ANCHE
ANCHE
Terme de facture instrumentale. Lamelle de roseau, de métal ou de matière plastique qu’on place à l’embouchure de tuyaux sonores et dont les vibrations produisent un son d’autant plus élevé que sa longueur est plus faible et ses battements plus fréquents. On distingue les anches libres (qui vibrent en dedans ou en dehors d’une ouverture: harmonica, accordéon, harmonium, certains jeux d’orgue) et les anches battantes (qui viennent frapper un corps solide); ces dernières sont simples (clarinette, saxophone, anches ordinaires d’orgue) ou doubles (chalumeau, musette, cornemuse, hautbois, cor anglais, basson, etc.). Dans l’orchestre symphonique, la famille des anches (dite aussi des bois) comprend les flûtes, qui ne sont pas des instruments à anche. Parmi les jeux d’orgue, la famille des anches groupe les jeux qui, à l’orchestre, sont appelés cuivres (clairon, trompette, bombarde, trombone) ou appartiennent aux bois (hautbois, basson, cromorne); mais la flûte d’orgue n’est pas un jeu d’anche.
anche [ ɑ̃ʃ ] n. f. ♦ Languette mobile dont les vibrations produisent le son dans les instruments dits à anche (clarinette, saxophone, etc.) ou les tuyaux d'orgue. ⊗ HOM. Hanche.
● anche nom féminin (francique ankja, tuyau) Languette de roseau, de bois ou de métal, dont les vibrations produisent le son dans les instruments à vent. ● anche (difficultés) nom féminin (francique ankja, tuyau) Orthographe Sans h initial pour désigner la languette vibrante de certains instruments à vent. L'anche d'une clarinette. Ne pas confondre avec la hanche (partie du corps). ● anche (expressions) nom féminin (francique ankja, tuyau) Anche battante, anche simple (clarinette) ou double (hautbois) dont l'extrémité heurte un corps solide. Anche libre, anche dont l'extrémité vibre sous l'action de l'air insufflé (accordéon). ● anche (homonymes) nom féminin (francique ankja, tuyau) hanche nom féminin
anche
n. f. MUS Languette placée dans le bec de certains instruments à vent (clarinette, saxophone, tuyau d'orgue, etc.) et qui, par vibration, produit les sons. Anche simple. Anche double.
⇒ANCHE, subst. fém.
A.— MUS. Lamelle de roseau ou de métal placée sur divers instruments à vent et qui, mise en vibration par le passage de l'air, produit le son. Instrument à anche, protège-anche :
• 1. Comme Monsieur Jourdain, je découvre à ma première leçon de phonétique les trois voyelles et les trois consonnes fondamentales. Je les explique aussitôt par l'usage des lèvres, de la langue, du larynx. Mais je suis bien loin d'être plongé dans l'admiration. Je remarque qu'il y a là, en effet, une analyse des caractères les plus généraux de l'appareil phonateur humain, comme s'il s'agissait, par exemple, d'étudier le timbre et l'attaque de l'anche d'un hautbois ou d'un cor.
P. SCHAEFFER, À la recherche d'une musique concrète, 1952, p. 101.
♦ Anche d'orgue. Demi-tuyau de cuivre qui se met dans les tuyaux d'orgue.
— P. ext. Jeu d'anche(s) ou, plus rarement, jeu à anche(s). Registre d'orgue composé d'une série de tuyaux à anche, donnant une sonorité éclatante (cf. G. CUVIER, Leçons d'anat. compar., t. 4, 1805, p. 451).
— Par métaph. :
• 2. ...le vent (...) chantait la joie sur l'anche du rire et l'accordéon des jupes à plis.
H. BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, p. 137.
B.— TECHNOLOGIE
a) Conduit permettant à la farine de couler dans la huche d'un moulin. Anche de moulin.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. généraux.
b) Région. ,,Tuyau de bois qu'on met aux cuves et aux tonneaux, pour en tirer du vin; dites, cannelle ou canelle, s. fém. Tirer du vin par la canelle.`` (É. MOLARD, Le Mauvais lang. corrigé, 1810, p. 20).
Rem. Attesté ds GUÉRIN 1892 et ROB.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1. 1388 lat. médiév. enchia, pays de Vaud (Lausanne) « goulot de fontaine » (Comptes Recteurs, V, 3, MOREL-FATIO, Gloss. patois ds Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33, p. 389 : Pro enchia metalli bornelli [fontaine] ante magnam ecclesiam), sens encore attesté dans ce dial.; 1402 a. norm. ence « conduit servant à écouler l'eau, gouttière » (Denombr. du baill. de Rouen, Arch. P 307, f° 94 r° ds GDF., s.v. enche : Si y avons un gort en Saine et la Xe sepmaine d'acquis de fours a ban, et de ceulx qui doivent les ences et plusieurs autres forfaitures); 1413 a. norm. anche « goulot » (Aveux du bailliage d'Evreux, Arch. P294, reg.4, ibid. : .XXIIII. pos de vin et .XXIIII. anches); av. 1585 anche « tuyau par lequel le vin s'écoule du pressoir » (RONSARD, Gayetez, 3 ds HUG. : L'un tout autour du pivot fait rouer La viz qui geint, l'autre le marc asserre En un monceau, et d'aiz pressez le serre, L'un met à l'anche un panier attaché, L'autre reçoit le pepin escaché); 1655 enche (BOREL, Dict. des termes du vieux françois : Enche, canal de pressoir), sens conservé dans les dial. norm. (MOISY 1885), ang. (VERR.-ON. 1908), blésois (A. THIBAULT, Gloss. du pays blaisois, 1892), mosellan (L. ZÉLIQZON, Dict. des pat. romans de la Moselle, 1924) et du Centre (JAUB. t. 1 1855); à rapprocher du sens noté dep. RICH. t. 1 1680 : Anche [...] Conduit de bois par où tombe la farine dans la huche; 2. 1530 mus. (PALSGRAVE, Eclaircissement de la lang. fr., éd. Génin, p. 261 : Rede to play or pype with — anche); 1684 jeux d'anche (Bull. archéol. du Comité des Travaux Historiques, Arts et Monuments, t. 3, p. 291 : ... la trompette, le clairon, le cromorne, la voix humaine et l'écho, et la musette, qui sont jeux d'anche).
Empr. à l'a. bas frq. ankya « canal de l'os » (a. h. all. ancha, ancho et encho « jambe » ds GRAFF t. 1 1834-46, col. 344), d'où, en fr., les sens de « conduit, goulot, embouchure » puis avec transposition au domaine de la mus. « lame mobile placée à l'embouchure d'un instrument », cf. lat. tibia « jambe » et « flûte ». Dans la France du nord, le mot est prob. issu des dial. du Centre et de l'Ouest où le sens primitif de « conduit » est encore attesté (supra). L'empr. au frq. a dû se produire très tôt (av. le VIIIe s.) puisque la palatalisation a pu avoir lieu. Mais on ne peut envisager un empr. au germ. car le mot étant propre au domaine gallo-rom. les formes à en- initial ne peuvent pour des raisons phonét. remonter à ankya; étant donné leur ancienneté (1388 franco-prov., supra) elles ne peuvent être des altérations des formes en an-; étant donnée leur localisation au domaine franco-prov. et prov. (fin XVIe s. enco « cannelle de tonneau » ds PANSIER, Hist. de la lang. prov. à Avignon du XIIe au XIXe s., t. 2, 1927, lexique), FEW t. 15, 1re partie, p. 21b les fait remonter au burg. et got. inka. La forme norm. ence (1402, supra) demeure difficile à expliquer (peut-être altération isolée de anche?).
L'hyp. d'un empr. par l'intermédiaire de l'ital. (BRÜCH, Der der germanischen Sprachen auf das Vulgärlatein, 1913, p. 51) n'est pas vraisemblable, l'ital. ne semblant pas attesté av. Carena [1778-1859] ds BATT., et étant au contraire empr. au fr.
STAT. — Fréq. abs. litt. :48.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — CANDÉ 1961. — CHESN. 1857. — COLOMBANI (G.). Les Mots d'orig. all. dans la lang. fr. mod. (1500-1952). Univ. d'Aix-Marseille, 1953, pp. 191-192 (Thèse Lettres. Aix-en-Provence. 1953.). — Comm. t. 1 1837. — GAY t. 1 1967 [1887]. — JAL 1848. — JOSSIER 1881. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — ROUGNON 1935. — TÉNOT 1967.
anche [ɑ̃ʃ] n. f.
ÉTYM. 1413, « goulot »; ence « gouttière », 1402; mot dial. du bas francique. ankja « canal de l'os ».
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1 (1655). Régional, techn. Robinet par lequel le vin s'écoule du pressoir dans le baquet. ⇒ Cannelle.
♦ (1680). Conduit par lequel la farine tombe dans la huche d'un moulin.
2 (1530). Plus cour. Mus. Languette mobile de roseau ou de métal (cuivrette) qui entre en vibration sous l'action d'un souffle d'air. || Instruments à anche. ⇒ Basson, clarinette, cromorne, hautbois, saxophone. || « Dans les cuivres à embouchure, les lèvres jouent un rôle analogue à celui des anches des instruments de bois » (Initiation à la musique). || Les claviers de l'accordéon agissent sur des anches métalliques.
♦ Par ext. || Jeu à anches ou jeux d'anches de l'orgue : registre, tuyau de l'orgue à anche libre ou à anche battante selon que l'obturation de cette dernière est complète ou incomplète. || Les petits tuyaux à anche de l'harmonica. || L'anche libre de l'harmonium.
0 La première clarinette a avalé l'anche de son instrument, et le second hautbois mâche entre ses dents ses languettes de roseau !
J. Verne, le Docteur Ox, p. 59.
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DÉR. Anché.
HOM. Hanche.
Encyclopédie Universelle. 2012.