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régale

1. régale [ regal ] n. f.
• 1180; regaile 1147; lat. médiév. regalia (jura) « (droits) royaux »
Dr. anc. Droit considéré comme inhérent à la monarchie (cf. Droit régalien).
Spécialt Droit qu'avait le roi de France de percevoir les revenus des évêchés vacants (régale temporelle), de pourvoir, pendant le temps de la vacance, aux bénéfices qui en dépendaient (régale spirituelle). Affaire de la Régale (entre Louis XIV et le pape).
⊗ HOM. Régal. régale 2. régale [ regal ] n. m.
XVIe; o. i.; le rapport avec le lat. regalis ou avec 1. régaler est douteux
Mus. L'un des jeux à anches de l'orgue. Le régale est parfois appelé « voix humaine ». régale 3. régale [ regal ] adj. f.
• 1680; fém. de l'a. adj. regiel, regal « du roi »; lat. regalis
Chim. Eau régale : mélange d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique qui a la propriété de dissoudre l'or et le platine.

régale adjectif féminin (moyen français régal, du latin regalis, royal) Eau régale, mélange d'acide nitrique et d'acide chlorhydrique, qui dissout l'or et le platine. ● régale (expressions) adjectif féminin (moyen français régal, du latin regalis, royal) Eau régale, mélange d'acide nitrique et d'acide chlorhydrique, qui dissout l'or et le platine. ● régale (homonymes) adjectif féminin (moyen français régal, du latin regalis, royal) régal nom masculin régale forme conjuguée du verbe régaler régalent forme conjuguée du verbe régaler régales forme conjuguée du verbe régalerrégale nom féminin (latin médiéval regalia, droit du roi, du latin classique regalis, royal) Droit qu'avait le roi de France de percevoir les revenus d'un siège épiscopal vacant (régale temporelle) et de nommer aux bénéfices et prébendes en dépendant (régale spirituelle). ● régale nom féminin (latin regalis, royal) Ancien instrument de musique à vent, à réservoir d'air et à anches battantes. ● régale (homonymes) nom féminin (latin médiéval regalia, droit du roi, du latin classique regalis, royal) régal nom masculin régale adjectif féminin régale forme conjuguée du verbe régaler régalent forme conjuguée du verbe régaler régales forme conjuguée du verbe régalerrégale (homonymes) nom féminin (latin regalis, royal) régale nom féminin

I.
⇒RÉGALE1, subst.
MUSIQUE
A. — [Au Moy. Âge] ,,Instrument à vent et à clavier où le son était produit par des anches battantes en métal, sans résonateur, mises en vibration par l'air émanant de deux soufflets alternés`` (Mus. 1976). [Dans les églises, pendant le moyen âge] Les instruments à clavier étaient l'orgue, la régale, (...) le clavicorde (F. CLÉMENT, Hist. gén. mus. relig., 1860, p. 71).
B. — ,,Jeu d'orgue à anches mobiles et à tuyaux, souvent construit en petit instrument portatif`` (PINCH. Mus. 1973). Synon. voix humaine. Les jeux d'anches [de l'orgue de Sainte-Marie-Magdeleine, à Breslau] étaient: une régale de 8 pieds, en cuivre, une régale (chantante) de 2 pieds (SCHMITT, SIMON, GUÉDON, Nouv. manuel organiste, 1905, p. 64).
Rem. Si le genre fém. est att. par les dict. encyclop. Lar., DG et par les dict. techn. (Mus. 1976), le genre masc. est att. par Ac., LITTRÉ, ROB., Lar. Lang. fr. et Lexis 1975.
Prononc. et Orth.:[]. Homon. régal. Ac. 1718, 1740: regale; dep. 1762: ré-. Étymol. et Hist. 1. [1537 fém. regalle désigne un instrument à vent et à clavier (Testament de Jean Verdot, archidiacre de la cathédrale de Troyes d'apr. SAIN. Lang. Rab. t. 1, p. 200)] 1553 id. (Hist. de la baronnie de Craon, éd. A. Joubert, p. 479 ds IGLF); 2. 1552 jeu de regualles désigne un des jeux de l'orgue (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 32, p. 146). Prob. issu avec subst. du lat. regalis « royal » (cf. régale3 et prestant). L'all. Regal (dep. 1503 d'apr. KLUGE), l'angl. regal (dep. ca 1550 ds NED) et l'ital. regale (dep. 2e moit. du XVIIe s. ds TOMM.-BELL.) sont empr. au fr. Bbg. BRÜCKER (F.). Die Blasinstrumente in der altfranzösischen Literatur. Giessen, 1926, p. 61.
II.
⇒RÉGALE2, adj. fém.
CHIM. (Eau) régale. Mélange d'acide chlorhydrique et d'acide azotique qui a la propriété de dissoudre à froid l'or et le platine. À la place de l'huile et du vin avec lesquels le bon Samaritain pansait naguère les plaies, c'est avec de l'eau régale et du vitriol que les modernes pharisiens panseraient ses plaies (...), s'ils la détenaient (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 73).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. régal. Ac. 1718: regale; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1639 eaux fortes et regales (MERSENNE, Les Nouvelles pensées de Galilée, éd. Costabel et Lerner, p. 65). Empr. comme terme de chim. au lat. regalis « royal ».
III.
⇒RÉGALE3, subst. fém.
DR. ANC. (Droit de) régale. Droit qui appartient en propre à un souverain. Régale monétaire (LITTRÉ).
En partic. ,,Droit qu'exerce ou que s'octroie un souverain de percevoir les revenus des évêchés pendant leur vacance (régale temporelle) et de nommer, pendant le même temps, aux bénéfices qui en dépendent, tout au moins aux bénéfices ne comportant pas charge d'âmes (régale spirituelle)`` (FÉDOU Moy. Âge 1980). Toute l'assemblée [du concile de Reims] se récria, parce que le canon semblait refuser aux princes le droit de donner les fiefs et les régales dépendant de leur couronne (J. DE MAISTRE, Pape, 1819, p. 177).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. régal. Ac. 1694, 1718: regale; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 regaille « droit inhérent à la royauté » (BENOÎT DE STE-MAURE, Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 8272); 2. déb. XIIIe s. regale « bénéfice d'un évêché » (GERBERT DE MONTREUIL, Continuation de Perceval, éd. M. Williams, 6790); 3. ca 1245 « droit du roi de percevoir les revenus des évêchés » (Ph. MOUSKET, Chron., 1170 ds T.-L.). Du lat. médiév. regalia « droits du souverain » (XIIe s. ds DU CANGE et BLAISE Latin. Med. Aev.), neutre plur. subst. de regalis « royal » devenu subst. fém. sing.
DÉR. Régaliste, subst. masc. ,,Celui qui était pourvu par le roi d'un bénéfice vacant en régale`` (LITTRÉ). []. 1re attest. 1567 (PAPON, Rec. d'arrestz notables, 45b ds Fonds BARBIER); de régale3, suff. -iste.

1. régale [ʀegal] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; regaille, v. 1160; regaile, 1147; lat. médiéval regalia (jura) « (droits) royaux ».
Dr. anc. Droit considéré comme inhérent à la monarchie. Régalien (droit). || Régale monétaire : droit pour le roi de battre monnaie.
Hist. En France, sous l'ancienne monarchie, Droit qu'avait le roi de percevoir les revenus des évêchés vacants (régale temporelle), de pourvoir, pendant le temps de la vacance, aux bénéfices qui en dépendaient (régale spirituelle). || « La régale était ouverte par la mort ou la démission de l'évêque » (Académie). || Bénéfice en régale. || La régale spirituelle donna lieu à un différend entre Louis XIV et le Pape (affaire de la Régale).
0 Comme protecteur des églises, il (le roi de France) touchait la régale pendant les vacances (…)
Michelet, Hist. de France, IV, V.
DÉR. Régaliste. — (Du même rad.) Régalien.
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2. régale [ʀegal] n. m.
ÉTYM. XVIe; orig. incert.; un rapport avec le lat. regalis « royal », ou avec 1. régaler, est douteux.
L'un des jeux à anches de l'orgue. || Le régale est à l'unisson de la trompette; on l'appelle aussi voix humaine.
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3. régale [ʀegal] adj. f.
ÉTYM. 1680; fém. de l'anc. adj. regiel, regal « royal », l'or étant considéré par les alchimistes comme le « roi des métaux »; empr. lat. regalis.
Chim. || Eau régale : mélange d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique, qui a la propriété de dissoudre les métaux « nobles » (or, platine). → 1. Or, cit. 9.
HOM. Régal.

Encyclopédie Universelle. 2012.