BROME
BROME
Du grec brômos , puanteur
Symbole chimique: Br
Numéro atomique: 35
Masse atomique: 79,904 g
Point de fusion: — 7,2 0C
Densité (à 20 0C): 3,12.
Liquide rouge sombre d’odeur piquante, irrite la peau, les yeux et les voies respiratoires; l’inhalation à l’état de vapeur est très dangereuse, voire mortelle. Ses solutions dans l’eau (eau de brome) laissent déposer par refroidissement un hydrate rouge. Il est peu répandu dans la nature, et ses composés accompagnent ceux du chlore dans un rapport d’environ 1/250 dans l’eau de mer et certaines sources thermales, ainsi que dans quelques minerais insolubles de bromure d’argent.
Le brome a été découvert par Antoine Jérôme Balard dans les eaux de la Méditerranée (1826), et on le prépare habituellement à partir des eaux mères des salines comme sous-produit, après la cristallisation des principaux sels qui y sont contenus; un courant de chlore déplace le brome qui se trouve sous forme de bromure de magnésium et que l’on sépare par distillation. On le prépare aussi par électrolyse de la carnallite ou de la sylvinite bromée.
Le brome est un oxydant puissant donnant lieu à des réactions violentes avec le phosphore, les métaux alcalins, l’aluminium, etc. Il attaque de nombreux métaux, surtout en présence d’humidité, en donnant des bromures (ion Br—). Comme le chlore, il forme des hypobromites (BrO—), des bromites (BrO2) et des bromates (BrO3). Avec les autres halogènes, il donne de nombreux bromures (mono-, tri- et penta-), surtout avec le fluor.
Le brome est utilisé principalement pour la fabrication du dibromure d’éthylène, servant d’antichoc dans les essences dopées au plomb et comme stérilisateur du sol.
Le bromure de méthyle est employé comme agent fumigène et dans la synthèse de quelques matières colorantes (bromo-indigos). L’élément est un réactif habituel dans les laboratoires et il est aussi utilisé pour les synthèses organiques.
Les bromures alcalins et alcalinoterreux et de nombreux bromures organiques sont employés comme sédatifs; plus particulièrement, le bromure d’argent constitue le composant principal des émulsions photographiques.
On connaît de nombreux isotopes stables et radioactifs du brome, parmi lesquels l’isotope radioactif de nombre atomique 80 présente le phénomène d’isomérie nucléaire, dû à deux états d’excitations différents.
1. brome [ brom ] n. m.
• 1559; lat. bromos, mot gr.
♦ Bot. Plante herbacée (graminées) aux longs épillets, utilisée comme fourrage ou gazon. Brome dressé.
brome 2. brome [ brom ] n. m.
• 1826; gr. brômos « puanteur »
♦ Chim. Élément atomique (Br; no at. 35; m. at. 79,90) halogène. Le brome est un gaz rougeâtre, suffocant, très toxique, extrait des eaux marines et des gisements salins.
● brome nom masculin (grec brômos, odeur fétide) Corps simple (Br2) de la famille des halogènes. (Élément chimique de symbole Br.) Numéro atomique : 35 Masse atomique : 79,90 Température de fusion : − 7,2 °C Température d'ébullition : 58,78 °C Masse volumique : 3,2 g°cm3 ● brome (expressions) nom masculin (grec brômos, odeur fétide) Indice de brome, nombre de grammes de brome réagissant sur 100 g d'un produit pétrolier, utilisé pour indiquer approximativement la teneur en oléfines. ● brome nom masculin (latin bromos, du grec bromos, sorte d'avoine) Graminée dont plusieurs espèces sont communes en France. (Le plus répandu est le brome stérile, aux épillets aplatis.) ● brome (difficultés) nom masculin (latin bromos, du grec bromos, sorte d'avoine) Prononciation et orthographe [&ph86;ʀ&ph99;&ph97;], avec un o fermé, comme dans cône, alors qu'il s'écrit sans accent circonflexe (comme atome, chrome, etc.).
brome
n. m. CHIM élément non métallique (symbole Br) appartenant à la famille des halogènes, de numéro atomique Z = 35.
— Corps simple liquide (Br 2: dibrome).
I.
⇒BROME1, subst. masc.
BOT. Graminée utilisée comme plante fourragère :
• ... les chélidoines, les alliaires, les renoncules bouillonnaient au bas des murs, (...) se haussaient vers l'appui des fenêtres, petites et basses, quadrillées de vitres exiguës, se nouaient aux guirlandes des cymbalaires, aux aigrettes des bromes, aux coulées sombres et brillantes des lierres.
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 116.
Prononc. Cf. brome2. Étymol. et Hist. 1559 bot. (Cl. VALGELAS, Conserv. de santé, 30 dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 303). Empr. au lat. bromos « sorte d'avoine » (Pline dans TLL s.v., 2204, 46), lui-même empr. au gr. « id. » (Hippocrate dans LIDDELL-SCOTT). Fréq. abs. littér. :3.
II.
⇒BROME2, subst. masc.
CHIM. Métalloïde liquide très toxique, de couleur brun rouge foncé dégageant des vapeurs rouges denses d'odeur désagréable, de symbole chimique Br.
♦ Eau de brome. ,,Dissolution aqueuse saturée de brome`` (DUVAL 1959)
♦ Indice de brome. Méthode d'analyse permettant de déterminer la proportion d'oléfines contenue dans une essence (cf. J.-J. CHARTROU, Pétroles naturel et artificiels, 1931, p. 108).
— Subst. masc. plur. Les bromes. Les dérivés du brome, en particulier les bromures :
• Je commence à comprendre les hantises du succubat, se dit-il; je vais essayer de l'exorcisme des bromes. Ce soir, j'avalerai un gramme de bromure de potassium; cela m'assagira les sens.
HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 152.
Rem. Le mot sert de premier élément de composés : a) Bromhydrate, subst. masc. — Vx, synon. de bromure. — Sel résultant de l'action de l'acide bromhydrique sur l'acide alcaloïde. Le bromhydrate basique de quinine est lévogyre (Codex medicamentarius Gallicus, 1908, p. 558). Composé de brome, du rad. de hydrogène et du suff. -ate; b) Bromhydrique, adj. Acide bromhydrique. Acide résultant de la combinaison de brome avec l'hydrogène; gazeux à la température ordinaire, d'odeur piquante, très soluble dans l'eau. (Qualifie également un certain nombre d'esters de cet acide : éther bromhydrique). Composé de brome, du rad. de hydrogène et du suff. -ique; c) Bromonaphtalène, subst. masc. Dérivé de substitution du naphtalène. Synon. bromure de naphtalène.
Prononc. :[]. BUBEN 1935, § 27 : ,,La plupart des mots savants en -ome, -one s'écrivent sans accent circonflexe et prennent souvent un o bref sous l'influence des mots en -omme, -onne; mais d'autre part on prononce souvent un o fermé et long là où il n'est pas justifié par l'étymologie``. DG distingue entre [] plante fourragère et [bro:m] terme de chimie; Passy et Barbeau-Rodhe n'ont que [bro:m]; pour Martinon « chrome [] entraînera brome ». Étymol. et Hist. 1826 (M. BALARD, Mémoire sur une substance particulière contenue dans l'eau de la mer dans Annales de chim. et de phys., Paris, t. 32, p. 341). Empr. au gr. « puanteur » (Dioscoride dans LIDDELL-SCOTT) à cause de l'odeur forte et irritante de cette substance. Fréq. abs. littér. :8.
DÉR. 1. Bromate, subst. masc. Sel de l'acide bromique. — [] — 1re attest. 1838 (Ac. Compl. 1842); suff. -ate. 2. Bromé, ée, adj. Qui contient du brome. Substance bromée, produits bromés. — 1re attest. 1838 (Ibid.); suff. -é.
BBG. — PAMART (P.). De l'alchimie à la chimie. Vie Lang. 1969, p. 142.
1. brome [bʀom] n. m.
ÉTYM. 1559; lat. bromos, mot grec.
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2. brome [bʀom] n. m.
ÉTYM. 1826, Balard; du grec brômos « puanteur ».
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♦ Corps simple (symb. Br; p. at. 79,909; no at. 35), métalloïde de la famille des halogènes, rouge foncé, à odeur suffocante, que l'on extrait des eaux de la mer, des gisements salins (dépôts de Stassfurt), de jaillissements de saumure (Michigan). || Le brome est utilisé pour fabriquer des bromures métalliques, ainsi qu'un antidétonant pour les carburants. || Intoxication due au brome. ⇒ Bromisme.
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DÉR. et COMP. Bromal, bromate, bromhydrique, bromique, bromisme, bromure.
Encyclopédie Universelle. 2012.