tenu, ue [ t(ə)ny ] p. p. et adj.
• 1283; de tenir
1 ♦ ÊTRE TENU À : être obligé à (une action). Le médecin est tenu au secret professionnel. Loc. prov. À l'impossible nul n'est tenu. — (Avec l'inf.) « Le prince était tenu à ne point quitter le sol de l'Inde » (Loti).
♢ Dr. ÊTRE TENU DE... : être responsable de... Le preneur est tenu des dégradations. — (Avec l'inf.) Être obligé de. « Ce devoir de refus et de rébellion est le dernier dont ils se croient tenus de s'acquitter » (Caillois).
2 ♦ (Choses) Bien tenu : en bon état de propreté et d'ordre, bien entretenu. Maison bien tenue, mal tenue. Fichiers mal tenus.
4 ♦ Note tenue : note de musique dont on prolonge la durée.
5 ♦ N. m. Sport Faute qui consiste à immobiliser trop longtemps le ballon (basket, handball, rugby).
● tenu Participe passé de tenir. ● tenu nom masculin Au rugby à XIII, action dans laquelle le joueur plaqué se relève et joue la balle au pied.
tenu, ue
adj. Bien, mal tenu: dont l'entretien, la propreté sont satisfaisants, non satisfaisants. Maison bien tenue.
⇒TENU, -UE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. — Part. passé de tenir.
II. — Adjectif
A. — [En parlant d'une pers.]
1. [Corresp. à tenir 1re Section I B 4] Qui est fort accaparé par ses occupations. Synon. pris. Être très tenu par son travail (Lar. Lang. fr.).
2. [Le plus souvent suivi des prép. à ou de + subst. ou inf.] Qui est astreint à une obligation légale ou morale. Le sous-locataire n'est tenu envers le propriétaire que jusqu'à concurrence du prix de sa sous-location (Code civil, 1804, art. 1753, p. 318). Avez-vous l'enveloppe? questionna le vendeur, en montrant du doigt l'écriteau officiel où l'on pouvait lire que tout client était tenu de rendre le vieux tube [de dentifrice] pour en obtenir un neuf (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 323).
— Proverbe. À l'impossible nul n'est tenu.
3. Qui est soumis à une direction ferme, à une surveillance stricte. À l'entresol, nous avons la maîtresse en titre de Young-Automobiles; au-dessus, l'amie, très « tenue » du comte de Bravailles (COLETTE, Vagab., 1910, p. 12). Un établissement où les élèves sont très tenus (Lar. Lang. fr.).
B. — [En parlant d'un mode d'expr.] Qui présente une qualité constante d'élévation et de noblesse. Synon. soutenu. [Le roman l'Éducation sentimentale] réalise un plein équilibre de style tenu et de style courant (THIBAUDET, Hist. litt. fr., 1936, p. 339).
C. — FIN. [En parlant d'une réalité écon.] Bien/mal tenu. Dont le cours se maintient ou ne se maintient pas à un niveau élevé. Les valeurs étrangères ont été bien tenues (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 11, col. 1).
III. — Subst. masc., SPORTS. [Corresp. à tenir 1re Section I A 3 b] Fait d'être tenu par un adversaire, de le tenir, entraînant pour le joueur de rugby tenu la nécessité de laisser tomber le ballon dont il est porteur. L'arbitre [du match de boxe] donne à Carnera un avertissement pour tenu (L'Auto, 23 oct. 1933, p. 3 ds GRUBB Sports 1937, p. 73). Les règles du tenu visent à faire en sorte que cet acte n'arrête pas le jeu (DUTHEN, Les Clefs du rugby, 1971 ds PETIOT 1982).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694.
STAT. — Tenu, part. passé et tenue, subst. fém. Fréq. abs. littér.:5 853. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 7 175, b) 6 882; XXe s.: a) 8 897, b) 9 728.
BBG. — BÄCKER 1975, p. 157.
ténu, ue [teny] adj.
ÉTYM. 1515; tennue, 1356; lat. tenuis (→ Atténuer, exténuer), qui avait donné naissance à la forme pop. tenve, attesté dès le XIIe.
❖
♦ Littéraire ou style soutenu.
1 Qui est très mince, très fin, de très petites dimensions. || Rendre ténu. ⇒ Exténuer supra cit. 1, vx. || Fil ténu. — Vx. || En géométrie, une ligne droite est infiniment (cit. 2) ténue. — Particules, molécules ténues (→ Incrustation, cit. 2, Buffon). || Les guipures légères et ténues du gothique. ⇒ Délicat (→ 1. Chant, cit. 3). — Par métaphore :
0 Déjà je perds le fil ténu de ma pensée.
Aragon, le Roman inachevé, p. 170.
2 Vx. Peu dense, subtil. || Vapeurs ténues. — Mod. || Brume ténue, légère. ⇒ Impalpable.
3 (Sons). Qui s'entend à peine. Fig. || Quelques notes extrêmement ténues d'un timbre quasi enfantin. ⇒ Frêle (supra cit. 11; → 1. Fausset, cit. 4). — (1680). Vx. || Consonnes ténues : consonnes muettes.
4 (1845) Abstrait. À peine perceptible. || Des causes si diverses, si multiples, si ténues (→ Dénombrer, cit. 2). || Des nuances si ténues de sentiment. ⇒ Délié, subtil (III.; → Émotionnel, cit. 1). || Distinction ténue entre deux choses presque semblables. ⇒ Fragile (supra cit. 9).
❖
CONTR. Compact, dense, épais, grossier.
Encyclopédie Universelle. 2012.