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souper

1. souper [ supe ] n. m.
• 980; de soupe
1Vx ou région. (Belgique, Canada, Suisse, etc., là où dîner s'emploie pour « repas de milieu du jour ») Repas du soir. 2. dîner. « ces soupers de famille, le soir, autour de la lampe » (R. Rolland).
2(1830 ) Mod. Repas ou collation qu'on prend à une heure avancée de la nuit. Faire un souper après le spectacle. « Vers minuit, un joyeux souper terminait la séance de travail » (Gautier). médianoche, réveillon.
souper 2. souper [ supe ] v. intr. <conjug. : 1>
• 980; de soupe
1Vx ou région. Prendre le repas du soir. 1. dîner. « On dînait chez elle à deux heures, on soupait à neuf » (Musset).
2(v. 1830) Mod. Faire un souper. Les « restaurants où l'on soupe après minuit » (Flaubert). Aller souper dans un cabaret.
3(1878) Fig. Fam. J'en ai soupé : j'en ai par-dessus la tête, j'en ai assez. J'en ai soupé de les entendre ! « Elle me répond qu'elle a soupé de la petite fleur bleue » (Bernanos).

souper verbe intransitif (de soupe) Vieux ou régional. Prendre le repas du soir. Prendre un repas ou une collation dans la nuit, après le spectacle, une soirée, etc. ● souper (difficultés) verbe intransitif (de soupe) Construction 1. Souper de / souper avec. → avec. 2. Rester à souper, rester souper. → restersouper verbe transitif indirect Consommer quelque chose pour le souper, en faire son souper : Souper d'un plateau de fruits de mer.souper nom masculin (de souper) Vieux ou régional. Repas du soir ; dîner (aujourd'hui encore en Belgique, en Suisse et au Canada). Repas ou collation qu'on fait dans la nuit. ● souper (expressions) verbe transitif indirect Familier. En avoir soupé, en avoir assez, être excédé : J'en ai soupé de ses retards.souper (citations) nom masculin (de souper) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon souper, bon gîte et le reste ? Fables, les Deux Pigeons Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu château de La Brède, près de Bordeaux, 1689-Paris 1755 Le souper tue la moitié de Paris, le dîner l'autre. Mes penséessouper (difficultés) nom masculin (de souper)déjeuner

souper
n. m.
d1./d (Afr. subsah, Belgique, France rég., Québec, Suisse) Repas du soir.
d2./d Repas qu'on prend à une heure avancée de la nuit, après le spectacle.
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souper
v. intr.
d1./d (Afr. subsah., Belgique, France rég., Québec, Suisse) Prendre le repas du soir, dîner.
d2./d Prendre un souper (1, sens 2).

I.
⇒SOUPER1, subst. masc.
A. — Vieilli ou région. (notamment Belgique, Canada, Est). Repas habituel du soir. Synon. usuel dîner2. Souper familial; frugal, excellent, maigre souper; heure du souper. Quelquefois un voisin frappe à notre porte. Nous lui donnons le souper et le coucher (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 90). Nos ancêtres du XVIIe siècle, dont nos populations rurales ont encore conservé, en général, la terminologie sur ce point particulier, appelaient dîner le repas que nous nommons aujourd'hui déjeuner, et souper le repas du soir, désigné maintenant par dîner (A. DAUZAT ds Mél. Huguet, Paris, Boivin, 1940, p. 59).
[P. allus. à la fable de LA FONTAINE, Les Deux pigeons, IX, 2] Mes gens me plaisent beaucoup. Bon souper, bon gîte et le reste. Quel reste? Des visites et du voisinage (AMIEL, Journal, 1866, p. 203). Frazer, ravi, se vit offrir par l'inconnue elle-même, ce que vous, Français, appelez, je crois, bon souper, bon gîte et le reste (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p. 135).
Vieux
Grand souper. Souper d'apparat. Les soupers étaient alors le repas à la mode; ceux du Régent, au Palais-Royal, étaient en grande réputation d'esprit et de gaîté (...) il substitua aux grands soupers du Palais-Royal les petits soupers du Luxembourg, dont sa fille, la duchesse de Berri, faisait un peu trop gaîment les honneurs (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 274).
Petit souper. Souper fin entre intimes ou avec peu de convives. Les « petits soupers » de Talleyrand (CHAZELLE, Diplom., 1962, p. 82). V. supra ex. de Jouy.
Après (le) souper. Après le repas du soir; dans le temps qui s'écoule entre ce repas et le coucher. Le soir, après souper, nous passons au salon (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1833, p. 81). Après le souper, vos femmes et vos filles cousent ou rapiècent au coin du feu (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 242).
P. méton. Mets composant ce repas. Faire cuire, laisser brûler son souper. Maxime avait encore pu réunir un souper très confortable, Louise adorait les nougats aux pistaches, dont une assiette pleine était restée sur le haut d'un buffet (ZOLA, Curée, 1872, p. 565).
B. — Repas fin, collation pris(e) à une heure avancée de la nuit après le spectacle ou au cours d'une soirée. Synon. médianoche (vx), réveillon. Souper fastueux, fin, froid, excellent, délicat; souper dansant; souper au champagne, aux chandelles, par petites tables; donner un souper. On allait chez Mme Verdurin, où (...) des soupers exquis réunissaient chaque soir les danseurs, qui n'avaient pas dîné pour être plus bondissants, leur directeur, leurs décorateurs, les grands compositeurs Igor Stravinski et Richard Strauss (PROUST, Prisonn., 1922, p. 237). Le charmant petit souper au bar de la Paix où (...) j'eus avec Jean-Louis, Drouot et Giraudoux une belle conversation sur Vigny (DU BOS, Journal, 1925, p. 349).
REM. Soupatoire, adj., vieilli. Goûter soupatoire. Goûter tenant lieu de souper. Synon. goûter dînatoire. Il y avait des goûters soupatoires, qui commençaient à cinq heures et duraient indéfiniment (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 245).
Prononc. et Orth.:[supe]. Ac. dep. 1694: souper, et 1718-1878, soupé. Étymol. et Hist. 1. Fin Xe s. sopar « repas du soir » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 109); ca 1140 super « id. » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Angl., éd. A. Bell, 3741); 2. 1830 « repas qu'on prend à une heure avancée de la nuit, après le spectacle ou au cours d'une soirée » (STENDHAL, Rouge et Noir, p. 252). De souper2. Le sens 1 s'est maintenu dans les mêmes régions que souper2. Bbg. DAUZAT (A.). Déjeuner, dîner, souper du Moy. Âge à nos jours. In: [Mél. Huguet (E.)]. Paris, 1940, pp. 59-66.
II.
⇒SOUPER2, verbe intrans.
A. — Vieilli ou région. (notamment Belgique, Canada, Est). Prendre le repas habituel du soir. Souper en famille, devant le feu; rester (à) souper chez qqn; avoir, inviter qqn à souper; demander, faire à souper. Elle dînait à midi, soupait à sept heures, ne permettait jamais que ses vieux serviteurs s'écartassent de la plus stricte étiquette (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 405). En ce moment, il va être cinq heures. Il [un moine] vient de souper. Comme c'est la saison du jeûne, il a dû recevoir un peu de pain et de fromage (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 541).
Souper de qqc. Souper d'un potage. Pour calmer l'estomac révolté qui se venge, Ils souperont dans l'ombre en rentrant d'une orange (LORRAIN, Modern., 1885, p. 101).
Souper par cœur (fam., vieilli). Ne pas prendre le repas du soir, n'avoir rien à manger le soir. (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr.).
Se coucher sans souper. Ce soir-là, on m'envoya me coucher sans souper (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 152).
B. — Prendre un repas fin à une heure tardive. Donner à souper; souper avec des actrices, des filles; souper avec du champagne, du foie gras. Monsieur Raoul mène tout simplement une vie de polichinelle! Il joue, madame! il soupe, madame! il a des maîtresses qui le ruinent, madame! (BARRIÈRE, CAPENDU, Faux bonsh., 1856, II, 6, p. 62). Il va souper aussi chez Sophie Arnould, avec l'élite des petits maîtres et des talons rouges (GUÉHENNO, Jean-Jacques, t. 3, 1952, p. 281).
Inviter, prier, retenir qqn à souper. Ce que le Français goûte dans Mozart, ce n'est pas la nouveauté terrible du chant par lequel Leporello invite la statue du commandeur à souper, c'est plutôt l'accompagnement (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 417).
C. — Au fig., fam. Avoir soupé de qqc., de qqn; en avoir soupé de qqc., de qqn. Être fatigué, ennuyé de quelque chose, de quelqu'un. Synon. en avoir par dessus la tête; pop. en avoir plein les bottes (v. botte2 B 1 c), en avoir ras le bol (v. bol2 A 1). Avoir soupé de l'amour, des hommes. Oh! tu sais... mes parents... j'en ai soupé... C'était un mot qu'il avait comme ça. Quand on lui demandait quelque chose, il répondait: « J'en ai soupé. » Et il avait soupé de tout (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 238). Une religion? ça ne prend plus; j'ai soupé d'eau bénite (ARLAND, Ordre, 1929, p. 157).
Arg. (En) avoir soupé de la fiole, de la tronche de qqn. Ne plus pouvoir supporter quelqu'un. Mon capitaine, je vais vous dire (...). C'est l'adjudant qui a soupé de notre fiole (COURTELINE, Gaietés esc., 1886, II, 2, p. 23).
REM. Soupailler, verbe intrans., rare. Souper fréquemment (supra B). La vieille femme se mettait à soupailler, à boire du champagne, à baisoter (GONCOURT, Journal, 1884, p. 376).
Prononc. et Orth.:[supe], (il) soupe . Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin X[sup]e s. sopet, 3e pers. du sing. de l'ind. parfait « prendre le repas du soir » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 428); ca 1140 super « id. » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Angl., éd. A. Bell, 3773); 2. 1832 « faire un souper » (KARR, Sous tilleuls, p. 116); 3. 1878 avoir soupé de qqc. « en avoir assez de quelque chose » (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 316); 1883 en avoir soupé (LARCHEY, Dict. hist. arg., 2e Suppl., p. 149; avec renvoi à Macé pour soupé! Assez). Dér. de soupe; dés. -er. Le sens 1 s'est maintenu dans les parlers de la Belgique, du Canada et de la Suisse romande.
STAT.Souper1 et 2. Fréq. abs. littér.:2 623. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 5 290, b) 6 031; XXe s.: a) 3 271, b) 1 436.

1. souper [supe] n. m.
ÉTYM. 980; du rad. de soupe.
1 Vx ou régional (Belgique, Canada, Suisse, etc.). Repas du soir. 2. Dîner (→ Cuisiner, cit. 2; frugal, cit. 1; jeun [à], cit. 3). || Apprêter (cit. 9), faire cuire le souper (→ Maringouin, cit. 1). || C'est l'heure du souper. || Donner un souper (→ Capable, cit. 10). || Soupers élégants, réputés; soupers fins (syntagme encore employé, mais compris au sens 2.). → Gagner, cit. 33; garçonnière, cit. 1; illuminé, cit. 24; inviter, cit. 3. || Exclu (cit. 12.1) de ses soupers.Vx. Soupé. || « Bon (cit. 13) soupé, bon gîte, et le reste ».
0.1 (…) le souper des Moines est composé de trois plats de rôti, de six entrées relevées par une pièce froide et huit entremets, du fruit, trois sortes de vin, du café et des liqueurs : quelquefois, nous sommes à table toutes les huit avec eux; quelquefois ils obligent quatre de nous à les servir; et elles soupent après; il arrive aussi de temps en temps, qu'ils ne prennent que quatre filles à souper (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 167.
1 Tristes réunions, que ces soupers de famille, le soir, autour de la lampe, sur la nappe tachée, au milieu des propos insipides et du bruit des mâchoires de ces êtres qu'il méprise, qu'il plaint, et qu'il aime malgré tout !
R. Rolland, Jean-Christophe, Le matin, I, p. 145.
Vx. || Grand souper : souper d'apparat.
2 (V. 1830; → Orgie, cit. 4, Balzac; minuit, cit. 1, Stendhal). Repas ou collation qu'on prend à une heure avancée de la nuit après le spectacle, au cours d'une soirée, etc. (→ Finir, cit. 34). aussi Réveillon. || Souper aux chandelles.Faire un souper fin dans un grand restaurant.
2 Vers minuit, un joyeux souper terminait la séance de travail; on enlevait les crayons, les pinceaux, les pastels, et l'on attaquait le macaroni classique fait par un Romain, le salmis de gélinottes ou quelque grand poisson pêché dans la Néva, à travers les trous de la glace.
Th. Gautier, Voyage en Russie, I, XXI.
COMP. Après-souper.
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2. souper [supe] v. intr.
ÉTYM. 1138; du rad. de soupe.
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I
1 Vx ou régional. Prendre le repas du soir. 1. Dîner (cit. 4; → aussi Digestion, cit. 2; espièglerie, cit. 2). || Souper chez qqn (→ Convier, cit. 6; malhonnête, cit. 1), avec qqn. (→ Demander, cit. 47; hôtel, cit. 3). || Souper en ville (→ Pleurer, cit. 10). || Je vous invite à souper (→ Résultat, cit. 1). || Souper de (tel ou tel aliment). → Démembrer, cit. 1.
1 C'est une chose importune de se coucher sans souper; c'est une chose moins riante encore de ne pas souper et de ne savoir où coucher.
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, II, III.
2 On dînait chez elle à deux heures, on soupait à neuf.
A. de Musset, Nouvelles, « Margot », I.
3 Le voyageur n'osa pas entrer (dans l'auberge) par la porte de la rue. Il se glissa dans la cour, s'arrêta encore, puis leva timidement le loquet et poussa la porte.
— Qui va là ? dit le maître.
— Quelqu'un qui voudrait souper et coucher.
— C'est bon. Ici on soupe et on couche.
Hugo, les Misérables, I, II, I.
2 (V. 1830). Faire un souper (2.). || Elle soupait devant lui, en robe du soir (→ Échancrer, cit. 2). || Souper dans un cabaret. || Aller souper après le spectacle.
4 Il ne faut pas se dissimuler que c'est là le restaurant des aristos. L'usage est d'y demander des huîtres d'Ostende (…) Ensuite, c'est la soupe à l'oignon (…) Ajoutez à cela un perdreau ou quelque poisson (…) du bordeaux, un dessert de fruits premier choix, et vous conviendrez qu'on soupe fort bien à la Halle.
Nerval, les Nuits d'octobre, XIV.
5 Dans les cabinets de restaurants où l'on soupe après minuit riait, à la clarté des bougies, la foule bigarrée des gens de lettres et des actrices.
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
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II (1888; soupé ! « assez ! », 1883, du sens I., 1.). Fam. || Avoir soupé de qqch. : en avoir par-dessus la tête, assez (→ Fleur, cit. 14). || J'en ai soupé de t'entendre !
6 Quand on lui demandait quelque chose, il répondait : « J'en ai soupé ». Et il avait soupé de tout (…)
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 258.
7 J'en ai assez des œuvres réalistes et de l'étude du vrai, et du souci de l'exactitude (…) J'en ai soupé du réel !
Edmond Jaloux, la Fête nocturne, III.
DÉR. Soupeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.