sommier [ sɔmje ] n. m.
• 1316; sumer « bête de somme » 1080; bas lat. sagmarium « bête de somme »
1 ♦ Vx Poutre. — Mod. Techn. Pièce de charpente servant de linteau à une baie (croisée, porte, fenêtre). ⇒ architrave, poitrail. — (1418) Poutre servant de support (dans le montage des cloches, etc.). — Pièce métallique qui supporte les barreaux d'une grille.
♢ (1432) Pierre qui supporte la retombée d'une voûte, d'un cintre. Sommiers d'un arc. ⇒ claveau.
♢ (1549) Dans les instruments à cordes et à clavier, Pièce qui reçoit les chevilles servant à tendre les cordes. Sommier d'orgue.
2 ♦ (1492 « matelas ») Cour. Partie souple d'un lit, qui repose dans le cadre ou sur des pieds (divans, canapés-lits) et sur lequel s'étend le matelas. Sommier à ressorts, formé d'une caisse de bois à barres transversales garnies de ressorts et recouvert de tissu. Sommier métallique, à toile métallique tendue. Sommier à lattes de bois.
3 ♦ (1684 ; par plais.) Gros registre; dossier de documents financiers, juridiques, comptables. ⇒ comptabilité. — Fam. Les sommiers : le service des casiers judiciaires, de l'anthropométrie (⇒ identité) .
● sommier nom masculin (bas latin sagmarius, bête de somme) Châssis de bois ou de métal dont l'intérieur est diversement garni et sur lequel repose le matelas. Bâtiment Pierre taillée disposée à plat sur un pilier ou un piédroit et recevant sur un lit en coupe (c.-à-d. oblique) la charge d'une plate-bande ou d'un arc (dont le sommier constitue le premier claveau). Sablière formant linteau, poitrail. Chacune des traverses horizontales d'une grille, percées pour recevoir le barreaudage. Chaussure, Maroquinerie et Sellerie Synonyme de billot. Musique Partie essentielle de l'orgue, constituée par de grandes caisses de bois dans lesquelles l'air est envoyé sous pression. Dans le piano et le clavecin, pièce de hêtre destinée à recevoir les chevilles auxquelles sont fixées les cordes. Thermique Pièce réfractaire d'appui d'une voûte ou d'un arc de four. ● sommier (synonymes) nom masculin (bas latin sagmarius, bête de somme) Bâtiment. Chacune des traverses horizontales d'une grille, percées pour recevoir le...
Synonymes :
- traverse
Synonymes :
- Chaussure, Maroquinerie et Sellerie. billot
● sommier
nom masculin
(de somme)
Registre sur lequel certains comptables ou économes prennent en charge divers produits.
● sommier (expressions)
nom masculin
(de somme)
Sommier de police technique, fichier centralisant depuis 1960 le relevé de toutes les condamnations à une peine privative de liberté pour crime ou délit.
sommier
n. m.
rI./r Partie d'un lit sur laquelle repose le matelas.
rII./r
d1./d ARCHI Pierre qui reçoit la retombée d'une voûte ou d'un arc.
d2./d CONSTR Pièce de charpente servant de linteau.
rIII/r Gros registre.
I.
⇒SOMMIER1, subst. masc.
A. — Partie inférieure d'un lit, destinée à supporter le matelas et comportant un cadre muni de ressorts, de lamelles ou d'une matière souple. Sommier à ressorts, métallique, à lattes de bois. Ses nerfs, ébranlés par un long voyage, avaient ressenti, sur le paisible sommier de l'hôtel, le tangage du navire et la trépidation de l'express (FRANCE, Chat maigre, 1879, p. 282). On entendait (...) des craquements comme quand un homme couché fait craquer le sommier de son lit (RAMUZ, Gde peur mont., 1926, p. 101).
B. — Spécialement
1. ARCHIT. Partie d'un édifice qui supporte la retombée d'une voûte. Des sphéroïdes (...) surmontés de bouts de fûts qui entrent également à tenons dans les chapiteaux en fonte (...), lesquels reçoivent chacun le sommier de trois arcs (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 82).
2. CONSTR. Pièce de charpente qui supporte des solives ou qui forme le linteau des baies de grande ouverture. Quand on franchissait la porte, en se courbant pour n'en point heurter le sommier, on faisait osciller au passage une peau de renard efflanquée (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 121). ,,Partie de la charpente d'un clocher à laquelle est suspendue la cloche`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971).
3. MÉCAN. Pièce qui sert à soutenir le poids ou l'effort d'une autre. Entre le piston mobile et le sommier de la presse hydraulique (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 45).
4. MUS. (instruments)
a) Sommier (d'orgue). Partie de l'orgue qui supporte la tuyauterie et emmagasine l'air nécessaire à produire les sons. Tous les tuyaux appartenant à un même jeu [de l'orgue] (...) sont chromatiquement échelonnés, par rang de taille, et plantés sur une caisse en bois, hermétique, qu'on appelle sommier (LAVIGNAC, Mus. et musiciens, 1895, p. 96).
b) ,,Dans le piano, pièce de bois dans laquelle sont fixées des chevilles où sont attachées les cordes`` (ROUGNON 1935). Sommier de clavecin, de piano.
5. SERR. ,,Traverse du bas de toute espèce de grille`` (JOSSIER 1881).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 sumer « bête de somme » (Roland, éd. J. Bédier, 481); 1135 somier « id. » (WACE, Vie Ste Marguerite, 96 ds T.-L.); 2. a) ) 1316 « poutre » (DOUËT D'ARCQ, Comptes de l'argenterie des rois de France, p. 51); ) 1553 « pièce de charpente servant de linteau à une baie » (ALBERTI, De Re aedificatoria mis en fr. par J. Martin, p. 129 r ° ds IGLF: architraves ou sommiers); b) 1549 sommier d'orgue (EST.); c) 1680 « pierre qui reçoit la retombée d'une voûte » (RICH., déjà en 1316 dans un doc. concernant la ville d'Ypres, v. Comptes de la ville d'Ypres de 1267 à 1369, publ. par G. Des Marez et E. de Sagher, t. 1, p. 598); 3. a) 1492 « matelas rempli de duvet servant de lit de camp » (Comptes de l'argenterie d'Anne de Bretagne ds HAVARD); b) ) 1673 « matelas de crin supportant la paillasse » (Etat des meubles de la Couronne, 29 févr., ibid.); ) 1847 « partie du lit, constituée par un cadre de bois ou de métal muni de ressorts ou de lamelles et destiné à supporter le matelas » (BALZAC, Splend. et mis., p. 649). Du lat. médiév. sagmarius « bête de somme » (814 d'apr. FEW t. 11, p. 70b), de l'adj. b. lat. sagmarius « de bât, (bête) de somme » (v. BLAISE Lat. chrét.), lui-même dér. de sagma « bât », v. somme2. V. FEW t. 11, pp. 70a-71a. Bbg. SPERBER (A.). Zur Animalisierung von Gegenständen. Wörter und Sachen. 1910, t. 2, pp. 190-195.
II.
⇒SOMMIER2, subst. masc.
COMPTAB. Registre servant à inscrire des opérations comptables. Les livres de comptabilité administrative tenus par les bureaux pour suivre le recouvrement des produits sont les suivants: 1 o le sommier des droits constatés au profit des départements (...); 2 o le livre des comptes par nature de recettes (BARADAT, Organ. préfect., 1907, p. 204).
— DR. Sommier(s) judiciaire(s); absol., sommier(s). Ensemble des fiches où la police enregistre les noms et signalements des personnes ayant fait l'objet de condamnations ou poursuites diverses. Les combles du Palais de Justice où étaient installés les laboratoires et les Sommiers (...) Moers (...) disposait des centaines de milliers de fiches des Sommiers (SIMENON, L'Amie de Madame Maigret, 1950, pp. 103-104).
REM. Sommiste, subst. masc. ,,Officier de la chancellerie romaine dont les fonctions sont de faire faire les minutes, et de les plomber`` (BACH.-DEZ. 1882).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1684 « gros registre où les commerçants inscrivent les sommes qu'ils reçoivent » (FUR., Essai d'un dict. univ., p. 7); 2. 1862 sommiers judiciaires (HUGO, Misér., t. 2, p. 144). Même mot que sommier1.
STAT. — Sommier1 et 2. Fréq. abs. littér.:67.
sommier [sɔmje] n. m.
ÉTYM. 1080, sumer; du bas lat. sagmarium « bête de somme ».
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II (1395; cf. l'évolution de sens de poutre).
1 Techn. a Élément de construction reposant sur des points d'appui et destiné à recevoir une poussée, à soutenir un poids.
b (1432). Archit. Pierre qui supporte la retombée d'une voûte, d'un cintre. || Sommiers d'un arc, d'une arcade. ⇒ 1. Claveau. || Les sommiers reposent sur les impostes des piliers ou des pieds-droits. — Pierres qui reposent sur les montants verticaux (d'une architrave, d'un linteau, d'une plate-bande).
c Organe des fondations reliant les extrémités supérieures d'un groupe de pieux ou coiffant un puits (d'après Encycl. du bâtiment, t. II, p. 687).
d Pièce de charpente servant de linteau à une baie (croisée, porte, fenêtre…). ⇒ Architrave, poitrail. — (1871). Pièce métallique qui supporte les barreaux d'une grille.
e (1606). Poutre servant de support (dans le montage des cloches [cit. 4], pour recevoir le pivot d'un moulin, dans les anciens métiers à tisser, les anciennes presses à bras, etc.). ⇒ Traverse.
f Cerceau métallique qui maintient les douves, aux extrémités d'une futaille, d'un tonneau.
2 (1549). Mus. Dans les instruments à cordes et à clavier, Pièce qui reçoit les chevilles servant à tendre les cordes. || Sommier de clavecin, de piano (on dit aussi sommier de chevilles). Spécialt. || Sommier d'orgue.
1 (Le) … sommier. Par là, il faut entendre la grande caisse qui supporte toute la tuyauterie et emmagasine l'air venu de la soufflerie (…) Simplement posé sur le sommier, le tuyau ne pourrait tenir en équilibre. Il est engagé à mi-hauteur dans une planche dite faux sommier (…)
Norbert Dufourcq, l'Orgue, p. 20.
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III (1673; « matelas, paillasse », 1492). Cour. Partie souple d'un lit, qui repose dans le cadre ou sur des pieds (divans, canapés-lits) et sur laquelle s'étend le matelas (cit. 3). || Les premiers sommiers étaient des matelas de crin reposant sur un fond rigide (⇒ Paillasse). || Sommier à ressorts, formé d'une caisse de bois à barres transversales garnies de ressorts et recouvert de tissu (→ aussi Plainte, cit. 9). || Sommier fixe, à bords rigides; sommier à soufflets. || Sommier métallique (à ressorts, à toile métallique tendue). || Sommier à lattes de bois, sommier de mousse.
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IV (1690, Furetière). « Employé par plaisanterie, ne représente pas, comme on l'a proposé, le lat. summarium “abrégé” » (Bloch-Wartburg).
1 Gros registre; dossier de documents financiers, juridiques, comptables (contributions, etc. ⇒ Comptabilité). — Spécialt. Registre de l'inscription hypothécaire.
2 (Av. 1885, Hugo). Fam. || Les sommiers : le service des casiers judiciaires, de l'anthropométrie (⇒ Identité).
2 — J'ai d'abord, dit Peltier, fait une vérification aux sommiers : Mlle Simone Chamboisseau a déjà eu affaire à la justice : trois mois avec sursis et cent francs d'amende pour violences à agent.
René Floriot, La vérité tient à un fil, p. 65-66.
Encyclopédie Universelle. 2012.