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calomnier

calomnier [ kalɔmnje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1377; lat. calumniari
Attaquer, tenter de discréditer (qqn) par des calomnies. décrier, diffamer, noircir. On a indignement calomnié cet homme d'État. « Se laisser calomnier est une des forces de l'honnête homme » (Hugo). Par ext. Accuser injustement. « Notre ignorance de l'histoire nous a fait calomnier notre temps » (Flaubert). ⊗ CONTR. Défendre, glorifier.

calomnier verbe transitif (latin calumniari) Dénaturer sciemment quelque chose par de fausses interprétations. Dénigrer quelqu'un par des calomnies, l'attaquer mensongèrement : Calomnier un adversaire politique.calomnier (citations) verbe transitif (latin calumniari) Jean Dutourd Paris 1920 Académie française, 1978 Se calomnier soi-même est la grande tentation des âmes nobles. L'Âme sensible Gallimardcalomnier (synonymes) verbe transitif (latin calumniari) Dénaturer sciemment quelque chose par de fausses interprétations.
Synonymes :
- déformer
- fausser
Contraires :
- exalter
- glorifier
Dénigrer quelqu'un par des calomnies, l'attaquer mensongèrement
Synonymes :
- débiner (familier)
- décrier
- dénigere
- diffamer
- éreinter (familier)
- médire de
- noircir
Contraires :
- blanchir (familier)
- défendre
- disculper
- glorifier
- innocenter
- justifier
- laver
- louer

calomnier
v. tr. Attaquer la réputation, l'honneur de (qqn) par des accusations volontairement mensongères.
|| Par ext. Accuser à tort, même sans intention de nuire.

⇒CALOMNIER, verbe trans.
Jeter volontairement le discrédit sur quelqu'un ou quelque chose, en faisant courir sur son compte, par esprit de malveillance, des accusations graves et inventées de toutes pièces. Synon. noircir :
1. J'avais presque frayeur des instincts bonapartistes qui se réveillaient en moi quand j'entendais maudire, conspuer, calomnier et avilir tout ce que j'avais vu respecter et redouter la veille.
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 2, 1855, p. 461.
2. ... il y avait déjà un gouvernement où l'on ne voulait que des esclaves. Nous dénigrer, nous accuser, nous calomnier, nous mettre en prison; nous enlever nos novices, nos postulantes, nos pensionnaires, les enfants de nos écoles, en nous interdisant d'en recevoir d'autres; le tout avec un éclat et un scandale affreux.
MONTHERLANT, Port-Royal, 1954, p. 978.
SYNT. Calomnier son prochain, son voisin; calomnier une cause, l'innocence, la vertu; calomnier bêtement, indignement, perfidement, avec rage.
Emploi abs. :
3. La diffamation n'est pas la calomnie. Si calomnier, c'est attaquer la réputation et l'honneur de quelqu'un par des imputations graves, que, de plus, on sait fausses, diffamer c'est, surtout, reprocher à quelqu'un un fait vrai mais infamant.
G. et H. COSTON, L'A.B.C. du journ., 1952, p. 135.
Emploi pronom. réfl. Se rabaisser soi-même par ses propos. Quel amusement de malice ai-je pu prendre à me calomnier ainsi? Me pardonnerez-vous? (ZOLA, Le Rêve, 1888, p. 109).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adjectivé, rare calomniant. Un pamphlet (...), stupide, calomniant, baveux (FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 348).
Prononc. et Orth. :[], (je) calomnie []. Pour le son de passage entre
et [n], pour le groupe [mn] cf. calomnie. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1375 calumpnier « dénigrer qqn par des calomnies » (N. ORESME, Le livre du Ciel et du monde, 203b 11-13 ds Mediaeval Studies, t. 5, 1943, p. 298); 1541 calomnier qqc. « id. » (CALV., Lett., t. II, p. 21 ds GDF. Compl.); 1555 « déprécier qqn, qqc. » (P. BELON, Nature des oyseaux, 345 ds R. Philol. fr., t. 43, 1931, p. 182). Empr. au lat. class. calumniari « intenter de fausses accusations devant les tribunaux » d'où plus gén. « accuser faussement ». Fréq. abs. littér. :306. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 786, b) 459; XXe s. : a) 261, b) 233.
DÉR. Calomniable, adj. Qui peut être calomnié. Pour les Machiavel et autres génies de la même force, (...), je serai toujours calomniable (STENDHAL, Journal, 1811, p. 297). Attesté ds LITTRÉ, Lar. 19e et 20e, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965. Seule transcr. ds LITTRÉ : ka-lo-mni-a-bl'-. Cf. calomnie. 1re attest. XVe s. « qui calomnie, calomnieux » (Proc. de J. Cuer, Ars. 2469, f° 86 v° ds GDF.), attest. isolée; repris au XIXe s. : 1811, 10 août « que l'on peut calomnier », supra; de calomnier, suff. -able, plutôt que reprise du lat. médiév. calumniabilis, VIIe s., BRAULION, [évêque de Saragosse † 651], Isid. epist., 12, 1 ds TLL s.v., 189, 31.

calomnier [kalɔmnje] v. tr.
ÉTYM. 1555; calomnier qqch., 1541; calumpnier, 1375; lat. calumniari.
Attaquer (qqn) par des calomnies. Attaquer; décrier, diffamer, dire (du mal…), insinuer, noircir, répandre (des calomnies), salir (l'honneur, la réputation); et aussi médire, mentir. || On l'a indignement calomnié. || Il calomnie indignement son prochain. Cf. Baver sur, cracher sur, déchirer (littér. et vx), traîner (dans la boue)… || Calomnier qqn derrière son dos, en cassant du sucre (fam.) sur son dos. || Il a beaucoup médit de lui, mais sans le calomnier.
1 Bénissez ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui vous calomnient.
Bible (Sacy), Évangile selon saint Luc, VI, 28.
2 Vous croyez pouvoir faire votre salut en calomniant vos ennemis.
Pascal, les Provinciales, 15.
3 (…) un pays immense où les hommes se mangent les uns les autres aussi communément que nous persécutons, que nous calomnions notre prochain à Paris.
Voltaire, Fragments sur l'histoire, 23.
4 Se laisser calomnier est une des forces de l'honnête homme.
Hugo, Post-scriptum de ma vie, p. 13.
Par ext. || Calomnier les intentions de qqn. Dénaturer. || Calomnier son pays, l'accuser injustement.
5 Notre ignorance de l'histoire nous a fait calomnier notre temps.
Flaubert, Correspondance, t. IV, p. 75.
Absolt. || Calomniez, calomniez, il en restera toujours qqch. !… (→ Calomnie, cit. 5).
6 Le monde accuse, soupçonne et calomnie avec une déplorable facilité.
Maupassant, Fort comme la mort.
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se calomnier v. pron.
Dire du mal de soi, se faire plus mauvais que l'on est, se rabaisser.
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calomnié, ée p. p. adj.
|| Un novateur injustement calomnié. Dénigré, vilipendé.N. (rare). || « Sénèque, ce grand calomnié » (J.-É. Blanche, in T. L. F.).
CONTR. Défendre, glorifier, justifier, laver (d'une calomnie).

Encyclopédie Universelle. 2012.