resplendir [ rɛsplɑ̃dir ] v. intr. <conjug. : 2>
• 1120 ; lat. resplendere
♦ Briller d'un vif éclat, en produisant ou en renvoyant la lumière. ⇒ étinceler, flamboyer, luire. Métal qui resplendit au soleil. « Au bout d'une longue prairie, le lac d'Hippo-Zaryte resplendissait sous le soleil couchant » (Flaubert).
♢ Par métaph. ⇒ briller, étinceler. « Elle vit dans mes yeux resplendir son image » (Musset). « son visage resplendissait de foi » (Martin du Gard) .
● resplendir verbe intransitif (latin resplendere) Littéraire Renvoyer la lumière, briller d'un vif éclat : La surface de la mer resplendissait sous le soleil. S'épanouir, s'illuminer sous l'effet d'un sentiment violent et agréable : Visage qui resplendit de joie. ● resplendir (synonymes) verbe intransitif (latin resplendere) Littéraire Renvoyer la lumière, briller d'un vif éclat
Synonymes :
- étinceler
- rayonner
resplendir
v. intr. Briller avec beaucoup d'éclat. Astres qui resplendissent.
|| Fig. Il resplendit de bonheur.
⇒RESPLENDIR, verbe intrans.
A. — [Le suj. désigne un astre, une chose brillant par elle-même ou sous l'effet d'une source lumineuse] Parvenir, être au maximum de son rayonnement, répandre une lumière abondante et pure, projeter de vives lueurs. Synon. éblouir, éclater, flamboyer, fulgurer, luire, reluire, rutiler; anton. s'assombrir. Les étoiles resplendissent; la lune, un sabre, le soleil resplendit. Versailles resplendissait de lumière. (...) les lustres, les girandoles, les meubles dorés, les marbres étincelaient (MUSSET, Mouche, 1854, p. 275):
• ... les étoiles australes se mettaient à briller d'éclats très surprenants (...), toutes les teintes de la nuit semblaient s'éclairer, par transparence, de lumières étranges, (...) on se disait: pourquoi est-ce que les choses resplendissent de cette manière (...)?
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 381.
B. — 1. [Le suj. désigne une chose colorée] Se mettre superbement en valeur, se distinguer par des couleurs (plus) éclatantes. L'inimitable émail des bronzes florentins chatoyait. Les vitraux coloriés resplendissaient de leurs fines couleurs (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 82). V. gonflement ex. 1.
— P. anal. [Le suj. désigne une chose sonore] Cette instrumentation déjà éclatante prépare à la richesse d'orchestre qui resplendit dans le dernier chœur (PIRRO, J.-S. Bach, 1919, p. 161).
2. [Le suj. désigne un lieu, une pers. considérée dans son costume, etc.] Déployer une profusion de richesses, de luxe, de raffinements. La place de Roemer, surtout, resplendissait d'un luxe inouï d'étalages (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p. 504). V. imperfectible ex. de Huysmans.
C. — 1. [Le suj. désigne une pers., son visage notamment] Paraître au maximum de son éclat physique et/ou moral, arborer une santé, un sentiment, etc. dans toute sa plénitude. Ces deux êtres resplendissaient. Ils étaient (...) à l'éblouissant point d'intersection de toute la jeunesse et de toute la joie (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 639). Elle appliqua sur le papier le regard de son œil morne, qui lentement s'anima, puis brilla, et resplendit; sa large face s'épanouit en un radieux sourire (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 25).
— En partic., domaine relig. Réverbérer, répandre une lumière surnaturelle, se transfigurer dans la gloire éternelle. Au sortir de ces entretiens célestes, son visage [de Ste Élisabeth] (...) resplendissait d'une clarté merveilleuse, reflet de la splendeur divine qui avait rejailli sur elle (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 262). Les âmes bienheureuses revêtent des formes sensibles. Mais ces formes resplendissent d'une clarté merveilleuse, et toujours mesurée à la grandeur des vertus qu'elle couronne (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 186).
2. [Le suj. désigne une qualité phys. ou mor.] Transparaître avec éclat dans l'expression physique, dans les œuvres. En voyant (...) ce visage où la jeunesse des traits et la sérénité de l'expression resplendissaient (...), comme si un soleil nouveau s'était levé dans ce cœur, je ne pus croire à la mort cachée dans ces symptômes éclatants de vie (LAMART., Raphaël, 1849, p. 166). Si je laisse mes vices transpirer dans ces pages, on ne croira que mieux aux vertus que j'y fais resplendir (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 257).
D. — Au fig.
1. [Le suj. désigne une chose abstr.] Parvenir au maximum de son intensité, se faire remarquer par de brillantes qualités. Les lettres, les sciences, les arts déploient tout leur éclat. Partout où le genre humain voit resplendir ces grandes images, (...) il reconnaît et nomme la civilisation (GUIZOT, Hist. civilis., leçon 1, 1828, p. 18). V. décolorer ex. de Maupassant.
2. [Le suj. désigne une pers.] Parvenir au summum de sa valeur, de son talent, de sa gloire, etc. Resplendir dans toute sa gloire. Je suis (...) un malheureux abruti et éteint qui retrouve parfois une lueur, mais ne sait resplendir pendant huit cents vers (MALLARMÉ, Corresp., 1865, p. 154). Le mort resplendit soudain rétrospectivement, entouré d'hommages qu'on reporte en arrière, d'un rayonnement à recul (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 259).
Prononc. et Orth.:[], (il) resplendit [-di]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Mil. XIIe s. (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, 76, 18). Empr. au lat. « renvoyer la clarté, reluire », altéré en (v. ZRP t. 24, p. 96) en a. fr. la forme resplendre a vécu parallèlement à resplendir du XIIe au XVIe s., v. FEW t. 10, p. 309. Fréq. abs. littér.: 526. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 666, b) 1 269; XXe s.: a) 812, b) 497.
resplendir [ʀɛsplɑ̃diʀ] v. intr.
ÉTYM. 1120; var. resplendre, au moyen âge; lat. resplendere « renvoyer la clarté ».
❖
1 Briller d'un vif éclat, en produisant ou en renvoyant (sens étym.) la lumière. ⇒ Étinceler, flamboyer, luire (cit. 2); → Brillanter, cit. 2; changeant, cit. 9; lampadaire, cit. 2; perle, cit. 5. || Le métal resplendit au soleil. — REM. Resplendir est plus littéraire et sa valeur affective est plus forte que réverbérer, réfléchir…; il doit au radical splendor (→ Splendeur, splendide) sa valeur superlative.
1 Au bout d'une longue prairie, le lac d'Hippo-Zaryte resplendissait sous le soleil couchant.
Flaubert, Salammbô, XII.
2 Le bleu nocturne du manteau, le ton crème de la robe, la laque noire du paravent, faisaient resplendir d'un éclat sourd sa peau de brune.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 11.
♦ Resplendir de… par (qqch.). || Des champs de genêts et d'ajoncs resplendissent de leurs fleurs (→ Fougère, cit. 1).
2 (Abstrait). ⇒ Briller, illuminer (cit. 10). → Aboutissement, cit. 2; génie, cit. 28, Hugo. || La bonne humeur… resplendissait dans ses yeux bleus et sur ses joues lustrées (→ Mâle, cit. 6). ⇒ Rayonner. — Fig. || L'amour, la confiance resplendissait sur son visage. ⇒ Resplendissant (fig.).
3 Elle vit dans mes yeux resplendir son image (…)
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Lucie ».
♦ Resplendir de…, à cause de…
4 (…) son visage resplendissait de foi.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 203.
❖
DÉR. Resplendissant, resplendissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.