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torpeur

torpeur [ tɔrpɶr ] n. f.
• 1470, rare av. fin XVIIIe; lat. torpor
Ralentissement des fonctions vitales, diminution de la sensibilité, de l'activité (sans perte de conscience). assoupissement, engourdissement, léthargie. « une sorte de torpeur [...] engourdissait son jeune corps » (Loti). « dans l'état de demi-torpeur qui précède le grand sommeil » (R. Rolland). somnolence.
Ralentissement de l'activité psychique. abattement, dépression, inaction. Faire sortir, tirer qqn de sa torpeur. « Une torpeur résignée appesantissait cette foule perdue » (Duhamel).
⊗ CONTR. Activité, animation.

torpeur nom féminin (latin torpor, de torpere, être engourdi) État de quelqu'un chez qui l'activité psychique et physique, la sensibilité sont réduites : Tirer quelqu'un de sa torpeur.torpeur (synonymes) nom féminin (latin torpor, de torpere, être engourdi) État de quelqu'un chez qui l'activité psychique et physique, la...
Synonymes :
- abattement
- abrutissement
- alanguissement
- apathie
- assoupissement
- atonie
- engourdissement
- hébétude
- langueur
- léthargie
- prostration
- somnolence

torpeur
n. f.
d1./d Engourdissement, pesanteur qui affecte l'organisme. Sombrer dans la torpeur.
d2./d Fig. Engourdissement intellectuel, abattement moral, apathie.

⇒TORPEUR, subst. fém.
A. — [À propos d'un humain, d'un être vivant] Engourdissement général, physique et psychique, qui tient en état de semi-conscience, de somnolence, et prédispose à l'assoupissement. Synon. abattement, atonie, léthargie. Invincible torpeur; torpeur végétative; retomber dans sa torpeur; secouer une torpeur; (faire) sortir, tirer de sa torpeur. Est-ce l'air de ce sale pays, le silence de la campagne (...)? ... Une torpeur m'envahit, qui n'est pas d'ailleurs sans charme... En tout cas, elle émousse ma sensibilité, engourdit mes rêves (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 126). Il faut se méfier de conclusions hâtives au sujet de jeunes chevaux qui viennent d'être transportés par le chemin de fer: ils restent parfois, pendant quelques jours, dans un état d'hébétude et de torpeur qui confine à l'immobilité (BRION, Jurispr. vétér., 1943, p. 238).
MÉD., PATHOL. État d'engourdissement général accompagné d'analgésie et d'anesthésie, et le plus souvent d'assoupissement dans les cas de maladies du système nerveux (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972).
B. — [À propos d'un groupe, d'une collectivité] Ralentissement général des manifestations de la vie. Torpeur publique; torpeur d'une ville. L'humanité s'y trouvait préservée [en Grèce] de cette torpeur intellectuelle et morale qui tend nécessairement à produire la prolongation démesurée du régime théocratique (COMTE, Philos. posit., t. 5, 1894 [1839], p. 199).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1470 [éd. 1537] (Le Livre de la discipline d'amour divine, f° 40b ds R. Ét. rab. t. 9, p. 319) — XVIe s., v. HUG.; puis ca 1780 (LINGUET ds FÉR.). Empr. au lat. torpor, -oris « engourdissement », dér. de torpere « être engourdi ». Fréq. abs. littér.:525. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 189, b) 746; XXe s.: a) 1 116, b) 999. Bbg. GOHIN 1903, p. 262, 348. — VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch, 1913, t. 32, p. 173.

torpeur [tɔʀpœʀ] n. f.
ÉTYM. 1470, rare avant XVIIIe, répandu XIXe; lat. torpor, de torpere « être endormi ».
1 Ralentissement des fonctions vitales, diminution de la sensibilité, de l'activité (sans perte de conscience). Assoupissement, atonie, engourdissement, léthargie. || Une sorte de torpeur l'engourdissait (cit. 3; → aussi Presser, cit. 17). || Des torpeurs léthargiques (→ 1. Sombrer, cit. 2). || Torpeur qui suit, précède le sommeil. Somnolence. || Torpeur produite par l'emploi de narcotiques.(XIXe). Par ext. Ralentissement de l'activité psychique. Abattement, abrutissement, dépression, inaction. || Faire sortir, tirer de sa torpeur ( Réveiller, secouer).Spécialt, pathol. Élément de certains syndromes (confusion mentale, etc.).
1 C'est à peine si le duc a répondu par des signes de tête aux questions du médecin. Il était dans un état de torpeur étrange. M. Louis a reconnu qu'il avait voulu s'empoisonner en avalant un narcotique.
Hugo, Choses vues, I, 22 août 1847.
1.1 Mais Ayrton était alors sous l'empire d'un assoupissement profond dont il ne fut plus possible de le tirer. Après les quelques paroles qu'il avait prononcées, une torpeur accablante s'était emparée de lui, et il était retombé sur son lit, sans mouvement.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 751.
2 Pauvre petit Schubert ! Quand il écrivait cela, il était seul, fiévreux et somnolent, lui aussi, dans l'état de demi-torpeur qui précède le grand sommeil; il rêvait au coin du feu; des musiques engourdies flottaient autour de lui, comme des eaux un peu stagnantes (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, La foire sur la place, II, p. 805.
2 (1770, Buffon). || La torpeur d'une ville, d'une foule… (→ Bourdonner, cit. 2; escargot, cit. 4). || Secouer la torpeur publique (→ Gloire, cit. 27).
3 Une torpeur résignée appesantissait cette foule perdue, une angoisse muette, une sorte de tragique désœuvrement.
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, V, L'essaim.
CONTR. Action, activité, agitation, animation, éveil.

Encyclopédie Universelle. 2012.