ramager [ ramaʒe ] v. <conjug. : 3>
• 1585; de 1. ramage
1 ♦ V. intr. Faire entendre son ramage. ⇒ chanter. Pinson qui ramage.
2 ♦ V. tr. (1843) Orner de ramages. — « La femme, en robe de soie ramagée » (Maupassant).
● ramager verbe intransitif (de ramage 2) En parlant d'un oiseau, faire entendre son ramage.
⇒RAMAGER, verbe
A. — [Corresp. à ramage1 C]
1. Empl. intrans. [Le suj. désigne un ou plusieurs oiseaux] Faire entendre son chant, son ramage. Une hirondelle (...) s'est venue percher à ma fenêtre ouverte (...); puis elle a ramagé le plus doucement du monde (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 297). Puis les oiseaux voisins ayant terminé leur querelle, redescendirent dans leur arbre, où ils se remirent à ramager, éperdument (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 82).
2. Empl. trans.
a) Rare. [Le suj. désigne un oiseau] Chanter (quelque chose). Les oiseaux de passage entendant ce petit être de leur espèce qui ramage sa chanson du printemps et de l'amour, se précipitent autour de lui (GONCOURT, Journal, 1894, p. 626).
b) P. anal., plus cour., fam. [Le suj. désigne une pers., parfois une de ses œuvres] Dire, exprimer (quelque chose, souvent de peu d'importance); dire (quelque chose) avec volubilité, sur un ton chantant; chanter (quelque chose). [Je] ne me sens ni le courage ni l'humeur de m'habiller et de ramager les insignifiances d'une conversation quelconque (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p. 290). Que ramage la ballade? (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 155). Marguerite, venue pour la lessive, se déplaçait entre les arbres avec Pauline, ramageant à mi-voix sa chanson (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 46).
— [Introd. un discours dir.] Il coupa court aux affabilités de la dame qui ramageait: « Oui, oui, on vous connaît (...) » (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 182).
B. — Rare. [Corresp. à ramage 1 B] Empl. trans., très rare. Orner de ramages. P. anal. Ramager qqc. de. L'ombre des arbres, devant la lune, ramagea de bleu le gravier (COLETTE, Seconde, 1929, p. 48).
— Empl. pronom. passif. [Le suj. désigne une chose] Se ramager de + subst. (précisant le motif). Être orné de ramages d'un motif déterminé. Magnifique simarre à la vénitienne (...) dont le fond d'or se ramageait de grandes fleurs noires veloutées (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 227).
REM. Ramageant, -ante, part. prés. en empl. adj., rare. a) [En parlant d'un ensemble d'oiseaux] Qui fait entendre ses ramages. Nichées ramageantes d'oiseaux (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 239). b) [En parlant d'un ensemble de pers.] Bruyant de bavardages. Un ramageant troupeau de vieilles Anglaises (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 274).
Prononc. et Orth.:[], (il) ramage [-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Conjug. Prend e devant a et o: ramageant, -geons. Étymol. et Hist. 1. 1585 « chanter (d'oiseaux) » (Sonnet ds CHOLIÈRES, Œuvres, éd. Tricotel, t. 1, p. 12); 2. 1843 part. passé adj. « orné de ramages (d'un vêtement) » (GAUTIER, Tra los montes, p. 55); 1863 se ramager de (ID., Fracasse, p. 227). Dér. de ramage1; dés. -er. Cf. à la fin du XVIe s. ramager « loger » ds HUG. Fréq. abs. littér.:26. Bbg. POHL (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 300.
ramager [ʀamaʒe] v. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1585; de 1. ramage.
❖
———
I V. intr.
1 Faire entendre son ramage. ⇒ Chanter (→ Hirondelle, cit. 3). — (Se dit spécialt du pinson). || Le pinson ramage.
1 (…) des épaisseurs vertes où ramage un monde ailé, guetté par un monde rampant : merles, linottes, rouges-gorges, geais, torquilles (…)
Hugo, l'Archipel de la Manche, VII.
2 La perdrix cacabe, le pinson ramage, le bélier blatère et la cigale, hein, la cigale.
Claude Mauriac, le Dîner en ville, p. 151.
2 Fig., littér. Babiller, jacasser. — Rare. Trans. Dire en un ramage. || Petite fille qui ramage sa joie en un charmant babil.
———
II V. tr. (1843). Dessiner ou peindre des ramages.
❖
DÉR. (De I., 2.) Ramageur. — (De II.) Ramagé.
Encyclopédie Universelle. 2012.