1. risée [ rize ] n. f.
• 1165; de 1. ris
1 ♦ Vx Rire bruyant de plusieurs personnes qui se moquent.
2 ♦ Mod. Moquerie collective envers une personne (dans quelques expr.). Être un objet de risée. ⇒ ridicule, risible. S'exposer à la risée du public. « c'était son mal de se croire le centre de la risée universelle » (F. Mauriac).
♢ Loc. (1563) Être la risée de, un objet de moquerie pour... (cf. Être la fable de...). « Les étrangers, ma parole, se fichent de nous ! — Oui, nous sommes la risée de l'Europe, dit Sénécal » (Flaubert).
risée 2. risée [ rize ] n. f.
• 1808; rizee 1689; du rad. scand. rif; cf. 2. ris
♦ Mar. Renforcement subit et momentané du vent. ⇒ rafale, vent. « la brusque risée qui chassait le grain contre les carreaux » (Robbe-Grillet).
● risée nom féminin (de ris) Moquerie, rires dont quelqu'un est l'objet de la part des autres : S'exposer à la risée du public. ● risée (expressions) nom féminin (de ris) Être la risée d'un groupe, être l'objet de ses moqueries. ● risée (synonymes) nom féminin (de ris) Moquerie, rires dont quelqu'un est l'objet de la part des...
Synonymes :
- dérision
● risée
nom féminin
(de ris)
Petite brise, subite et passagère.
risée
n. f. Loc. être la risée de: être un objet de moquerie pour.
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risée
n. f. MAR Augmentation passagère de la force du vent.
I.
⇒RISÉE1, subst. fém.
A. — Vx ou littér. Rire bruyant poussé par plusieurs personnes à la fois; en partic., grand éclat de rire de plusieurs personnes qui se moquent. Risée générale; éclats de risée. Il s'éleva une grande risée, une risée universelle de toute l'assemblée. On fit de grandes risées (Ac.). Le dîner (...) sera plein de risées d'enfants, où maman même rira follement avec tout le monde (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p. 61).
B. — P. méton.
1. Moquerie collective accompagnée ou non de rires. Synon. dérision, raillerie. Essuyer, subir la risée des gens; s'exposer à la risée du public. Ils me trouvaient ridicule, et je crois maintenant qu'ils avaient raison. J'attribuais alors leurs risées à ma mise, à ma pauvreté (MICHELET, Peuple, 1846, p. 30). Elle sait bien que jamais on ne la laissera épouser son bossu. Pourquoi? Parce que ce serait grotesque, donc scandaleux, ce mariage serait un objet de risée (G. MARCEL, Heure théâtr., 1959, p. 121).
— Loc. verb., vieilli. Faire (une) risée/des risées de qqc. Se moquer de. Qui que tu sois, valet à langue de vipère, Qui fais risée ainsi de la douleur d'un père, Sois maudit! (HUGO, Roi s'amuse, 1832, p. 382). Aux yeux de Bonaparte, Alexandre [le tsar] était alors un niais; il en faisait des risées avec ses chambellans et ses généraux; il le méprisait parce qu'il le croyait sincère; il l'admira quand il le crut fourbe (CHATEAUBR., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 186).
2. P. méton. Objet de cette moquerie. Être la risée de son entourage, de tout le monde. C'était ce garçon qu'elle aimait, ce misérable vendeur, la risée de son comptoir! c'était le plus humble et le plus gauche de tous qu'elle lui préférait (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 721).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « rire moqueur » (CHRÉTIEN DE TROYES, G. d'Angleterre, éd. W. Foerster, 1309: par gabois et par risees; visees ds éd. M. Wilmotte, 1295); 2. 1563 « objet de moquerie » (RONSARD, Remonstrance ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 11, p. 66, 59); 3. 1636 s'exposer à la risée de (MONET). Dér. de ris1; suff. -ée.
II.
⇒RISÉE2, subst. fém.
MAR., cour. Augmentation subite et momentanée du vent, qui dure plus longtemps qu'une rafale et provoque quelques rides à la surface d'une eau calme; p. méton., ces rides produites à la surface de l'eau, en particulier à la surface de la mer. Synon. risette2. Le vent est à risées; risées sur l'eau, sur la mer. Le vent faisait à peine courir quelques risées capricieuses à la surface des flots (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 52). P. métaph. Une grande voix marine gémit du côté de Moutiers où le vent, sans obstacle, court en risées sur la houle des bois (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 39).
♦ Lofer à la risée. Profiter de la risée pour accélérer l'allure de son voilier. Le patron [du canot] loffe à la risée jusqu'à faire ralinguer le point du vent des voiles (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p. 101).
— P. anal. [À propos de sons intermittents] Il y a un silence (...). Les mesures d'un rag-time, venues de quelque villa, arrivent par risées, portées par le vent suave (SEM, Ronde de nuit, 1923, p. 65). Quelles sont ces risées de musique entrecoupée qui me parviennent comme un orphéon de village de l'autre côté de la forêt? (CLAUDEL, Protée, 1927, II, 9, p. 406).
Prononc.: []. Étymol. et Hist. 1689 rizée (Journal de la route du vaisseau le Môre, 26 janv., par Ant. Fabre, pilote, ms. Arch. de la Mar. ds JAL); 1808 risée (BOISTE). Dér. de ris2; suff. -ée.
STAT. — Risée1 et 2. Fréq. abs. littér.: 206. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 353, b) 222; XXe s.: a) 339, b) 251.
1. risée [ʀize] n. f.
ÉTYM. 1170; de 1. ris.
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1 Vx. Rire bruyant de plusieurs personnes qui se moquent. (1651). || Éclats de risée (Molière, La Fontaine).
2 Mod. Moquerie collective dont une personne est victime. || Être un objet de risée (→ Doigt, cit. 15). || S'exposer à la risée du public (→ aussi Évertuer, cit. 7).
♦ (1636). Objet de risée (dans : être la risée de…). Fable (cit. 4; et → Avare, cit. 14; moquerie, cit. 2; pousser, cit. 41). ⇒ aussi Dindon (de la farce), ridicule.
1 — (…) Les étrangers, ma parole, se fichent de nous ! — Oui, nous sommes la risée de l'Europe, dit Sénécal.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, II.
2 (…) un grossier marinier du lac de Tibériade, devenu par sa lâcheté épaisse la risée des filles de cuisine (…)
France, la Rôtisserie de la reine Pédauque, XVI, in Œ., t. VIII, p. 145.
3 Au vrai, elles ne riaient pas plus de Raymond que de quiconque, mais c'était son mal de se croire le centre de la risée universelle.
F. Mauriac, le Désert de l'amour, III.
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HOM. 2. Risée, riser.
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2. risée [ʀize] n. f.
ÉTYM. 1629, du rad. scandinave rif. → 2. Ris.
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♦ Mar. Renforcement passager et localisé du vent. ⇒ Rafale, vent. — Endroit où il se produit (marqué, à la surface d'une eau calme, par un léger clapotis).
1 Ceux qui venaient de la rade étaient plus mouillés que les autres, plus ruisselants de pluie et d'eau de mer. Leurs canots voilés, en s'inclinant sous les risées froides, en sautant au milieu des lames pleines d'écume, les avaient amenés grand train dans le port.
Loti, Mon frère Yves, III.
2 Rien ne subsiste de la brusque risée qui chassait le grain contre les carreaux, il y a quelques minutes. Le temps est désormais très calme.
A. Robbe-Grillet, le Voyeur, p. 234.
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HOM. 1. Risée, riser.
DÉR. 2. Risette.
Encyclopédie Universelle. 2012.