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berger

berger, ère [ bɛrʒe, ɛr ] n.
bergier XII e; lat. pop. °verbecarius, de verbex « brebis »
1Personne qui garde les moutons. gardien. Bâton de berger. houlette. Hutte, cabane de berger. buron. Chien de berger, dressé à la garde des troupeaux. La vie pastorale du berger. Loc. La bergère de Domrémy : Jeanne d'Arc. Au temps où les rois épousaient les bergères : autrefois, dans l'âge d'or. La réponse du berger à la bergère : le mot de la fin, qui clôt la discussion. — L'étoile du berger : la planète Vénus.
2Fig. Pasteur des âmes, prêtre. Le bon berger.
3 N. m. Chien de berger. Berger allemand, berger des Pyrénées. Berger belge ( malinois) , berger de Brie ( briard) , berger écossais ( bobtail) .

berger nom masculin Chien de berger. ● berger (expressions) nom masculin Berger allemand, chien de garde, de défense ou de police par excellence. (Son corps, légèrement allongé, est robuste et très musclé. Le poil ras est rude, la robe peut être noire, grise ou encore jaune ou sans manteau noir.) Berger de Beauce, synonyme de beauceron. Berger belge, chien de berger comptant parmi les meilleurs chiens de garde. (On regroupe sous cette appellation quatre races : le malinois, le grœnendael, le tervueren, le laekenois.) Berger de Brie, synonyme de briard. Berger d'Écosse ou écossais, synonyme de colley. Berger picard, chien de garde ou de troupeau, de taille moyenne. Berger des Pyrénées, chien de petite taille, au poil épais et laineux, employé à la conduite des troupeaux. ● berger (synonymes) nom masculin Berger allemand
Synonymes :
- chien-loup
Berger de Beauce
Synonymes :
- beauceron
Berger de Brie
Synonymes :
- briard
Berger d'Écosse ou écossais
Synonymes :
- colley
berger, bergère nom (latin populaire vervecarius, du latin classique vervex, brebis) Personne qui garde les moutons ou les chèvres, qui prend soin du troupeau. ● berger, bergère (citations) nom (latin populaire vervecarius, du latin classique vervex, brebis) Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire Rome 1880-Paris 1918 Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin. Alcools, Zone Gallimard Philippe Fabre, dit Fabre d'Églantine Carcassonne 1750-Paris 1794 Il pleut, il pleut, bergère […]. L'Hospitalité, romance Suétone, en latin Caius Suetonius Tranquillus vers 69-vers 126 Des gouverneurs lui conseillant d'augmenter l'impôt des provinces, il leur écrivit que le devoir d'un bon berger était de tondre le troupeau, non de l'écorcher. Praesidibus onerandas tributo provincias suadentibus rescripsit, boni pastoris esse tondere pecus, non deglubere. Vies des douze Césars, Tibère, XXXII Tibère ● berger, bergère (expressions) nom (latin populaire vervecarius, du latin classique vervex, brebis) Littéraire. Bon, mauvais berger, bon, mauvais guide. Chien de berger, chien sélectionné pour protéger, surveiller et conduire les troupeaux de bêtes. Littéraire. L'heure du berger, l'heure où l'amant trouve l'amante favorable à ses vœux. Familier. Réponse du berger à la bergère, réplique qui clôt la discussion. ● berger, bergère (synonymes) nom (latin populaire vervecarius, du latin classique vervex, brebis) Personne qui garde les moutons ou les chèvres, qui prend...
Synonymes :
- pasteur
- pâtre

berger, ère
n.
d1./d Personne qui garde les moutons. Syn. litt. Pâtre.
|| Par ext. (Afr. subsah.) Personne qui garde les troupeaux de ruminants.
|| Loc. Réponse du berger à la bergère: réplique qui, du tac au tac, met fin à une discussion.
L'étoile du berger: la planète Vénus.
d2./d n. m. Fig. Chef, guide. Les bons, les mauvais bergers.
d3./d n. m. Chien de berger. Un berger allemand.

⇒BERGER, ÈRE, subst.
I.— [Désigne une pers.]
A.— [Désigne un personnage de la vie réelle] Personne sédentaire ou nomade qui garde des moutons, des brebis ou des chèvres. Le bâton, la houlette du berger; chien de berger ou chien-berger.
P. ext. Personne qui mène paître le bétail d'une ferme, quel qu'il soit (pourceaux, bœufs, taureaux, vaches). Rare. ,,Propriétaire, éleveur de troupeaux`` (Lar. 19e) :
1. Saint Louis mourant au delà des mers pour la Croix, invoquait avec ferveur l'humble bergère qui était la protectrice de sa capitale.
MONTALEMBERT, Hist. de Ste Elisabeth de Hongrie, 1836, p. XCIX.
2. J'avoue ne pas goûter du tout le berger qui lit Tolstoï en gardant son troupeau, ...
J. et J. THARAUD, L'An prochain à Jérusalem!, 1924, p. 162.
Rem. 1. On rencontre dans la docum. un emploi adj., rare [p. réf. à certaines qualités, à certains défauts habituels du berger]. Simple, naïf, ingénu. Allure bergère :
3. Je suis un peu berger, c'est vrai, je veux dire un peu simple, mais, quand même, papa, je ne veux pas que tu te fasses tant de mauvais sang... Je t'assure que c'est une fée... je te le jure...
AUDIBERTI, Les Femmes du Bœuf, 1948, p. 124.
Rem. 2. Berger entre dans des périphrases pour désigner des personnages historiques ou légendaires : La bergère de Domrémy, Jeanne d'Arc. Le berger phrygien, trad. de Phrygius pastor (VIRG., Enéide, VII, 363, désigne Pâris, fils de Priam, roi de Troie en Phrygie; Pâris avait été élevé parmi les bergers du mont Ida).
Rem. 3. On rencontre dans la docum. le néol. bergeot, subst. masc. (J. RICHEPIN, Vers la Joie, 1894, p. 95). Berger.
Rem. 4. Berger, pasteur, pâtre sont des synon. partiels ,,Pasteur est un mot plus noble, qui ne s'emploie au propre que dans la haute poésie (...) Pâtre au contraire a quelque chose de bas : il représente le conducteur de bestiaux comme un homme grossier, ou du moins simple et ignorant`` (Lar. 19e-20e).
ASTRON. L'étoile du berger/du Berger. ,,Nom vulgaire de la planète Vénus, que les bergers observent facilement, parce qu'elle se montre le soir de très-bonne heure ou très-tard dans la matinée`` (Lar. 19e; cf. aussi SAMAIN, Le Chariot d'or, 1900, p. 67). Signe du Bélier, premier signe du zodiaque et, p. ext., zodiaque :
4. On doit aussi se procurer [en imprimerie] les signes algébriques, ceux du berger, ceux de médecine et pharmacie.
A.-F. MOMORO, Traité élémentaire de l'impr., 1794, p. 22.
5. Il [Ducis] était lion par son père, disait-il, et berger par sa mère.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 6, 1851-62, p. 457.
Emplois métaph. (en poésie). La lune, ce berger d'étoiles / Aux pâles prairies du ciel, / Déjà guide un troupeau de nues / Vers les sources de la lumière (C. BRENTANO, trad. G. Roud, chez BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 283). Arg. [P. réf. à la place du berger / de la bergère menant son troupeau en marchant derrière ce dernier] ,,Dernière carte d'un jeu battu; employée sortant la dernière à la fermeture d'un grand magasin`` (ESN. 1966).
Loc. proverbiales. On a vu des rois épouser des bergères. ,,Il y a eu de tout temps des mésalliances`` (Ac. 1878); cf. aussi PROUST, La Fugitive, 1922, p. 658), des alliances entre riches et pauvres. Bon berger tond et n'écorche pas. Il faut ménager ceux qui vous aident et peuvent encore vous aider. Est mauvais berger qui aime le loup! On ne peut pas en même temps défendre ses amis et composer avec leurs pires ennemis.
P. méton., région. ,,Marmite à compartiments jumeaux, dans laquelle on porte au pâtre son manger (Beauce, 1796; Seine-et-Oise, 1850)`` (ESN. 1966; cf. aussi P. MARTELLIÈRE, Glossaire du Vendômois, 1893, p. 40). D'où, p. métaph., ,,maîtresse alimentaire, « marmite »`` (ESN. 1966).
B.— [Désigne un héros d'œuvre littér.]
1. Personnage principal de la poésie pastorale et des formes d'art qui s'y rattachent (chorégraphie, etc.) :
6. Mlle de Sévigné figurait, dès 1663, dans les brillants ballets de Versailles, et le poëte officiel... Benserade, fit plus d'un madrigal en l'honneur de cette bergère et de cette nymphe qu'une mère idolâtre appelait la plus jolie fille de France.
SAINTE-BEUVE, Portraits de femmes, 1844, p. 8.
P. méton. [Dans des périphrases littér.] Poète ayant chanté des bergers. Le berger de Mantoue, Virgile; le berger de Sicile, de Syracuse, Théocrite, [parce que ces deux poètes ont chanté les bergers] (Lar. 19e, Lar. 20e).
Rem. On relève dans la docum. le néol. bergerolet, subst. masc. (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1856, p. 274 et 1864, p. 72; suff. -e/olet, -elette). Petit berger (cf. Bergerot).
2. En partic. Personnage d'amant, d'amante apparaissant sous les traits de berger, de bergère dans les œuvres pastorales. Un berger fidèle, une bergère inconstante (Ac. 1798-1932) :
7. Tous les amants font toujours des chansons pour leur bergère... Et moi aussi j'en ai fait une pour elle...
CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p. 91.
Les bergers du Lignon. ,,Amoureux cités comme type de la galanterie et de la délicatesse pastorale, par allusion aux personnages de l'Astrée`` (Lar. 19e-20e).
P. ext., fam. ou pop. Bergère, subst. fém. [,,Allusion ironique aux ariettes pastorales du dernier siècle, où l'amante est toujours la bergère de Tircis ou de Colin`` (LARCH. Suppl. 1880)] Femme aimée, épouse ou maîtresse; péj. fille facile :
8. On était pas fixé depuis quarante-huit heures dans un bled qu'il avait déjà basculé deux bergères minimum, parfois la mère et la fille.
A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 75.
Loc. proverbiales fig. L'heure du berger. Le moment où l'amant trouve l'amante favorable à ses vœux. P. ext. L'occasion, le moment propice à la réussite d'une affaire, quelle qu'elle soit (cf. PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 227). La réponse du berger à la bergère. La ,,réplique qui clôt la discussion`` (Ac. 1932); (cf. aussi H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 157).
C.— [Gén. au masc., p. réf. à la parabole évangélique du Bon pasteur, Jean, X, 11-16] Guide spirituel d'une personne, d'un groupe de personnes. Ces bergers qu'on appelle les prêtres (HUGO, Le Pape, 1878, p. 44); une remarquable bergère d'âmes (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 218) :
9. ... la distinction essentielle entre les aristocraties et les masses, les bergers et les troupeaux, Omer commençait de la croire beaucoup plus positive que ne le déclaraient les enthousiasmes égalitaires des Lyrisse.
ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 390.
P. ext. [Se dit notamment d'un chef de parti pol.] Guide dans l'action temporelle. Un bon, un mauvais berger :
10. Cet individualisme passionné manquerait totalement à des classes ouvrières qui auraient reçu leur éducation de politiciens; elles ne seraient plus aptes qu'à changer de maîtres. Les mauvais bergers espèrent bien qu'il en sera ainsi; ...
SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, p. 379.
II.— [Désigne un animal]
A.— Chien de berger ou, p. ell., berger, subst. masc. Un berger allemand :
11. Avant la guerre, Costals avait un berger allemand, et souvent le chien, le voyant sortir, l'accompagnait sans en être prié, puis lui témoignait avec peu de discrétion qu'il souhaitait qu'on s'employât à l'amuser.
MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1348.
Emploi adjectivé en appos. Chienne bergère (COLETTE, Paysages et portraits, 1954, p. 234); chiens bergers (G. D'ESPARBÈS, Le Roi, 1901, p. 265); F. MAURIAC, Mes grands hommes, 1949, p. 231).
Rem. On rencontre l'emploi fém., rare : une bergère flamande (COLETTE, Paysages et portraits, 1954, p. 101).
B.— ORNITH. Bergère, subst. fém. Synon. de l'usuel bergeronnette; cf. aussi bergerette A.
Rem. Attesté dans DG, BÉL. 1957, Lar. Lang. fr.
PRONONC. :[], fém. [-]. Enq. ://.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Fin XIIe s. au fig. bergier « gardien » (Prise Orange [réd. AB], éd. Cl. Régnier, 885); fin XIIe s. berchier « gardien de moutons » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, Saint Thomas, éd. E. Walberg, 96); XIIe s. fém. bergiere (A. DE LA HALLE, Jeu de Rob., éd. E. Langlois, 77); 2. 1838 ornith. (Ac. Compl. 1842).
Empr. au lat. vulg. vervecarius, dér. de vervex « brebis », attesté sous la forme birbicarius « pâtre, berger » vers 600 (Lex Romana Burgundionum, II, 6 dans FAGNIEZ, Documents relatifs à l'histoire de l'industrie et du comm. en Fr., 1898, p. 41), sous la forme berbicarius en 698 (cité par CALMET, Hist. de Lorr., I, pr. col. 261 dans NIERM.) et aussi au IXe s. dans les Gloses de Reichenau (éd. H.W. KLEIN, 1968, t. 1, p. 79). Au sens 2, parce que cette sorte d'oiseau suit les moutons (ROLL. Faune t. 2, p. 226), v. aussi bergerette et bergeronnette.
STAT. — Fréq. abs. littér. :2 041. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 060, b) 2 895; XXe s. : a) 3 035, b) 2 690.
BBG. — C. (A.). L'Heure du berger. Vie Lang. 1959, pp. 433-434. — GOUG. Mots t. 1 1962, pp. 220-224. — REID (T.B.W.). L'Heure du berger. In : [Mél. Orr. (J.)]. Manchester, 1953, pp. 245-51.

berger, ère [bɛʀʒe, ɛʀ] n.
ÉTYM. Fin XIIe, bergier; au fém. bergiere, XIIIe; du lat. pop. verbecarius, de verbex, berbex « brebis », attesté sous la forme birbicarius v. 600, berbicarius, 698.
1 Personne qui garde les moutons. || Bâton de berger. Houlette. || Hutte, cabane de berger. Buron (régional). || Les instruments de musique traditionnels des bergers ( Chalumeau, corne, musette, pipeau). || Jeune berger, jeune bergère. Bergerette, bergeronnette, bergerot, pastoureau. || Les bergers landais marchent sur des échasses. || La limousine, manteau des bergers limousins. || Chien de berger (→ ci-dessous, 5. un berger).Par ext. Personne qui garde des bestiaux. Gardien; gardeur; pasteur, pastour, pâtre; ânier, bouvier, chevrier, muletier, porcher, toucheur (de bœufs), vacher; cow-boy, gaucho, gardian, vaquero. || La vie du berger. Pastoral. || Le ranz des vaches, chant des bergers suisses. || Les bergers d'Arcadie (→ Arcadien, 1.). — ☑ Loc. Le berger de Mantoue : Virgile.Le berger de Syracuse : Théocrite.La bergère de Domrémy : Jeanne d'Arc.L'étoile du berger : la planète Vénus.
1 Or il y avait là aux environs des bergers qui passaient la nuit dans les champs, veillant tour à tour à la garde de leur troupeau. Et voici que l'ange du Seigneur se présenta à eux (…)
Bible (Sacy), Évangile selon saint Luc, II, 8 et suiv.
2 Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis (…) Je connais mes brebis et elles me connaissent (…) J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène : elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.
Bible (Segond), Évangile selon saint Jean, X, 11.
3 Les rois et les bergers y sont d'un même rang.
Corneille, Polyeucte, V, 2.
REM. Cet exemple correspond aussi au sens 2.
4 Il s'habille en berger, endosse un hoqueton,
Fait sa houlette d'un bâton,
Sans oublier la cornemuse.
La Fontaine, Fables, III, 3.
5 Mais bientôt le ciel en colère,
Par la main d'une humble bergère
Renversant leurs bataillons (des Anglais)
Boileau, Ode, II.
6 Des bergers qui, couverts à peine de lambeaux déchirés, gardent des moutons infiniment mieux habillés qu'eux (…)
Voltaire, la Princesse de Babylone, 3.
7 Ce qui mène aujourd'hui votre troupeau dans l'ombre,
Ce n'est pas le berger, c'est le boucher, Seigneur !
Hugo, les Châtiments, I, 12.
8 C'est devant nous un défilé sans fin de bœufs et de moutons (…) et que conduisent des bergers en longue robe et en turban, pareils à des saints ou à des prophètes (…)
Loti, Jérusalem, II, p. 14.
tableau Noms de métiers.
Par métaphore (poét.). || « Bergère, ô tour Eiffel… » → Troupeau, cit. 3, Apollinaire.
REM. Le mot berger, bergère employé seul et sans contexte spécifié, désigne le gardien, la gardienne du mouton; il évoque une réalité pastorale traditionnelle plutôt qu'une réalité agricole moderne et les mots renvoyés ci-dessus (par ext.) correspondent au sens dénotatif, non à l'emploi spontané du mot dans l'usage.
2 Hist. littér. (Dans la poésie pastorale). Personnage imité de l'antique et symbolisant la simplicité (parfois raffinée) des mœurs champêtres et les sentiments sincères.Spécialt. Amant, amante (de bergerie). || Les bergers et les bergères de l'Astrée. || Les bergers du Lignon. || Au temps où les rois épousaient des bergères. || Les auteurs précieux du XVIIe siècle aimaient mettre en scène des bergers. Bergerie, II.
9 Le jeune et beau Daphnis, berger de noble race (…)
La Fontaine, Daphnis, III, 33.
10 Peignez donc, j'y consens, les héros amoureux,
Mais ne m'en formez pas des bergers doucereux (…)
Boileau, L'Art poétique, 3.
10.1 Je ne sais pas si tu appelleras cela un mariage brillant. Moi, cela me fait l'effet d'un mariage au temps où les rois épousaient les bergères, et encore la bergère est-elle moins qu'une bergère, mais d'ailleurs charmante.
Proust, Albertine disparue, Pl., t. III, p. 333.
Loc. La réponse du berger à la bergère, celle qui clôt la discussion, notamment par une réplique du tac au tac. — ☑ L'heure du berger : l'heure, le moment où l'amoureux trouve sa « bergère » favorable à ses vœux.
11 Je sais que Mustapha n'a pas trouvé avec vous l'heure du berger (…)
Voltaire, Lettre à Catherine II.
12 Il avait entendu dire que l'heure du berger une fois sonnée ne revient plus.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, X.
12.1 Et le banquet annuel des Éventualistes se prolongea — (l'avenir probable de l'Humanité défrayant les conversations) — jusqu'à cette heure du Berger, si douce, toujours, à ces élus de la vie qui se sentent le corps lesté, l'esprit éclectique, le cœur à jamais libre, les convictions éventuelles — et la conscience vacante.
Villiers de l'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 34.
3 N. f. Fam. || Bergère : épouse, maîtresse. || Il se promenait avec sa bergère.
12.2 Je ris, mais je parle sérieusement. Il n'y a pas à tergiverser. Allons, parle-moi de la bergère. — Il ne peut pas être question d'enlèvement. Elle est prête à demander le divorce pour m'épouser.
M. Aymé, Travelingue, p. 151.
(Sans le possessif). Femme, envisagée indépendamment de sa situation par rapport à un homme.
4 Fig. (→ aussi, par métaphore cit. 2 et 7, ci-dessus). Vx. Personne qui dirige un groupe. Pasteur; chef, conducteur (d'hommes), souverain.Mod. Relig. Pasteur des âmes, prêtre. || Un bon, un mauvais berger.
13 Le Bon berger va après sa brebis perdue (…)
Bossuet, Conv., I.
14 Le troupeau est-il fait pour le berger, ou le berger pour le troupeau ? Image naïve des peuples et du prince qui les gouverne, s'il est bon prince (…)
La Bruyère, les Caractères, X, 29.
15 Il faut que ceux qui sont nés pour les gouverner (les hommes) en sachent plus qu'eux; il est juste que le berger soit plus instruit que le troupeau (…)
Voltaire, Lettre au prince royal de Prusse, 11 janv. 1770.
Prov. (Vx). Bon berger tond et n'écorche pas : Il ne faut pas abuser de ceux qui vous aident.
5 N. m. Chien d'une race employée à garder les troupeaux. || Berger allemand. || Berger de Brie. Briard. || Berger des Pyrénées.
Adj. || Des chiens bergers. || « Chienne bergère » (Colette).
DÉR. Bergerade, bergère, bergerette, bergerie, bergeronnette, bergerot.

Encyclopédie Universelle. 2012.