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rocher

1. rocher [ rɔʃe ] n. m.
• 1138; de roche
1Grande masse de matière minérale dure, formant une éminence généralement abrupte. bloc, pierre, roche. Au « pied de la montagne [...] un surprenant chaos de rochers énormes, écroulés, renversés, entassés les uns sur les autres » (Maupassant). Rochers à fleur d'eau. 1. brisant, écueil, étoc, récif . Une crique dans les rochers. « Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids » (Camus). Qui vit dans les rochers. rupestre, saxatile. Dégager un lit de rivière des rochers. dérocher.
Éminence rocheuse. Le rocher de Gibraltar. Loc. Le Rocher : Monaco.
2Matière minérale qui constitue un rocher; la paroi rocheuse. roche (2o). À flanc de rocher. Creusé dans le rocher.
Faire du rocher, de l'escalade de rocher (opposé à glace ou neige) ( rochassier) .
3(1765) Anat. Partie massive du temporal, en forme de pyramide quadrangulaire. L'oreille interne est située dans l'épaisseur du rocher.
4Gâteau ou confiserie ayant l'aspect d'un petit rocher. Rocher au chocolat.
rocher 2. rocher [ rɔʃe ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1803; autre sens 1622; de roche
Techn.
1Mousser, en parlant de la bière qui fermente.
2(1870) Se couvrir d'excroissances, en parlant de l'argent fondu qui refroidit ( rochage).

rocher nom masculin (de roche) Grande masse de pierre dure, escarpée, qui paraît enracinée dans le terrain, ou qu'on ne peut remuer. Éminence rocheuse : Le rocher de Gibraltar. Brisant, écueil : Un rocher à fleur d'eau. Paroi rocheuse : Escalade à flanc de rocher. Partie interne de l'os temporal disposée sur le côté de la base du crâne, et qui renferme l'oreille moyenne et l'oreille interne. Grosse bouchée de chocolat. Synonyme de stérile. ● rocher (citations) nom masculin (de roche) Alphonse de Prât de Lamartine Mâcon 1790-Paris 1869 Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir ! Premières Méditations poétiques, le Lac Roger Nimier Paris 1925-Garches 1962 Sans les rochers, on sait bien que les vagues ne monteraient jamais si haut. Le Hussard bleu Gallimardrocher (expressions) nom masculin (de roche) Faire du rocher, faire de l'escalade sur des parois de pierre. Rocher d'eau, fontaine en forme de rocher. ● rocher (homonymes) nom masculin (de roche) rocher verbe rochet nom masculinrocher (synonymes) nom masculin (de roche) Grande masse de pierre dure, escarpée, qui paraît enracinée dans...
Synonymes :
- pierre
- roc
Faire du rocher
Synonymes :
- varappe
Synonymes :
- stérile
rocher verbe intransitif (de roche) Présenter le phénomène de rochage. ● rocher (homonymes) verbe intransitif (de roche) rocher nom masculin rochet nom masculin

rocher
n. m.
d1./d Masse de pierre, ordinairement élevée, escarpée.
|| Le rocher: la pierre, le roc.
d2./d ANAT Pièce osseuse qui forme la partie interne de l'os temporal.

I.
⇒ROCHER1, subst. masc.
A. — 1. Masse de pierre escarpée, isolée, formant bloc à la surface du sol. Ô lac! rochers muets! grottes! forêt obscure! (...) Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir! (LAMART., Médit., 1820, p. 139). Il y avait au bord de l'eau un rocher fort élevé et cassé droit, qu'on nommait le saut de la pucelle (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 130).
Rocher artificiel. Composition architecturale en forme de rocher. Derrière moi était un rocher artificiel destiné à servir de banc aux promeneurs (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 115).
♦ [P. allus. myth.] Il est dur de rouler le rocher de Sisyphe et de ne pas même s'abuser sur le résultat de ce labeur infécond (AMIEL, Journal, 1866, p. 432). Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids (CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 163).
Rouler son rocher. Être condamné à un travail pénible et inutile. Recommencez toujours! Ni trêve, ni remords. Allez, recommencez, veillez, et sans relâche Roulez votre rocher, refaites votre tâche (HUGO, Feuilles automne, 1831, p. 744).
En partic. Masse de pierre, petit îlot qui s'élève au-dessus du niveau de la mer. Jetant un coup d'œil sur un magnifique rocher [l'île de Monte-Cristo] en pain de sucre qui s'élevait à deux ou trois cents mètres au-dessus du niveau de la mer (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846p. 775). Il me raconte qu'en 1935 il a visité la prison d'Alcatraz située sur un rocher dans la baie de San-Francisco (je voyais de loin cette prison pendant qu'il m'en parlait) (GREEN, Journal, 1944, p. 135).
2. P. méton., au sing. Matière minérale dont est constitué le rocher. De temps en temps, le rocher descend par étages, comme les aiguilles de la cathédrale de Milan (MICHELET, Journal, 1830, p. 74). Les chutes possibles et souvent imprévues de blocs de charbon ou de rocher détachés du toit (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 261).
SPORTS (alpin). Faire du rocher. Escalader de hautes parois de rocher. Si vous voulez faire du rocher ayez l'expérience, la sûreté, l'agilité, la souplesse d'un guide des Dolomites; si vous faites du glacier et du rocher, ayez les qualités précieuses des meilleurs guides de la Suisse (R. alpine, juill. 1897, n ° 7, p. 225 ds QUEM. DDL t. 27).
SYNT. Rocher abrupt, aride, brisé, caverneux, escarpé, fantastique, inaccessible, poli, sauvage, solitaire, stérile, ténébreux; affreux, âpre, énorme, immense, vieux rocher; descendre, escalader, gravir des rochers; creusé, taillé dans le rocher; amas, anfractuosité, bloc, débris, fragment, masse de rochers; du haut, le long, au milieu, au pied, au sommet, au travers, au sein des rochers; à flanc de rocher.
3. P. anal.
a) Ce qui a la forme irrégulière et l'aspect granuleux d'un rocher. Elle avait arraché son bandage. Mathieu vit une croûte rougeâtre et gluante, avec de petits rochers de pus jaune (SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 254). Le jaune et le rouge [de Greco] réveillent ses morts qui gesticulent et déchirent leurs linceuls. Ils s'y dressent au milieu des plis cassés de rochers de linge (COCTEAU, Poés. crit. I, 1959, p. 193).
PÂTISS. Petit gâteau léger, bonbon au chocolat dont l'aspect irrégulier et la texture granuleuse évoquent un rocher. Mélangez la noix de coco avec le chocolat fondu. Enduisez les rochers de ce mélange et faites-les sécher et refroidir sur du papier paraffiné (Cuisiner mieux, Les Confiseries, Amsterdam, Time-Life, 1981, p. 164).
b) ANAT. Partie quadrangulaire de l'os temporal contenant l'oreille interne, d'une grande dureté. Fracture du rocher. Le rocher, de forme très irrégulière, présente de multiples détails osseux et est creusé de cavités très compliquées, appartenant à l'appareil de l'audition (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 42).
B. — P. anal. ou au fig.
1. Personne dure et insensible. Synon. roc. Le guide repoussa l'indigent étranger. « Rocher insensible! m'écriai-je, les esprits vengeurs de l'hospitalité violée vous frapperont pour votre dureté (...) » (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 190).
[P. méton.] Je me décidai pour l'île d'Elbe. Cet acte fut celui d'une âme de rocher. Mon cher, je suis d'un caractère bien singulier, sans doute, mais on ne serait point extraordinaire, si l'on n'était d'une trempe à part (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1053).
Cœur de rocher. Cœur insensible. Synon. cœur de roche. J'aurais mieux fait, pour ma santé, d'avoir le cœur de rocher dont vous me gratifiez, de vous laisser grogner tout votre saoûl, que de m'endommager le nerf optique à vous répondre si longuement (SAND, Corresp., t. 2, 1842, p. 215).
Vieilli. Parler aux rochers. Parler à quelqu'un qui n'écoute pas. (Dict. XIXe s., Ac.).
2. Personne, chose solide; soutien ferme et constant; force spirituelle. Cette nature (...) avait été, en quelque sorte, détachée par le chagrin de ce qui aurait pu se nommer le rocher de sa foi. Il avait vécu dans la certitude de l'immortalité (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 353).
P. métaph. Chaque matin, le vieux poète s'adosse au vieux rocher de l'inspiration, grimace, rougit, se raidit, se rompt les reins, et rien ne bouge (RENARD, Journal, 1887, p. 6). Il frappe encore le rocher. Ce rocher du poète, c'est le langage et tout le langage retentit (ALAIN, Propos, 1935, p. 1278).
De rocher, loc. Qui possède la solidité, la résistance du rocher. Possédant une santé de rocher, il [un cep] repousse gelé, se rit du champignon et ne laisse jamais la maison sans vin (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 35).
C. — ZOOL. Mollusque gastéropode univalve à la coquille hérissée de pointes, vivant dans les mers chaudes ou tempérées, dont les Anciens tiraient la pourpre. Synon. murex. Les Murex ou Rochers sont carnassiers et se nourrissent de tous les débris organiques qu'ils peuvent trouver (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 422).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 rochier « masse de pierre à fleur de terre » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 5616); b) av. 1558 estre un rocher de foy et de constance (MELLIN DE SAINT-GELAIS, Œuvres, éd. P. Blanchemain, t. 1, p. 211); 1601 ferme comme un rocher (en parlant d'un homme) (MONTCHRESTIEN, Hector ds Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p. 15); c) 1560 littér. le rocher de mon cœur (J. GREVIN, L'Olympe ds Théâtre complet et poés. choisies, éd. L. Pinvert, p. 290 et 304); 1579 cœur de rocher « personne dure, insensible » (GARNIER, La Troade, 1601 ds Tragédies, éd. W. Foerster, II, p. 135); 1583 estre un rocher « se dit d'un homme dur, insensible » (ID., Les Juifves, 977, ibid., III, p. 132); 1694 parler aux rochers « s'adresser à des gens insensibles » (Ac.); d) 1560 « appui, refuge (terme biblique) » (Bible de l'imprimerie Rebul, Psaumes, 144, 1); 2. a) av. 1577 « écueil, récif » (R. BELLEAU, Œuvres, II, 373 ds IGLF); b) alpin. 1883 « paroi rocheuse » (Annuaire du Club alpin fr. Année 1882, p. 127 ds QUEM. DDL t. 27); 1897 faire du rocher « escalader des parois de pierre (p. oppos. aux escalades qui se font dans la neige ou sur la glace) » (R. alpine, loc. cit.); 3. a) 1599 « décoration de table simulant une montagne » (HAVARD); b) 1690 rocher de confiture « filets d'écorce de citrons ou d'oranges confits, disposés pour imiter une rocaille » (FUR.); 1904 pâtiss. (Nouv. Lar. ill.); c) 1694 rocher d'eau « fontaine imitant un rocher d'où sort une source » (CORNEILLE); d) 1721 rocher des philosophes « fourneau chimique » (Trév.); e) 1765 anat. (Encyclop.); f)1765 « masse de mousse qui s'étend sur la bière quand elle commence à fermenter » (ibid.). Dér. de roche. Fréq. abs. littér.: 4 629. Fréq. rel. littér.: XIXe s. : a) 11 840, b) 8 121; XXe s.: a) 3 845, b) 2 918. Bbg. QUEM. DDL t. 27.
II.
⇒ROCHER2, verbe
A. — Empl. trans., TECHNOL. Saupoudrer de borax avant de souder. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Empl. intrans.
1. MALTERIE. [Le suj. désigne la bière qui fermente] Mousser (Dict. XIXe et XXe s.).
2. CHIM. [Le suj. désigne le métal d'argent en fusion] Se couvrir d'excroissances en refroidissant. M. Regnault, en faisant passer sur de l'argent fondu de la vapeur d'eau, a recueilli (...) de l'hydrogène, tandis que l'oxygène était absorbé par l'argent, auquel il communiquait la propriété de rocher (WURTZ, Dict. chim., t. 1, vol. 2, 1870, p. 1174). Le gaz, en se dégageant, projette souvent une portion du métal hors du creuset; on dit alors que l'argent roche (J. LANGLEBERT, Chim., 1880, p. 376).
Prononc.: []. Étymol. et Hist. 1. a) Verbe trans. 1622 « recouvrir de borax les parties qu'on veut souder » (E. BINET, Merveilles de la nature, p. 193); b) verbe intrans. 1845 « se couvrir d'excroissances, en parlant de l'argent fondu qui se refroidit » (Ann. chim. et phys., t. 15, 3e série, p. 60); 2. 1803 « mousser, en parlant de la bière qui commence à fermenter » (BOISTE). 1 dér. de roche au sens de « borax impur », cf. anciennement 1368 alun en roque « alun en masses transparentes et à cassure vitreuse » (doc. de Tournai ds GDF. Compl.), att. en lat. médiév. sous la forme alumen de roca dès 1164 (A. SCHAUBE, Handelsgeschichte der romanischen Völker des Mittelmeergebietes bis zum Ende der Kreuzzüge, p. 562); 2 dér. de rocher1 au sens 3 f.
DÉR. Rochage, subst. masc., chim. Phénomène qui survient au cours du refroidissement d'un métal après fusion, caractérisé par la formation de cloques à la surface de la partie solidifiée de ce métal. L'expérience des laboratoires, par exemple celle du rochage qui se produit dans la coupellation de l'argent (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 94). []. 1res attest. a) 1845-46 « dégagement des gaz dissous dans une masse métallique en fusion » (BESCH. Suppl.), b) 1870-71 « action de rocher deux pièces métalliques que l'on veut braser ensemble » (LITTRÉ), c) 1904 « action de rocher, en parlant de la bière qui commence à fermenter » (Nouv. Lar. ill.); a et b de rocher2 au sens 1, suff. -age, c de rocher2 au sens 2, suff. -age.
BBG. — GEBHARDT (K). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 188.

1. rocher [ʀɔʃe] n. m.
ÉTYM. 1138; dér. de roche.
1 (Un, des rochers). Grande masse de matière minérale dure (roche), formant une éminence généralement abrupte. Bloc, pierre (cit. 4). REM. Les différences établies par les synonymistes entre roc, roche et rocher sont plus théoriques que réelles. On peut cependant remarquer que roc, qui, selon Condillac, « marque plus la dureté et la stabilité de la pierre », est plus littéraire (au sens 1), roche (1.), d'usage plus général, et que rocher indique davantage une forme déterminée, souvent abrupte, pointue. Le roc (2.) désigne souvent un soubassement, un fond, le rocher (2.) une paroi raide. De ces trois mots, seul roche est d'usage scientifique, et rocher est le plus courant dans la langue parlée, alors que caillou peut désigner un rocher dans la langue fam. — Rocher abrupt (→ Baigner, cit. 19), escarpé (cit. 2), coupé (cit. 28), à pic. || Chaos de rochers. || Un rocher lisse et vert (→ Arc, cit. 7), noir (→ Fouiller, cit. 5). || Les rochers qui encaissaient (cit. 4) la route.Rochers volcaniques (→ Fond, cit. 4).Saillies de rochers (→ Falaise, cit. 1); le creux (cit. 19) d'un rocher. || Aspérités du rocher. || Cône (→ Inaccessible, cit. 4), conque (→ 1. Élan, cit. 1), muraille (→ Grimper, cit. 13) de rochers.
(1580). Écueil, récif. || Rochers à fleur d'eau. Banc (III., 1.), brisant, étoc, roche. || Crique (cit. 1 et 2) dans les rochers.Qui vit dans les rochers. Saxatile, saxicole, saxifrage.
Éminence, colline rocheuse. || L'immense rocher de Gibraltar (→ Monolithe, cit. 2). || Le brûlant rocher de Malte (→ Braver, cit. 7). Île. — ☑ Loc. Le Rocher : la principauté de Monaco.
1 Rochers, bien que soyez âgés
De trois mille ans, vous ne changez
Jamais ni d'état ni de forme (…)
Ronsard, Odes, IV, X.
2 Nous apercevions auprès de nous des rochers contre lesquels les flots irrités se brisaient avec un bruit horrible.
Fénelon, Télémaque, IV.
3 Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir.
Lamartine, Premières méditations, « Le lac ».
4 Ce qui caractérise Alicante, c'est un énorme rocher qui s'élève au milieu de la ville, lequel rocher, magnifique de forme, magnifique de couleur, est coiffé d'une forteresse (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 284.
5 (…) entre la mer et le pied de la montagne, à mi-côte à peu près, un surprenant chaos de rochers énormes, écroulés, renversés, entassés les uns sur les autres dans une espèce de plaine herbeuse et mouvementée qui courait à perte de vue vers le sud, formée par les éboulements anciens.
Maupassant, Pierre et Jean, VI.
6 Au-dessus des immenses plaines du pays de Tanjore, au-dessus du monde touffu des palmes qui se déploie comme la mer, un rocher se dresse, seul et colossal, surveillant depuis le commencement des âges cette région, dont il a vu pousser les forêts, surgir les villes et monter les temples. Il est une étrangeté géologique, une fantaisie des cataclysmes primitifs (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), IV, I.
7 Rochers. Les uns sont noirs; les autres, d'argent; d'autres, roses de chair. Les uns luisants et cubiques, aux arêtes mousses et douces. Les autres, à cassures aigres et nettes, ou à feuillets épais et déchiquetés. Il en est d'informes et de grossiers, et il en est de particuliers comme des personnes. Chacun sa nature, sa figure, son histoire. Sa figure est son histoire.
Valéry, Autres rhumbs, p. 93.
Allus. myth. Le rocher de Sisyphe (→ Plume, cit. 19).
8 Mais je voudrais tant avoir fini ce roman ! Ah ! quels découragements quelquefois, quel rocher de Sisyphe à rouler que le style, et la prose surtout ! Ça n'est jamais fini.
Flaubert, Correspondance, 431, 7 oct. 1853.
(Déb. XVIIe). Fig. Symbole de l'insensibilité. || Dur comme un rocher (→ Inexorable, cit. 5). || Cœur de rocher, insensible.(1694). Vx. || Parler aux rochers : s'adresser à des gens insensibles.
2 (Le rocher). Roche qui constitue un rocher; la paroi rocheuse. Roche (2.). || À flanc de rocher. || Creusé dans le rocher. || Caverne dans le rocher.Alpin. || Faire du rocher, de l'escalade de rocher (par oppos. à glace ou neige). Rochassier.
9 (La) recherche des meilleures prises dans un rocher (…) s'opère d'instinct chez le rochassier (…) déjà entraîné (…) La progression verticale sur les dalles permet au grimpeur exercé d'escalader de véritables murs verticaux sur des prises infimes (…)
François Gazier, les Sports de la montagne, p. 52.
3 (1765). Archit. || Rocher artificiel : massif de pierre construit pour imiter un rocher.(1694). || Rocher d'eau : fontaine en forme de rocher.
4 (1765, Encyclopédie). Anat. Partie massive (« pierreuse ») du temporal, en forme de pyramide quadrangulaire. || L'oreille interne est située dans l'épaisseur du rocher.
5 Gâteau ou confiserie ayant un aspect rocailleux. || Rocher au chocolat.(1690). || Rocher de confiture : filets d'écorce de citrons et d'oranges confits, disposés pour imiter une rocaille.
HOM. 2. Rocher.
————————
2. rocher [ʀɔʃe] v.
ÉTYM. 1622; dér. de roche (3.).
Technique.
1 V. tr. Saupoudrer de borax (un métal à souder).
2 V. intr. (1870). Se couvrir d'excroissances, en parlant de l'argent fondu qui se refroidit.
3 (1803, de 1. rocher, n. m.; 1765, appliqué par métaphore à la mousse de fermentation). Mousser, en parlant de la bière qui fermente.
DÉR. Rochage.
HOM. 1. Rocher.

Encyclopédie Universelle. 2012.