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sabotage

sabotage [ sabɔtaʒ ] n. m.
• 1870; « fabrication des sabots » 1842; de saboter
1Techn. Action de saboter (un pilotis, une traverse).
2(fin XIXe) Cour. Action de saboter (un travail). gâchage. « un grand nombre d'ouvriers avaient prôné le sabotage du travail » (Martin du Gard).
Acte matériel tendant à empêcher le fonctionnement normal d'un service, d'une entreprise, d'une machine, d'une installation. Sabotage industriel. Accident d'avion dû à un sabotage. Sabotages exécutés par la Résistance sous l'occupation allemande. Fig. Sabotage d'une politique, d'une négociation.

sabotage nom masculin (de saboter) Action de fabriquer des sabots ; métier du sabotier. Opération consistant à entailler les traverses de chemin de fer pour y fixer les pièces métalliques constituant les éléments de la voie (rails, coussinets, etc.). ● sabotage nom masculin (de saboter) Action de saboter un travail. Acte qui a pour but de détériorer ou de détruire intentionnellement du matériel, des installations : Le sabotage d'une voie ferrée. Manœuvres ayant pour objectif de désorganiser une entreprise, de faire échouer une action : Le sabotage d'une politique.

sabotage
n. m.
d1./d TECH Action de saboter (un pieu, une traverse, etc.).
d2./d Action de saboter (un travail).
d3./d Acte visant à détériorer ou détruire une machine, une installation, à désorganiser un service, etc.
|| Par anal. Sabotage d'un plan de paix.
d4./d (Afr. subsah.) Fam. Syn. de chahut. Faire du sabotage.
d5./d (Afr. subsah.) Fam. Action de saboter (sens 5).

⇒SABOTAGE, subst. masc.
A. — TECHNOLOGIE
1. Opération qui consiste à fixer les coussinets des traverses de chemin de fer. Aussi a-t-on pris l'habitude de ménager, dans le sabotage de la traverse, un épaulement (BRICKA, Cours ch. fer, t. 1, 1894, pp. 301-302).
2. Action de munir d'un sabot l'extrémité d'une pièce de bois (poteau, pieu, pied de meuble). (Ds Lar. Lang. fr.).
B. — Vx. Fabrication des sabots. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. saboterie.
C. — Action de saboter, de gâcher un travail, une tâche. Oh! regarde-moi les épluchures que tu fais! C'est du sabotage! Tu en enlèves la moitié! Et nous n'avons que quinze patates! (ROMAINS, Copains, 1913, p. 276). Il y a parfois du sabotage dans les cloîtres comme ailleurs, et on nous refile trop souvent des fleurs en papier (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1040).
En partic. Action clandestine de détérioration, de destruction parfois violente, visant à rendre inutilisable un matériel, une installation civile ou militaire en particulier en temps de guerre. Divers plans fixent déjà les actions de sabotage à exécuter sur l'ensemble du territoire au cours de la bataille de France (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 689). En 1947 et en 1948, les incidents ont été plus violents encore: il y a même eu des sabotages, par exemple sur la ligne du Paris-Tourcoing en 1947 (attribué par la CGT à des « agents provocateurs ») (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 140).
P. anal. Manœuvre, acte ayant pour but la désorganisation, l'échec d'une entreprise, d'un projet. Et, comme un sinistre écho de l'exemple d'en haut, le sabotage d'en bas: les instituteurs enseignant la révolte contre la patrie, les employés des postes brûlant les lettres et les dépêches (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 764).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1846 « fabrication des sabots » (BESCH.); 2. 1870 « fixation des coussinets sur les traverses de chemin de fer » (LITTRÉ); 3. a) 1897 « action de saboter un travail » (E. POUGET, Le Père Peinard, 19 sept., éd. Galilée, 1976, p. 53); b) 1909 « acte matériel tendant à empêcher le fonctionnement normal d'un service, d'une entreprise, d'une machine » (Ch. GIDE, Cours d'écon. pol., p. 629). Dér. de saboter; suff. -age. Fréq. abs. littér.:65.

sabotage [sabɔtaʒ] n. m.
ÉTYM. 1842; de saboter.
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I Techn.
1 Vx. Fabrication des sabots.
2 (1870). Opération qui consiste à saboter. a (Saboter, II., 1.). Vx. || Sabotage du drap.
b (Saboter, II., 2.). || Sabotage d'un pieu à piloter.
c (Saboter, II., 3.). || Sabotage des traverses d'une voie ferrée.
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II (Fin XIXe). Cour. Action de saboter (un travail). Gâchage (cit. 1.).Spécialt. « Acte matériel quelconque tendant à empêcher le fonctionnement normal d'un service ou d'une entreprise, tendant à rendre inutilisable une machine ou une installation, ou à gêner la marche des véhicules » (Loi de déc. 1947). || Sabotage d'une machine, d'un matériel… || Accident d'avion dû à un sabotage.
1 Contrairement à ce que l'on croit, le sabotage n'est point inné, né dans le monde ouvrier. Il y est appris. Il y est enseigné dogmatiquement, intellectuellement, comme une invention étrangère.
Ch. Péguy, Notre jeunesse, p. 143.
2 Ce mot de « sabotage », naguère inconnu et qui a fait une étonnante fortune (…) comporte des significations très variées. Il ne signifie pas nécessairement l'acte de détruire les instruments ou les marchandises (auquel cas il tombe sous le coup du Code pénal)… mais tout acte qui consiste à rendre le travail improductif, soit par nonchalance (on dit en Anglais faire ca' canny), par excès d'application (c'est ce qu'on appelle perler le travail), ou par une observation méticuleuse des règlements (exemple dans une grève de chemins de fer en Italie) qui a pour résultat de rendre le service impossible. Sous ces diverses formes, le sabotage échappe évidemment à toute répression.
Charles Gide, Cours d'économie politique, t. II, p. 354, note 1.
3 Un socialiste irlandais (…) lui avait appris que ce soir même (…) au siège des usines de guerre de Krupp, devait se produire une imposante manifestation pacifiste. L'Irlandais prétendait même que, dans des réunions privées, un grand nombre d'ouvriers avaient prôné le sabotage du travail, afin d'empêcher le gouvernement impérial de persévérer dans ses visées belliqueuses.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 114.
Milit. Action clandestine de destruction visant à affaiblir le potentiel de production ou de guerre de l'ennemi (par explosions, incendies, etc.). || Sabotages exécutés par la Résistance sous l'occupation allemande.Fig. || Sabotage d'une politique, d'une négociation…
4 Pour les voies ferrées, les objectifs sont répartis entre l'aviation et la résistance (…) pendant les mois de juin et juillet (1944) auront lieu 600 déraillements. Les nôtres se chargent, en outre, sur toutes les lignes, du sabotage qui immobilisera 1 800 locomotives et plus de 6 000 wagons.
Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, t. II, p. 281.
(Abstrait). Fait de saboter (une entreprise, un projet, une opération, etc.).
5 L'analyse du sabotage que subit, à tous les échelons, la politique algérienne du général de Gaulle est irréfutable (…) Et d'abord, en dépit de ce sabotage, de Gaulle gagne.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 270.

Encyclopédie Universelle. 2012.