salaud [ salo ] n. m. et adj. m. ♦ Fam. Homme méprisable, moralement répugnant. ⇒ dégueulasse, fumier, salopard; salope. Il s'est conduit comme un salaud. ⇒ goujat, malpropre. Bande de salauds ! ⇒ enfoiré. Le petit salaud. Vieux salaud. — (Sans valeur injurieuse) Dis donc, mon salaud, tu ne te refuses rien.
♢ Adj. m. « J'aurais jamais cru qu'un type puisse être aussi salaud » (Sartre).
⊗ HOM. Salop.
● salaud nom masculin (de sale) Populaire. Homme méprisable, qui agit de manière déloyale. (Terme d'injure. On trouve aussi la forme salop. Au féminin on emploie la forme salope.) ● salaud (citations) nom masculin (de sale) Simone de Beauvoir Paris 1908-Paris 1986 […] Lorsqu'on prétend se jouer des salauds, en vérité on se compromet avec eux. La Force de l'âge Gallimard ● salaud (synonymes) nom masculin (de sale) Populaire. Homme méprisable, qui agit de manière déloyale.
Synonymes :
- fumier (populaire)
- ordure (populaire)
- saligaud (populaire)
- salopard (populaire)
● salaud
adjectif masculin
Populaire. Se dit d'un homme qui se conduit d'une façon méprisable ou de son action : C'est salaud ce que tu as fait.
salaud
n. m. Fam., inj. Homme moralement méprisable.
⇒SALAUD, -AUDE, subst.
A. — Vx, pop. Personne sale, répugnante, d'une grande malpropreté. Allez vous nettoyer, vous laver, petit salaud (Ac.). Un salaud, une salaude. (Dict. XIXe s.).
— Empl. adj. Cet homme est bien salaud (Ac.).
B. — 1. Surtout au masc., arg., pop., injurieux. Personne méprisable, dénuée de toute moralité; personne capable d'actes contraires à tous les principes moraux. Synon. pop. dégueulasse, saligaud, salopard; injurieux fumier. Grand, gros, ignoble, parfait, petit, vieux salaud; être le dernier, le pire des salauds; prendre qqn pour un salaud; traiter qqn de salaud. Le peloton, on l'entendait jamais. La clochette du curé, on l'entendait. Quand ce salaud-là commençait à sonner, ça voulait dire qu'un de nous allait y passer (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 583). Le fameux copain dont je parle est en réalité le plus beau salaud que la terre ait jamais porté: la vache finie, voleur, menteur, égoïste, la saloperie incarnée, capable de tromper père et mère, de se vautrer dans la merde avec la joie d'une truie (GIONO, Gds chemins, 1951, p. 64).
— Au fém. (rare). Synon. usuel salope. Ce sophiste cafard (...) proteste volontiers de son respect pour l'église et (...) veut plaire aux salauds et aux salaudes qui le consultent (BLOY, Journal, 1902, p. 102).
— Salaud de + subst.
♦ [désignant une pers. ou une collectivité] C'était une tempête d'imprécations contre le faisan qui rôtissait, contre les sauces dont l'odeur grasse ravageait leurs estomacs vides. Ah! Ces salauds de bourgeois, on leur en collerait du champagne et des truffes, pour se faire péter les tripes (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1440). Les Boches attaquent au lance-flammes; ils nettoient les ouvrages au lance-flammes. Salauds d'artilleurs (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 61).
♦ [désignant un inanimé] Y a aussi ce salaud d'obus nouveau qui pète après avoir ricoché dans la terre (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 235).
— Faire qqc. comme un salaud. Faire quelque chose mal. Synon. cochon (fam.). Il connaît joliment son cheval, le bonhomme! Sans doute, il peint comme un salaud. Qu'est-ce que ça fait, s'il est original (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 131).
2. En interj. Bande de salauds! enfant, espèce, fils, tas de salaud(s)! nom de Dieu de salaud! sacré salaud. Ah! bougre de salaud, tu as peur de te compromettre! hurlait Étienne. C'est toi, dans la forêt, qui demandais la grève des machineurs, pour arrêter les pompes, et tu cherches maintenant à nous chier du poivre!... (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1424). Grand salaud! voleur de filles! moi, je saurai bien t'obliger à reconnaître la vérité et aussi à marier une fille de dix-sept ans que tu as foutue enceinte (AYMÉ, Nain, 1934, p. 135).
♦ [À propos d'un animal] Le salaud [un chien]! Je l'ai poursuivi jusqu'au grenier! Ses aboiements devaient s'entendre sur la place (AYMÉ, Cléramb., 1950, I, 5, p. 36).
— Mon salaud! (sans connotation injurieuse). Synon. mon vieux (fam.). Hé bien, mon salaud! Ça te la coupe, ça mon salaud! (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, p. 23).
3. Empl. adj. Une doctrine qui réclame pour le peuple le droit d'être salaud comme un roi a toutes les chances d'être écoutée par ceux à qui on n'a jamais aucune raison d'accorder quoi que ce soit (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 278).
— Rare. [En parlant de propos ou d'une faculté humaine/mentale] Synon. de salace. Contes salauds; imagination salaude. L'état vague et trouble de mon individu, compliqué de l'obsession salaude qui me hante la pensée, m'intrigue (GONCOURT, Journal, 1876, p. 1159).
REM. 1. Salaudement, adv., rare et littér. De manière répugnante, méprisable. Étant juste assez débrouillard pour ne pas déclarer une amitié aussi compromettante que la mienne, en attendant que, salaudement, il me reniât (BLOY, Journal, 1892, p. 35). 2. Salauderie, subst. fém., vx et littér. Conduite, propos ou actes moralement méprisable(s), obscène(s). Synon. fam. saloperie. Salauderie morale; éructer des salauderies. [Huysmans] flairait des salauderies, des maléfices, des ignominies dans toutes les affaires de ce monde; et peut-être avait-il raison (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 219).
Prononc. et Orth.:[salo], fém. [-o:d]. Att. ds Ac. dep. 1798. Parfois écrit salop par attraction de la forme fém. salope (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 361 ou FLAUB., Corresp., 1837, p. 24; v. étymol. de salope). Étymol. et Hist. [XIIIe s., texte de Provins d'apr. DAUZAT 1943] 1. a) 1597 adj. « très sale (d'une personne) » (G. BOUCHET, Livre second des Serees, Paris, J. Perier, p. 497: une [...] salaude femme); b) 1617 subst. « personne très sale » (AUBIGNÉ, Faeneste, livre II, chap. 14 ds Œuvres, éd. E. Réaume et de Caussade, t. 2, p. 461: cette vilenne salaude); 2. fig. a) ) 1798 subst. fém. « prostituée » (Ac.); 1885 subst. masc., « personne moralement répugnante » (ZOLA, loc. cit., peut-être déjà Ac. 1835); ) 1897 Ben, mon salaud! (RICTUS, Soliloques, 1re part., II, p. 248); b) 1876 adj. obsession salaude (GONCOURT, loc. cit.). Dér. de sale; suff. -aud. Fréq. abs. littér.:474. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4, b) 79; XXe s.: a) 819, b) 1 476.
salaud, aude [salo, od] n. et adj.
ÉTYM. XIIIe; de sale.
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1 Pop et vx. Personne très sale. ⇒ Saligaud.
2 (1798). Fam. et mod. (T. d'injure). Personne méprisable, moralement répugnante. ⇒ Dégueulasse, fumier, salopard (→ Essence, cit. 23; étouffer, cit. 12; étude, cit. 24; flatter, cit. 27). — REM. Le féminin salaude (1598) ne s'emploie plus, l'adj. salope, spécialisé comme nom féminin, l'a remplacé. — Tous ces salauds et salopes… (→ 1. Foutre, cit. 11). || Il s'est conduit comme un salaud. ⇒ Goujat, malpropre. || Tas de salauds ! || Le petit salaud ! || Vieux salaud !
♦ (Chez Sartre). || Le salaud, type d'homme dont le comportement moral est fondé sur la bonne conscience absolue.
1 Mais je dois, une fois de plus, biffer après avoir avancé : si je parle comme je viens de le faire, c'est en homme que nul vrai malheur n'a frappé; pauvre tout simplement et astreint à un dur travail ou en quête de travail, je tiendrais pour un salaud ou un con celui qui donnerait à entendre que la vie est un jeu.
Michel Leiris, Frêle bruit, p. 312.
3 (Sans valeur injurieuse). Fam. a ☑ Dis donc, mon salaud, tu ne te refuses rien. || Eh bien, mon salaud… ! (cf. Mon vieux).
b ☑ (Avec une valeur sexuelle non dépréciative; → 2. Salope, 2. et 3.). Surtout dans la loc. comme un salaud. Homme salace. Je t'ai vu, tu étais en train de draguer comme un salaud.
REM. L'absence de péjoration dans cet emploi, à l'inverse des sens correspondants (2. et 3.) de salope, reflète évidemment un état de l'idéologie et des mœurs dans lequel la liberté sexuelle est valorisée chez l'homme et déprisée chez la femme.
4 Adj. m. || Il est un peu salaud. || C'est salaud, ce qu'il a fait là.
2 J'aurais jamais cru qu'un type puisse être aussi salaud.
Sartre, la P… respectueuse, I, 3.
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DÉR. Salauderie.
Encyclopédie Universelle. 2012.