vitupérer [ vitypere ] v. <conjug. : 6>
1 ♦ V. tr. Littér. Blâmer vivement. « La voix de Marthe vitupère le zèle maladroit des domestiques » (Colette). « J'étais injurié et vitupéré » (France).
2 ♦ V. intr. (plus cour.; emploi critiqué) Vitupérer contre (qqn, qqch.) :élever de violentes protestations. ⇒ pester, protester. Vitupérer contre les chauffards.
⊗ CONTR. Approuver, 1. louer.
● vitupérer verbe transitif indirect (latin vituperare) Proférer des injures, des récriminations contre quelqu'un, quelque chose, les blâmer avec force : Vitupérer contre la hausse des prix. ● vitupérer (synonymes) verbe transitif indirect (latin vituperare) Proférer des injures, des récriminations contre quelqu'un, quelque chose, les blâmer...
Synonymes :
- anathématiser
- déblatérer (familier)
- flétrir
- fulminer
- fustiger
- pester (familier)
- réprouver
- tempêter
- tonner
Contraires :
- applaudir à
- défendre
- excuser
- féliciter
- louer
- vanter
● vitupérer
verbe transitif
Littéraire. Attaquer par des injures quelqu'un ou un groupe, une institution : Il vitupérait le gouvernement.
● vitupérer (difficultés)
verbe transitif
Conjugaison
Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : il vitupère, nous vitupérons ; il vitupérera.
Construction
1. Vitupérer v.t. (= blâmer, récriminer avec force contre) : vitupérer le percepteur, les impôts, le fisc.
2. Vitupérer contre v.t. ind. (même sens) : vitupérer contre les ministres, contre les réformes. Naguère critiqué, vitupérer contre est aujourd'hui admis.
Registre
Littéraire ou soutenu.
vitupérer
v. tr. Litt. Blâmer violemment. Vitupérer qqn, qqch.
⇒VITUPÉRER, verbe trans.
A. — Empl. trans., vieilli ou littér. Blâmer fortement et vivement quelqu'un, quelque chose. Synon. critiquer, fustiger, injurier. Vitupérer son patron; vitupérer l'insuffisance, la maladresse, la sottise de qqn. On vitupère les écrivains officiels: on devrait plutôt les plaindre. Leur besogne semble aisée: il n'en est pas de plus difficile (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 124). Ce sont plutôt propos de table que propos à scandale. Sauf quand il vitupère les mœurs dissolues (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 18).
— Vitupérer qqn sur qqc., pour qqc. [Le compl. indique la cause de l'irritation, du mécontentement] Permets-moi, mon loulou, de te vitupérer sur ton étourderie (FLAUB., Corresp., 1873, p. 93). Il se contentait de la place moyenne qui donne le privilège de ne pas être sollicité pour un effort majeur, ni vitupéré pour trop de sottise (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 196).
— Part. passé en empl. adj. Un monde naguère méprisé et vitupéré (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 235).
B. — Empl. trans. indir. Vitupérer contre qqn, qqc. Élever de vives protestations contre. Synon. invectiver contre, pester contre. Vitupérer contre le gouvernement, son patron, ses voisin; vitupérer contre la hausse des prix. F. (...) a vitupéré contre Mauclair, qu'il trouve idiot et nul (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 65). Mon chauffeur (...) vitupère contre les tringlots « qui se la coulent douce à Nancy... » (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 290).
— Absol. Proférer des invectives, pester. Votre mari peut fulgurer, vitupérer. Il est aussi peu dangereux que le chat auquel les souris ont passé la sonnette (GIRAUDOUX, Lucrèce, 1944, 1, 8, p. 71).
Rem. L'empl. trans. indir., dû à l'infl. de verbes de sens voisin (cf. invectiver contre) et considéré comme incorrect par les puristes et certains dict. du XXe s., tend actuellement à l'emporter dans la lang. écrite et parlée.
REM. 1. Vitupérable, adj., littér. Qui mérite d'être blâmé, critiqué. Renonçons à cette fantaisie lascive et vitupérable (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 311). 2. Vitupérant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui vitupère, qui blâme fortement. L'évangéliste de l'Ancien Testament (...), l'impérieux, le vitupérant Isaïe (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 125). 3. Vitupère, subst. masc., vx. Honte, action honteuse. Né du plus sage père, (...) il n'avait aucun vitupère à couvrir (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p. 427). Il ne sied pas Que (...) Tu portes malgré toi, défaite, échevelée, Tes pas mal assurés au milieu des soldats, Et qu'il en rejaillisse affront et vitupère Sur ce prince fameux, ce Tyndare, ton père (MORÉAS, Iphigénie, 1900, III, 4, p. 113).
Prononc. et Orth.:[], (il) vitupère [-]. Att. ds Ac. dep. 1798; en 1798 s.v. vitupère, nom masc., lequel est ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. A. 1. 2e moit. Xe s. trans. vituperer [aucun] « mutiler, défigurer » (St Léger, éd. J. Linskill, 159; v. note corresp.), attest. isolée; 2. 1328, 21 sept. id. « faire injure à, outrager » (Cart. d'Oudenbourg, p. 9, Van de Casteele ds GDF.: en vituperant nostre signorie et noblece); 3. a) ca 1370 id. « blâmer fortement » (NICOLE ORESME, Ethiques, II, 6, éd. A. D. Menut, p. 158: selon les vertus ou les vices [...] nous sommes loez ou vituperez); 1508-17 part. prés. adj. parolles vituperantes (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Bruxelles, 10509, f° 248 r° ds GDF.), attest. isolée; à nouv. 1903 le vitupérant Isaïe (HUYSMANS, loc. cit.); b) 1907 vitupérer contre (qqn) (RIVIÈRE, loc. cit.). B. 1337, 1er juin vituperer [aucune chose] « commettre (des méfaits), proférer (des injures) » (ds Trésor des chartes de Rethel, éd. S. Saige et H. Lacaille, t. 2, p. 38: plusieurs griéz, injures, meffais et empechement que [l'...] archevesque et ses gens disoient avoir esté fait ou vitupéré en prejudice de...). Empr. au lat. vituperare (propr. « trouver des défauts ») « reprendre, critiquer, blâmer ». Fréq. abs. littér.:28.
DÉR. Vitupérateur, -trice, subst., littér. Celui, celle qui vitupère, blâme fortement. Des vitupérateurs farouches transmettront mon nom au-dessus des infamies humaines (L. DAUDET, Voy. Shakesp., 1896, p. 248). — [], fém. [-]. — 1res attest. 1626 subst. masc. (MONET, p. 971b), 1949 adj. des deux genres (Nouv. Lar. univ.); de vitupérer, suff. -(at)eur2, cf. le synon. m. fr. vitupereur ca 1380 ROQUES t. 2, 1, 13355.
vitupérer [vitypeʀe] v.
ÉTYM. 1337; « mutiler », fin Xe, considéré comme archaïque et bas (« burlesque ») dans l'usage classique (« vieilli » pour Littré); repris fin XIXe; lat. vituperare, de vitium (→ Vice).
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1 V. tr. Littér. Blâmer vivement. || Vitupérer qqn (→ Anathématiser, cit. 2). || Vitupérer le zèle maladroit des domestiques (→ Imperméable, cit. 2). || J'étais injurié (cit. 3) et vitupéré. — Au p. p. || Des dirigeants vitupérés.
1 Ce malheureux prince (…) vitupéra Quatrefeuilles et Saint-Sylvain de leur négligence, de leur incapacité et de leur mauvaise chance, comptant peut-être que de ces trois reproches un du moins serait juste.
France, les Sept Femmes de Barbe-Bleue, p. 197.
2 V. intr. (XXe). Sous l'infl. de verbes comme déblatérer, invectiver, pester. || Vitupérer contre (qqn, qqch.). || Vitupérer contre le gouvernement, contre la cherté de la vie. ⇒ Déblatérer, indigner (s'), pester, protester.
2 (…) Thibaudeau (…) vitupère contre le rétablissement des Missions étrangères, « foyers d'intrigues contre l'Empereur » (…)
Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, II.
REM. Cet emploi a été critiqué par les puristes.
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CONTR. Approuver, louer.
DÉR. Vitupérant.
Encyclopédie Universelle. 2012.