⇒ALEXIPHARMAQUE, adj. et subst.
MÉD. Synon. alexitère.
A.— Emploi adj. [En parlant d'une substance] ,,Il s'est dit des remèdes que l'on croyait propres à expulser du corps les principes morbifiques, ou à prévenir l'effet des poisons pris à l'intérieur.`` (Ac. 1835). Un remède alexipharmaque (Nouv. Lar. ill.).
— P. ext. Doué de propriétés merveilleuses :
• 1. J'espère que le taffetas d'Angleterre incombustible et alexipharmaque, vous est arrivé en bon état...
P. MÉRIMÉE, Lettre à la comtesse de Boigne, 1870, p. 209.
B.— Emploi subst. Substance capable de neutraliser les propriétés toxiques d'un poison. Synon. ,,antidote (vx)`` (DUVAL 1959). Un bon alexipharmaque (Ac. 1835) :
• 2. Synonyme d'antidote. Les alexipharmaques des anciens étaient des toniques, des excitants, des sudorifiques.
LITTRÉ-ROBIN 1865.
— Au fig. :
• 3. ... le sacrifice de Melchisédec offrant à Abraham le pain et le vin dont il avait tout d'abord fait oblation au Seigneur, préfigure, suivant l'expression d'Isodore de Damiette, l'exemplaire des mystères divins, autrement dit de la sainte messe. — Bien, fit des Hermies, mais cela ne nous explique point les vertus d'alexipharmaque, d'antidote, qu'attribue à ce sacrifice le Dr Johannès.
J.-K. HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 183.
DÉR. Alexipharmaceutique, adj., méd. ,,Qui a les propriétés de l'alexipharmaque.`` (Lar. 19e); ,,Qui appartient à l'art de guérir au moyen de médicaments. Il ne s'emploie que dans cette locution : collection alexipharmaceutique. Recueil qui contient plusieurs traités grecs relatifs à l'emploi de certains médicaments.`` (Ac. Compl. 1842; BESCH. 1845).
Prononc. — Dernière transcription ds DG : à-lèk'-si-fàr-'.
Étymol. ET HIST.
I.— Alexipharmaque, av. 1590 subst. méd. alexipharmaque « contrepoison » (A. PARÉ, V, 29 ds HUG. : Le bon vieillard Guidon parlant desdites ulceres, ordonne y appliquer lamines de plomb frottees de vif-argent. Car veritablement on peut dire qu'il est alexipharmaque et antidote contre les ulceres malins).
II.— Alexipharmaceutique, 1838 (Ac. Compl. 1842).
I empr. au lat. alexipharmacon « id. », attesté dep. PLINE, Nat., 21, 146 ds TLL s.v., 1538, 53 : nec magis alia herba convenit medicamento quod alexipharmacon vocant. II dér. de alexiharmaque sur le modèle de pharmaceutique.
STAT. — Fréq. abs. litt. :2.
BBG. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — BOUILLET 1859. — DUVAL 1959. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — NYSTEN 1814-20. — PRÉV. 1755.
alexipharmaque [alɛksifaʀmak] adj. et n.
ÉTYM. Av. 1590, Paré; lat. alexipharmacon (Pline), de alexein « repousser », et pharmakon « poison ».
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♦ Méd., pharm. (Anciennt). Capable d'éliminer un principe de maladie ou de combattre l'effet d'un poison. ⇒ Alexitère. || Remède alexipharmaque.
♦ N. m. ⇒ Antidote. Fig. || « Les vertus d'alexipharmaque, d'antidote (d'un sacrifice) » (Huysmans, Là-bas).
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COMP. Alexipharmaceutique.
Encyclopédie Universelle. 2012.