consentement [ kɔ̃sɑ̃tmɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Vieilli « Assentiment accordé à une assertion » (Malebranche). — Spécialt Consentement universel. ⇒ accord, consensus (3o).
2 ♦ Acquiescement donné à un projet; décision de ne pas s'y opposer. ⇒ acceptation, accord, adhésion, agrément, approbation, assentiment, permission. Donner, accorder, refuser son consentement. Contrat par consentement mutuel, réciproque. ⇒ consensuel. Se marier sans le consentement de ses parents. « Ce n'est pas l'amour qui fait le mariage mais le consentement » (Claudel). Divorce par consentement mutuel.
⊗ CONTR. Désaccord. Interdiction, opposition, refus.
● consentement nom masculin (de consentir) Action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment : Il a agi avec mon consentement. ● consentement (expressions) nom masculin (de consentir) Consentement exprès, celui qui est écrit ou exprimé verbalement. Consentement tacite, celui qui est supposé par la loi dans le cas où la volonté contraire n'est pas exprimée. ● consentement (synonymes) nom masculin (de consentir) Consentement tacite
Synonymes :
- adhésion
- agrément
Contraires :
- défense
- refus
- veto
consentement
n. m. Approbation, adhésion donnée à un projet. Pour le mariage d'un mineur, il faut le consentement des parents.
⇒CONSENTEMENT, subst. masc.
Action de consentir; résultat de cette action. Consentement à qqc.; du consentement de qqn.
A.— Domaine jur., fin., pol., admin., etc. Autorisation, accord donné à un acte légal. L'un des voisins ne peut, sans le consentement de l'autre, pratiquer dans le mur mitoyen aucune fenêtre ou ouverture (Code civil, 1804, art. 675, p. 123) :
• 1. Le Président interroge les Membres du Conseil pour savoir si ceux-ci ont ou non des observations à formuler sur une proposition. Si aucune observation n'est présentée, le Président déclare la proposition adoptée, l'absence d'objections exprimant le consentement tacite des Membres du Conseil.
Le Conseil de la Société des Nations, 1938, p. 70.
— Spéc. Autorisation de mariage donnée par les parents ou le tuteur d'un mineur :
• 2. Je te réponds courrier par courrier pour te remercier de l'attestation que tu m'envoies, et te prier de mettre autant de célérité à me faire parvenir ton consentement notarié. Je désirerais bien vivement que mon mariage pût avoir lieu le 7 ou le 8 octobre pour un motif impérieux...
HUGO, Correspondance, 1822, p. 355.
SYNT. Consentement + subst. : consentement de la femme, du mari, du père, des parties.
B.— Domaine intellectuel. Acceptation totale et réfléchie d'une valeur reconnue comme vraie ou existante :
• 3. ... savoir (...) si jusqu'aux profondeurs de la vie inconsciente (...) dans tous les égarements de l'esprit et du cœur il subsiste (...) le principe d'une intime révélation, telle que rien n'apparaîtra d'arbitraire ou d'inexpliqué dans la destinée de chacun, telle qu'il y aura consentement définitif de l'homme à son sort quel qu'il soit...
M. BLONDEL, L'Action, 1893, p. 20.
C.— Domaine moral. Acte libre de la pensée par lequel on s'engage entièrement à accepter ou à accomplir quelque chose. À la condition que le monastère soit absolument volontaire et ne renferme que des consentements, je considérerai toujours la communauté claustrale avec une certaine gravité (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 617) :
• 4. « Comment aurait-il [Satan] besoin de les [ceux qui ne sont pas chrétiens] tenter pour les vaincre, puisque, de leur plein consentement il règne déjà dans leur cœur » De plein consentement veut dire à mon sens du consentement de leur vie, de leurs mœurs, de leurs pratiques — sans que pour cela ils aient nécessairement conscience d'être de la sorte possédés ou manœuvrés...
DU BOS, Journal, 1928, p. 79.
SYNT. a) Consentement + adj. : consentement général, mutuel, tacite, unanime, universel (accord du plus grand nombre). b) Verbe + consentement : arracher, donner, obtenir, refuser [le] son consentement. PARAD. a) (Quasi-) synon. adhésion, agrément, approbation, assentiment, permission. b) Anton. défense, désaccord, interdiction, nolition, opposition, refus, résistance, veto.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié du XIIe s. « acquiescement à quelque chose » (Sermons St Bernard, 154, 21 ds T.-L.); 2. 1541 « concordance des opinions » (CALVIN, Instit., au Roy, p. XVI ds HUG.). Dér. de consentir; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 1 137. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 167, b) 992; XXe s. : a) 904, b) 1 910.
consentement [kɔ̃sɑ̃tmɑ̃] n. m.
ÉTYM. XIIe; de consentir.
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1 Vx. « Assentiment accordé à une assertion » (Lalande, citant Malebranche, Recherche de la vérité, I, II, § 4).
1 C'est le consentement de vous à vous-même, et la voix constante de votre raison, et non des autres qui vous doit faire croire.
Pascal, Pensées, IV, 260.
2 Acquiescement donné à un projet; décision de ne pas s'y opposer. ⇒ Acceptation, accord, adhésion, agrément, approbation, assentiment, autorisation, permission. || Consentement verbal, écrit. || Consentement exprès, tacite. || Donner, accorder, refuser son consentement. || Arracher le consentement de qqn. || Contrat par consentement mutuel, réciproque. ⇒ Consensuel. || Se marier sans le consentement de ses parents. || Du consentement de tous. || Consentement unanime. ⇒ Unanimité.
2 (Le père) Donne à cette hyménée un plein consentement (…)
Molière, l'Étourdi, V, 9.
3 Il n'y a pas de mariage lorsqu'il n'y a point de consentement.
Code civil, art. 146.
4 Selon lui (Kant), les institutions traditionnelles, si brutales qu'elles soient, n'auraient pu se fonder et durer sans un certain consentement même des opprimés.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. V, p. 94.
5 Ce n'est pas l'amour qui fait le mariage mais le consentement.
Ni l'enfant que je n'ai pas eu, ni le bien de la société, mais le consentement en présence de Dieu dans la foi (…)
Claudel, le Soulier de satin, 2e journée, 3.
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CONTR. Désaccord. — Interdiction, nolonté, opposition, refus, résistance.
Encyclopédie Universelle. 2012.