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qui-vive

qui-vive [ kiviv ] interj. et n. m. inv.
• 1419; probablt de la loc. homme qui vive « qui que ce soit, quelqu'un » XIe; cf. il n'y a âme qui vive « il n'y a personne »
1 Interj. Cri par lequel une sentinelle, une patrouille interroge en entendant ou en voyant qqch. de suspect. Halte-là, qui-vive ?
N. m. inv. « De nombreux qui-vive retentirent » (Balzac).
2Loc. adv. (XVIIe) SUR LE QUI-VIVE : sur ses gardes et comme dans l'attente d'une attaque. « Nous étions toujours sur le qui-vive et prêts à nous cacher dans les taillis à la première alerte » (Larbaud).

qui-vive nom masculin invariable Sur le qui-vive, sur ses gardes dans l'attente d'une attaque. ● qui-vive (expressions) nom masculin invariable Sur le qui-vive, sur ses gardes dans l'attente d'une attaque.

qui-vive
n. m. inv. être sur le qui-vive, sur ses gardes.

⇒QUI(-)VIVE, (QUI VIVE, QUI-VIVE), loc. interj. et subst. masc.
I. — Loc. interj. [Interrogation criée par une sentinelle pour sommer toute personne de se faire reconnaître] Synon. qui va là? Halte-là, qui vive? Par une nuit obscure, la patrouille, faisant halte sous la hêtrée, entendit quelqu'un devant elle. « Qui vive? » Pas de réponse! (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 35).
II. — Subst. masc.
A. — Le cri de « qui vive ». Tout à coup, à la bifurcation de la route, ô terreur! — Des figures effrayantes et contractées apparurent (...); un terrible Qui vive! retentit dans les ténèbres (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 252). Comme au qui vive de la sentinelle, ils se mirent à galoper, sans répondre, le poste prit les armes, des coups de feu partirent (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 479).
B. — État où l'on est sur ses gardes, prêt à parer à une attaque, à un danger, à une menace. [Besenval] était loin de regretter ces temps de trouble et d'agitation féodale (...). Il se félicitait donc de vivre sous un régime qui avait mis fin à ce qui-vive perpétuel (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 12, 1857, p. 498). La nuit blanche et la lumière crue défaisaient les visages (...) le salon peuplé à cette heure insolite évoquait le qui-vive et l'incertitude d'un campement improvisé en plein vent (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 119).
Le plus souvent en loc. adv. sur le qui-vive. Se tenir, vivre sur le qui-vive. Cependant le maître de la maison (...) était toujours sur le qui-vive, à cause des huissiers, (...) couchant chaque nuit dans un quartier différent (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 400). Moi, une grenade dans chaque main (...), m'arrêtant tous les dix centimètres pour m'orienter, écouter, voir, entendre, flairer le danger, aux aguets, sur le qui-vive, toutes mes facultés tendues et le cœur mortellement chahuté (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 125).
Prononc. et Orth.:[kivi:v]. Ac. 1694-1740: qui vive; 1762, 1798: qui-vive; 1835, 1878: qui-vive ,,on écrit plus ordinairement qui vive? sans tiret et avec un point d'interrogation``; 1935: qui-vive; LITTRÉ, DG: qui-vive, qui vive; ROB.: qui-vive; Lar. Lang. fr.: qui vive? loc. interj. et qui-vive n. masc. Prop. CATACH.-GOLF. Orth. Lexicogr. Mots comp., p. 288: qui vive, inv. Étymol. et Hist. A. Loc. interj. 1419 (Chron. du Religieux de St-Denis d'apr. A. THOMAS ds Romania t. 44, p. 101: Interrogati secundum communem modum loquendi: Qui vivat, qui vivat? respondebant: Rex, regina et dux Burgundie, nomen Dalphini tacentes); 1478-80 Qui esce? Qui vive? (G. COQUILLART, Plaidoyé ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 7); ca 1500 Qui vive? « vive qui? » (Farce nouvelle de folle Bobance, Rec. gén. des Sotties, éd. E. Picot, t. 1, p. 257). B. Subst. masc. 1626 (D'AUBIGNÉ, Hist. universelle, éd. A. De Ruble, t. 6, p. 16); 1690 être sur le qui vive (FUR., s.v. vive). Comp. de qui et de vive1, exclam. Certaines des 1res attest. (cf. aussi Rec. gén. des Sotties, t. 3, p. 201) indiquent nettement la signif. de cette loc. interj. servant à demander à un inconnu de quel parti il était (A. THOMAS ds Romania t. 44, p. 101 à la suite de CLÉDAT ds Rev. de Philol. fr. et prov., t. 9, p. 233, cf. aussi M. ROQUES ds Romania t. 47, p. 137). L'hyp., plus conforme à la compréhension actuelle de l'expr. interprétant qui vive? « qui est là vivant? y a-t-il âme qui vive? » (A. JEANROY ds Romania t. 37, pp. 294-296) supposerait que l'interprétation qui transparaît dans les premières attest. soit déjà le résultat d'une fausse étymologie. Fréq. abs. littér.:53.

qui-vive [kiviv] loc. interj. et n. m. invar.
ÉTYM. 1419; probablt de la loc. homme qui vive « qui que ce soit, quelqu'un », XIe; cf. Il n'y a âme qui vive « il n'y a personne ».
1 Interj. Cri par lequel une sentinelle, une patrouille… interroge ceux qui passent sur leur identité (→ 1. Feu, cit. 51; 1. garde, cit. 82). || Halte-là, qui-vive ? Halte.
1 En ce moment, par une amère dérision, huit grosses voix crièrent qui-vive ! et huit coups de fusil partirent aussitôt.
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 1019.
tableau Principales interjections.
N. m. Le cri de qui-vive. || « Je restais là, l'arme haute, et le qui-vive ! aux dents » (→ 1. Garde, cit. 18).
Fig. || Un état de qui-vive perpétuel (→ Détendre, cit. 12).
2 Loc. adv. (1662). Sur le qui-vive : sur ses gardes et comme dans l'attente d'une attaque. || Être, se tenir sur le qui-vive (→ Malveillance, cit. 1; mobilité, cit. 2).
2 À l'instant de nombreux qui-vive retentirent, de sentinelle en sentinelle, depuis le château jusqu'à la porte Saint-Léonard (…)
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 933.
3 Mazarin, qui ne peut faire de madame de Motteville, auprès de la reine, la créature à lui qu'il aurait voulue, la chicane, l'inquiète quelquefois, la tient sur le « qui-vive ? ».
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1er déc. 1851.
4 (…) nous étions toujours sur le qui-vive et prêts à nous cacher dans les taillis à la première alerte, car certains jours les surveillants faisaient du zèle et nous donnaient la chasse.
Valery Larbaud, Fermina Marquez, III.

Encyclopédie Universelle. 2012.