Akademik

médire

médire [ medir ] v. tr. ind. <conjug. : 37; sauf médisez>
• 1160; de mé- et 1. dire
Dire (de qqn) le mal qu'on sait ou croit savoir sur son compte. Médire de, sur (vx) qqn. attaquer, clabauder, critiquer, 1. dauber, région. décauser, décrier, dénigrer, diffamer; fam. bavasser, baver, débiner, déblatérer, 2. taper (cf. Dire pis que pendre, casser du sucre sur le dos). « je n'approuve ni ne comprends qu'écrivain, on médise de la littérature » (Caillois). « Et je sais que de moi tu médis l'an passé » (La Fontaine). Absolt Personne qui aime à médire. cancaner, jaser; médisant (cf. Mauvaise langue). « Ceux-là peuvent calomnier : ils médiraient qu'on ne les croirait pas » (Beaumarchais). ⊗ CONTR. 1. Louer, vanter.

médire verbe transitif indirect Tenir sur quelqu'un des propos malveillants, révéler ses défauts avec l'intention de nuire : Médire de ses voisins.médire (difficultés) verbe transitif indirect Conjugaison Ce verbe ne se conjugue pas comme dire, mais comme contredire et prédire : il fait vous médisez à la deuxième personne du pluriel de l'indicatif présent. Construction Médire de : il médit d'un peu tout le monde. Sens Médire / calomnier. Médire d'une personne, c'est tenir sur elle des propos malveillants mais qui ne sont pas mensongers (substantif correspondant : la médisance). Calomnier une personne, c'est chercher à l'atteindre dans sa réputation par des accusations que l'on sait fausses (substantif correspondant : la calomnie). ● médire (synonymes) verbe transitif indirect Tenir sur quelqu'un des propos malveillants, révéler ses défauts avec...
Synonymes :
- cancaner (familier)
- commérer (vieux)
- critiquer
- débiner (familier)
- déblatérer sur (familier)
- dénigrer
- diffamer
- éreinter (familier)
- esquinter (familier)
- gloser sur
- jaser
- potiner (vieux)

médire
v. tr. indir. Dire du mal (de qqn) sans aller contre la vérité. Médire de son entourage.

⇒MÉDIRE, verbe trans.
A. — Qqn médit de qqn; qqn médit sur qqn (vieilli). Tenir sur quelqu'un des propos malveillants, mais fondés ou que l'on croit fondés. Médire des absents, de ses voisins, du prochain. Un courage ardent (...) Serait utile au moins s'il était dangereux; Non d'aller, aiguisant une vaine satire, Chercher sur quel poète on a droit de médire (CHÉNIER, Épîtres, 1794, p.203). On m'a raconté que vous aviez médit de mon mari. De là ma réserve (GIRAUDOUX, Lucrèce, 1944, I, 7, p.59):
1. De quoi s'inquiète Brigitte? On dit qu'elle se perd de réputation, que je la maltraite et qu'elle a tort de le souffrir (...). Peut-on empêcher des bégueules de médire d'une femme qui prend un amant? Quel moyen saurait-on trouver de faire cesser un bruit public?
MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.26.
Emploi abs. Dire sur quelqu'un du mal que l'on suppose vrai. Ne jamais médire. Ne jamais parler en mal de qui que ce soit, fût-ce d'un enfant, à moins que cela ne soit utile (DUPANLOUP, Journal, 1852, p.60). Il faut que je dise un peu de mal de quelqu'un, c'est une des conséquences du péché originel que cette ardeur de médire (BERNANOS, Lettres inéd., 1904, p.1724):
2. ... quant au plaisir de critiquer, qui n'est guère que celui de médire, Mme C. de M. pourra s'y livrer avec plus de succès et de sécurité dans une petite ville de province, où tout fait scandale...
JOUY, Hermite, t.5, 1814, p.18.
B.Vieilli ou littér. Qqn médit de qqc. [Avec un subst. compl. abstr. désignant une activité hum.] Dire sur quelque chose du mal que l'on suppose vrai. Ne médisez pas de la vie, lui dis-je: vous ignorez l'amour, et il a des voluptés qui rayonnent jusque dans les cieux (BALZAC, Lys, 1836, p.146). Sacha Guitry, qui a beaucoup médit du cinéma, a pour ainsi dire photographié sa pièce Le Blanc et le noir, en maintenant la division par actes (Arts et litt., 1936, p.34-3):
3. Je ne veux pas médire de l'éducation en commun, mais il est des enfants dont le caractère est antipathique à cette règle militaire des lycées, à cette brutalité de la discipline, à cette absence de soins maternels...
SAND, Hist. vie, t.4, 1855, p.152.
Prononc. et Orth.:[], (il) médit [medi]. Ac. 1694 et 1718: mes-; dep. 1740: mé-. Conjug.: (vous) médisez (même forme que contredire, dédire, interdire, prédire). Comparer avec dire et redire: (vous) (re)dites. Étymol. et Hist. Ca 1160 mesdire (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 9211); ca 1229 part. prés. subst. mesdisant (GERBERT DE MONTREUIL, Violette, éd. D. L. Buffum, 128). Dér. de dire; préf. mé-, mes-. Fréq. abs. littér.:159.

médire [mediʀ] v. tr. indir. [CONJUG. dire, sauf médisez.]
ÉTYM. 1160; du préf. més-, et dire.
Médire de qqn, en dire du mal; dire le mal que l'on sait ou que l'on croit savoir sur son compte.
Médire de ses amis. || Médire sur qqn (vx). Attaquer, baver (sur), bêcher (vieilli), critiquer, dauber, débiner (fam.), déblatérer, déchirer, décrier, dénigrer, détracter, diffamer, habiller (fam., vx), nuire (à), taper (taper sur, fam.). → aussi Arranger, casser du sucre, déchirer à belles dents, mettre en pièces, dire des méchancetés, dire pis que pendre. || Médire d'un ennemi, d'un rival… || Envieux (cit. 8) qui médit du monde. || « Et je sais que de moi tu médis l'an passé » (→ Frère, cit. 15, La Fontaine). || Tout le monde en médit. → Faire jaser, parler. — Absolt. || Personne qui aime à médire. Médisant; langue (bonne, mauvaise, méchante langue, langue de vipère). || « Ceux-là peuvent calomnier : ils médiraient qu'on ne les croirait pas » (→ Écumeur, cit. 4, Beaumarchais). || Ils sont toujours à médire. Cancaner, clabauder, croasser, jaser, potiner.Par ext. || Il y a des louanges (cit. 4) qui médisent.
REM. À la différence de « calomnier », médire implique des propos malveillants, mais que l'on suppose fondés.
1 Ceux qui pour médire font des préfaces d'honneur ou qui disent de petites gentillesses et gausseries, sont les plus fins et vénéneux médisants de tous. Je proteste, disent-ils, que je l'aime et que, au reste, c'est un galant homme; mais cependant il faut dire la vérité, il eut tort de faire une telle perfidie.
Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, III, XXIX.
2 Ceux de qui la conduite offre le plus à rire
Sont toujours sur autrui les premiers à médire (…)
Molière, Tartuffe, I, 1.
3 Muse, changeons de style, et quittons la satire;
C'est un méchant métier que celui de médire (…)
Boileau, Satires, VII.
4 N'ayant jamais pu réussir dans le monde, il se vengeait par en médire.
Voltaire, Zadig, IV.
5 (…) chacun comprendra que la portière avait pu, dans quelque conversation intime avec les Marneffe, calomnier mademoiselle Fischer en croyant simplement médire d'elle.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 185.
(D'une chose). Vieilli. || Médire de la grandeur (→ Aveindre, cit. 2).
6 Si vous entendez une femme médire de l'amour, et un homme de lettres déprécier la considération publique, dites de l'une que ses charmes passent, et de l'autre que son talent se perd.
Diderot, Sur les femmes.
CONTR. Louer, vanter.
DÉR. Médisant.

Encyclopédie Universelle. 2012.