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contre-

contre- Élément, du lat. contra qui exprime soit l'opposition (contre-révolutionnaire; 1. ant(i)-, contra-, 2. para-), soit la proximité (contre-allée).

contre- Préfixe, du latin contra, entrant dans la composition de nombreux mots pour exprimer l'opposition ou l'action contraire (contre-courant), l'idée d'échange ou d'équilibre (contrebalancer), la réplique (contre-enquête).

contre-
élément, du lat. contra, qui marque l'opposition, la proximité, la défense.

⇒CONTRE-, préf.
I.— Contre- marque l'inversion, l'oppos. par rapport à une première orientation, par rapport à une première action.
A.— Contre- marque l'inversion.
1. Le composé désigne l'inverse symétrique de la chose désignée par la base. Voir à la nomenclature contre-calque, contre-champ, contre-courbe, contre-empreinte, contre-épreuve, contre-hachure, contre-hermine, contre-taille, contretype, et, sur ce modèle :
contre-abside. « Abside terminant une église à l'opposé de l'abside principale » (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971)
contre-cache , cin. « Inverse symétrique du cache » (Lar. encyclop. Suppl. 1968)
contreplat. « Revers du plat » (BRUN 1968)
2. Au fig. Le composé désigne la reproduction, mais avec des traits moraux négatifs de la chose désignée par la base. V. les sens fig. de contre-calque, contre-épreuve, contretype et le mot contrefaçon.
Spéc. Les composés désignent une institution niant ou inversant les règles de fonctionnement ou les valeurs de l'institution désignée par la base. V. à la nomenclature contre-éducation, contre-morale, contre-société, et, sur ce modèle :
contre-cours. « Étude en commun, excluant l'enseignement professoral ». Des contre-cours qui ressemblent fort à des cours. En plus gai. Sans contrainte (Le Monde, 1973, cité ds GIRAUD-PAMART Nouv. 1974)
contre-France. [Rohan] s'épuise, en courant de ville en ville, à vouloir établir et organiser en France une contre-France (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 12, 1851-62, p. 333)
contre-gouvernement. L'idée de dresser, en face du pouvoir un « contre-gouvernement » inspiré du « shadow cabinet » britannique (Le Monde, 7-5-66 ds GILB. 1971); « influence occulte d'une faction organisée pour paralyser l'action du gouvernement légal » (dep. Ac. Compl. 1842)
contre-religion. C'est [Tannhäuser] l'amour effréné, immense, chaotique, élevé jusqu'à la hauteur d'une contre-religion, d'une religion satanique (BAUDEL., Art romant., 1867, p. 498)
contre-univers. Ce que d'abord elles [les femmes] cherchent les unes auprès des autres, c'est l'affirmation de l'univers qui leur est commun (...) elles se liguent pour créer une sorte de contre-univers dont les valeurs l'emportent sur les valeurs mâles (BEAUVOIR, Deux. sexe, 1949, p. 360).
B.— Le composé désigne un mouvement, une force, un agent, etc. de nature similaire à celui désigné par la base, mais qui agit en sens contraire, qui en neutralise les effets.
1. Le composé est un subst. qui fonctionne de manière autonome.
a) La base désigne un mouvement orienté. V. à la nomenclature contre-courant, contre-jour, contre-lame1, contre-pied, contreplongée, contresens, et relativement au temps, contrefugue, contrepoint, contretemps, et, sur ce modèle :
contre-admission. Celui-ci [le piston] continuant son mouvement rétrograde refoule le mélange dans la chaudière (...) De là les noms de contre-admission, ou de refoulement dans la chaudière donnés à cette phase (HERDNER, Locomotives vap., s.d., p. 244)
contre-extension. Tracteur à levier du Dr Lambotte, avec attelle de contre-extension à glissière se fixant automatiquement (Catal. instruments chir. [Collin], 1935, p. 403). Attesté vers 1560 (A. Paré)
contre-flux. Et comme un fleuve qui reprend son cours après le contre-flux d'une grande marée (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 851)
contre-fuite. Derrière ce premier rideau, dans la profondeur des pâturages, les pitons phonolithiques, imitaient des ruines féodales. Ils fuyaient, d'une contre-fuite plus lente, trop gros pour aller vite, moins dociles aux suggestions de rapidité lancées par la voiture (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 244)
contre-houle. Cette mer démontée, dont les lames se heurtaient alors à celles que provoquait la nouvelle aire du vent. De là un choc de contre-houles qui eût écrasé une embarcation moins solidement construite (VERNE, Tour monde, 1873, p. 119)
contre-marée. « Marée dont la direction est opposée à celle de la marée ordinaire » (Ac. 1932); attesté dep. 1636, Le P. Monet, d'apr. FEW t. 6, 1, p. 318 b
contreréfraction. Recourant aux vibrations diverses de l'éther, il a fait que par les chocs de doubles chocs moléculaires, ainsi que par les contreréfractions des réfractions originelles (GIRAUDOUX, Amphitr. 38, 1929, II, 2, p. 85)
contre-rythme. Cette crainte, cette honte, amènent le contre-rythme, le reflux, le besoin, fût-ce en reculant d'abord, en retirant vivement la sympathie précédemment confessée, de reprendre l'offensive et de ressaisir l'estime, la domination; le rythme double est perceptible dans les diverses périodes d'un même amour, dans toutes les périodes correspondantes d'amours similaires (PROUST, Sodome, 1922, p. 829)
contrevue. Pour avoir la contre partie, la vue de l'autre côté, la contrevue pour ainsi dire (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 732)
b) La base désigne un agent, une force. V. à la nomenclature contre-choc, contre-coup, contre-feu, contre-force, contrepoids, contrepoison, contre-pression, contreréaction, contre-stimulant, et, sur ce modèle :
contre-angoisse. Ces motifs à leur tour, du seul fait qu'ils sont motifs d'un possible, se donnent comme inefficients, comme non-déterminants : ils ne peuvent pas plus produire le suicide que mon horreur de la chute ne peut me déterminer à l'éviter. C'est cette contre-angoisse qui en général fait cesser l'angoisse en la transmuant en indécision (SARTRE, Être, 1943, p. 69)
contre-charme. Déjà la chance tourne, je le sens. Quelqu'un m'étrangle! ... Si vous ne prenez pas ma défense, c'est fini... Trouvez un contre-charme (MORAND, Magie noire, 1930, p. 57); attesté dep. 1572 (DU PINET, trad. du Comm. de Matthiolus sur Dioscoride, 540 a ds HUG.)
contre-effet. [Mme Caroline], réfractaire d'habitude aux imaginations trop chaudes, se laissait pourtant aller à cet enthousiasme, n'en voyait plus nettement l'outrance. À la vérité, cela caressait en elle sa tendresse pour l'Orient, son regret de cet admirable pays, où elle s'était crue heureuse; et, sans calcul, par un contre-effet logique, c'était elle, ses descriptions colorées, ses renseignements débordants, qui fouettaient de plus en plus la fièvre de Saccard (ZOLA, Argent, 1891, p. 77)
contre-énergie. Le problème n'est pas seulement un problème d'être, c'est un problème d'énergie et par conséquent de contre-énergie. Dans cette communauté dynamique de l'homme et de la maison, dans cette rivalité dynamique de la maison et de l'univers, nous sommes loin de toute référence aux simples formes géométriques (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 58)
contre-ennui. Enfin la lettre de Mimi m'arriva tout exprès comme un contre-ennui (E. DE GUÉRIN, Journal, 1834, p. 9)
contre-folie. J'estime qu'on n'a chance de neutraliser la folie, dans la genèse des événements, qu'avec une certaine dose de contre-folie (ROMAINS, Hommes b. vol., 1939, p. 153)
contre-goût. La lettre, je la ferai (...) ce n'est pas grand effort de surmonter un court ennui. (...). Ces contre-goûts sont bons comme une amertume, ils font agir la volonté pour les prendre et fortifient ensuite (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 340)).
contre-poussée. Entre la poussée axiale du caractère, ses pesées latérales et la contre-poussée que nous exercerons sur lui par des contraintes pour l'enrichir et le stimuler, ce n'est pas un équilibre statique que nous devons réaliser, mais une tension prospective et un mouvement dialectique (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 721)
contre-violence. On ne peut contrecarrer la décision, qui est en notre absolu pouvoir, mais on peut contrarier physiquement son application physique, dévier et infléchir le déroulement empirique des actes : car on comprend que, dans l'intervalle, la force soit coextensive à l'effort et la contre-violence à la violence (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 257)
contre-volonté. Or cette contre-volonté qui coalise en un système toutes les puissances exclues, réussit souvent, c'est un fait, à supplanter la volonté même (BLONDEL, Action, 1893, p. 179)
c) La base désigne un acte juridique, une procédure parlementaire, etc. V. à la nomenclature : contre-lettre, contre-mesure, contreprojet, contre-proposition.
2. Le composé fonctionne à l'intérieur d'un syntagme prép. introd. par à, (ou, rarement, par en). V. à la nomenclature : à contre-biais, à contrebord, à contre-fil, à contre-mesure, à contre-poil, à contre-saison, à contre-voie; et, pour une part importante de leurs occurrences, les mots précédemment cités : contre-courant, contre-jour, contre-pied, contrepoint, contresens, contretemps, contrevent2, et, sur ce modèle :
à contre-clarté. Quelques chênes surgissaient çà et là : leurs ramures, à contre-clarté, noircissaient sur le ciel laiteux (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 55)
à contre-corps. Je suis horriblement fatigué, vraiment à l'extrême; avec la sensation du cerveau qui travaille à contre-corps (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1919, p. 475)
à contre-fenêtre. Christine, assise à contre-fenêtre, n'était plus qu'une silhouette immobile et tassée (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 24)
à contre-lumière. L'obscurité, et sa position — à contre-lumière — lui permettaient de ne rien exprimer (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 201)
à contre-lune. Voilà les trois peupliers, les trois sentinelles qui gardent la maison derrière le talus, voilà la maison... Elle est à contre-lune, ce n'est qu'une masse foncée (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 16)
à contremousson. Cependant ce détroit [des Célèbes] n'en est pas moins fréquenté tant par les baleiniers qui passent d'une mer à l'autre, que par les navires qui vont en Chine ou qui en reviennent à contremousson (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle S., t. 6, 1844, p. 194)
à contre-pluie. Cet auvent était établi devant sa porte, à contre-pluie (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 138)
à contre-soleil. La joue montre, à contre-soleil, un duvet qui retient la lumière (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 186)
à contre-torrent. Jos-Mari et Kate décidèrent de quitter eux-mêmes le village et, marchant à contre-torrent, de monter au « Belvédère » (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 252)
à contre-tangage. — Tu vois qu'elle me remarque, à contre-tangage (CÉLINE, Mort à créd., 1936, p. 146)
Avec des termes désignant un moyen de propulsion :
à contre-hélice. Le Nautilus suivait le torrent, rapide comme une flèche, malgré les efforts de sa machine qui, pour résister, battait les flots à contre-hélice (VERNE, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 60)
à contre-vapeur. [Lorsque] la locomotive au lieu d'exercer un effort de traction, exerce un effort de retenue, (...) on dit que la locomotive travaille à contre-vapeur (A. HERDNER, Locomotives vap., s.d., p. 240)
Avec des subst. désignant des sentiments. V. à la nomenclature : à contrecœur, à contre-gré et :
à contre-bon sens. [Il] fait tout à contre-bon sens (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1837, p. 311)
C.— Le composé désigne une action d'un type similaire à celle désignée par la base, et ayant pour fonction de la neutraliser.
1. La base est un verbe d'action. V. à la nomenclature : contre-attaquer, contrebattre, contrecarrer (la base est démotivée), contremanifester.
2. La base est un nom d'action (souvent déverbal). V. à la nomenclature : contre-attaque, contre-approche, contrebatterie, contrecarre, contre-espionnage, contreguérilla, contre-manifestation, contremarche, contre-mine, contre-mission, contre-offensive, contre-préparation, contreprojet, contre-proposition, contre-propagande, contre-réforme, contre-révolution, contreriposte, et, sur ce modèle :
contre-banquet. J'avais le pressentiment que ce pitre de Bergerat, dans sa haine contre moi, inventerait quelque chinoiserie pour entraver le banquet qu'on veut me donner. Il a inventé un contre-banquet Dumas (GONCOURT, Journal, 1895, p. 713)
contre-Brumaire. J'eusse été [c'est Napoléon qui parle] l'objet, et la France l'infaillible victime d'un contre-Brumaire (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 52)
contre-campagne. On a fait une contre-campagne de presse, et on a payé à bureaux ouverts pendant quinze jours (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 159)
contre-croisade. Cependant une deuxième contre-croisade se préparait (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 89)
contre-diplomatie. Un abbé chargé de toutes les iniquités de la contre-diplomatie de deux rois (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 718)
contre-grève. Les prix du revient de la vie deviendront impossibles, si un beau jour, les bourgeois ne font pas de la contre-grève (GONCOURT, Journal, 1891, p. 111)
contre-intrigue. Et cependant, au lieu de lui faire donner du poison, une contre-intrigue que j'ignore a fait jeter ce vieillard aux « Présides » (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p. 121)
contre-procès. On juge à Berlin les « incendiaires » du Reichstag; on fait à Londres leur contre-procès (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 247)
contre-rezzou. Baudouin retourna contre ceux-ci leur propre tactique, organisant et dirigeant lui-même des contre-rezzous (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 63)
3. La base est un subst. désignant une personne. V. à la nomenclature : contre-espion, contre-manifestant, contre-révolutionnaire.
Rem. En dehors de ces subst. qui correspondent à un subst. à valeur verbale ou à un verbe, il est tout à fait exceptionnel de trouver des composés formés directement sur des subst. désignant des pers. Noter cependant : contre-chouan. — Ainsi, reprit l'abbé, la police de Fouché sera plus dangereuse pour nous que ne le sont les bataillons mobiles et les contre-Chouans (BALZAC, Chouans, 1829, p. 63) et le collectif contre-parti : Je reviens du Stabat. Les gens du village ne manqueront pas de dire dès demain que « j'ai tourné casaque ». Si j'allais à la messe dimanche matin, tout le « contre-parti » célébrerait décidément ma conversion. Je n'irai pas (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1938, p. 103).
II.— Contre- marque simplement le redoublement, la complémentarité.
A.— Le composé désigne la partie symétrique, le complément fonctionnel, la chose qui renforce celle que désigne la base. V. à la nomenclature : contre-allée, contre-digue, contre-espalier, contrescarpe, contrevallation; contre-batteur, contre-épaulette, contre-heurtoir, contre-platine, contre-sanglon; contrechâssis, contre-écrou, contre-fer, contre-latte, contre-mur, contre-porte, et sur ce modèle, en technologie :
contre-aiguille. On donne à ces derniers [les rails intérieurs] une forme allongée, (...), afin qu'ils puissent s'appliquer sur les rails extérieurs appelés contre-aiguilles sans former de saillie (BRICKA Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 383)
contre-attache. Le choc avait rompu la contre-attache de toutes les ailes de gauche (La Landelle, 1868 ds GUILB. Aviat. 1965)
contre-bras. Chaque contre-bras peut être appelé à suppléer le bras qu'il croise (RESAL, Ponts métall., t. 2, 1889, p. XXIV)
contre-câble. L'emploi des contre-câbles d'équilibre, nettement séparés du câble porteur, [afin de régulariser l'extraction] (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 292)
contre-clavette. La clavette [de la grosse tête de bielle motrice] est (...) retenue par une petite clavette de sûreté ou contre-clavette (HERDNER, Locomotives vap., s.d., p. 171)
contre-douille. [Fixer] au moyen de la contre-douille qui vient se visser dans la douille du robinet d'entrée (BRUNET, Matér. vinic., 1925, p. 444)
contre-éclisse , lutherie. « Petite pièce de bois renforçant à l'intérieur les éclisses du violon ». 1re attest. 1901 (GRILLET, Ancêtres violon, t. 2, p. 3)
contre-face. « Surface immobile qui ferme la partie opposée à la face de la meule de moulin qui broie le grain » (d'apr. Lar. 20e)
contre-fenêtre. « Seconde fenêtre, souvent amovible, ajoutée à une fenêtre ». 1re attest. 1319 (J.-M. Richard, Mahaut d'Artois, 295 ds BARB. Misc. 19, p. 13)
contre-foc. « Les vaisseaux de queue portent ordinairement quatre foques [sic], le grand foc, le second ou faux foc, le troisième ou contre-foc, le petit foc ou trinquette » (MOZIN-BIBER t. 1 s.v. foc 1811)
contreforme , impr. « Seconde forme qui permet l'impression d'une couleur différente sur un papier déjà imprimé » (d'apr. COMTE-PERN. 1963; 1re attest. 1897 [E. LECLERC, Nouv. manuel typogr., p. 278])
contre-rail. « Portion de rail placée à l'intérieur de la voie, parallèlement au rail principal ». 1re attest. 1841 (BREES, Sc. pratique des chemins de fer, 135 ds QUEM.; aussi au sens de « rail en creux », 1844, Journal des chemins de fer, p. 179, col. 3 ds BONN. 1920)
contre-rivure. « Petite plaque d'acier mise entre le bois et la tête du rivet » (BARB.-CAD. 1963)
contre-tige. Les tiges des pistons de grand diamètre sont prolongées à l'avant par une contre-tige d'un diamètre ordinairement moindre (HERDNER, Locomotives vap., s.d., pp. 158-159)
Dans d'autres domaines, on notera aussi :
contre-accent , ling. « Accent succédant immédiatement à un autre » (MORIER 1961)
contrefilet , bouch. Synon. de faux-filet. Attesté ds Lar. Lang. fr.
contre-texte , public. « Annonce correspondant à un texte informatif figurant à proximité » (VOYENNE 1967)
Rem. Le composé, parfois, ne désigne pas une chose de nature similaire à la base. V. à la nomenclature : contrecœur2, contrefort, et, aussi : contre-fond. « Fond d'une partie ajourée, réalisé avec un ton de peinture autre que celui de la face du panneau » (BARB.-CAD. 1963); contre-plaque. « Support métallique utilisé en prothèse dentaire pour fixer certaines facettes de porcelaine » (Méd. Biol. t. 1 1970).
B.— Le composé désigne une action de même nature que celle que désigne la base, dans une intention de vérification, de confirmation, de garantie supplémentaire (ou d'oppos., d'où les interférences possibles avec I C). Contre- est équivalent de contradictoire, au sens juridique. V. à la nomenclature : contre-appel, contre-assurance, contre-enquête, contre-expertise, contre-épreuve2, contre-guet, contre-mot, contre-opposition, contre-police, contreseing, contre-visite, et sur ce modèle :
contre-annonce. Madame de Balzac, ma mère, vous indiquera le numéro des « Débats » où la contre-annonce a été faite, mais probablement j'en laisserai là cette ignoble affaire (BALZAC, Corresp., 1832, p. 139)
contre-assignation. [La somme primitive] s'était augmentée de toutes sortes de protêts, d'enregistrements, d'assignations, de contre-assignations, d'oppositions (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 243)
contre-examen. Après une séance de deux heures et de contre-examen le plus vétilleux de la part du colonel (STENDHAL, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 142)
contre-garantie. C'est encore une contre-assurance que prend M. Rudler et une contre-garantie quand il écrit (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1171)
contre-patrouille. On est harcelé. Tout le temps sur le qui-vive. Des patrouilles, des contre-patrouilles (ROMAINS, Hommes b. vol., 1938, p. 149)
contre-requête. Arnauld saisit l'occasion d'adresser au Roi à son tour une contre-requête détaillée (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 275)
contre-vérification. La tierce est habituellement suivie d'une épreuve définitive qui est une contre-vérification des dernières corrections (E. LECLERC, Nouv. Manuel typogr., 1932, p. 258)
Spéc. Contre- signifie « en réponse à » :
contre-prédication. Des adversaires (...) entreprirent pour lui faire pièce [à Paul] une sorte de contre-prédication de l'Évangile (RENAN, Hist. orig. Christianisme, Antéchrist, 1873, p. 15)
contre-rectification. La guerre des journaux commença, une série de rectifications, contre-rectifications, où les gens ne comprenaient plus rien (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 491)
contre-réplique. Et quand la « Libre Parole » se fit forte de prouver que le député Proust (...) et le sénateur Béral (...) avaient vendu leurs votes à Reinach, la France se pencha toute pour entendre la réplique, la preuve et la contre-réplique (BARRÈS, Leurs fig., 1901, p. 128). Enfin, après quelques répliques et contre-répliques, toutes fort bien déduites et vigoureusement articulées, le Sage Français [lui-même] et ses compagnons triomphèrent de ce Savonarole [un Franciscain], et l'ascenseur nous transporta jusques aux nues [au Montserrat] (VALÉRY, Entr. avec F. Lefèvre, 1926, p. 103)
contre-réponse. Aujourd'hui a paru, dans le « Figaro », une contre-réponse de Bonnetain (DE GONCOURT, Journal, 1887, p. 696)
contre-vœux. Tu acceptes avec remerciement et contre-vœux les vœux des menteurs (GIRAUDOUX, Lucrèce, 1944, p. 20)
C.— Le composé désigne une pers. dont la fonction est d'assister la pers. désignée par la base. V. à la nomenclature contre-amiral, contremaître, contreposeur.
Prononc. et Orth. :[]. Pour le trait d'union cf. supra. Seul le mot qui suit le préf. prend la marque du plur. : des contre-amiraux, des contre-expertises; une exception : des contre-vapeur dont le 2e terme reste invariable.
GRAPHIE DES COMPOSÉS EN CONTRE-
L'orthographe des composés en contre- (comme celle des composés en entre-) est peu cohérente. Les traditions typographiques et lexicographiques, du XVIIe au XXe s., ont imposé largement l'habitude du trait d'union, en contrariant un usage plus ancien où les éléments étaient le plus souvent soudés, ou parfois, libres.
Si l'on considère les mots les plus fréquents (au-dessus de 20 occurr.) du fonds littéraire XIXe-XXe s. du TLF, à l'exclusion des emprunts ou dérivés d'emprunts toujours soudés, on constate que :
a) pour les composés dont le 2e terme est à initiale vocalique, le trait d'union est la règle, y compris pour contre-ordre (50 occurr. avec trait d'union, 2 formes soudées) que les dict. mod., à la suite de Ac. 1932 présentent sous la forme contrordre, la seule exception étant contrescarpe, toujours soudé.
b) pour les composés dont le 2e terme est à initiale consonantique, sur un total de 27 mots, 15 présentent plus de 50% de leurs occurrences avec trait d'union : contrecarrer (100% de graphies soudées), contremander (5,6% de graphies avec trait d'union), contrevent (5,8%), contresigner (9,3%), contrefort (12,6%), contrepoint (23%), contrepoids (29,5%), contrebasse (36,5%), contrebalancer (38,2%), contremarque (44,4%), contretemps (48,5%), contresens (48,7%), contremaître (50,8%), contrepoison (55,5%), contrepartie (65,1%), contrebas (65,4%), contre-pied (72,5%), contrecoup (84%), contre-pente (86,6%), contrecœur (à) (88,8%), contre-révolutionnaire (91,7%), contre-vérité (95,6%), contre-courant (100%), contre-jour (100%), contre-lettre (100%), contre-révolution (100%), contre-torpilleur (100%).
Pour les mots de faible fréquence où la proportion des graphies avec trait d'union est encore plus forte, le trait d'union est souvent l'indice que le composé n'a pas atteint le statut d'unité lexicale entièrement socialisée, qu'il est à la limite de la création d'auteur. ,,Le trait d'union est porteur d'expressivité... Il est senti en somme comme une note personnelle, un véritable signe de ponctuation, à l'égal des guillemets, ou de certains procédés phoniques ou graphiques d'insistance...`` (N. CATACH, J. GOLFAND, R. DENUX, Orth. et lexicogr., Paris, Didier, tome II, à paraître).
L'examen du corpus littéraire du TLF montre aussi que, hormis quelques textes de la fin du XVIIIe et du début du XIXe, l'apostrophe unissant contre à des mots à initiale vocalique n'est pas usitée.
La lexicographie moderne, à la suite de Ac. 1878, a réagi contre cet état d'anarchie et a adopté une attitude plus normative. P. ex. Ac. 1878 a soudé les mots usuels suivants : contrebasse, contrefort, contremaître, contremarche, contrepoids, contrepoint, contrepoison, contresens, contresigner, contretemps; Ac. 1932 a poursuivi dans le même sens en soudant contrebas, contrebasse, contrecœur, contrecoup, contrevérité, et pour les mots dont le 2e terme est à initiale vocalique, contrordre.
Mais Ac. 1878 n'a pas adopté la même attitude novatrice pour les mots techn. que pour les mots usuels. Le mouvement ne commence qu'avec Ac. 1932, qui a soudé contrebatterie, contrechâssis, contreclef, contremarquer, contreproposition et a introduit, soudés, contrebattre et contreprojet. Le nombre des termes techn. qui ont conservé le trait d'union reste considérable et des mots nouveaux sont introduits avec trait d'union : contre-pointe, contre-police, contre-torpilleur.
La commission de réforme de l'orthographe, dite Commission BESLAIS a proposé la soudure systématique, pour les mots dont le 2e terme est à initiale consonantique. Pour les composés dont le 2e terme est à initiale vocalique, elle a préféré garder le trait d'union, ,,sans toucher (...) aux mots déjà soudés`` (cf. Rapport général sur les modalités d'une simplification éventuelle de l'orthographe française, Paris, Didier, 1965, pp. 36-37).
Mme Catach, ds Lexicographie et orthographe, t. 2 (op. cit.) va plus loin et propose d'adopter systématiquement la soudure pour tous les composés de contre- avec suppression du -e devant initiale vocalique (ex. : contralizé).
Étymol. et Hist.
Empr. au lat. contra-.
A.— A. et m. fr.
Les composés et les empr. apparaissent en nombre au XIIe s.
Les mots figurant à la nomenclature du TLF et apparus avant la fin du XVIe s. s'élèvent à 62, dont 6 emprunts. Les subst. s'élèvent au nombre de 45; au XIIe s. : contradiction (empr.), contredit, contre-mont, contre-mur, contrepoids, contre-poil, contre-sangle; au XIIIe s. : contradicteur (empr.), contrefaçon (empr.), contrecœur1, contrefort, contre-lettre, contrepartie, contre-scel; au XIVe s. : contravention (empr.), contrecœur2, contremaître, contre-mine, contrepoint, contreseing, contrôle, contrôleur; au XVe s. : contreboutant, contrecarre, contre-échange, contre-fiche, contre-latte, contrepointe (escr.), contrevent; au XVIe s. : contrebas, contre-chant, contreclef, contrecoup, contre-digue, contre-exemple, contre-feu, contre-fil, contre-haut, contremarque, contrepéterie, contre-pied, contrepoison, contre-porte, contrescarpe, contretemps. Les verbes sont au nombre de 16 : av. le XIIe s. : contredire (empr., Eulalie, 880); au XIIe s. : contrebattre, contremander, contrepasser, contrepeser; au XIVe s. : contre-sceller, contrôler, contrevenir (empr.); au XVe s. : contrebouter, contreminer, contresigner; au XVIe s. : contrebalancer, contrebattre, contrecarrer, contremarquer, contre-tirer. Le part. passé adj. contrefait date du XIIe s.
Mais la seule énumération des termes qui se sont maintenus en fr. mod. ne donne pas l'image du système de contre- en a. et m. fr. La caractéristique de ce système est une très large prédominance des composés verbaux ou déverbaux.
Rien qu'au XIIe s., indépendamment des composés cités ci-dessus, on a : subst. contrapel « protestation contre » (R. Alex.), contrecange « action en retour, revanche » (ibid.), contrecampion « champion opposé à un autre » (Herman, Bible), contrecors « rencontre de deux choses se déplaçant en sens contraire » (Oxf. Ps.), contrestance (R. Alex.), contremes « mets d'une autre espèce » (Horn), contrepan « caution, assurance » (Enéas), contrepesance (R. Alex.), contretenement (Wace), contreval (Roland); verbes : contratendre (Chr. de Troyes), contrebatre (ibid.), contrechavalcier (Athis), contredeinner « mépriser » (Wace), contrecrire (R. Alex.), contrester (Wace), contregaiter (sei) (ibid.), contregarder (Marie de France), contregarnir (sei) (Wace), contrejeter (ibid.), contreparler (L. Rois), contrepenser (ibid.), contreposer (G. de St Pair), contreprandre (Chr. de Troyes), contreprisier (Athis), contrerimoi(i)er « plagier » (Chr. de Troyes), contresalir (Voyage de Saint-Brendan), contretenir (sei) (Wace), contretorner (Herman, Bible), contrevaleir (Roland).
La formation des composés se poursuit avec la même intensité jusqu'au XVIe s. Contre- fonctionne avec n'importe quel subst. ou verbe exprimant une action au sens large. Voici, parmi bien d'autres, notés ds HUG. : verbes : contre-adorer « adorer d'une façon réciproque » (Amyot), se contrecourroucer « se courroucer contre une personne qui se courrouce » (Montaigne), contr'œillader « répondre à une œillade par une œillade » (Tahureau); subst. : contrecaresse « caresse en réponse à une caresse » (H. Estienne), contrefinesse « finesse en réplique à une finesse » (L. Le Roy), etc.
L'examen de la nomenclature de COTGR. 1611 permet de se faire une idée du système de contre- à l'autre bout de la période.
Elle comporte 80 subst. et 55 verbes (ou part. passés) préfixés par contre-. Elle enregistre 31 des 45 subst. et 14 des 16 verbes apparus à la fin du XVIe s. et figurant à la nomenclature du TLF (cf. supra). Manquent les subst. contre-mur (XIIe s.), contrefaçon, contradicteur, contrepartie (XIIIe s.), contre-boutant, contrefiche, contrelatte (XVe s.), contre-chant, contrecoup, contre-digue, contre-exemple, contre-haut, contrepéterie, (XVIe s.) et les verbes contrebattre et contrepasser (XIIe s.). COTGR. enregistre donc 49 subst., 36 verbes et 5 part. ou adj., absents de la nomenclature du TLF :
Subst. de l'inanimé : contr-'adveu, contr'amour, contr'antidote, contr'applegement, contrebalance, contrebarre, contre-base, contrecedule, contrechange, contrechifre, contredite/contredise, contr'effort, contr'escript, contr-'essay, contr'estang, contre-fenestre, contrefente, contreferme, contrefinesse, contreflux, contrefrontail, contregage, contrehastier, contrehaulte (= haultecontre), contr-'invective, contremanche, contremand, contremandement, contremejane, contrepan, contrepant, contrepleige, contrepleigement, contrepoincte (= contrepoinct), contrepointerie, contrequictence, contretaille, contretemperament, contreteneur, contretenon, contretrahison, contreval; désignant des pers. : contre-garde, contrejouëur, contreouvrier, contrepenseur, contrepoinctier, contreporteur (= colporteur), contrequerant.
Verbes : contrebondir, contrechanger, contrechanter, contrecharger, contrechifrer, contrediguer, contr'elider, contr'eschanger, contr'escrire, contr'ester, contrefermer, contreflater, contrefortuner, contregarder, contr-'imiter, contrelouër, contrelutter, contrementir, contremettre, contremonter, contremunir, contreoffrir, contrepaner, contrepenser, contrepeter, contrepicquer, contrepleiger, contreplier, contrerepliquer, contreseeller, contresommer, contresonner, contretaluër, contretenir, contretrancher, contrevenger.
Part. ou adj. : contr'animé, contrebarré, contrepotencé, contre-soufflé, contretraversant.
B.— XVIIe et XVIIIe s.
Les composés figurant à la nomenclature du TLF et apparus au XVIIe s. sont essentiellement formés à partir de subst. : 3 verbes seulement pour 26 subst. Subst. : contre-allée, contre-appel (escr.), contre-approche, contrebatterie (artill.), contrebiais (à), contrebord (à), contrechâssis, contre-épreuve, contre-espalier, contre-fugue, contre-hermine, contre-garde, contre-indication, contre-jour, contremarche, contre-pente, contresens, contre-terrasse, contrevallation, contrevent1, contrevérité, contre-visite, contrordre; désignant des pers. : contre-amiral, contreposeur, contrevenant; verbes : contre-épreuver, contre-hacher, contreventer.
La tendance est la même au XVIIIe s. Le nombre de subst. figurant à la nomenclature du TLF et apparus de 1700 à 1780 est de 9, le nombre de verbes est de 3. Subst. : contre-courant, contre-enquête, contre-épaulette, contre-force, contre-hachure, contre-heurtoir, contre-lame1, contre-platine, contre-proposition; verbes : contrebuter, contre-calquer, contrefoutre (se).
En conclusion, c'est du XVIIe s. que date le système actuel de contre-, avec des formations appartenant presque exclusivement à la classe des subst. D'un point de vue sém., c'est aussi au XVIIe s. que, parallèlement aux composés où contre- exprime la riposte ou l'opposition, s'affirme un type de composés où contre- exprime la répétition, le redoublement.
Enfin on notera que, dès l'origine, avant même que ne se pose la question d'une éventuelle concurrence de anti- apparu au XVIe s., on n'a pas de composés formés à partir d'adjectifs.
BBG. — DARM. 1877, p. 131. — DUB. Dér. 1962, p. 31 (s.v. contre-extension). — GILBERT (P.). Le Fr. de demain. Fr. Monde. 1973, n° 99, pp. 52-53. — ZRIBI (A.). Traitement de qq. préf. ds une gramm. générative du fr. Fr. mod. 1973, t. 41, pp. 58-67.

contre-
Élément, du latin contra ( Contre, adv.) qui se joint, avec ou sans trait d'union, à des noms et des verbes ( Contra-), et qui a plusieurs sens, centrés sur l'idée d'opposition.
REM. 1. Contre- reste invariable dans un composé. Des contre-allées, des contre-digues, des contre-révolutionnaires.
2. Les composés en contre- s'écrivent encore souvent avec le trait d'union, même quand le second élément commence par une consonne, surtout lorsqu'il s'agit d'un substantif.
1 Opposition dans l'espace, inversion. Ex. : contrechamp, contre-courbe, contre-empreinte, contre-jour, contre-pente, contretype.Dans des loc. || À contre-voie, à contre-vent.
2 Proximité de ce qui touche ou double. Ex. : contre-allée, contrebas, contrebasse, contrecoller, contre-écrou, contre-fenêtre, contre-filet, ou contrefilet, contresigner; haute-contre.
Vérification, répétition. Ex. : contre-appel, contre-assurance, contre-expertise, contremarque.
3 Sens contraire, direction opposée. Ex. : contre-alizé, contre-courant, contre-lame, à contre-poil.
4 Échange. Ex. : contrebalancer, contrepoids, contre-valeur.
5 Opposition dans l'action ou dans la parole. Ex. : contre-attaque, contre-culture, contre-espionnage, contre-mine, contrepoison, contre-projet, contre-publicité, contrevent. Anti-, para-.
REM. 1. Ce sens, le plus productif, permet la formation de nombreux composés littéraires et techniques : contre-note (1819, in D. D. L.).
2. Certains mots en contre- ont été remplacés par des termes en anti- : contre-sémitisme (1907, in D. D. L.).
1 Cette crainte, cette honte, amènent le contre-rythme, le reflux (…)
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 829.
2 (…) le péril vient des formes de folie, énormes et toujours renaissantes. On ne peut les combattre que par de la contre-folie. Et de la contre-folie à dose massive.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, p. 153.
3 (…) en ce qui concerne l'Afrique du Nord, nous aidons puissamment à maintenir, à travers toutes les violences de la terreur et de la contre-terreur, une amitié vivante qui ne périra plus (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 157.
4 Il ne s'agit pas d'un homme mais d'une mystique, ou plutôt d'une contre-mystique.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes, 1958-1960, p. 214.
5 Mais je vois la situation politique, la bataille autour de la C. E. D., les remous au sein du gouvernement, les sapes et les contre-sapes avant Genève, tandis qu'à Dien-Bien-Phu, le sang continue de couler.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 75.
6 (…) façon émotionnelle (…) qui caractérisa les premières expériences vécues de l'enfant (…) conféra à celles-ci leurs vertus dynamiques les plus importantes et provoqua la formation de ces contre-forces refoulantes et si tenaces (…)
R.-R. Held, le Processus de guérison, in la Nef, no 31, p. 23.
6 Valeur complémentaire et inverse (sans idée d'opposition active). Anti-.
7 Emma est une véritable « héroïne » de roman (au contraire de Sancho et de Homais qui sont des contre-héros), pour cette seule raison qu'elle a des sens.
A. Thibaudet, Gustave Flaubert, p. 101, in D. D. L., II, 15.
8 Il serait faux de ne voir en la bande dessinée contestataire qu'un simple épiphénomène purement provocateur. Elle a, au contraire, créé un véritable contre-univers et une contre-esthétique destinée à durer.
le Magazine littéraire, no 95, déc. 1974, p. 15.

Encyclopédie Universelle. 2012.