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tard

tard [ tar ] adv.
XIVe; tart 1050; lat. tarde « lentement », d'où « tardivement »
1Après le moment habituel; après un temps (journée, année, vie humaine, période historique, etc.) considéré comme long. Se lever tard. « Je ne me suis mis à l'anglais que très tard » (A. Gide). tardivement. PROV. Mieux vaut tard que jamais. (1530) TÔT OU TARD [ to(t)utar ] :inévitablement, mais à un moment qu'on ne peut prévoir avec certitude (cf. Un jour ou l'autre). « On a beau déguiser la vérité là-dessus, elle se venge tôt ou tard » (Marivaux). — UN PEU TARD; BIEN TARD; TROP TARD : après un temps trop long, après le moment convenable, quand l'occasion est passée. « Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus » (La Fontaine). Votre lettre est arrivée trop tard, j'étais déjà parti. « Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux » (Musset). (Avec être) Il est trop tard. PROV. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Ellipt « Trop tard, les amis ! » (Loti). — LE PLUS TARD. « De toutes les facultés de l'homme, la raison est celle qui se développe le plus difficilement et le plus tard » (Rousseau). Le plus tard possible. (1636) Au plus tard : en prenant le délai le plus long, qu'on puisse admettre comme vraisemblable. « J'aurai achevé dans un mois au plus tard » (Sainte-Beuve)(cf. Dernier délai). — PLUS TARD : dans l'avenir. ⇒ ultérieurement. Ce sera pour plus tard (cf. Pour une autre fois, un autre jour). Remettre qqch., un rendez-vous à plus tard. Sans attendre plus tard. Quelques minutes plus tard. après. « Il faut y aller, pourtant. Mieux vaut plus tôt que plus tard » (Maupassant). Il me l'a encore affirmé pas plus tard qu'hier, tout récemment.
2À la fin d'une période, d'un temps, spécialt À une heure avancée du jour ou de la nuit. Tard dans la saison. Tard dans la matinée, dans la soirée. « Il la vit seule le soir très tard » (Flaubert). Tard dans la nuit. Rentrer tard. Se coucher tard ( couche-tard) .
Adj. (XVIIe) Il est, il se fait tard : l'heure est avancée.
3Subst. (1376) SUR LE TARD : vx à la fin de la journée; mod. à un âge considéré comme avancé. Se marier sur le tard. « Nous devenons imaginatifs sur le tard » (Colette).
⊗ CONTR. Tôt. ⊗ HOM. Tare.

tard adverbe (latin tarde) À un moment avancé de la journée, de la nuit, d'une période quelconque : Il est rentré se coucher fort tard. Relativement longtemps après le temps normal, attendu : Nous avons dîné tard hier.tard (citations) adverbe (latin tarde) Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent. Les Caractères, Des ouvrages de l'esprit Alfred de Musset Paris 1810-Paris 1857 Je ne crois pas, ô Christ, à ta parole sainte : Je suis venu trop tard dans un siècle trop vieux. D'un siècle sans espoir naît un siècle sans crainte. Poésies, Rolla Cicéron, en latin Marcus Tullius Cicero Arpinum 106-Formies 43 avant J.-C. Ils sont sages trop tard. Sero sapiunt. Lettre à des familiers, VII, 16tard (expressions) adverbe (latin tarde) Au plus tard, dans l'hypothèse de temps la plus éloignée, la plus défavorable : La lettre vous parviendra au plus tard demain soir.tard (homonymes) adverbe (latin tarde) tar nom masculin tare nom féminin tare forme conjuguée du verbe tarer tarent forme conjuguée du verbe tarer tares forme conjuguée du verbe tarertard (synonymes) adverbe (latin tarde) À un moment avancé de la journée, de la nuit...
Contraires :
- tôt
Relativement longtemps après le temps normal, attendu
Synonymes :
tard nom masculin Sur le tard, à la nuit, à une heure avancée de la soirée ; relativement tard dans sa vie : Se marier sur le tard.tard (expressions) nom masculin Sur le tard, à la nuit, à une heure avancée de la soirée ; relativement tard dans sa vie : Se marier sur le tard.Tôt ou tard à un moment qu'on ne peut fixer, mais qui arrivera.

tard
adv., adj. et n. m.
d1./d Après le temps déterminé, voulu ou habituel. Arriver trop tard.
Prov. Mieux vaut tard que jamais.
Tôt ou tard: dans un avenir indéterminé, mais inévitablement.
d2./d Vers la fin d'une période de temps déterminée. Il a neigé tard dans l'année.
Spécial. Vers la fin de la journée ou de la nuit. Rentrer tard. Se coucher tard.
|| adj. Il se fait tard.
d3./d n. m. Sur le tard: vers la fin de la soirée.
Fig. Vers la fin de sa vie. Il s'est pris sur le tard d'une passion pour la peinture.

⇒TARD, adv.
A. — 1. Après un temps qui paraît long ou relativement long; sur la fin d'une longue période. Synon. tardivement; anton. tôt. Le goût se forme tard chez les hommes ordinaires et seulement par une expérience longue, parfois pénible (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 451):
1. La culture de Marcel Proust ne ressemble à celle d'aucun autre écrivain parce que, s'étant si tard ménagé le loisir de perdre à sa guise ce temps retrouvé peu avant d'entrer dans l'immortalité, il avait lu des ouvrages que maints lettrés négligent, ignorés de bien des normaliens.
BLANCHE, Modèles, 1928, p. 139.
Proverbe. Mieux vaut tard que jamais.
2. Expressions
a) Tôt ou tard.
b) Trop tard, (mais) un peu tard. Après un temps trop long, au moment où une échéance est passée, où une occasion est manquée. Je ne crois pas, ô Christ! à ta parole sainte: Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux. D'un siècle sans espoir naît un siècle sans crainte (MUSSET, Rolla, 1833, p. 3). Aussi bien ces analyses, d'ailleurs si remarquables, que nous allons résumercette adaptation des Maximes de La Rochefoucauld aux choses de la vie spirituelleNicole les regrettera-t-il un jour. Il essaiera, mais un peu tard, d'exorciser les scrupules qu'auront déchaînés ses charmes subtils (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 506).
— [En tour exclam., avec connotation métaphys.] Trop tard! Alors le « trop tard », les deux mots inconsolés où tient tout le malheur de notre espèce, vint aux lèvres de Mlle Chantal, avec une plainte étouffée, un cri rauque, qu'on eût dit arraché au sein maternel (BERNANOS, Joie, 1929, p. 680).
Il est bien tard/trop tard/un peu tard pour + inf. Il n'est plus temps de. En admettant que vous ayez commis une imprudence digne de mille morts, il est un peu tard pour vous alarmer touchant notre convive (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 126). Il est bien tard pour réparer tant de généreuses imprudences! Gardez un peu mieux vos secrets(BERNANOS, Joie, 1929, p. 694).
Il n'est pas trop tard pour + inf. Il est encore temps de. Je ne lis votre article qu'ici et aujourd'hui; mais il n'est pas trop tard pour vous dire ma reconnaissance et ma sympathie (HUGO, Corresp., 1862, p. 416).
Il n'est pas/jamais trop tard pour bien faire. Var. du proverbe mieux vaut tard que jamais. — Oui, rêva-t-elle sans conviction, si maman vous avait écoutée (...).Il n'est jamais trop tard pour bien faire (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p. 163). Après tout, il n'est pas trop tard pour bien faire (CAMUS, État de siège, 1948, 1re part., prol., p. 218).
c) Plus tard
) Dans un futur indéterminé; ultérieurement. Si cette affection toute subite qu'il éprouve pour votre enfant, devait l'amener plus tard à prendre quelques dispositions en sa faveur, vous gagneriez peut-être à ne pas irriter un vieillard pour rester dans les meilleurs termes avec lui (BECQUE, Corbeaux, 1882, III, 6, p. 183):
2. ... un examen et une courte revision du catéchisme avant la première communion, et Gilbert Cloquet avait été jugé, par les plus hautes autorités qu'il connût, les seules qui se fussent occupées de son âme, suffisamment armé pour vivre honnêtement, résister à tout mal du dehors et du dedans, et conseiller plus tard les enfants qui naîtraient de lui.
R. BAZIN, Blé, 1907, p. 44.
Loc. verb. Remettre, renvoyer à plus tard. Différer. Déjà un vieux a quelque chose à me demander. Je l'entraîne dans un coin. Il commence une histoire. Je le remets à plus tard, quand le conseil sera formé (RENARD, Journal, 1900, p. 580).
Plus tôt ou plus tard. En avance ou en retard par rapport à un moment donné. Quand l'heure du repas eut sonné, ils entrèrent au réfectoire, non pas tous ensemble, mais un à un ou deux à deux, selon qu'ils avaient terminé plus tôt ou plus tard leur travail du moment (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 84).
Plus tôt que plus tard.
) [Précédé ou suivi d'un compl. de temps qui précise le délai] Après. Quelques jours, quelques minutes plus tard. Six mois plus tard, une crise industrielle éclatait, le dernier retombait à six cent mille francs (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1198). Là, sur une grève déserte, mais où un chercheur d'épaves de Lescoff ou de Plogoff jetterait sûrement un coup d'œil plus tard dans la journée, ils les auraient descendus (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 25).
Pas plus tard que + adv. ou loc. adv. de temps. [Pour marquer l'imminence d'un événément] Pas plus tard que demain. Je lui exposerai la situation, et pas plus tard que tout à l'heure, dès son arrivée (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869, I, 7, p. 30).
Pas plus tard qu'hier. [Pour insister, paradoxalement, sur le caractère tout récent d'un événement] Tenez, pas plus tard qu'hier, je les ai surpris dans un couloir de la maison (AYMÉ, Cléramb., 1950, IV, 7, p. 226).
d) Le plus tard. En tout dernier lieu, à la dernière limite, au dernier moment d'une évolution. L'histoire primitive de l'Europe celtique et germanique se résume en une série de migrations, contre lesquelles la puissance romaine et le plus tard carlovingienne s'efforcèrent, souvent en vain, de réagir (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 46). Au Palais, j'ai toujours été un solitaire. Ils m'ont élu le plus tard possible au Conseil de l'Ordre. Après tous les crétins qu'ils m'ont préféré, je n'aurais pas voulu du Bâtonnat (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 101).
Au plus tard. [Précédé ou suivi d'un compl. ou d'un adv. de temps] En envisageant le délai extrême. Il est resté à Genève pour faire quelques emplettes qu'il destine à sa cousine... Mais je pense qu'il sera ici dans deux jours au plus tard (GUILBERT DE PIXER., Coelina, 1801, p. 14). Si j'avais été faire un tour dans l'après-midi, il fallait rentrer au plus tard s'habiller à cinq heures (PROUST, Sodome, 1922, p. 1035).
B. — À une heure avancée de la matinée, de la journée ou de la nuit. Synon. tardivement; anton. tôt. Se lever, se coucher tard. Le lendemain matin fort tard, quand le geôlier le réveilla:Il faut que vous ayez un fameux cœur, Monsieur Julien, lui dit cet homme (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 455):
3. Un soir que ma grand'mère m'avait laissé assez bien, elle rentra dans ma chambre très tard dans la soirée, et s'apercevant que la respiration me manquait: « Oh! mon Dieu, comme tu souffres », s'écria-t-elle, les traits bouleversés.
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 497.
Il est tard, il se fait tard. L'heure est avancée. Mais il est tard, vous êtes fatigués: demain je vous raconterai mon histoire (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 142). — Revenons-nous au bateau? lui dis-je d'une voix ensommeillée. Il doit se faire tard, déjà (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 161).
Rare, poét. ou région (Sud-Ouest), en empl. adj. Le gentil Auberon, par les tardes soirées, Mène danser au bois les filles de Nérée (MORÉAS, Sylves, 1896, p. 190).
C. — Empl. subst. masc. Sur le tard, (parfois) vers le tard
1. Vieilli. À la fin de la journée; à une heure tardive. Un soir qu'elle était venue sur le tard à confesse, il la retint longtemps (COURIER, Pamphlets pol., Réponses aux anon., 2, 1822, p. 158). Si j'avais l'habitude lâche d'écrire un journal, je mettrais: « Ce soir, dîné en dix minutes, remonté fumer, étouffé d'ennui avec un soupçon de colère sur le tard » (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1894, p. 207).
2. À la fin de la vie; dans l'âge mûr. Polyphile de génie, [Gœthe] pontifex maximus, c'est-à-dire grand constructeur de ponts entre les siècles et les formes de la culture, il vieillit lumineusement, parmi ses antiques, ses herbiers, ses gravures, ses livres, entre ses pensées et ses confidents. Vers le tard, pas un mot qu'il ne dît qui ne devint oracle (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 125). J'en ai connu des hommes qui ont couché sur le tard avec une femme vieillie par cette seule raison qu'ils l'avaient désirée dans leur jeunesse (SARTRE, Mots, 1964, p. 199).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. tare. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adv. 1. Ca 1050 lui est tart quet + subj. « il lui tarde que » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 65); 2. ca 1100 « passé le moment opportun convenable » (Roland, éd. J. Bédier, 2483); 1160-74 trop tart (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 7020); 3. id. « après un laps de temps considéré comme long » plus tart (ID., op. cit., III, 1634: Huge s'en turnë altre part, Ki de l'estur turna plus tart); 1174-76 u tost u tart (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 5714); 4. « à la fin d'une période déterminée » a) 1160-74 « à une heure avancée » soi colcheir tart (WACE, Rou, III, 6640); id. a un seir tart (ID., op. cit., III, 3645); b) 1559 « à un âge avancé de la vie » (AMYOT, trad. PLUTARQUE, Hommes illustres, Caton le Censeur, V, éd. G. Walter, t. 1, p. 754). B. Adj. 1. Ca 1265 [ms. anno 1284] « lent » (BRUNET LATIN, Trésor, éd. P. Chabaille, II, II, 53, p. 348: il [li sages hom] haste les choses tardes [éd. Fr. J. Carmody, II, 58, 49: tardives]); déb. XVIe s. tarde digestion (Jardin de santé, I, 180 impr. La Minerve ds GDF.); 2. a) [1301 lat. médiév. tarda hora « heure tardive » (ds MARTENE, Thes. anecdotorum, t. 1, col. 1335 ds DU CANGE, s.v. tardus)] 1450 heure tarde (Arch. nat. JJ 180, ch. 151, ibid.), syntagme relevé jusqu'à la fin du XVIe s. (HUG.); b) 1636 il se fait Tart « la nuit approche » (MONET). C. Subst. [XIIe s. tarde fém.? Gl. de Tours, p. 328 ds T.-L.: serotunum, -i: tarde] 1. 1376 quant il vient suz le tart « quand il se fait tard » (Roi Modus, éd. G. Tilander, 60, 200, p. 110); 1395 sur le tart « dans la soirée » (St Voyage de Jherusalem, 319 ds T.-L.); 2. 1656 id. « tardivement, après le moment opportun » (CORNEILLE, Imitation, III, 44 ds Œuvres, Paris, Seuil [L'Intégrale], 1963, p. 1003a). Tard, d'abord adv., est issu de l'adv. lat. tarde « tard, tardivement; lentement ». De l'adv., sont issus les empl. comme adj. et subst.; cf. le lat. tardus « tardif, qui tarde; lent ». Fréq. abs. littér.:15 069. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 14 830, b) 21 402; XXe s.: a) 21 175, b) 27 231.
DÉR. Tardillon, subst. masc. a) Petit animal né tardivement. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Enfant né tardivement après ses frères et sœurs. P. métaph. Sorte de tardillon après les Jeunes-France de 1830, il [A. Thomas] n'avait qu'(...)un génie de seconde zone (BOSCHOT, Mus. et vie, 1931, p. 81). []. 1res attest. a) 1842 « agneau tardif » (Ac. Compl.), b) 1893 « enfant dernier né d'une famille » (DG), c) id. « haie à floraison tardive » (MARTELLIÈRE, Gloss. Vendômois, p. 302); de tard, suff. -illon (-ille et -on1); cf. tardon « agneau né plus tard que les autres » (1785, Fr. ROZIER, Cours complet d'agric., Paris, t. 6, p. 693 b).
BBG. — REGULA (M.). Plus tôt que plus tard. Z. fr. Spr. Lit. 1938, t. 62, p. 227. — TOGEBY (K.). Gramm. fr. 4. Les Mots inv. Copenhague, 1984, p. 208.

tard [taʀ] adv.
ÉTYM. V. 1360; tart, XIe; lat. tarde « lentement », d'où « tardivement ».
1 Sensiblement après le moment habituel; après un temps considéré comme long. || Se lever, commencer sa journée tard (→ Efféminer, cit. 6; gras, cit. 45). || Je ne me suis mis (cit. 70) à l'anglais que tard. Tardivement. || « Les Français arrivent tard à tout, mais enfin ils arrivent » (cit. 58, Voltaire). — ☑ Prov. Mieux vaut tard que jamais.
1 Lecteur, j'avais oublié de vous peindre le site des trois personnages dont il s'agit ici (…) faute de cette attention, vous les avez entendus parler, mais vous ne les avez point vus; il vaut mieux tard que jamais.
Diderot, Jacques le fataliste, Œ., p. 611.
1.1 La maladie m'a seule empêché de faire parvenir à ton aimable famille, à ces Dames et à ces Demoiselles, mes meilleurs souhaits de nouvel an, ainsi qu'à toi, ce que je fais aujourd'hui, non trop tard, puisque mieux vaut tard que jamais.
G. Nouveau, Lettre à E. Delahaye, 1898, Pl., p. 923.
(1530). Tôt ou tard : inévitablement, mais à un moment qu'on ne peut prévoir avec certitude (→ Un jour ou l'autre). || Le ciel punit tôt ou tard les impies (cit. 7). || On a beau déguiser la vérité là-dessus, elle se venge tôt ou tard (→ Couvrir, cit. 26).
Un peu tard, bien tard (→ Imprimer, cit. 5; prévenir, cit. 2).
Trop tard : après un temps trop long, après le moment convenable, quand l'occasion est passée. || « Le corbeau honteux et confus, / Jura mais un peu tard qu'on ne l'y prendrait (cit. 33) plus » (La Fontaine). || Voilà des résolutions qui viennent bien tard. Tardif. || Se lever trop tard (→ Contenter, cit. 2). || Arriver trop tard au secours de qqn. → Après (IV.) coup; comme les carabiniers (cit. 2). || « Tout est dit (1. Dire, cit. 112), et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes, et qui pensent » (La Bruyère). || « Je suis venu trop tard dans un monde (cit. 31) trop vieux » (Musset). || Arriver, se produire, venir trop tard (→ Faute, cit. 39; 2. idéal, cit. 4).Trop tard pour… (et l'inf.). → Enterrer, cit. 10. — Trop tard ! (détaché en exclamation). || Trop tard, les amis ! (→ Héler, cit. 1). || Non, trop tard ! (→ Histoire, cit. 53).
2 Trop tard est un grand mot, un mot terrible de l'histoire.
J. Bainville, Hist. de France, XX, p. 498.
Adj. (avec il est…). || Il est tard, bien tard, pour commencer ce travail. || Il était, il est trop tard (→ Innombrable, cit. 4; passer, cit. 132). || C'est bien tard maintenant.Il est trop tard pour… (et l'inf.). || Il est trop tard pour boucher (cit. 2) les voies d'eau d'un navire lorsqu'il sombre. — ☑ Prov. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.Vx. || Il est tard de… : il est trop tard pour… (cf. Racine, Bajazet, IV, 3).
Le plus tard. || De toutes les facultés de l'homme, la raison est celle qui se développe le plus difficilement (cit. 2) et le plus tard. || Le plus tard possible.(1538). Vx. || Pour le plus tard. — ☑ (1636). Mod. Au plus tard : dans le cas où les choses se produiraient (se sont produites) avec le plus de retard; en prenant le délai le plus long, la date la plus tardive qu'on puisse admettre comme vraisemblable. || Dans un mois au plus tard (→ Métier, cit. 30). || Il sera là dans cinq minutes au plus tard. Bientôt. || Vendredi, samedi dernier au plus tard, il a opéré un second prélèvement (cit. 2).
3 S'offrant de la livrer au plus tard dans deux jours,
Ils conviennent de prix, et se mettent en quête (…)
La Fontaine, Fables, V, 20.
(V. 1658). Plus tard : dans l'avenir, dans le futur (par rapport au moment où l'on est ou dont on parle). Ultérieurement. || Ce sera pour plus tard (→ Pour une autre fois, pour un autre jour). || Remettre à plus tard. || Sans attendre (cit. 36) plus tard. || Beaucoup, longtemps plus tard (→ Libertin, cit. 1; libre, cit. 27; nostalgie, cit. 5). || Une heure, dix ans, quelques minutes, huit jours, cinq siècles… plus tard. Après (II., 1.); → Imitation, cit. 8; payer, cit. 44; peindre, cit. 36; rénovation, cit. 1. — ☑ (1717). Pas plus tard que demain.(Par extension illogique, pour insister sur le caractère tout récent d'un événement). || Il me l'a encore affirmé, pas plus tard qu'hier, tout récemment.
4 Je n'ai pas besoin de m'occuper de ce que je ferai plus tard. Je devais faire ce que je fais. Je n'ai pas besoin de découvrir quelles choses je découvrirai plus tard. Dans la nouvelle science, chaque chose vient à son tour, telle est son excellence.
Lautréamont, Poésies, II.
Vx. || Plus tôt que plus tard : plutôt dans peu de temps que plus tard, le plus tôt possible (→ Attacher, cit. 1, La Fontaine).
4.1 Il faut y aller, pourtant. Mieux vaut plus tôt que plus tard.
Maupassant, les Sœurs Rondoli, « Le parapluie ».
5 Il y aurait confusion, une confusion elliptique, entre plutôt et plus tôt (qui sont naturellement une seule et même expression à l'origine). C'est donc un plutôt disparu qui marquerait la comparaison, et le tour complet serait : Plutôt plus tôt que plus tard.
A. Thérive, Querelles de langage, t. I, p. 229.
(Avec une idée d'indétermination; → ci-dessus, tôt ou tard). || Un jour plus tôt, un jour (cit. 34) plus tard. || Un peu plus tôt ou un peu plus tard (→ 1. Roman, cit. 11).
2 À la fin d'une période, d'une partie déterminée du temps; spécialt, vers la fin de la journée, à une heure avancée. || Tard dans l'année, dans la saison. || Tard dans la matinée, dans l'après-midi, dans la soirée. || Il la vit seule le soir très tard (→ Orage, cit. 2). || Tard dans la nuit, tard la nuit. Avant (bien avant dans la nuit); → Froissement, cit. 6; gîte, cit. 7; partie, cit. 26. || Rentrer (cit. 4) tard. aussi Attarder (s'). || Se coucher tard toutes les nuits (→ Prêcheur, cit. 1). || « … par (cit. 20) la nuit sereine. Où vas-tu si tard ?… » — « Je n'ai jamais ouï prêcheur ni si tôt ni si tard », mots attribués à Voiture, à propos du sermon prononcé à une soirée à l'Hôtel de Rambouillet par le jeune Bossuet âgé de 16 ans.
Adj. (XVIIe; avec être ou se faire à la forme impersonnelle). || Il est, il se fait tard (1636) : l'heure est avancée. || Il est plus tard que je ne le pensais.
6 Il était donc tard, — c'est-à-dire tôt ! Le matin venait.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le plus bel amour… », III, p. 96.
6.1 — Il faut que je rentre peut-être, maintenant, Voyez comme c'est tard.
M. Duras, Moderato cantabile, p. 62.
3 N. Sur le tard. a (1376). Vx. À la fin de la journée, à une heure avancée.
b (1656). Mod. À un âge considéré comme avancé, dans l'âge mûr (→ Fanon, cit. 4; imputer, cit. 22; méprendre, cit. 4).
7 (…) elles commençaient à cinquante ans une nouvelle sorte de beauté, comme on prend sur le tard un nouveau métier, ou comme à une terre qui ne vaut plus rien pour la vigne on fait produire des betteraves.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 945.
8 Nous devenons imaginatifs sur le tard, en même temps qu'optimistes, pour déformer en les dépeignant ces violents chagrins, ces mélancolies, cette jalousie brûlante (des années d'enfance)…
Colette, Belles saisons, p. 46.
CONTR. Tôt.
DÉR. Tardillon.
COMP. (Directs ou du même rad.) Attarder, retarder.
HOM. Tare.

Encyclopédie Universelle. 2012.