urbanité [ yrbanite ] n. f.
• 1370; lat. urbanitas, de urbanus « de la ville, qui a les qualités de l'homme de la ville »
1 ♦ Politesse où entre beaucoup d'affabilité naturelle et d'usage du monde. Le « respect d'autrui et de soi-même qui s'appelle d'ailleurs, à juste titre, l'urbanité » (Giraudoux).
2 ♦ Caractère de ce qui a rapport à la ville. « des capitales tentaculaires, des phénomènes d'urbanité comme en Indonésie » (Grainville).
● urbanité nom féminin (latin urbanitas) Littéraire. Politesse, courtoisie. ● urbanité (difficultés) nom féminin (latin urbanitas) Sens Ne pas confondre ces mots, tous trois dérivés de l'adjectif urbain qui signifie à la fois « de la ville » et « poli, civil » (du latin urbs, urbis, ville). 1. Urbanisme = science et technique de l'aménagement des villes. 2. Urbanisation = action d'aménager, de transformer en ville, en zone urbaine. L'urbanisation des campagnes. 3. Urbanité = politesse qui résulte de l'usage du monde ; courtoisie, civilité. Registre Urbanité appartient au registre soutenu. Urbanisme et urbanisation sont usités dans le registre technique et dans le registre courant. ● urbanité (synonymes) nom féminin (latin urbanitas) Littéraire. Politesse, courtoisie.
Synonymes :
- civilité
- éducation
Contraires :
- grossièreté
- muflerie (familier)
- rusticité
- sans-gêne
urbanité
n. f. Litt. Politesse raffinée. Syn. courtoisie.
⇒URBANITÉ, subst. fém.
A. — 1. Manière civile des anciens Romains. Atticisme grec et urbanité romaine. En lui commence cette urbanité romaine. Ornement du génie de Cicéron, de Pompée, de César, et qui remplace chez ces citoyens illustres la rusticité de Caton et de Fabricius (CHATEAUBR., Itinér. Paris Jérus., t. 3, 1811, pp. 118-119). Selon l'abbé Gédoyn, l'urbanité, ce mot tout romain, qui dans l'origine ne signifiait que la douceur et la pureté du langage de la ville par excellence (Urbs), par opposition au langage des provinces, (...) en vint à exprimer bientôt un caractère de politesse qui n'était pas seulement dans le parler et dans l'accent, mais dans l'esprit, dans la manière et dans tout l'air des personnes (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 3, 1850, p. 68).V. atticisme ex. 3.
2. P. ext. Politesse fine et délicate, manières dans lesquelles entrent beaucoup d'affabilité naturelle et d'usage du monde. Synon. civilité, courtoisie, politesse; anton. grossièreté, rusticité, vulgarité. Urbanité élégante, naturelle, parisienne; pure, vraie urbanité; règle, ton d'urbanité. Et ce nouvel état, pays si attrayant par son climat, par la fertilité de son sol et l'urbanité de ses habitans (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 174). Un vieux bonhomme exquis, d'une urbanité intelligente, vieillotte et charmante (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1911, p. 275).
B. — Caractère de ce qui fait une ville. Synon. urbanisation. Degré d'urbanité des auditeurs. Il dépend de l'emplacement de l'antenne émettrice, des saisons, des jours de la semaine, des heures dans la journée et enfin de la nature des émissions (WEINAND, Public. radioph., 1964, p. 12).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1370 « relations sociales entre habitants d'une ville » (ORESME, Éthiques, éd. A. D. Menut, p. 437: selon chascune urbanité ou communicacion civile), attest. isolée; 2. 1454 « civilité, politesse, courtoisie » (P. CHASTELLAIN, Le Temps recouvré, 228 ds Œuvres, éd. R. Deschaux, p. 51); 1482 (GUILLAUME FLAMANG, Vie de Saint Didier, éd. J. Carnandet, p. 378: en toute urbanité); 2e moit. XVe s. (Parnasse satyrique du XVe s., éd. M. Schwob, n° LXXVI [d'apr. ms. Paris B.N. fr. 2375, du XVIe s., f° 133], p. 154: Prince par vostre urbanité Faite que j'aie fruicion). Empr. au lat. urbanitas « qualité de ce qui est de la ville; urbanité, bon ton, politesse de mœurs; langage spirituel, esprit », dér. de urbanus (urbain). Fréq. abs. littér.:81. Bbg. LE GUERN (M.). Urbanité. Mél. Antoine (G.). Au bonheur des mots. Nancy, 1984, pp. 107-114.
urbanité [yʀbanite] n. f.
ÉTYM. 1370, Oresme; lat. urbanitas, de urbanus « de la ville, qui a les qualités de l'homme de la ville ».
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1 Politesse, manières où entrent beaucoup d'affabilité naturelle et d'usage du monde (→ Bienveillance, cit. 3; mœurs, cit. 11). || On comparait autrefois l'atticisme (grec) et l'urbanité (romaine). → Attique, cit. 3. || Urbanité parisienne (→ Nouveau, cit. 4). — Critique (2. Critique, cit. 28) plein d'urbanité (→ aussi Fréquenter, cit. 4). || Paroles, sourire plein d'urbanité. ⇒ Urbain, II.
1 Puissances de la terre, aimez les talents, et protégez ceux qui les cultivent. Peuples policés, cultivez-les : heureux esclaves, vous leur devez ce goût délicat et fin dont vous vous piquez, cette douceur de caractère et cette urbanité de mœurs qui rendent parmi vous le commerce si liant et si facile (…)
Rousseau, Disc. sur les sciences et les arts, I.
2 Selon l'abbé Gédoyn, l'urbanité, ce mot tout romain, qui dans l'origine ne signifiait que la douceur et la pureté du langage de la ville par excellence (Urbs) (…) ce mot-là en vint à exprimer bientôt un caractère de politesse qui n'était pas seulement dans le parler et dans l'accent, mais dans l'esprit, dans la manière et dans tout l'air des personnes.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 28 oct. 1850.
3 (…) la vie dans l'agglomération urbaine doit elle-même faire naître chez ses habitants ce respect d'autrui et de soi-même qui s'appelle d'ailleurs, à juste titre, l'urbanité.
Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, III, p. 57.
2 (XVIIe). Didact. Manières civiles des anciens Romains (souvent comparé à l'atticisme grec).
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4 En semaine, Ventrauze dort, sauf le jeudi, jour de marché. Devant le déferlement des villageois, la Ville se refait une urbanité.
Claude Courchay, La vie finira bien par commencer, p. 19.
5 C'étaient des huttes, des maisons, des villes, des capitales tentaculaires, des phénomènes d'urbanité comme en Indonésie, à Hong-Kong peut-être…
P. Grainville, les Flamboyants, p. 162.
Encyclopédie Universelle. 2012.