ravage [ ravaʒ ] n. m.
• 1355; de ravir (1o)
1 ♦ Vx Action de ravager; dommage, dégât important causé par des hommes avec violence et soudaineté. ⇒ dévastation, pillage. Le ravage d'une région par des pillards. ⇒ 2. sac. « Il fallait que les ravages des Normands fussent passés » (Michelet).
2 ♦ Mod., Au plur. Dégâts, destructions causés par les forces de la nature ou humaines. ⇒ destruction, dommage. Les ravages du feu, d'une inondation. De terribles ravages. ⇒ dévastation. Les tagueurs ont fait des ravages (⇒ vandalisme) . — Par ext. Épidémie qui fait des ravages dans une population, la décime.
3 ♦ Détérioration subie par le corps. Les ravages du temps : les infirmités, les signes de vieillesse. — Les ravages de la maladie, de la drogue. — Dégâts psychologiques. « Les peines doivent produire sur l'âme de l'homme les mêmes ravages que l'extrême douleur cause dans son corps » (Balzac). — Loc. fam. Faire des ravages : se faire aimer et faire souffrir. « Le Maréchal de Richelieu faisait encore des ravages dans le cœur des jeunes filles » (Madelin).
● ravage nom masculin (de ravir) Dommage ou dégât matériel important, causé de façon violente par l'action des hommes, par les agents naturels, par un cataclysme, etc. : Les ravages de la guerre. Effet désastreux de quelque chose sur quelqu'un, sur l'organisme, dans la société : Les ravages de l'alcoolisme. ● ravage (expressions) nom masculin (de ravir) Faire des ravages (dans les cœurs), susciter des passions amoureuses. ● ravage (synonymes) nom masculin (de ravir) Dommage ou dégât matériel important, causé de façon violente par...
Synonymes :
- déprédation
- pillage
Effet désastreux de quelque chose sur quelqu'un, sur l'organisme, dans la...
Synonymes :
- désastre
- dévastation
n. m. (Le plus souvent au Plur.)
d1./d Dégâts du fait de l'homme causés avec violence et rapidité sur une grande étendue de pays. L'ennemi a fait de grands ravages dans cette région.
d2./d Dommages causés par les fléaux de la nature. Les ravages causés par un séisme.
|| Sing. Nuée de sauterelles qui fait du ravage dans les récoltes.
d3./d Désordres physiques, grave altération de la santé. Les ravages de la drogue.
|| Fig., Fam. Faire des ravages: susciter de nombreuses passions amoureuses.
d4./d (Québec) Territoire forestier servant de refuge aux animaux durant l'hiver (orignaux, chevreuils). Un ravage de chevreuils.
— (Plur.) Chemins battus par ces animaux lors de leurs déplacements.
⇒RAVAGE, subst. masc.
A. — Dommage matériel grave causé par l'action dévastatrice des hommes ou des animaux. Ravage de la guerre. Mais Napoléon avait renoncé à être souverain, il ne demandait qu'un asile tranquille; il répugnait, pour un si mince résultat, à faire périr tous ses amis, à devenir le prétexte du ravage de nos provinces (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 32). On nous parle des ravages que ferait la bombe atomique mais il y a eu une bombe atomique, il y a eu le châtiment du péché originel qui nous a laissés dans un état de lamentable infériorité par rapport à ce que nous aurions dû être (GREEN, Journal, 1956, p. 235).
B. — Dégât, mortalité provoqué(e) par la violence de fléaux naturels. Ravages du gel, de la grêle, de la peste. Ces messieurs, maintenant, causaient des inondations. Les ravages étaient épouvantables, dans les vallées du Rhône et de la Loire. Des milliers de familles se trouvaient sans abri (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 102):
• 1. ... le fléau [du phylloxéra] était à son comble et la dévastation chronique. Les plus heureux ne récoltaient pas de quoi boire le tiers de l'année sur toute l'étendue de leur vignoble. Et l'on restait là, béant, devant le ravage annuel, l'esprit et les bras effondrés.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 97.
♦ Faire du ravage. Quel travail! Ça en faisait du ravage, dans les légumes et dans les arbres à fruits! Les blés, les avoines, les seigles, n'étaient pas assez hauts, pour avoir beaucoup souffert (ZOLA, Terre, 1887, p. 114).
C. — Dommage physique ou moral résultant de l'âge, des excès, des fléaux sociaux, de la maladie, etc. Les ravages de l'alcool; les ravages de la maladie, des passions. Aucun embonpoint ne voilait sur ses joues le ravage des années (SAND, Lélia, 1839, p. 521):
• 2. Je veux (...) analyser le ravage moral causé par cette dangereuse et délicieuse gymnastique [l'usage du haschisch], ravage si grand (...) que ceux qui ne reviennent du combat que légèrement avariés, m'apparaissent comme des (...) Orphées vainqueurs de l'Enfer.
BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 374.
♦ Ravages du temps. Signes de vieillesse, infirmités dues à l'âge. Que vient-elle conter, ma folle Bien-aimée, De charmes défleuris, de ravages du temps, De bandeaux de cheveux déjà moins éclatants? (SAINTE-BEUVE, Livre d'am., 1843, p. 27).
— Loc. verb. fam. Causer, faire un/des ravage(s). Exercer un grand pouvoir de séduction. Si Chabin venait ici, il ferait un ravage de cœurs et serait capable de passer pour un aigle (SAND, Corresp., t. 2, 1830, p. 123). D'après ses dires, il avait fait des ravages dans les ateliers. C'était un bourreau des cœurs, un homme à femmes, et les ouvrières ne se comptaient plus qui s'étaient crêpé le chignon pour un regard de ses yeux langoureux (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 23).
— Au fig. Conséquence désastreuse, effet pernicieux. Sur le plan de la philosophie sans plus, les ravages du kantisme sont encore maintenant ou niés ou méconnus (L. DAUDET, Stup. XIXe s., 1922, p. 156).
D. — Pop., vx. Débris métalliques recueillis par les ravageurs (v. ravageur II B). [Le recéleur de métaux:] Qu'est-ce- que c'est que tu m'apportes? (...) C'est pas du ravage; t'es trop feignant maintenant (SUE, Myst. Paris, t. 6, 1843, p. 132).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1355 « dégât causé par une action violente et volontaire » pille et ravage (BERSUIRE, Tit. Liv., BN 20312 ter, fol. 11 v ° ds GDF. Compl.); 2. a) 1543 « cours violent de l'eau » grand ravaige deaue (SELVE, trad. PLUTARQUE, Camille, 14 v ° ds HUG.); b) 1586, juin « dégât causé par un agent atmosphérique subit » (ap. J. BAUX, Mém. hist. sur la ville de Bourg, t. 2, 1869, p. 175); 1588 fig. (MONTAIGNE, Essais, III, VI, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 900); 3. av. 1680 « conséquence désastreuse » (PATRU, Plaidoié, 1a ds RICH. 1680: l'interest est un monstre qui fait bien du ravage dans le monde); 1718 spéc. (Ac.: les passions font de grands ravages dans le cœur des jeunes gens); 1830 faire un, des ravages « exercer un grand pouvoir de séduction » (SAND, loc. cit.). Dér. de ravir; suff. -age. Fréq. abs. littér.:600. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 380, b) 777; XXe s.: a) 657, b) 561.
ravage [ʀavaʒ] n. m.
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1 Dommage, dégât important causé par des hommes avec violence et soudaineté. ⇒ Dévastation, pillage.
1 Rien ne peut de leur temple empêcher le ravage (…)
Racine, Athalie, III, 3.
b Mod. (Plur.). || Les ravages d'un envahisseur, d'une armée ennemie… (→ Désoler, cit. 1; établir, cit. 26). || Faire des ravages (⇒ Ravager, ravageur). || Les ravages de la guerre. ⇒ Ruine.
2 Les Français de l'Empire eurent à réparer les ravages qu'avaient faits à Rome les Français de la République; ils devaient aussi une expiation à ce sac de Rome accompli par une armée que conduisait un prince français (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 143.
3 Les soixante ans de guerre, qui remplissent les règnes de Pépin et de Charlemagne, offrent peu de victoires, mais des ravages réguliers, périodiques; ils usaient leurs ennemis plutôt qu'ils ne les domptaient, ils brisaient à la longue leur fougue et leur élan.
Michelet, Hist. de France, II, II.
2 (1586; « flots impétueux », 1553; cf. La Fontaine, Fables, IX, Discours à Mme de la Sablière; → Ravine, I.). Dégâts, destructions causés par les forces de la nature. ⇒ Destruction, dommage. || Les ravages d'une inondation (→ Déborder, cit. 23). || Les ravages du feu, d'un incendie. || De grands, de terribles ravages. ⇒ Destruction, dévastation. || Le gel, la grêle ont exercé leurs ravages sur les cultures : les cultures ont gravement souffert du gel, de la grêle.
♦ Singulier collectif :
4 Ah ! quel travail ! ça (la grêle) en faisait, du ravage, dans les légumes et dans les arbres à fruits ! Les blés, les avoines, les seigles n'étaient pas assez hauts, pour avoir beaucoup souffert. Mais les vignes ah ! les vignes !
Zola, la Terre, II, II.
3 (1680; abstrait). Détérioration subie par le corps. ☑ Les ravages du temps : les infirmités, les signes de vieillesse (→ Décharner, cit. 1). — Les ravages de l'intoxication (cit. 1), de la maladie (→ Précision, cit. 4). || Ravages physiques (→ 1. Manifeste, cit. 2).
♦ (Abstrait). || Ravages sur l'âme et dans le corps (→ Peine, cit. 7). || Les ravages des sens (→ Désir, cit. 15), des passions…
♦ ☑ Fam. Faire des ravages : se faire aimer et faire souffrir. (→ Fringant, cit. 5). || Il fait des ravages, c'est un véritable don Juan.
5 (…) le beau Patru ne laissait pas de faire des ravages aux environs du Palais et du Châtelet. Tallemant des Réaux nous a raconté dans un singulier détail toutes ces amours de son ami.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 5 janv. 1852.
6 C'est une sorte de rayonnement qu'il dégage, comme un fluide, cela coule vers vous de ses yeux étroits, de son sourire de Bouddha, de son silence (…) c'est son charme (…) Je le trouve très séduisant… Ah, il a dû faire des ravages, autrefois…
N. Sarraute, le Planétarium, p. 136.
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DÉR. Ravager.
Encyclopédie Universelle. 2012.