ratisser [ ratise ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1390 « racler légèrement »; de l'a. v. rater « râteler », d'apr. râteau
1 ♦ (1680) Nettoyer à l'aide d'un râteau, passer un râteau sur. ⇒ râteler. « Le jardinier continuait à ratisser le gravier » (Chardonne).
♢ Recueillir, ramasser à l'aide d'un râteau. « Les petits chemins blancs sur lesquels se promène le paludier [...] pour ratisser, recueillir le sel » (Balzac). Ratisser les feuilles mortes.
♢ Loc. fam. Ratisser large : réunir le plus d'éléments possible, quitte à dépasser un peu l'objet de sa recherche. Parti politique qui ratisse large.
2 ♦ (1867) Fig. et fam. Prendre tout son argent à (qqn). ⇒ ratiboiser, ruiner. Se faire ratisser au jeu. « Un monsieur très bien, qu'elle avait ratissé jusqu'au dernier centime » (Proust).
3 ♦ (v. 1955) Milit. Ratisser le terrain : fouiller méthodiquement une zone de terrain à l'aide d'éléments très rapprochés les uns des autres (cf. Passer au peigne fin). La police a ratissé tout le quartier. Toute la région a été ratissée pour retrouver l'enfant.
♢ Sport Ratisser le ballon, se dit du talonneur qui, en mêlée, s'empare du ballon en se servant de ses pieds comme d'un râteau.
● ratisser verbe transitif (moyen français rater, racler, de rature) Nettoyer ou égaliser avec un râteau : Ratisser une allée. Prendre, ramasser entièrement ce qui se trouve quelque part : Ratisser la monnaie qui est sur le comptoir. Familier. Prendre, voler quelque chose à quelqu'un : On lui a ratissé son portefeuille. Familier. Ruiner quelqu'un : Se faire ratisser de tout son argent au poker. Fouiller méthodiquement une zone de terrain, un quartier pour rechercher quelqu'un : La gendarmerie a ratissé la forêt. Ramasser les enjeux qui sont sur le tapis avec le râteau. ● ratisser (difficultés) verbe transitif (moyen français rater, racler, de rature) Orthographe Sans accent circonflexe, à la différence de râteler et des mots de la famille de râteau. → râteler ● ratisser (synonymes) verbe transitif (moyen français rater, racler, de rature) Nettoyer ou égaliser avec un râteau
Synonymes :
- râteler
Familier. Ruiner quelqu'un
Synonymes :
- plumer (familier)
- ruiner
● ratisser
verbe intransitif
Familier. Ratisser large, chercher à toucher les milieux les plus divers pour y recueillir le plus de suffrages, le plus d'adhérents, etc.
● ratisser (expressions)
verbe intransitif
Familier. Ratisser large, chercher à toucher les milieux les plus divers pour y recueillir le plus de suffrages, le plus d'adhérents, etc.
ratisser
v. tr.
d1./d Nettoyer, égaliser avec un râteau. Ratisser une allée.
|| Rassembler, enlever à l'aide d'un râteau. Ratisser les feuilles mortes.
d2./d Explorer minutieusement (une zone) au cours d'une opération militaire ou de police. Les gendarmes ont ratissé la région.
⇒RATISSER, verbe trans.
A. — Vieilli. Racler la surface d'une chose pour la nettoyer. On y voyoit autrefois le tableau de la Conversion de saint Paul, un des meilleurs de Lebrun; on l'a ratissé avec la lame d'un sabre: Turba ruit! (CHATEAUBR., Voy. Amér. et Ital., Voy. Clermont, t. 2, 1827, p. 288). Un tableau représentant une grosse cuisinière ratissant le dos d'un cabillaud (STENDHAL, Prom. ds Rome, t. 2, 1829, p. 209).
— P. anal., en empl. pronom. réfl. indir. Ce que vous me dites du vin de Bordeaux est bien tentant, surtout pour qui vient de se ratisser le gosier pendant un mois avec du sherry (MÉRIMÉE, Lettres Fr. Michel, 1850, p. 18).
B. — Nettoyer ou égaliser le sol en y passant le râteau. Ratisser une allée.
— Empl. abs. J'ai défendu de ratisser; l'odieux jardinier est venu hier avec son manche à balai ferré. Il allait toucher le sable... La trace de vos pas, plus légère que le vent, n'était pourtant pas effacée (MUSSET, Mouche, 1854, p. 266).
— P. métaph. Et il faudra marcher tout le long de cette pente perforée par les obus, ratissée par les mitrailleuses (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 277).
C. — Rassembler, ramasser à l'aide d'un râteau. Ratisser les feuilles mortes; ratisser le sol. En chemise et jupon court, le cou et les bras nus, elle ratissait l'herbe et la mettait en tas (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 268).
— P. anal., arg. du rugby. Talonner. Tel talonneur se fait remarquer par l'art avec lequel, accroché au cou de ses deux piliers, il ratisse la balle; entendons qu'il s'empare du ballon en se servant de ses pieds comme d'un râteau (Comment parlent les sportifs ds Vie Lang. 1952, p. 232).
— JEU. Ramasser les jetons, les cartes à l'aide du râteau du croupier. Lenoir qui taillait au Passage-Club regarda avec reproche le croupier. Par deux fois, celui-ci avait oublié de ratisser les cartes, il avait fallu lui faire signe (ARAGON, Beaux-quart., 1936, p. 438). Fam. Se faire ratisser. Perdre ses enjeux. (Dict. XXe s.).
D. — P. anal., fam.
1. Ramasser de l'argent:
• ... et ce n'est qu'à la fin de la nuit, l'affaire faite, le coup réussi, les bateaux déroutés, le bénéfice empoché (c'était le premier gros fric que je ratissais depuis 1914) que je pus enfin m'engouffrer, avec un soupir de soulagement, dans la Mercédès-Benz de rupin mise à ma disposition...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 78.
2. Voler quelqu'un ou quelque chose. Non, aucun voleur à la tire (...) ne me les avait ratissés [cinq sous un paquet de friandises] (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 74).
3. Au passif. Être complètement ruiné. Et qui est-ce qui paiera? demanda violemment Madame Lorilleux. Pas nous, qui avons perdu de l'argent la semaine dernière; pas vous non plus, puisque vous êtes ratissés (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 658).
E. — ART MILIT., POLICE. Procéder avec l'aide de nombreux spécialistes (et parfois d'animaux dressés à cet effet), se déplaçant en ligne et de manière systématique, à la fouille d'un terrain, afin de découvrir des indices, de neutraliser ou d'arrêter des personnes pouvant s'y cacher. Ces fameuses patrouilles ne devaient pas ratisser la plaine au peigne fin. Il devait y avoir moyen de passer entre les dents (GIONO, Hussard, 1951, p. 194). Le coup fait, il faut au plus vite s'esquiver, parce qu'aussitôt l'adversaire amène du monde, barre les routes, ratisse les alentours (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 251).
— P. anal., POL. Ratisser large. Ce sont des primaires normales, sans danger, qui permettront à l'opposition de « ratisser large » au premier tour et, en définitive, aux électeurs de choisir leur maire (Minute, 18 déc. 1982 ds R. Trad. 1983, n ° 18, p. 40).
Prononc. et Orth.:[], (il) ratisse [-tis]. PASSY 1914 []; BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968, Lar. Lang. fr., ROB. 1985 [a] mais MARTINET-WALTER 1973 9/17 [], 8/17 [a]. [] s'explique p. anal. avec râteau. Étymol. et Hist. 1. 2e moit. XIVe s. ratissier « ôter, emporter, en raclant, la surface de quelque chose ou ce qui s'y est attaché » (Livre chevalier la Tour Landry, 101 ds T.-L.); cf. dès le XIIIe s. gastieax rastiz propr. « gâteaux faits avec des raclures de pâte » (Du Prestre et d'Alisan, 260 ds Fabliaux fr. du Moy. Âge, éd. Ph. Ménard, t. 1, p. 66; v. aussi la note de l'éd. p. 146); 1390 « enlever des lettres, des mots, à l'aide d'un canif » (Registre criminel du Châtelet de Paris, éd. H. Duplès-Agier, t. 1, p. 299); 2. a) 1679 « nettoyer à l'aide du râteau » (RICH.); b) 1866 ratisser « prendre, chiper » (DELVAU); 1866 se faire ratisser « perdre tout l'argent qu'on avait engagé au jeu » (ibid.); c) milit. 1951 ratisser la plaine (GIONO, loc. cit.). Dér. de l'a. verbe rater « raturer, racler, peler » (XIVe-XVIe s. ds GDF. et FEW t. 10, p. 90b), lui-même tiré soit de rature soi du verbe lat. rasitare « raser souvent ». Cette dernière hyp. est étayée par l'existence de raston « sorte de pâtisserie » (1240-80, GAUTIER LE LEU, Veuve, éd. Ch. H. Livingston, 540), prob. dér. d'un verbe raster « racler » qui semble remonter au XIIIe s.; 2 sous l'infl. de râteau. Fréq. abs. littér.:107.
DÉR. 1. Ratisseur, -euse, adj. et subst. (Personne) qui ratisse. Arg. du rugby. Talonneur. Transformer un de ces deux piliers en ratisseur (L'Équipe, 9 déc. 1950 ds PETIOT 1982). — [], fém. [-ø:z]. Supra prononc. — 1res attest. a) 1530 subst. « instrument pour râper » (PALSGR., p. 215), b) ) subst. 1532 « celui qui rature le papier » (RABELAIS, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap. 20, p. 162, 93), 1558 « celui qui ratisse » (p. plaisant. en parlant du barbier) » (B. DES PERIERS, Nouvelles récréations et joyeux devis, éd. K. Kasprzyk, 30, 143), ) adj. 1910 « qui ratisse » (Lar. pour tous); de ratisser, suff. -eur2. 2. Ratissoire, subst. fém. Outil de jardinage servant à sarcler ou à biner légèrement. (Dict. XIXe et XXe s.). — []. Supra prononc. Att. ds Ac. 1694-1878. Lar. Lang. fr.: ratissoir n. m. (rare). — 1res attest. 1517 une ratissoire à ratisser la langue... (Rec. d'actes notariés, éd. E. Coyecque, t. 1, p. 19), 1538 « instrument pour racler » (EST., s.v. radula); de ratisser, suff. -oir(e). 3. Ratissure, subst. fém. Ce que l'on ôte en ratissant. La ratissure de parchemin sert à fabriquer de la colle fine (BOUASSE, Cordes et membranes, 1926, p. 482). — []. Supra prononc. Ac. 1694: -eure; dep. 1718: -ure. — 1re attest. 1552 (EST., s.v. rasura); de ratisser, suff. -ure.
BBG. — QUEM. DDL t. 5 (s.v. ratisseur), 27. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 124, 125. — VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod.: Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 144 (s.v. ratissoire; ratissure).
ratisser [ʀatise] v. tr.
ÉTYM. 1390, « racler légèrement »; de l'anc. verbe rater « râteler », d'après râteau.
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1 Vieilli. Racler légèrement. || Ratisser un cuir, des carottes (Académie). || Frotteur (cit.) qui ratisse un parquet.
2 (1680). Nettoyer à l'aide d'un râteau, promener le râteau sur… ⇒ Râteler. || Ratisser les allées d'un jardin, le gravier (cit. 2), le sable (→ Creuser, cit. 14; olivier, cit. 6).
1 Tout en marchant, elle remarqua le soin particulier que le jardinier avait mis à ratisser le sable de cette allée, assez mal tenue depuis peu de temps.
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 843.
♦ Recueillir en promenant le râteau. || Paludier qui ratisse le sel et le met en mulons (cit.). || Ratisser les feuilles mortes. ⇒ Enlever.
2 Dans une prairie voisine, une fille fanait. En chemise et jupon court, le cou et les bras nus, elle ratissait l'herbe et la mettait en tas.
R. Rolland, Jean-Christophe, L'adolescent, I, p. 268.
3 (1867). Fig. et fam. ⇒ Ratiboiser, ruiner. || Se faire ratisser au jeu. || Il est complètement ratissé.
3 — (…) il faut une messe, avec un corbillard assez gentil (…) — Et qui est-ce qui paiera ?… Pas nous, qui avons perdu de l'argent la semaine dernière; pas vous non plus, puisque vous êtes ratissés (…)
Zola, l'Assommoir, IX, t. II, p. 86.
4 (…) un monsieur très bien, qu'elle avait ratissé jusqu'au dernier centime.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. III, p. 301.
4 (V. 1955). D'abord milit., puis cour. || Ratisser le terrain : fouiller méthodiquement une zone de terrain, à l'aide d'éléments très rapprochés les uns des autres. || La police a ratissé tout le quartier.
5 Ils tendent entre deux postes un rideau de rabatteurs et « ratissent » le terrain, silencieusement.
R. Dorgelès, la Drôle de guerre, XIV.
♦ Au participe passé :
6 Une prière à l'intention des fellahs tunisiens « ratissés » au Cap Bon.
Claude Roy, Nous, p. 557.
5 (1931). Sport (rugby). || Ratisser le ballon, se dit du talonneur qui, en mêlée, s'empare du ballon en se servant de ses pieds comme d'un râteau.
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DÉR. Ratissage, ratisseur, ratissette, ratissoire, ratissure.
Encyclopédie Universelle. 2012.