vacant, ante [ vakɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1207; lat. vacans, p. prés. de vacare « être vide »
1 ♦ Qui n'a pas de titulaire. « Ces trônes déclarés vacants » (Chateaubriand). Poste vacant. « J'ai sollicité la place de préparateur actuellement vacante » (Duhamel).
2 ♦ Dr. Qui n'a pas de maître, de propriétaire. Biens vacants. ⇒ abandonné. Succession vacante.
3 ♦ (1608) Qui n'est pas rempli, occupé; qui est libre. ⇒ disponible, libre, inoccupé. Logement vacant. « Il y avait un angle vacant à côté de ma fenêtre » (Diderot).
4 ♦ (av. 1951) Littér. Sans occupation, disponible; absent (en parlant de l'esprit). « Ils regardaient d'un air vacant » (Toulet). « Nos aînés écrivaient pour des âmes vacantes » (Sartre).
⊗ CONTR. Occupé, pris, 1. rempli.
● vacant, vacante adjectif (latin vacans, -antis, qui est inoccupé) Se dit d'une charge, d'un poste momentanément sans titulaire : Emploi vacant. Se dit d'une place non retenue, non occupée. ● vacant, vacante (difficultés) adjectif (latin vacans, -antis, qui est inoccupé) Orthographe et emploi Ne pas confondre. 1. Vacant, avec un c, adjectif = non occupé, libre. S'accorde : une place vacante, des logements vacants. 2. Vaquant, avec -qu-, participe présent du verbe vaquer. Inva-riable : les tribunaux vaquant en été, cette affaire ne pourra être plaidée qu'à la rentrée ; je l'ai vue vaquant à ses occupations. ● vacant, vacante (expressions) adjectif (latin vacans, -antis, qui est inoccupé) Biens vacants ou sans maître, biens n'ayant pas fait l'objet d'une appropriation ou objets abandonnés. Succession vacante, succession ouverte pour laquelle il n'y a pas d'héritier connu ou à laquelle les héritiers appelés renoncent. (Le curateur à une succession vacante est l'Administration des domaines.) ● vacant, vacante (homonymes) adjectif (latin vacans, -antis, qui est inoccupé) vaquant participe présent ● vacant, vacante (synonymes) adjectif (latin vacans, -antis, qui est inoccupé) Se dit d'une place non retenue, non occupée.
Synonymes :
- inoccupé
- libre
Contraires :
- occupé
- pris
- retenu
vacant, ante
adj.
d1./d Qui n'est pas occupé. Appartement vacant. Syn. inoccupé, libre, vide.
|| Spécial. (En parlant d'un emploi, d'une charge.) Poste vacant.
|| DR Biens vacants, qui n'ont pas de propriétaire. Succession vacante, ouverte et non réclamée.
⇒VACANT, -ANTE, adj.
A. — Qui n'est pas (ou n'est plus) occupé.
1. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui n'est occupé par personne. Synon. inoccupé, libre, vide. Appartement, chaise, lit, logement, maison, pièce, terrain vacant(e). Elle se leva par un mouvement brusque, vint à ma rencontre, et s'assit sans mot dire en m'indiquant de la main un fauteuil vacant auprès du feu (BALZAC, Gobseck, 1830, p. 424). Les rayons à demi vacants de sa bibliothèque s'ornaient de portraits des maîtres contemporains (LÉAUTAUD, Essais, 1899, p. 50).
— Spécialement
♦ AGRIC. ,,Se dit d'une terre disponible propre à la culture ou non`` (Forest. 1946).
♦ GÉOGR. Peu ou non peuplé. Synon. désert, inhabité. En face d'une Europe atomisée ou envahie, ces rivages vacants [d'Afrique] seront couverts des dangereux débris du finistère occidental, éparpillés (MORAND, Eau sous ponts, 1954, p. 225).
2. [En parlant d'un emploi, d'un poste, d'une charge,...] Qui n'a pas (ou plus) de titulaire, et de ce fait devient disponible pour un candidat remplissant les conditions d'obtention de ce poste. Synon. libre, disponible. Emploi, poste vacant. Ce pauvre Huguenin est mort hier. Voilà une place d'inspecteur vacante. Il faudra nommer quelqu'un (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 220). Dans l'important courrier qui, depuis longtemps, nous attendait à Naples, une lettre m'apprenait brusquement que, se trouvant vacante une chaire au Collège de France, mon nom avait été plusieurs fois prononcé (GIDE, Immor., 1902, p. 408). V. fauteuil ex.
— ADMIN. RELIG. Abbaye vacante. Les cardinaux réunis à Viterbe ne purent s'entendre, et le Saint-Siège resta vacant pendant deux années (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 496). — Mon cher Guitrel, vous savez que l'évêché de Tourcoing est vacant. — J'ai appris en effet, répondit le prêtre, la mort de monseigneur Duclou (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 82).
— P. anal. Défaillant, faible. On sent que le pouvoir est vacant, et que la République attend de la Gaule un maître, un pacificateur (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 251).
3. DROIT
a) Biens vacants. Biens susceptibles d'être appropriés mais qui ne l'ont pas été ou ont cessé de l'être (d'apr. CAP. 1936 et BARR. 1967). Synon. biens sans maître (v. maître1 I B 1). Je vais faire exécuter tous les nobles et ainsi j'aurai tous les biens vacants. Allez, passez les nobles dans la trappe (JARRY, Ubu, 1895, III, 2, p. 58).
b) Succession, héritage vacant(e). Succession, héritage que personne ne réclame, soit par défaut d'héritiers, soit que les héritiers y aient renoncé. La fameuse succession vacante de la bégum Gokool vient enfin de trouver son légitime héritier par les soins habiles de Mrs Billows, Green et Sharp (VERNE, 500 millions, 1879, p. 35). Dans certains pays presque toutes les terres étaient acensées, à la suite des guerres du XVIIe siècle par exemple, qui avaient fait tomber les héritages vacants dans le domaine ducal (GUYOT, Agric. Lorr., 1889, p. 28).
♦ Curateur à une succession vacante.
B. — Au fig., littér.
1. [En parlant d'une pers.]
a) Sans occupation, disponible. Le patron s'est levé tout de suite. Il était déjà libre, vacant, prêt à de nouveaux labeurs (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 44).
— [P. méton.] Toute sa vie était organisée avec soin pour qu'aucun soir ne demeurât vacant (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 209). Liberté de s'isoler pendant les heures vacantes, ou de se grouper pour des conversations particulières (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1955, p. XCIII).
b) Domaine affectif. Libre de tout engagement, disponible. On rencontrait (...) des autos bondées de permissionnaires qui n'arrêtaient pas de chercher en vitesse des femmes vacantes par les petites allées (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 71). Ça ne se fait pas de souffler une fille à un pote; attendons qu'elle soit vacante [se dit Bernard] (FALLET, Banl. Sud-Est, 1947, p. 164).
— [P. méton.] J'étais dans une de ces périodes de la jeunesse, dépourvues d'un amour particulier, vacantes, où partout — comme un amoureux, la femme dont il est épris — on désire, on cherche, on voit la beauté (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 787).
2. [En parlant d'un trait physique ou moral]
a) Sans expression, vague, lointain. Regard, visage vacant. Cela durait peu (...) bien vite les yeux errant vacants, revenaient sur le surget [sic] commencé (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, L. Leclercq, 1886, p. 106). [Des héritiers] regardaient, d'un air vacant, pendre aux murs de l'Étude des affiches jaunes et blanches (TOULET, J. fille verte, 1918, p. 302).
b) Absent, vide. Esprit vacant. Il remonta vers le bureau, compulsa les derniers papiers et considéra le téléphone, l'âme vacante (SAINT-EXUP., Courr. Sud, 1928, p. 53).
c) Ouvert, réceptif; disponible. Cet aimable esprit [Halévy], si curieux, si vacant (...) nourrissait une tristesse intime, une plaie cachée (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 2, 1862, p. 241). [Fontenelle] s'adressait à son meilleur public, c'est-à-dire à des esprits plutôt vides et vacants que déjà occupés par d'opiniâtres erreurs (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 97).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1207 « qui n'a pas de titulaire » (Assises et Arrêts de l'Échiquier de Normandie, éd. A. I. Marnier, p. 80); 2. 1378 « qui n'a pas de propriétaire, épave » biens vacans (Reg. commiss. ds DU CANGE, s.v. vacantia); spéc. 1413, 25 mai biens vacquans « biens dont le propriétaire est mort et n'a pas laissé d'héritier » (Ordonnances des Rois de France, t. X, p. 75); 1525 succession vacante (Nouv. Coutumier gén., t. 3, p. 1080); 3. 1557 « qui est disponible » place vaquante (DU BELLAY, La Vieille Courtisane, 154 ds Divers jeux rustiques, éd. V.-L. Saulnier, p. 154); 4. 1906 « absent (de l'esprit) » (CLAUDEL, Part. midi, II, p. 1017: il reste vacant, puis revient à lui-même par un effort). Empr. au lat. vacans, part. prés. de vacare « être vide, inoccupé », v. vaquer. Fréq. abs. littér.:286. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 473, b) 476; XXe s.: a) 268, b) 395.
vacant, ante [vakɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1207; aussi « oisif » en anc. franç.; lat. vacans, p. prés. de vacare « être vacant », proprt « être vide ».
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1 Qui n'a pas de titulaire. || Trône vacant pendant un interrègne. || « Ces trônes déclarés vacants » (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 96). || Poste vacant, chaire vacante. || Place vacante (→ Calculer, cit. 2; envier, cit. 7; lancier, cit. 1; mécontent, cit. 9). || Emploi vacant.
1 J'ai sollicité la place de préparateur actuellement vacante dans le laboratoire du professeur Rohner. J'attends la décision.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, II.
2 Dr. Qui n'a pas de maître, de propriétaire. || Biens vacants. ⇒ Abandonné (→ Sans maître). || Succession vacante. ⇒ Jacent. || Curateur (cit. 3) à succession vacante.
3 (1608). Concret. Qui n'est pas rempli, qui est libre. ⇒ Disponible, libre, inoccupé. || Logement vacant. || Lit vacant (→ Fièvre, cit. 3). || Chaise vacante.
2 Il y avait un angle vacant à côté de ma fenêtre. Cet angle demandait un secrétaire, qu'il obtint.
Diderot, Regrets sur ma vieille robe de chambre.
3 Étant eux-mêmes pourvus, déjà, ils regardaient, d'un air vacant, pendre aux murs de l'étude des affiches jaunes et blanches, un almanach des postes, la liste des notaires.
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, IX.
4 (…) nos aînés écrivaient pour des âmes vacantes, mais pour le public auquel nous allions nous adresser à notre tour, les vacances étaient finies : il était composé d'hommes de notre espèce qui, comme nous, attendaient la guerre et la mort.
Sartre, Situations II, p. 244.
5 Gilles me plaît, me disais-je, parce qu'il est vacant, à la fois vacance et vacuité. Puis Gilles me plaît, mais il est vide. Maintenant : Gilles est vide mais il me plaît.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 109.
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CONTR. Occupé, pris.
DÉR. Vacance.
Encyclopédie Universelle. 2012.