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calomnie

calomnie [ kalɔmni ] n. f.
• déb. XIVe; lat. calumnia
Accusation mensongère qui attaque la réputation, l'honneur. allégation, attaque, 1. cancan, dénigrement, diffamation, 2. ragot. Une basse, une noire, une odieuse calomnie. Être en butte à la calomnie. Se laver d'une calomnie. Être au-dessus des calomnies. Faire taire les calomnies. L'air de la calomnie du « Barbier de Séville ». ⊗ CONTR. Apologie, 1. défense, éloge.

calomnie nom féminin (latin calumnia) Accusation grave et volontairement mensongère ; diffamation. ● calomnie (citations) nom féminin (latin calumnia) Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Paris 1732-Paris 1799 Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville en s'y prenant bien : et nous avons ici des gens d'une adresse !… D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, [je] ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'œil. Elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate, et tonne, et devient, grâce au ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ? Le Barbier de Séville, II, 8 Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort près de Clermont-Ferrand 1740-Paris 1794 Académie française, 1781 La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement, à moins qu'on ne soit sûr de la tuer, sans quoi elle revient à la charge, plus furieuse que jamais. Maximes et pensées Jean-François Casimir Delavigne Le Havre 1793-Lyon 1843 Académie française, 1825 Plus une calomnie est difficile à croire, Plus pour la retenir les sots ont de mémoire. Louis XI Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Une calomnie dans les journaux c'est de l'herbe dans un pré. Cela pousse tout seul. Les journaux sont d'un beau vert. Tas de pierres Éditions Milieu du monde William Shakespeare Stratford on Avon, Warwickshire, 1564-Stratford on Avon, Warwickshire, 1616 Serais-tu aussi chaste que la glace et pure que la neige que tu n'échapperais pas à la calomnie. Be thou as chaste as ice, as pure as snow, thou shalt not escape calumny. Hamlet, III, 1, Hamlet à Ophélie Lev [en français Léon] Davidovitch Bronstein, dit Trotski Ianovka, province de Kherson, 1879-Coyoacán, Mexique, 1940 La calomnie ne peut être une force que si elle correspond à un besoin historique. Ma vie calomnie (difficultés) nom féminin (latin calumnia) Sens Ne pas employer ce mot à la place de médisance. → médirecalomnie (synonymes) nom féminin (latin calumnia) Accusation grave et volontairement mensongère ; diffamation.
Synonymes :
- attaque
- dénigrement
- diffamation
Contraires :
- éloge
- glorification
- louange

calomnie
n. f. Accusation mensongère qui attaque la réputation, l'honneur. être en butte à la calomnie, aux calomnies.

⇒CALOMNIE, subst. fém.
Accusation mensongère portée sciemment contre quelqu'un pour jeter sur lui le discrédit. Synon. diffamation :
1. 183 il y a des gens qui appellent rancune l'impression indélébile que fait sur une âme fière un procédé d'indélicatesse et d'improbité. Je nomme ainsi la calomnie.
184 Veux-tu te venger, ô poète, des railleries de l'imbécillité et des insultes de la haine? Grave-les dans ton cœur, n'y réponds jamais. Fais ton œuvre, poursuis comme sans entendre, et pourtant aie en toi l'aiguillon d'avoir entendu.
SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes, 1869, p. 128.
2. PANISSE, furieux.
Et voilà comme tu es! avec tes racontars et tes calomnies, tu me fais perdre une occasion de lui vendre une voilure complète!
PAGNOL, Fanny, 1932, II, 4, p. 123.
SYNT. Calomnie extravagante, révoltante; abominable, absurde, atroce, basse, folle, grossière, infâme, monstrueuse, noire, odieuse, plate calomnie; le fiel, le venin de la calomnie; les calomnies des dévots, des journaux; c'est de la pure calomnie; forger, inventer, répandre une calomnie; écraser, repousser, supporter la calomnie; répondre aux calomnies; être en butte aux calomnies.
Littér. ,,Les calomniateurs`` (LITTRÉ). Être poursuivi par la calomnie; braver la calomnie (Ac. 1835-1878).
Prononc. et Orth. :[]. FÉR. Crit. t. 1 1787 note le son de passage entre
et [n] : ,,On prononce l'm, comme s'il était écrit calomeni-e, l'e surajouté extrêmement muet``. Le groupe [mn] a passé à
par assimilation progressive (somme, homme, etc.) dans les mots pop.; il a passé à [nn], [n] dans les mots sav. introd. av. le XVIe s., l'orth. étymol. étant conservée ou restituée (automne []). Mais dans les autres mots, au contraire, c'est l'orth. qui a réagi sur la prononc. : automnal [] écrit autonnale (au fém.) ds Baïf; indemne []; calomnie, calomnier [], [] qu'on trouve écrits calonnie, calonnier encore au XVIe s.; gymnase [], hymne [imn], écrits gynase, hynne, hinne. Les mots sav. peu usités ou introd. tardivement conservent m dans la graph. et dans la prononc. : amnésie, amnistie, gymnaste, insomnie, etc. (cf. BUBEN 1935, § 116). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XIVe-XVe s. « imputation mensongère contre qqn » (CHRIST. DE PISAN, Le Livre des trois vertus ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 289); 1689 p. méton. « les calomniateurs » (RAC., Esth., II, 1 ds LITTRÉ). Empr. au lat. calumnia « accusation fausse portée devant les tribunaux »; « (en gén.) accusation injuste ». Fréq. abs. littér. :792. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 003, b) 1 127; XXe s. : a) 728, b) 608.

calomnie [kalɔmni] n. f.
ÉTYM. Déb. XIVe, Christine de Pisan; lat. calumnia.
Imputation mensongère qui attente à la réputation, à l'honneur (de qqn). Accusation, allégation, attaque, cancan, délation, dénonciation (calomnieuse), détraction, diffamation, insinuation, mensonge, ragot. || C'est une basse calomnie, une noire, une infâme, une odieuse calomnie. || Inventer, avancer, semer, répandre, soutenir des calomnies. || Être en butte aux calomnies des envieux. || Être au-dessus des calomnies. || Ces calomnies ne l'atteignent pas. || Repousser une calomnie. || Se laver d'une calomnie.Au sing. (collectif). || La calomnie (→ ci-dessous, cit. 3, 4 et 5). || Braver la calomnie. || C'est de la pure calomnie, « c'est une calomnie très pure » (→ Prêche, cit. 1).
1 Pour vous voir vous laver de cette calomnie.
Molière, le Misanthrope, V, 4.
2 Mentir pour son avantage à soi-même est imposture, mentir pour l'avantage d'autrui est fraude, mentir pour nuire est calomnie : c'est la pire espèce de mensonge. Mentir sans profit ni préjudice de soi ni d'autrui n'est pas mentir; ce n'est pas mensonge, c'est fiction.
Rousseau, Rêveries…, 4e promenade.
3 Depuis que je suis né, j'ai vu la calomnie
Exhaler les venins de sa bouche impunie.
Voltaire, Tancrède, III, 3.
4 Ces gens qui n'ont jamais su combattre qu'avec le stylet de la calomnie.
Mirabeau, Collection, t. III, p. 288.
5 La calomnie, monsieur ! Vous ne savez guère ce que vous dédaignez; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés. Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville en s'y prenant bien : et nous avons ici des gens d'une adresse !… D'abord un bruit léger, rasant le sol comme l'hirondelle avant l'orage, pianissimo, murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait; il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando, de bouche en bouche il va le diable; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'œil. Elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?
Beaumarchais, le Barbier de Séville, II, 8.
6 Une médisance anonyme est peut-être plus honteuse qu'une calomnie signée.
Hugo, Littérature et Philosophie mêlées, p. 32.
7 (…) les calomnies frivoles qu'elle avait semées par la ville.
France, le Mannequin d'osier, p. 411.
Calomnie et médisance. Médisance; médire.
CONTR. Apologie, défense, éloge, glorification, louange, panégyrique. — V. aussi Médisance.

Encyclopédie Universelle. 2012.