe « traînée lumineuse qui suit le corps des comètes » (J. AUBRION, Journ. ds GDF. Compl.); ca 1535-74 queue... de comete (MELIN DE ST GELAYS, Œuvres, éd. P. Blanchemain, I, p. 124); 1929 queue d'un avion (GUILLEMIN, loc. cit.); 3. 1160-74 coe « bandelette de parchemin au bas d'un acte, supportant le sceau » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, t. 2, p. 118, vers 6268); 4. 1752 « tige de bois dont on se sert pour jouer au billard » (Trév.); 1835 faire fausse queue (Ac.); 5. ca 1225 coue « extrémité d'une robe, d'un manteau, qu'on laisse traîner » (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 103, 7 ds T.-L.); 1828-29 queue de morue (VIDOCQ, Mém., t. 4, p. 44); 1845 queue de pie (SAND, Péché de M. Antoine, t. 1, p. 310); 6. 1762 « cheveux ramenés en touffe et serrés derrière la tête » (BEAUMARCHAIS, Eugénie, éd. L. Collin, I, 58); 1952 queue de cheval (H. BAZIN, Lève-toi, p. 66); 7. XIIIe s. faire la coe (à qqn) « le duper, le tromper » (De la Sorisete ds Rec. gén. des fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, IV, p. 165); 1859 faire des queues à qqn « faire des infidélités en amour » (LARCH., p. 79). C. 1. 1160-74 coe « arrière-garde » (WACE, op. cit., p. 80, vers 5198); 2. 1563 maçonn. (B. PALISSY, Recepte, p. 93); 3. 1566 (songes) qui n'ont ni teste ni queue « dépourvus de sens » (C. DE KERQUIFINEN, trad. GELLI, Disc., III, p. 69 ds HUG.); 1835 sans queue ni tête (GAUTIER, Mlle de Maupin, éd. Fasquelle, t. 1, [1928], p. 286); 4. 1687 « reste d'une dette » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 8, p. 27); 5. 1794 « file de personnes qui attendent leur tour » (Moniteur univ., 6 prairial, an II, p. 999, 2e col. ds LITTRÉ); 1798 faire la queue (Ac.); 6. 1832 « texte qui laisse un blanc au bas de la page » (RAYMOND); 7. 1890 chim. produits de queue (SER, loc. cit.). Du lat. , autre forme de cauda « queue ». L'expr. sous A 2, à la queue leu leu, signifie à la queue, le loup! p. réf. à un jeu pratiqué par les enfants. Ceux-ci criaient à la queue! pour se mettre en ligne, puis le leu! (forme pic. loup), pour manifester leur peur quand le joueur représentant le loup, attaquait. L'art. le s'est transformé en leu p. assim. avec les sons voisins (voir C. D. FRANK, The french locution A la queue leu leu, in Romanic Review, 1, p. 31 à 40). Fréq. abs. littér.:2 758. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3 563, b) 5 120; XXe s.: a) 4 855, b) 3 024. Bbg. QUEM. DDL t. 2, 6, 16, 17, 18, 22, 23.
II.
⇒QUEUE2, subst. fém.
Vx. Futaille d'environ un muid et demi. Défoncer une queue de vin. Six demi-queues de vin de Beaune, blanc et clairet, le meilleur qu'on ait pu trouver (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 244).

1. queue [kø] n. f.
ÉTYM. 1080, coe, cue; keue, v. 1155; queue, v. 1220; du lat. coda, var. de cauda.
———
I (Animaux). Prolongement, plus ou moins allongé, du corps, à l'opposite de la tête. Cerco-, -cerque, -oure, 2. uro- (Cf. les comp. du lat. cauda).
1 (Chez la plupart des mammifères). Appendice plus ou moins long et poilu qui prolonge la colonne vertébrale. Caudal. || Queue longue, courte; grande, petite. || Petite queue du lapin. Couette. || La houppe (cit. 9) de la queue. || Singe à longue queue (→ Guenon, cit. 1). || Queue à poil ras du rat. || Queue à longs poils du renard. || Splendide queue d'un chat (→ Ménage, cit. 4). || Extrémité de la queue. Balai, fouet. || Queue en tire-bouchon du cochon. || Queue d'écureuil (cit. 2) relevée en panache, en point d'interrogation (→ Gratter, cit. 10). || La queue en l'air (→ Détaler, cit. 2), redressée. || La queue basse, pendante. || Chien qui a la queue basse (→ Fermer, cit. 20), la queue entre les jambes. || Chien qui frétille (cit. 3) de la queue. || Queue préhensile. || Queue servant à l'équilibre, servant à prendre appui (cit. 5) comme celle du kangourou. || Queue qui chasse les mouches; vache qui se bat de sa queue (→ Meugler, cit.). || La terrible queue du lion (cit. 2). || Chien, cheval à queue coupée. Courtaud; courtauder, écourter.Hippol. || Queue de cheval à tous crins (non taillée), en balai. || Queue en catogan. || Queue de crins coupés ou en éventail, courte queue, queue en sifflet. || Queue à l'anglaise. — ☑ Loc. fig. Queue de rat, qui a peu de crins. — ☑ La queue en trompe, en trompette (fam.), relevée.
1 Que faisons-nous, dit-il, de ce poids inutile,
Et qui va balayant tous les sentiers fangeux ?
Que nous sert cette queue ? Il faut qu'on se la coupe.
La Fontaine, Fables, V, 5 (Le renard ayant la queue coupée).
2 Elle m'a encore longtemps souffleté dans mon enfance quand je tirais la queue à son chien Azor (…)
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 7.
3 On reconnut le chat, tout efflanqué, sans poil, la queue pareille à un cordon (…)
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, X.
Longe de cuir sous la queue d'un cheval. Croupière, trousse-queue.Blason. || Animal privé de sa queue. Diffamé.Filature. || Laine de queue de mouton. Couaille.Mode. || Collet garni de queues de martres, de la fourrure des queues de martres.
Myth. et icon. || Queue de diable, de satyre. — ☑ Fig. Tirer le diable par la queue.
Loc. Avoir la queue basse, la queue entre les jambes : être piteux, confus après un échec. aussi Couard (étym.). — ☑ Quand on parle du loup, on en voit la queue. — ☑ Chat à neuf queues. Chat.
Loc. adj. Queue de vache, d'un roux éteint, peu agréable (en parlant des cheveux).
4 (Gervaise) trouvait la femme très vieille pour ses trente ans, l'air revêche, malpropre avec ses cheveux queue de vache, roulés sur sa camisole défaite.
Zola, l'Assommoir, II, t. I, p. 68.
tableau Désignations de couleurs.
Vx. Pacha à une, deux, trois queues : pacha qui avait le droit de faire porter devant lui, une, deux, trois queues de cheval, comme marque de sa dignité.
5 Asselineau pourrait fournir des étendards
Aux pachas à trois queues.
Th. de Banville, Odes funambulesques, « Autres guitares », Nadar.
(1656). Pas la queue d'un, d'une : pas un seul, pas une seule (en parlant de choses qu'on cherche, qu'on devrait avoir).Spécialt. Pas du tout d'argent.(Par jeu avec le sens concret) :
5.1 Quant aux singes ou pigeons verts, oiseaux-mouches iridescents, toucans bariolés, paradisiers fluorescents, pas la queue d'un !
P. Grainville, les Flamboyants, p. 184.
Embryol. || Queue de l'embryon (cit. 3) humain.
2 (XVIe). Fam. Membre viril. Pénis, sexe, verge; fam. bitte, quéquette.
6 (…) coupez-vous la chose aux enfants ? Il serait Monsieur sans queue.
Rabelais, Gargantua, XI. (1534).
6.1 Moulé dans un maillot qui fait deux plis sur l'aine il (le gymnaste) porte aussi, comme son Y, la queue à gauche.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, le Gymnaste.
REM. Ce sens, existant à titre de métaphore depuis le XVIe s. et donnant lieu à des allusions érotiques, n'a dû se lexicaliser qu'au XIXe s., avec le vieillissement de mots comme vit; il est aujourd'hui le nom familier le plus fréquent pour désigner le pénis.
Par ext. Homme, en tant que partenaire sexuel. || « Une femme bien charmante (…) seulement elle aime trop les queues… » (S. de Beauvoir, in Cellard et Rey).
3 Loc. adv. (1490, à la queue leu leu, altér. de l'anc. franç. à la queue le leu « à la queue le [du] loup », l'un derrière l'autre, comme on dit que marchent les loups; → À la suite, en procession). À la queue leu leu. || Défiler, cheminer (→ Guide, cit. 3), se suivre à la queue leu leu. || Chameaux attachés (cit. 89) à la queue leu leu par des ficelles. Accouer.(Dans le même sens). || À la queue : en file, à la suite. || Ils entrèrent tous à la queue.
7 Tout de suite, M. Baillehache s'était installé à ce bureau, comme à un tribunal; tandis que les paysans, entrés à la queue, hésitaient, louchaient en regardant les sièges, avec l'embarras de savoir où et comment ils devaient s'asseoir.
Zola, la Terre, I, II.
8 (…) précédées d'une demi-douzaine de poules, d'un coq, d'une oie et d'un canard qu'elles poussaient devant elles, les maintenant en lisière à la queue leu leu le long des chemins et les rabattant sur les trottoirs, quand une voiture approchait.
M. Jouhandeau, Tite-le-Long, XIII.
Vx. Être, se mettre à la queue de qqn, le suivre.
9 M. le prince de Conty est à trois lieues de cette ville (…) On dit qu'il n'y a que des missionnaires et des archers à sa queue.
Racine, Lettres, 36, 25 juil. 1662.
4 Extrémité postérieure allongée du corps (de certains vertébrés ou invertébrés). || Queue de lézard, de crocodile. || Vipère dressée sur sa queue (→ Guivre, cit.). || Batraciens à queue ( Urodèles), sans queue ( Anoure). || Queue de têtard. || Queue de poisson dont la nageoire a des lobes égaux ( Homocerque), inégaux ( Hétérocerque). || Coup de queue d'un poisson, d'une morue (cit. 1). || Queue de certains crustacés. Macroure.Cuis. || Queues de langoustines, d'écrevisses, l'abdomen, qui est la meilleure partie.Queue de scorpion (arachnides). || Tête et queue d'un ver.Myth. || Queue de dragon, de sirène.
10 (Le serpent) entendit que je marchais derrière lui sans me presser; alors, il se dressa sur la faucille de sa queue.
J. Giono, Jean le Bleu, VI.
Loc. fig. Mesurer le poisson entre queue et tête (→ Chaussure, cit. 1, La Bruyère).
Queue de poisson. || Finir en queue de poisson (cit. 14 et 15).Faire une queue de poisson à une automobile.
Loc. prov. Dans la queue le venin (cf. lat. In cauda venenum).
5 (1080). Plumes du croupion (d'un oiseau), servant généralement de gouvernail. Rectrice. || Queue du coq (1. Coq, cit. 5). || Les plumes de sa queue qui s'éploya en éventail (→ Croupion, cit. 2). || L'éventail de sa queue (→ Dinde, cit. 3). || La riche queue ocellée (cit. 1) du paon (cit. 2; et → 1. Lapidaire, cit. 1). || Queue en ciseaux (→ Frégate, cit. 5).
11 (…) les faisans magnifiques, avec leur chaperon écarlate, leur gorgerin de satin vert, leur manteau d'or niellé, leur queue de flamme traînant comme une robe de cour.
Zola, le Ventre de Paris, IV, t. II, p. 46.
Loc. Mettre un grain (cit. 16) de sel sur la queue d'un moineau, se dit d'une chose presque impossible à faire.
Techn. || Assemblage à queue d'aronde, en forme de queue d'hirondelle.On dit aussi queue(-)d'aronde.
6 Loc. || Queue de morue, queue de pie (→ ci-dessous, III., 2.). || Queue de cheval (→ ci-dessous, III., 3., et à l'ordre alphab.). aussi Queue-de-carpe, queue-de-chat, queue-de-cochon, queue-de-lion, queue-de-morue, queue-de-mouton, queue-de-paon, queue-de-rat, queue-de-renard, queue-de-vache, queue-de-vinaigre.
(1865). Loc. fig. Goût de queue de renard (d'un vin) : goût « foxé ».
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II (XIIIe; végétaux).
1 Pédoncule qui attache le fruit à la branche, la tige. || Queue de poire, de pomme, de melon, de cerise. || Tisane de queues de cerise.
2 Pétiole (de la feuille). || La queue d'une feuille de marronnier, de géranium.
3 Pédoncule (d'une fleur), surtout lorsqu'il est court et peu rigide. Tige. || Queue de violette, de pâquerette, de capucine… aussi Pédicule.
12 Elle les prenait (les camélias) comme elle aurait pris des bijoux, délicatement (…) puis, c'était avec des précautions infinies qu'elle attachait sur des brins de jonc leurs queues courtes.
Zola, le Ventre de Paris, IV, t. II, p. 16.
4 Tige tenant à certaine partie comestible (« tête » d'une plante). || Queue d'artichaut. || Servir des radis avec les queues.Pour les asperges, les céleris, on dit branches.
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III Par métaphore (ou par anal. de forme).
1 Ce qui termine qqch., en forme de queue. || Queue de cerf-volant, ruban flottant attaché à la charpente. || La queue d'une comète : traînée lumineuse qui suit le corps céleste.
13 Les comètes de braise elles-mêmes jamais
N'oseraient effleurer des flammes de leurs queues
Le chariot roulant dans les profondeurs bleues.
Hugo, la Légende des siècles, LXI.
(Du sens I.). || La queue de la Grande Ourse (→ Asseoir, cit. 43), de la Petite Ourse, les étoiles qui en prolongent le quadrilatère.Techn. || Queue de bouton, partie par laquelle on le coud (anneau, partie renflée et percée…).Par ext. Longueur de fil laissée entre un bouton et le tissu auquel il est cousu.
Queue de note : trait qui prolonge sur le côté, vers le haut ou le bas, le corps de la note. || Noire à queue, noire en losange (cit. 1). || Queue de lettre, hampe, trait d'une lettre qui descend sous la ligne d'écriture. || La queue d'un p. || Les queues des majuscules (cit. 1). || Ajouter une queue à un 0 (pour en faire un 9).Prolongement ornemental d'un graphisme. || Queue d'un paraphe (cit. 1).
13.1 L'encre a pâli, le papier a jauni, l'orthographe est peu sûre, l'écriture, pleine de paraphes et de queues compliquées, est difficile à déchiffrer.
B. Cendrars, l'Or, in Œ. compl., t. II, p. 185.
(V. 1155). Anciennt. || Queue de parchemin : bande de parchemin ou de ruban à laquelle est suspendu le sceau d'un acte. || Sceaux de cire sur queue de soie (→ Parchemin, cit. 4).
Techn. || Queue d'une pierre, bout qui sert à faire la liaison en dedans d'un mur.
(1806). || Piano à queue, dont les cordes disposées horizontalement forment un prolongement au clavier. || Piano demi-queue, quart de queue.N. m. || Un grand queue de concert de fabrication autrichienne. || Un demi-queue. Demi.Queue de violon, partie où s'attachent les cordes. Cordier.
Partie postérieure du fuselage (d'un avion) qui va en s'amincissant. || Roue de queue. Béquille.
Queue de casserole, de poêle. 2. Manche. — ☑ Loc. fig. Tenir la queue de la poêle.
Loc. (Vx). Ruban de queue : tronçon de route droit et plat.
2 Partie d'un vêtement qui pend par derrière.(Fin XIIe). Vx. Traîne d'une robe de femme. Traîne. || Robe à queue et chapeaux à plumes (→ Oripeau, cit. 2). Traîne d'un dignitaire, d'un prélat. || Porter la queue. Porte-queue; caudataire.
14 Dans un bel équipage, avec des chevaux gris pommelés, deux grands laquais, un petit nègre, et le coureur en avant, du rouge, des mouches, la queue portée.
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 440.
15 (…) et, dans les grands mouvements de passion, repoussant leur queue en arrière avec un petit coup de talon.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XI.
Mod. (Souvent queue de morue, de pie.) Basques plongeantes à l'arrière d'un habit. || Un habit à queue. || Huissier en uniforme à queue (→ Cagibi, cit. 1). || Queue de morue, de pie (→ Habit, cit. 21 et 23; et aussi 1. pie, cit. 1).N. f. L'habit lui-même. || Porter une queue de morue, une queue de pie. Frac.S'écrit parfois avec des traits d'union : queue-de-morue, queue-de-pie.
16 L'habit, couleur cannelle, se recommandait au caricaturiste par une longue queue qui, vue par derrière, avait une si parfaite ressemblance avec une morue que le nom lui en fut appliqué.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 459.
3 (1765). Faisceau de cheveux serrés derrière la tête. || Queue attachée par un ruban. || Queue de perruque Louis XV. || La queue de son chignon (cit. 3).
Queue de cheval : coiffure de fillette, de jeune fille, dans laquelle les cheveux longs et non frisés sont tous ramenés et attachés haut, derrière la tête, d'où ils retombent comme une queue de cheval.Mèche trop longue dans le cou lorsque les cheveux sont mal coupés.
17 (…) Marguerite, je vais peut-être vous surprendre, mais il y a une âme sous votre petite queue de cheval comme sous les lourdes tresses d'Yseult et c'est la même.
J. Anouilh, Ornifle, III.
4 Techn. Large pinceau plat. || Queue à vernir, à laquer. Queue-de-morue.
5 (Mil. XVIIIe). Long morceau de bois arrondi, légèrement conique, dont le petit bout est garni de cuir ( Procédé), qui sert à pousser les billes au jeu de billard. Billard; et aussi cadette. || Queue démontable.Faire fausse queue : toucher la bille à faux. aussi Queuter.
17.1 Il leva sa queue en l'air pour percuter ensuite la boule motrice afin de lui faire décrire un arc parabole.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 129.
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IV (V. 1155).
1 Derniers rangs, dernières personnes d'un groupe en ordre de progression (→ Canard, cit. 2). || La tête et la queue d'une colonne d'armée, d'une escadre. || Queue d'un cortège, d'une procession.Se mettre à la queue, après le ou les derniers.À la queue !, interpellation à l'adresse d'une personne qui cherche à passer avant d'autres dans une file d'attente. — ☑ Fig. Être à la queue : être le dernier.
18 Prenez encore une douzaine de bons lurons à la tête desquels vous mettrez le sous-lieutenant Lebrun, et vous les conduirez rapidement à la queue du détachement (…)
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 785.
19 Mais il buvait de bon cœur la piquette dans un cabaret de campagne et se mettait à la queue pour aller au parterre.
A. de Musset, Nouvelles, « Deux maîtresses », I.
Partie (d'un groupe) qui se trouve en arrière; les derniers. || Être dans la queue de la classe.(1801). Vx ou hist. Médiocres partisans entraînés à la suite d'un parti politique.(1845). Derniers fidèles d'un homme qui a perdu sa puissance. || La queue de Robespierre. Dernier adeptes d'une école. || Le classicisme et sa queue (→ Naturalisme, cit. 2).
20 Lorsque les modérés de la Convention, par une épuration suprême, se furent délivrés de Robespierre et de la « queue de Robespierre », ils se retrouvèrent devant les mêmes difficultés que leurs prédécesseurs (…)
J. Bainville, Hist. de France, XVI, p. 378.
2 (1794). File de personnes qui attendent leur tour. || Queue à la porte d'un commerçant, à un guichet de location (billets de théâtre, de chemin de fer, de métro). → Métro, cit. 3… ☑ Faire la queue, ou (moins usité) faire queue : attendre avec les autres en prenant son tour (→ Emblée, cit.; matamore, cit. 3, 1. lieu, cit. 11). || Une longue queue; les premiers, les derniers de la queue. || Il y a la queue, il y a queue pour voir, pour acheter telle chose. Foule. || À la queue ! (→ ci-dessus, IV., 1.).
21 Les cafés étaient toujours pleins : les spectacles étaient combles; il y avait queue aux maisons de jeu, à d'autres pires encore.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IX, II.
22 Tout porte à croire que nous allons vers la famine (…) Devant chaque boutique où l'on vende encore occasionnellement quelque chose, ce sont des queues et des attentes interminables (…)
Gide, Journal, 24 janv. 1943.
23 Des hommes avec des musettes faisaient la queue devant le guichet. — Voulez-vous que j'aille vous chercher un journal pendant que vous faites la queue ?
Sartre, le Sursis, p. 314.
Par ext. Attente dans une queue. || Faire une heure de queue. || Une queue de deux heures.
23.1 Fait trois heures de queue à la mairie du dix-huitième arrondissement pour retirer ma carte de temps.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 74.
3 Arrière (d'un véhicule d'assez grande longueur). || Queue d'un bateau (peu usité dans le lang. courant). || Aviron de queue (→ Gouvernail, cit. 3).Arrière d'une file de véhicules (surtout de queue ou en queue). || Les wagons de queue d'un train. || Monter en queue. || Faire tête-à-queue, un tête-à-queue. Tête (→ Lof, cit.).(Pour la queue d'avion, il s'agit d'une métaphore concrète; → III., ci-dessus).
24 (…) on transportera les hommes dans les wagons de queue.
Sartre, le Sursis, p. 188.
25 (…) vérifiant si à telle gare de métro la sortie se trouvait en tête ou en queue, se récitant les noms des stations de telle ou telle ligne, évaluant des itinéraires minimums (…)
R. Queneau, Loin de Rueil, IV, p. 74.
4 a (Rare ou emplois spéciaux). Fin (de qqch.). || Queue d'un étang. || La queue de l'hiver. || Queue de l'orage, d'une tornade (→ Pot, cit. 9). || Queue de phrase (→ Bouffi, cit. 4).Mus. || Queue de fugue. Coda, conclusion.
26 (…) je me porte bien, c'est-à-dire autant que l'on se porte bien de la queue d'un rhumatisme (…)
Mme de Sévigné, 502, 12 févr. 1676.
Queue d'une dette, et, absolt, queue : reste d'une dette qui n'est pas encore payé.Par ext. Dette.(Vieilli). || Faire des queues chez le boulanger. (1832). Techn. Imprim. || Queue de page : fin de texte qui laisse un blanc au bas de la page. Fin de page laissée en blanc, dans un livre.Tranche de queue, formée par la partie inférieure des pages (en reliure). (1690). Longueur d'une pierre prise dans le sens de l'épaisseur du mur.
(1892, in Année sc. et industr. 1893, p. 246). Mod. (Techn.). || Produits de queue d'une distillation : substances qui, dans un mélange liquide, ont le point d'ébullition le plus élevé et passent les dernières (opposé à produits de tête). || Fraction de queue.Queue de poussée : poussée d'un propulseur en fin de combustion.
b Loc. Commencer, prendre par la queue, par la fin || Prendre le roman par la queue (→ Conjugal, cit. 1). — ☑ Une histoire qui se mord la queue.
26.1 La boucle est fermée et notre conversation, si j'ose dire, se mord la queue.
Claude Mauriac, le Dîner en ville, p. 53.
Sans queue ni tête : qui n'a ni début ni fin ou semble ne pas en avoir. Incohérent. || Histoire, canevas sans queue ni tête (→ Imbroglio, cit. 4). || Improviser (cit. 4) au clavier des choses sans queue ni tête.
27 Je n'ai pas besoin de réclamer ton indulgence, mon cher Silvio; elle m'est acquise d'avance, et tu as la bonté de lire jusqu'au bout mes indéchiffrables barbouillages, mes rêvasseries sans queue ni tête (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XI.
28 J'ai une vague souvenance de vous avoir envoyé le mois dernier une lettre sans queue ni tête, ni rime ni raison.
Loti, Aziyadé, I, XVIII.
5 Loc. fig. (Faire la coe… « faire une infidélité amoureuse », XIIIe, in Littré; orig. incertaine; probablt de « agir en secret, derrière le dos de qqn », puis, par une autre métaphore, faire une queue « laisser qqch. à payer; avoir une dette non soldée »; cf. Furetière, 1690). Vx. Faire la queue à qqn, le tromper, et, spécialt, le voler.
(Mil. XIXe). Vieilli. Faire des queues à qqn, le tromper, et, spécialt, tromper un partenaire amoureux.
29 — Tiens ! il fait son nez, celui-là… Est-ce que madame ton épouse t'a fait des traits, cher ami ! (…).
— Elle aurait joliment raison, quand on a sous le bras un vilain Chinois de ton espèce… on doit lui en faire de ces queues.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 376.
30 (…) Je l'ai bien connu quand j'étais avec d'Orléans. C'était les deux inséparables. Il en faisait une noce à ce moment-là ! Mais ce n'est plus ça; il ne lui fait pas de queues. Ah ! elle peut dire qu'elle en a une chance.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Folio, p. 471-472.
CONTR. Tête.
DÉR. Queusot, queuter, quoailler.
COMP. Branle-queue, hoche-queue, paille-en-queue, porte-queue, trousse-queue. — Queue-de-carpe, queue de chat, queue-de-cheval, queue-de-cochon, queue-de-lion, queue-de-morue, queue-de-mouton, queue-de-paon, queue-de-rat, queue-de-renard, queue-de-vache, queue-de-vinaigre, queue-rouge.
REM. Queue d'aronde (→ Aronde); queue de pie (→ Queue); queue de poisson (→ Poisson) sont traités en syntagmes.
HOM. 2. Queue, 1. queux, 2. queux.
————————
2. queue [kø] n. f.
ÉTYM. XIIIe; p.-ê. même étym. que le précédent.
Anciennt. Futaille d'un muid et demi environ.
HOM. 1. Queue, 1. queux, 2. queux.

Encyclopédie Universelle. 2012.