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tenu

tenu, ue [ t(ə)ny ] p. p. et adj.
• 1283; de tenir
1 ♦ ÊTRE TENU À : être obligé à (une action). Le médecin est tenu au secret professionnel. Loc. prov. À l'impossible nul n'est tenu. (Avec l'inf.) « Le prince était tenu à ne point quitter le sol de l'Inde » (Loti).
Dr. ÊTRE TENU DE... : être responsable de... Le preneur est tenu des dégradations. (Avec l'inf.) Être obligé de. « Ce devoir de refus et de rébellion est le dernier dont ils se croient tenus de s'acquitter » (Caillois).
2(Choses) Bien tenu : en bon état de propreté et d'ordre, bien entretenu. Maison bien tenue, mal tenue. Fichiers mal tenus.
3(1907) Bourse Dont le cours est ferme. Valeurs bien tenues, ou absolt tenues.
4Note tenue : note de musique dont on prolonge la durée.
5 N. m. Sport Faute qui consiste à immobiliser trop longtemps le ballon (basket, handball, rugby).

tenu Participe passé de tenir. ● tenu nom masculin Au rugby à XIII, action dans laquelle le joueur plaqué se relève et joue la balle au pied.

tenu, ue
adj. Bien, mal tenu: dont l'entretien, la propreté sont satisfaisants, non satisfaisants. Maison bien tenue.

⇒TENU, -UE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. — Part. passé de tenir.
II. — Adjectif
A. — [En parlant d'une pers.]
1. [Corresp. à tenir 1re Section I B 4] Qui est fort accaparé par ses occupations. Synon. pris. Être très tenu par son travail (Lar. Lang. fr.).
2. [Le plus souvent suivi des prép. à ou de + subst. ou inf.] Qui est astreint à une obligation légale ou morale. Le sous-locataire n'est tenu envers le propriétaire que jusqu'à concurrence du prix de sa sous-location (Code civil, 1804, art. 1753, p. 318). Avez-vous l'enveloppe? questionna le vendeur, en montrant du doigt l'écriteau officiel où l'on pouvait lire que tout client était tenu de rendre le vieux tube [de dentifrice] pour en obtenir un neuf (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 323).
Proverbe. À l'impossible nul n'est tenu.
3. Qui est soumis à une direction ferme, à une surveillance stricte. À l'entresol, nous avons la maîtresse en titre de Young-Automobiles; au-dessus, l'amie, très « tenue » du comte de Bravailles (COLETTE, Vagab., 1910, p. 12). Un établissement où les élèves sont très tenus (Lar. Lang. fr.).
B. — [En parlant d'un mode d'expr.] Qui présente une qualité constante d'élévation et de noblesse. Synon. soutenu. [Le roman l'Éducation sentimentale] réalise un plein équilibre de style tenu et de style courant (THIBAUDET, Hist. litt. fr., 1936, p. 339).
C. — FIN. [En parlant d'une réalité écon.] Bien/mal tenu. Dont le cours se maintient ou ne se maintient pas à un niveau élevé. Les valeurs étrangères ont été bien tenues (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 11, col. 1).
III. — Subst. masc., SPORTS. [Corresp. à tenir 1re Section I A 3 b] Fait d'être tenu par un adversaire, de le tenir, entraînant pour le joueur de rugby tenu la nécessité de laisser tomber le ballon dont il est porteur. L'arbitre [du match de boxe] donne à Carnera un avertissement pour tenu (L'Auto, 23 oct. 1933, p. 3 ds GRUBB Sports 1937, p. 73). Les règles du tenu visent à faire en sorte que cet acte n'arrête pas le jeu (DUTHEN, Les Clefs du rugby, 1971 ds PETIOT 1982).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694.
STAT. Tenu, part. passé et tenue, subst. fém. Fréq. abs. littér.:5 853. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 7 175, b) 6 882; XXe s.: a) 8 897, b) 9 728.
BBG. — BÄCKER 1975, p. 157.

ténu, ue [teny] adj.
ÉTYM. 1515; tennue, 1356; lat. tenuis (→ Atténuer, exténuer), qui avait donné naissance à la forme pop. tenve, attesté dès le XIIe.
Littéraire ou style soutenu.
1 Qui est très mince, très fin, de très petites dimensions. || Rendre ténu. Exténuer supra cit. 1, vx. || Fil ténu.Vx. || En géométrie, une ligne droite est infiniment (cit. 2) ténue.Particules, molécules ténues (→ Incrustation, cit. 2, Buffon). || Les guipures légères et ténues du gothique. Délicat (→ 1. Chant, cit. 3).Par métaphore :
0 Déjà je perds le fil ténu de ma pensée.
Aragon, le Roman inachevé, p. 170.
2 Vx. Peu dense, subtil. || Vapeurs ténues.Mod. || Brume ténue, légère. Impalpable.
3 (Sons). Qui s'entend à peine. Fig. || Quelques notes extrêmement ténues d'un timbre quasi enfantin. Frêle (supra cit. 11; → 1. Fausset, cit. 4).(1680). Vx. || Consonnes ténues : consonnes muettes.
4 (1845) Abstrait. À peine perceptible. || Des causes si diverses, si multiples, si ténues (→ Dénombrer, cit. 2). || Des nuances si ténues de sentiment. Délié, subtil (III.; → Émotionnel, cit. 1). || Distinction ténue entre deux choses presque semblables. Fragile (supra cit. 9).
CONTR. Compact, dense, épais, grossier.

Encyclopédie Universelle. 2012.