atonie [ atɔni ] n. f.
• 1361, rare av. 1752; gr. atonia
1 ♦ Méd. Diminution de la tonicité, de l'élasticité d'un organe contractile. Atonie intestinale. ⇒ paresse. Atonie musculaire. ⇒ hypotonie.
2 ♦ Littér. Manque de vitalité, d'énergie. ⇒ affaiblissement, inertie, langueur, léthargie, mollesse, somnolence, torpeur. Atonie sexuelle. Atonie intellectuelle. — Adj. ATONIQUE , 1585 .
⊗ CONTR. Hypertonie. Vitalité; énergie.
● atonie nom féminin (grec atonia, affaiblissement) Diminution de la tonicité normale d'un organe contractile. Défaut de vitalité, d'énergie, d'activité ; dépression : L'atonie de la vie économique. ● atonie (synonymes) nom féminin (grec atonia, affaiblissement) Défaut de vitalité, d'énergie, d'activité ; dépression
Synonymes :
- asthénie
- dépression
- épuisement
- langueur
- torpeur
Contraires :
- énergie
- vigueur
- vitalité
atonie
n. f.
d1./d MED Faiblesse des tissus d'un organe. Atonie musculaire.
d2./d Fig. Inertie morale ou intellectuelle.
⇒ATONIE, subst. fém.
A.— MÉD. Défaut de tonicité d'un tissu ou d'un organe.
SYNT. Atonie d'un organe, d'un muscle; atonie simple; atonie gastrique, sexuelle, vésicale; état d'atonie.
— Au fig. Manque d'expression. Atonie du regard, de la voix :
• 1. ... la diminution de la tension atmosphérique nuit à la combinaison de l'oxygène de l'air avec les globules du sang, d'où l'impossibilité d'efforts musculaires ou cérébraux prolongés. On a souvent noté chez les Aztèques l'absence de gaîté et de mouvement, même chez les enfants, l'apathie et l'atonie des physionomies.
VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géogr. hum., 1921, p. 281.
B.— P. ext. État de fatigue générale dont la répercussion s'étend à l'ensemble de la vie psychique; défaut d'énergie, de vitalité, de ressort. Synon. insensibilité, apathie, asthénie :
• 2. Le soleil s'infiltrait dans les retraites de son âme. (...) il sortait de son atonie; il reprenait goût à des recherches, à des lectures, à des travaux scientifiques, qu'il avait laissés de côté depuis longtemps.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, p. 1029.
• 3. Les états de dépression établissent plus profondément cette atonie et cette paresse d'esprit constitutionnelle dont nous avons déjà parlé. (...) une dévalorisation générale du monde et du moi énerve l'élan vital.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 271.
SYNT. État d'atonie; tomber dans l'atonie; tirer, relever quelqu'un de son atonie; complète, morne, insurmontable atonie.
— P. métaph. :
• 4. Mais voilà le pire des symptômes et qui rend tous les autres plus redoutables : c'est l'atonie des peuples, c'est cette lassitude, cette indifférence d'une humanité qui ne tressaille même plus à l'annonce prochaine de la catastrophe.
MAURIAC, Journal 4, 1950, p. 195.
— Au fig. État de découragement, d'indifférence, d'inertie :
• 5. Une sorte d'atonie morale, des périodes d'indifférence et d'oubli, une sorte de sommeil du cœur avec, tout à coup, les réveils de souffrance, c'est tout ce que ces trois années ont pu faire [sur Jean].
LOTI, Le Roman d'un Spahi, 1881, p. 132.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — XIVe s. « alanguissement, faiblesse » (ORESME, VI, 4 ds DG : Athonie ou inhertie), attest. isolée; 1751 méd. (Encyclop.); 1834 p. ext. « inertie » (BALZAC La Duchesse de Langeais, p. 233).
Empr. au lat. atonia « faiblesse » méd. ca 447 (TLL s.v. 1047, 55) lui-même empr. au gr. « relâchement, affaiblissement, langueur » (HIPPOCRATE, Aër., 20 ds LIDDELL-SCOTT); Oresme a empr. le mot au lat. médiév. des trad. d'Aristote.
STAT. — Fréq. abs. littér. :115.
BBG. — BOUILLET 1859. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NYSTEN 1824. — POMM. 1969. — PRIVAT-FOC. 1870. — ROG. 1965, p. 109.
atonie [atɔni] n. f.
ÉTYM. 1751; athonie, XIVe; grec atonia « relâchement, affaiblissement ». → Atone.
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1 Méd. Diminution, défaut de la tonicité, de l'élasticité (d'un tissu, d'un organe contractile). || Atonie intestinale. ⇒ Paresse. || Atonie musculaire. ⇒ Hypotonie, paralysie (flasque).
0.1 Le grand spécialiste fut frappé par la bizarrerie du cas. Une tumeur interne s'était formée dans le poumon de Louise, et l'atonie de la partie malade rendait incomplète l'expulsion de l'air inspiré.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 403.
➪ tableau Principales maladies et affections.
2 Cour. (mais style soutenu ou littér.). Manque de vitalité, d'énergie (physique ou morale). ⇒ Affaiblissement, apragmatisme, apraxie, engourdissement, inertie, langueur, léthargie, mollesse, somnolence, torpeur. || Atonie sexuelle. || Atonie intellectuelle. || Cette assemblée paraît atteinte d'atonie (Académie). || État d'atonie. || Tomber dans l'atonie.
0.2 Tous ces jours-ci, mélancolie vague, découragement, paresse, atonie du corps et de l'esprit.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 6 mai 1856.
1 Il y avait en lui quelque chose qui l'empêchait de trouver la paix. Mais dans notre paix, à nous, n'y a-t-il pas une atonie de l'âme ?
M. Barrès, la Colline inspirée, p. 316.
2 Ses yeux, dans leur atonie fatiguée, gardaient une fixité farouche.
Loti, Mon frère Yves, VI.
3 Mon atonie de ces derniers jours (elle durait depuis trois semaines bientôt), je commençais sérieusement à croire que je n'en relèverais plus désormais.
Gide, Journal, Hendaye, 1905.
♦ Par métaphore :
4 (…) l'apparente atonie politique de ce peuple qui est là pourtant, comme l'océan est là, avec ses possibilités de tempête, avec ses remous, ses abîmes.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 397.
♦ Par ext. || L'atonie du regard, de l'expression…, de la voix.
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CONTR. Hypertonie. — Activité, énergie, ressort, vie, vitalité.
DÉR. Atonique.
Encyclopédie Universelle. 2012.