recommencer [ r(ə)kɔmɑ̃se ] v. <conjug. : 3> I ♦ V. tr.
1 ♦ Commencer de nouveau (ce qu'on avait interrompu, abandonné ou rejeté). ⇒ reprendre. Recommencer un récit à partir du début. L'univers « recommencera sans fin l'œuvre avortée » (Renan). — Absolt Reprendre au commencement. « J'ai été si souvent interrompu, que je ferais tout aussi bien de recommencer » (Diderot).
♢ RECOMMENCER DE (vx ou littér.), À (et inf.). ⇒ se remettre. « il recommença à l'accabler d'injures atroces » (Stendhal) . « ses larmes recommencèrent à couler » (Laclos). — Impers. Il recommence à pleuvoir.
2 ♦ Faire de nouveau depuis le début (ce qu'on a déjà fait). ⇒ refaire. Recommencer une expérience. ⇒ répéter. Recommencer un travail mal fait. « J'ai quelquefois recommencé [...] dix fois la même page » (Léautaud). Recommencer un numéro de spectacle. ⇒ bisser. — Loc. Recommencer sa vie : faire tout autre chose que ce qu'on a déjà fait. Tout est à recommencer ! ce qui est déjà fait ne sert à rien.
♢ Absolt Refaire la même chose. Si c'était à recommencer... (j'agirais tout autrement). Si tu recommences, tu seras puni. Ôter à qqn l'envie de recommencer (en menaçant, en punissant). ⇒ récidiver. — Loc. Fam. On prend les mêmes et on recommence ! rien ne change, ne s'améliore.
II ♦ V. intr.
1 ♦ Avoir de nouveau un commencement. « Les semaines et les mois s'écoulent et recommencent » (R. Rolland). Tout renaît et recommence. ⇒ se renouveler. « le signe que rien n'est irrévocable et que tout recommence » (Alain).
2 ♦ Exister, se produire de nouveau; avoir une nouvelle activité, après une interruption. ⇒ reprendre. Le cours a déjà recommencé. L'orage recommence. Recommencer de plus belle. ⇒ redoubler. Et ça recommence ! (⇒fam. rebelote) .
● recommencer verbe transitif (de commencer) Faire de nouveau quelque chose en le reprenant depuis le début : Recommencer le même article. Faire quelque chose une autre fois ; refaire la même chose : Recommencer les mêmes erreurs. Indique la reprise d'une action, d'une activité après une interruption : Il recommence le travail le 15. Il recommence à pleuvoir. ● recommencer (expressions) verbe transitif (de commencer) Recommencer sa vie, la refaire sur de nouvelles bases. ● recommencer (synonymes) verbe transitif (de commencer) Faire de nouveau quelque chose en le reprenant depuis le début
Synonymes :
- refaire
Faire quelque chose une autre fois ; refaire la même chose
Synonymes :
- réitérer
- répéter
Indique la reprise d'une action, d'une activité après une interruption
Synonymes :
- se remettre à
● recommencer
verbe intransitif
Se produire de nouveau, reprendre après une interruption : Ma migraine recommence.
● recommencer (synonymes)
verbe intransitif
Se produire de nouveau, reprendre après une interruption
Synonymes :
- rebondir
- récidiver
- réitérer
- renaître
- revenir
recommencer
v. tr. Commencer de nouveau après une interruption; refaire (ce qu'on a déjà fait). Recommencer un devoir.
|| v. tr. indir. (suivi d'un infinitif). Recommencer à travailler.
|| v. intr. Les cours vont bientôt recommencer.
⇒RECOMMENCER, verbe
A. — Empl. trans. Commencer une nouvelle fois.
1. [En parlant d'une action durative] Reprendre quelque chose qui a déjà été commencé, qui n'est pas achevé; continuer après une interruption. Recommencer le combat, une discussion, un effort, ses études. Quand je pense qu'il peut arriver que je ne meure pas, que vous reveniez, que je revoie le printemps, que vous m'aimiez encore et que nous recommencions notre vie de l'année dernière! (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p. 288):
• 1. On n'appartient pas impunément au grand peuple destructeur d'Occident, au peuple qui détruit pour construire et construit pour détruire, — qui joue avec les idées et avec la vie, qui fait constamment table rase pour mieux recommencer le jeu, et pour enjeu verse son sang.
ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1274.
— Vieilli. [Le compl. d'obj. désigne un être animé] Recommencer un élève. Reprendre son instruction depuis les premiers éléments, depuis les principes. Cet enfant avait été mal montré, il a fallu le recommencer (Ac. 1798, 1835). Recommencer un cheval. Le remettre aux premières leçons. Il est des chevaux qui oublient et qui se démentent, il faut les recommencer (Ac. 1798-1935).
— Recommencer à + inf. Se remettre à. Recommencer à attendre, à espérer, à s'ennuyer, à s'inquiéter, à pleurer, à rire, à travailler. Le pis était que des obus recommençaient à tomber sur les maisons (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 343). Depuis peu de temps, je recommence à très bien percevoir, si je prête l'oreille, les sanglots que j'eus la force de contenir devant mon père (PROUST, Swann, 1913, p. 37).
— Littér. Recommencer de + inf. Le téléphone recommence de sonner. Au bout d'une heure de soins, le cœur recommença de battre (GIDE, Feuillets d'automne, 1949, p. 1119).
— Empl. pronom. réfl. Dans cet étrange roman où rien n'aboutit et tout se recommence, c'est l'aventure essentielle d'une âme en quête de sa grâce qui est figurée (CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 177).
2. a) [En parlant d'une action ponctuelle ou achevée, ou de son résultat] Refaire quelque chose qui a déjà été fait, répéter. Synon. récidiver, réitérer, renouveler. Recommencer ses bêtises, une gamme, une opération, des supplications. Ne te lasse pas, recommence vingt fois s'il le faut ton travail de conquête; ce n'est pas du premier coup que le mineur trouve le filon d'or (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 259). Le Padre qui recommençait la même réussite pour la quatorzième fois de la soirée (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p. 208).
— [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Imiter quelqu'un, ce que quelqu'un a fait. Recommencer Napoléon. Il m'avait pris pour modèle, aspirait à me recommencer, et ne prétendait à rien moins qu'à tenter ce que j'ai exécuté depuis en brumaire (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1071). D'un Rimbaud, d'un Whitman, il n'existe qu'une épreuve originale. Leur cri vaut ce que valait l'être qui l'a poussé. On ne recommence pas Rimbaud, on ne refait pas le trajet d'une étoile (MAURIAC, Écrits intimes, Journal homme trente ans, 1948, p. 155).
— Absol. Quand il eut fini:Recommencez et allez plus lentement, lui dit-on (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 389).
♦ Expressions
[En guise de reproche] Tu recommences! Simon,... Simon,... Tu recommences, je n'aime pas à t'entendre blasphémer comme un païen (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 2).
Recommence! Tu es toujours en retard... À quelle heure es-tu rentré?... Recommence et je te mets au pain et à l'eau pendant huit jours (CRÉMIEUX, Orphée, 1858, I, 2e tabl., 1, p. 31).
[À la forme nég.] Tu ne recommenceras plus? Il ne recommencerait jamais, jamais plus? Elle l'aimait trop (ZOLA, Nana, 1880, p. 1295).
Recommence pas! Ah non, mon vieux, recommence pas! La colère, c'est vraiment trop facile! (MARTIN DU G., Taciturne, 1932, III, 9, p. 1346).
C'est toujours à recommencer (Ac.). Tout est à recommencer. Quelle tâche longue et malaisée que de faire la France! Tout était sans cesse à recommencer (BAINVILLE, Hist. fr., t. 1, 1924, p. 70).
Si c'était à recommencer. Si c'était à recommencer, je préférerais mourir de faim plutôt que de m'asseoir à votre table (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 944).
Être prêt à recommencer. Après un sommeil des plus heureux, ils s'étaient levés frais, dispos, et prêts à recommencer (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 183).
Ôter à qqn l'envie de recommencer. Décourager par la violence. Je m'efforçais de la maîtriser, de la jeter par terre, avec le désir très net de cogner dessus et de lui enlever l'envie de recommencer (MARTIN DU G., Confid. afric., 1931, p. 1121).
Recommencer de plus belle. V. beau IV C 2.
Recommencer sur (de) nouveaux frais (vieilli). ,,Recommencer de nouveau un ouvrage, un travail, comme si rien n'en eût été fait`` (Ac. 1835-1935). Il ne fut triste que huit jours, et puis fit un nouveau plan et recommença sur nouveaux frais (STENDHAL, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 381). Un de ces jours qui ne sont pas pareils aux autres, où le temps recommence sur de nouveaux frais en rejetant l'héritage du passé, en n'acceptant pas le legs de ses tristesses (PROUST, Swann, 1913, p. 412).
b) Reprendre pour faire autrement, pour faire mieux. Recommencer un essai, une expérience, une tentative. J'ai passé l'âge où on peut recommencer sa vie. Je suis vieillie, vous savez (SARTRE, Nausée, 1938, p. 143).
♦ Recommencer à neuf, à zéro. Comme les travaux s'étendent en avant, sur une terre neuve, ainsi l'enfant a mission de tout recommencer à neuf (ALAIN, Propos, 1933, p. 1114).
B. — Empl. intrans. Avoir un nouveau commencement.
1. Qqc. recommence
a) Se produire une nouvelle fois, reprendre après une interruption. La bataille, le canon, le froid, la guerre, la pluie, la tempête recommence. Ma lampe brûle, mes plumes sont là. Ainsi recommence une autre série de jours pareils aux autres jours. Ainsi vont recommencer les mêmes mélancolies et les mêmes enthousiasmes isolés (FLAUB., Corresp., 1853, p. 330). La destruction des petites écoles, consommée en mars 1660, n'était que le signal: la persécution recommençait, et elle n'allait plus cesser durant les huit années qui suivirent (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 5).
— Expr. fam. Ça recommence! Voilà que ça recommence! Ça recommence de plus belle! Ça y est! Tu as ton paquet. Ça recommence! Depuis un mois que son fils est parti, on ne sait plus par quel bout le prendre! (PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er tabl., 1, p. 8).
b) Se répéter, se reproduire comme avant. J'avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve (CAMUS, Été, 1954, p. 158):
• 2. La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance,
Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants,
Cette chanson d'amour qui toujours recommence?
NERVAL, Chimères, 1854, p. 700.
2. Qqn recommence. Prendre un nouveau départ. Il me semble qu'un siècle et qu'un monde ont passé; Et que, séparé d'eux par un abîme immense, Un nouvel homme en moi renaît et recommence (LAMART., Harm., 1830, p. 307).
REM. Recommencer, subst. masc. Qu'on dise après cela que les officiers sont oisifs! Pour moi, on m'eût donné quatre vies, que je n'aurais pas cru pouvoir venir à bout de faire tout cela; et surtout le terrible recommencer m'eût tué au bout de huit jours (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 425).
Prononc. et Orth.:[], (il) recommence [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 trans. « commencer de nouveau (ce qui avait été interrompu, abandonné) » (Roland, éd. J. Bédier, 1884: A icest mot l'unt Francs recumencet); ca 1140 absol. (Voyage Charlemagne, éd. G. Favati, 763: Ki en av[r]ez çoisit, cil recumencerat); 1478-80 (G. COQUILLART, Plaidoié, 195 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 17: recommancés); 2. a) ca 1165 intrans. « se produire à nouveau » (Troie, éd. L. Constans, 9154 var.: recomencent li tornei); 1539 pronom. (EST.: ce mal se recommence comme par avant, Hoc malum integrascit); 1893 impers. (DG: il recommence à pleuvoir); b) 1560 intrans. « avoir de nouveau un commencement » (J. GREVIN, Olimpe, éd. Pinvert, p. 312: Un an est jà passé, et l'autre recommence). B. 1172-90 trans. « faire de nouveau (ce qui a déjà été fait) » (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 4225: et il li recomance a dire); 1450-65 absol. (CHARLES D'ORLÉANS, Rondeaux, LXXXII ds Œuvres, éd. P. Champion, p. 336). Dér. de commencer; préf. re-. Fréq. abs. littér.:5 483. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 767, b) 8 088; XXe s.: a) 10 749, b) 8 447.
DÉR. Recommenceur, -euse, subst. Celui, celle qui recommence. Je dirai du talent vrai, comme on l'a dit de l'amour, que c'est un grand recommenceur (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 1, 1850, p. 369). — [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1878. — 1res attest. 1655, 3 juill. (BUSSY-RABUTIN ds Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 30: l'amour étant un vrai recommenceur, l'on se redit les mêmes choses qu'auparavant), 1655, 19 juill. (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp. [avec Bussy-Rabutin], p. 32: je me suis même quelquefois aperçue que l'amitié [...] était aussi une vraie recommenceuse); de recommencer, suff. -eur2.
BBG. — QUEM. DDL t. 17.
recommencer [ʀ(ə)kɔmɑ̃se] v. tr. [CONJUG. commencer.]
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland, recomencer; recommencier, XIIe; recommencer, XIIIe; comp. de re-, et commencer.
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I V. tr.
1 (V. 1283). Commencer de nouveau (ce qu'on avait interrompu, abandonné, ou rejeté). ⇒ Reprendre. || Recommencer la lutte (→ Griserie, cit. 4). || Recommencer l'existence commune avec qqn (→ Frivolité, cit. 7). || Recommencer des cours en octobre. || Recommencer un récit à partir de…, depuis le début. || Recommencer sans fin (cit. 21) une œuvre avortée. Absolt. Reprendre au commencement.
1 Je ne sais où j'en étais. J'ai été si souvent interrompu, que je ferais tout aussi bien de recommencer.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 515.
♦ Vx ou littér. || Recommencer de (et inf.). || Recommencer de discourir (cit. 5), de parler (→ Meneur, cit. 3). || On recommence de haïr (→ Espérer, cit. 20).
♦ Cour. || Recommencer à… ⇒ Remettre (se). || Il a recommencé à l'accabler d'injures (cit. 8). || Recommencer à souffrir (→ Hisser, cit. 6), à s'impatienter (→ 1. Foudre, cit. 4). || Il recommence à être ennuyeux (⇒ Redevenir). || Ses idées recommencèrent à se mêler. ⇒ Nouveau (de nouveau; → cit. 37). || Désintoxiqué qui recommence à fumer… ⇒ Re-, préf. (refumer, etc.).
2 (…) ses larmes recommencèrent à couler sans effort.
Laclos, les Liaisons dangereuses, LXIII.
♦ Impers. || Voilà qu'il recommence à pleuvoir !
2 Faire de nouveau depuis le début (ce qu'on a déjà fait). ⇒ Refaire. || Recommencer un travail, un exercice, une expérience. ⇒ Répéter (→ Exercer, cit. 43). || Recommencer dix fois la même page (→ Malheureux, cit. 13). || La Bruyère recommence et retouche ses portraits (cit. 14). || Recommencer une classe. ⇒ Doubler, redoubler. || Recommencer un numéro de spectacle. ⇒ Bisser. || Recommencer un voyage d'exploration (cit. 1). || Recommencer ses demandes. ⇒ Réitérer, renouveler, revenir (à la charge). || Recommencer les mêmes erreurs (→ Expérience, cit. 25). || Toujours recommencer les mêmes efforts ! (→ 1. Champ, cit. 8). || Tout est à recommencer ! (Se dit en particulier lorsqu'on échoue près du but).
♦ Absolt. Refaire la même chose. || Recommencer toujours (→ Démission, cit. 3), infatigablement, inlassablement (→ Fantasia, cit. 2). || Comme personne n'écoute (cit. 14), il faut recommencer toujours. || Vous plairait-il de recommencer ? (→ 1. Être, cit. 61). ⇒ Répéter. ☑ Loc. Recommencer sur (de) nouveaux frais (cit. 7 et 8). — ☑ Fam. Quand c'est fini on recommence. || Tourner la page (1. Page, cit. 5) et recommencer. ☑ Si c'était à recommencer… (sous-entendu : j'agirais tout autrement). || Avoir envie de recommencer. ⇒ Revenir (revenez-y); → fam. Remettre ça. || Coupable qui recommence. ⇒ Récidiver. || Si tu recommences, tu seras puni. ☑ Ôter à qqn l'envie de recommencer (en menaçant, en punissant…). → Inclination, cit. 22.
3 Malheureusement pour moi, je me suis avisé d'abord de satiriser le monde, et je me suis mis tous les auteurs contre moi… Ha ! que si c'était à recommencer…
Furetière, le Roman bourgeois, I, p. 83.
4 Il se méprisera lui-même, il se repentira; mais, la nécessité revenant, il recommencerait; car la volonté lui manque (…)
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 906.
5 Non, disait-elle, il ne faut pas qu'on fasse attention à moi, ce sera le mieux, et si tu me faisais danser une fois, tu voudrais recommencer tous les dimanches, et il n'en faudrait pas tant pour faire causer.
G. Sand, la Petite Fadette, XXVII.
♦ ☑ (1823). Recommencer sa vie : faire tout autre chose que ce qu'on a déjà fait (→ Loisible, cit. 3).
6 Ainsi en va-t-il sans doute de notre vie. Si nous ne souhaitons pas de la recommencer telle quelle, c'est qu'une prévision du passé, s'étendant à toutes ses parts, la vide de ce qui faisait à nos yeux son prix : la fantaisie, la liberté, l'arbitraire.
J. Paulhan, Entretien sur des faits divers, p. 68.
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II V. intr.
1 (1670). Avoir de nouveau un commencement. || Que le jour recommence et que le jour finisse… (cit. 13). || Les mois s'écoulent (cit. 15) et recommencent. || Tout renaît et recommence (→ Immuable, cit. 3). ⇒ Renouveler (se); recommencement.
7 La lune est par elle-même un signe de mort et de recommencement. Surtout dans les pays où le ciel est souvent clair, le retour de la lune fut célébré à grands cris comme le signe que rien n'est irrévocable et que tout recommence (…)
Alain, Propos, 2 avr. 1923, La lune pascale.
8 On assure que tout recommence… Oui, sauf ce que nous tenons pour trop aimable, ce que nous regrettons et rougissons de regretter.
Colette, l'Étoile Vesper, p. 49.
9 Le lendemain recommence la même journée, le surlendemain la même encore, le jour d'après l'interminable journée se poursuit (…)
Henri Michaux, La nuit remue, I, L'éther.
2 (1080). Exister, se produire de nouveau. Avoir une nouvelle activité, après une interruption. ⇒ Reprendre, revenir. || La guerre (→ Animosité, cit. 11), les hostilités (cit. 2) recommencèrent. || Les cours recommencent le 1er octobre. || Maladie qui recommence. ⇒ Récidiver. || L'orage recommence (→ Entortiller, cit. 4). || Les pleurs recommencèrent (→ Étouffer, cit. 8). — (1690). Fam. || Voilà que ça recommence de plus belle (supra cit. 120). ⇒ Redoubler.
10 Ici ont recommencé les remerciements, mais ils n'avaient plus ce même degré de pathétique (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, XXI.
11 Il y eut donc une noce, où vinrent quarante-trois personnes, où l'on resta seize heures à table, qui recommença le lendemain et quelque peu les jours suivants.
Flaubert, Mme Bovary, I, II.
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recommencé, ée p. p. adj.
♦ || Création (cit. 6) perpétuellement recommencée. || Cheminement toujours recommencé (→ Hisser, cit. 12). — || « La mer, la mer toujours recommencée » (Valéry; → 1. Comble, cit. 9). — Travail dix fois recommencé et jamais fini.
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CONTR. Cesser.
DÉR. Recommençant, recommencement.
Encyclopédie Universelle. 2012.