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renfermé

renfermé, ée [ rɑ̃fɛrme ] adj. et n. m.
XVIIe; p. p. de renfermer
1Caché, qui ne s'extériorise pas. « Une haine recuite et renfermée » (Maeterlinck).
(1766) Qui ne montre pas ses sentiments. dissimulé, 1. secret. Un enfant renfermé. « Silencieux par nature, renfermés tous deux, ils ne disaient guère que ce qu'il était utile de se dire » (Loti). Caractère renfermé.
2 N. m. (1835) Odeur de renfermé : mauvaise odeur d'un lieu mal aéré, dont les fenêtres sont restées fermées. ⇒ remugle. « Dans l'appartement, une affreuse odeur de renfermé, de tabac ranci » (Montherlant). Cette chambre sent le renfermé, le moisi.
⊗ CONTR. Extériorisé; démonstratif, expansif, ouvert.

renfermé nom masculin Mauvaise odeur d'une pièce longtemps fermée : Cette chambre sent le renfermé.

renfermé, ée
adj. et n. m.
d1./d adj. Qui n'est pas ouvert, qui n'est pas communicatif. Enfant renfermé.
d2./d n. m. Mauvaise odeur d'un local non aéré. Pièce qui sent le renfermé.

⇒RENFERMÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de renfermer.
II. — Adjectif
A. — 1. Enfermé étroitement, tenu dans un espace restreint.
[En parlant d'un animé] Vieilli. Un fou renfermé; vivre renfermé. Le ministre, qui n'avait pas su à qui il avait affaire, demeura si bien renfermé dans son appartement, quand il l'eut aperçu par une fenêtre, qu'il ne voulut jamais ouvrir, quoique je fusse plus d'une demi-heure à sa porte à heurter (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 11).
Au fig. Vie renfermée. Vie sans contact extérieur. J'ai eu, il y a quelques jours, des accès de découragement et de mélancolie; c'était la suite d'une vie trop renfermée, trop uniforme (J.-J. AMPÈRE, Corresp., 1830, p. 13).
[En parlant d'un inanimé] Voulez-vous une omelette aux pommes de terre? Le jambon est renfermé: il n'y a que le patron qui le coupe (SARTRE, Nausée, 1938, p. 85).
2. Au fig. Caché, tenu secret, qui n'est pas exprimé. Douleur, passion renfermée. Et si brusquement complice était le secret renfermé de cette crypte close que Vanessa (...) fit en trébuchant sur les galets quelques pas incertains comme pour fuir (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 159).
B. — [En parlant d'une pers., de sa manière d'être] Qui n'exprime pas ses sentiments, qui ne s'extériorise pas. Visage renfermé; caractère, nature renfermé(e). Il m'a d'abord dit qu'on me dépeignait comme étant d'un caractère taciturne et renfermé et il voulut savoir ce que j'en pensais. J'ai répondu: « C'est que je n'ai jamais grand'chose à dire. Alors je me tais » (CAMUS, Étranger, 1942, p. 1171). Empl. subst. Personne taciturne et peu communicative. Il faudra que je demande à Le Sidaner ce qu'il pense de Poussin, me dit l'avocat. C'est un renfermé, un silencieux, mais je saurai bien lui tirer les vers du nez (PROUST, Sodome, 1922, p. 812).
C. — 1. Malodorant par manque d'air. Atmosphère, chaleur renfermée; odeur rance et renfermée. Il y a ici une odeur masculine!... — Que dis-tu ami? Ce n'est rien, l'air renfermé de la nuit peut-être! Je vais ouvrir les croisées (BOREL, Champavert, 1833, p. 164).
2. Empl. subst. masc. Mauvaise odeur d'un lieu peu ou pas assez aéré, d'une chose peu aérée. [Le dé de ma mère] était chaud; il exhalait une mince odeur de sueur et de renfermé (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 120).
Sentir le renfermé. L'ouverture de la fenêtre (...) suffisait à donner à cette chambre un peu d'air, ce qui l'empêchait de trop sentir le renfermé et le malade (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 291). P. métaph. Je tiens Madame Bovary pour un pur chef-d'œuvre d'ironie et de pitié et qui, par extraordinaire, ne sent pas le renfermé (L. DAUDET, Idées esthét., 1939, p. 12).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Fréq. abs. littér.:880. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 895, b) 865; XXe s.: a) 579, b) 459. Bbg. QUEM. DDL t. 19.

Encyclopédie Universelle. 2012.