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babiller

babiller [ babije ] v. intr. <conjug. : 1>
XIIIe; « bégayer » XIIe; rac. onomat. bab- exprimant le mouvement des lèvres
1Parler beaucoup d'une manière futile, enfantine. bavarder. Les jeunes enfants babillent. gazouiller.
2Pousser son cri, en parlant de certains oiseaux tels que la pie, le merle. caqueter, jaser.

babiller verbe intransitif (onomatopée) Parler très vite, parfois avec charme, pour dire des choses futiles. Pousser leur cri, en parlant d'oiseaux tels que le merle, la grive. ● babiller (synonymes) verbe intransitif (onomatopée) Parler très vite, parfois avec charme, pour dire des choses...
Synonymes :
- bavarder
- caqueter
- jacasser
- papoter

babiller
v. intr. Bavarder beaucoup, futilement.

⇒BABILLER, verbe intrans.
A.— Parler avec abondance, d'une manière vive et volubile. Babiller avec qqn :
1. Elle agissait et entreprenait toujours, elle ne connaissait pas la rêverie. Elle babillait sans désemparer. Elle était tout feu, tout cœur, tout soleil, un vrai type méridional, la plus aimable, la plus vivante, la plus prévenante compagne que j'aie jamais eue.
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 158.
2. Tenez, un joli enfant bien portant qui a des joues comme une pomme, qui babille, qui jacasse, qui jabote, qui rit, qu'on sent frais sous le baiser, savez-vous ce que cela devient quand c'est abandonné?
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 425.
P. anal. [En parlant de certains oiseaux] Babiller comme un canari, un geai, un perroquet; babiller comme les grives, les moineaux.
P. métaph. :
3. La vague caressait doucement les flancs épais et arrondis de mon brick, et babillait gracieusement sous mon étroite fenêtre, où l'écume s'élevait quelquefois en légères guirlandes blanches : c'était le bruit inégal, varié, confus, du gazouillement des hirondelles sur une montagne, quand le soleil se lève au-dessus d'un champ de blé.
LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 1, 1835, p. 40.
B.— Péj. Parler avec abondance et vite pour le seul plaisir de parler; tenir des propos futiles sans ordre ni suite. Babiller à perdre haleine, tant et plus :
4. Tout le monde connaît le menu de ces festins. À neuf heures, on babillait comme on babille après quarante-deux bouteilles de vins différents, bues entre quatorze personnes.
BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 372.
5. Quel bavardage, que de paroles creuses à la Faculté de Droit! Et il faut voir ceux qui reviennent de Bologne, la capitale des études juridiques, où ils sont allés se perfectionner : ils babillent comme des étourneaux en cage, sans souci de ce qu'ils disent, pourvu qu'ils y trouvent profit.
FARAL, La Vie quotidienne au temps de st Louis, 1942, p. 93.
P. ext. Dire du mal de quelqu'un, jaser sur quelqu'un :
6. On babillait sur Nucingen, on l'examinait, on le jugeait, on trouvait moyen de le calomnier! son luxe, ses entreprises! Quand un homme en fait autant, il se coule, etc.
BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, p. 649.
PRONONC. :[babije], (je) babille [babij]. Pour [] mouillé ou yod, cf. babillage.
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1170 intrans. « bégayer » (B. DE STE-MAURE, Troie, Richel. 375, f° 79a ds GDF. : De pris tous hommes sormontoit, Mais un seul petit babilloit, D'ansdeux les ieus borgnes estoit) — 1530, PALSGR., sous la forme baboyer (GDF., s.v. balbier); XIIIe s. trans. « dire d'une manière peu claire » (Miracles N.-D., XXI, 446, éd. G. Paris et Robert ds T.-L. : Biau preudon, dire me vueillez A droit : qu'est ce que babillez? Point ne l'entens) — XVIe s., Du Bellay ds HUG.; XVe s. intrans. arg. « bavarder à tort, avouer » (Villon ds SAIN. Sources, t. 1, p. 124 : Coquillars, aruans a Ruel, Men ys vous chante que gardez Que n'y laissez et corps et pel, Com fist Collin l'Escailler. Devant la roë babiller); 1547 intrans. « bavarder d'une manière futile, dire des propos insignifiants » (NOËL DU FAIL, Propos rustiques, éd. Assézat, p. 88).
Mot formé sur une racine bab-, onomat. du lang. enf. et du bégaiement, exprimant le mouvement des lèvres, commune à plusieurs lang. européennes (angl. to babble, all. babbeln, néerl. babbelen).
STAT. — Fréq. abs. littér. :111.
BBG. — BAUDR. Chasses 1834 (s.v. babil). — BRUANT 1901. — ESN. 1966. — FRANCE 1907. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 272. — LARCH. 1880. — LE ROUX 1752. — MICHEL 1856. — TIMM. 1892.

babiller [babije] v. intr.
ÉTYM. V. 1170, « bégayer »; sens actuel XIIIe; d'une rac. onomat. bab- exprimant le mouvement des lèvres, commune aux langues romanes et germaniques.
1 Parler beaucoup d'une manière futile. Bavarder, cailleter, papoter, gazouiller. || Cette péronnelle ne cesse de babiller.
1 Adieu : je perds le temps; laissez-moi travailler :
Ni mon grenier, ni mon armoire,
Ne se remplit à babiller.
La Fontaine, Fables, IV, 3.
2 Vous aviez grande envie de babiller; et c'est avoir bien de la langue que de ne pouvoir se taire (…)
Molière, les Fourberies de Scapin, III, IV.
3 C'est véritablement la tour de Babylone,
Car chacun y babille, et tout du long de l'aune.
Molière, Tartuffe, I, 1.
4 Deux femmes qui ont des secrets aiment à babiller ensemble.
Rousseau, les Confessions, IX.
4.1 Albert avait été soldat, il avait de l'expérience, il avait aussi des souvenirs, la parole facile, un bel accent, l'imagination fertile, il savait disserter avec les femmes d'âge et babiller avec les filles du village.
Edmonde Charles-Roux, l'Irrégulière, p. 44.
Dire du mal (de qqn). || Je sais que l'on babille sur moi. Cancaner (fam.), jaser, médire.
2 Parler d'une manière vive et agréable (se dit notamment des enfants, des jeunes filles).
5 (…) on les entendait babiller et chantonner ensemble comme deux merles dans une branche.
G. Sand, la Petite Fadette, p. 18.
6 L'enfant se reprend à babiller. Cette voix de l'enfant (…) Celle qui chantonne le soir, la chanson balbutiante, la chanson qui précède le sommeil et le célèbre déjà, la chanson qui, pour cet innocent, ressemble à une prière.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VII, 17.
3 Pousser son cri, en parlant de certains oiseaux tels que la pie, le merle. Caqueter, gazouiller, jaser.
CONTR. Taire (se taire).
DÉR. Babil, babillage, babillard, babillement.

Encyclopédie Universelle. 2012.