embourber [ ɑ̃burbe ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Engager, enfoncer dans un bourbier. Il a embourbé sa voiture. — La voiture est embourbée.
♢ Pronom. S'enfoncer dans la boue. ⇒ s'enliser, s'envaser. La voiture s'embourba jusqu'aux essieux. Nous nous sommes embourbés.
2 ♦ Fig. Engager (qqn) dans une situation difficile. « La passion entraîne dans la mauvaise voie, [...] le vice y embourbe » (Balzac). — Pronom. ⇒ s'empêtrer, s'enfoncer. « Les intellectuels qui fréquentent le cinéma le regardent s'embourber dans la pire sottise » (Duhamel).
⊗ CONTR. Débourber, désembourber.
● embourber verbe transitif (de bourbe) Engager un véhicule dans un lieu où il s'enlise, dans un bourbier : Embourber une voiture. Engager quelqu'un dans une situation difficile, l'empêtrer : Sa sottise l'a embourbé dans des mensonges sans fin. ● embourber (synonymes) verbe transitif (de bourbe) Engager un véhicule dans un lieu où il s'enlise, dans...
Synonymes :
- enliser
- envaser
Engager quelqu'un dans une situation difficile, l'empêtrer
Synonymes :
- empêtrer
- enferrer
- enfoncer
embourber
v. tr. Engager, enfoncer dans un bourbier. Embourber un camion.
|| v. Pron. La charrette s'est embourbée.
— Fig. Il s'embourbe dans des explications maladroites.
⇒EMBOURBER, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. Engager dans un bourbier, dans la boue, dans toute matière où l'on s'enlise :
• 1. ... ce mauvais temps ne laissa pas d'inquiéter Passe-partout, car l'accumulation des neiges, en embourbant les roues des wagons, eût certainement compromis le voyage.
VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 161.
2. Au fig. Engager quelqu'un dans une situation dont il est difficile de sortir. Cette glu de la bonne action commise sur vous vous barbouille et vous embourbe pour toujours (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 37) :
• 2. La faiblesse commence l'égarement, la passion entraîne dans la mauvaise voie, le vice qui est une habitude, y embourbe, et l'homme ne fait aucun progrès vers les états meilleurs.
BALZAC, Séraphita, 1835, p. 320.
— Embourber qqn dans une mauvaise affaire. ,,L'y engager si avant, qu'il ne peut s'en tirer que difficilement`` (Ac.).
B.— Emploi pronom. réfl.
1. S'enfoncer dans de la boue ou dans un bourbier :
• 3. Les chemins furent inondés, les rivières débordées, et tous les fléaux semblaient se rassembler contre des infortunés fugitifs; on craignait de se noyer à chaque pas; celui qui tombait et s'embourbait, invoquait en vain du secours.
SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, p. 1609.
2. Au fig. S'engager dans une situation difficile ou confuse. Vous êtes bien heureux de ne pas vibrer à l'érotique; cela me détraque, moi, et mon cerveau s'embourbe! (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 114) :
• 4. Or si tu veux animer l'homme quand il s'embourbe dans le doute et ne sait plus agir, il convient de le délivrer. Et le délivrer c'est l'exprimer.
SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, p. 858.
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé en emploi adj. au sens cour. et fig. du verbe. Un style embourbé (GONCOURT, Journal, 1888, p. 820). Les canons embourbés (PÉGUY, Quatrains, 1914, p. 607).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1223 clers qui en tel borbier s'enborbe (G. DE COINCY, éd. F. Koenig, I Mir 42, 639). Dér. de bourbe; préf. em-(en-); dés. -er. Fréq. abs. littér. :49 (embourbé : 79).
DÉR. Embourbement, subst. masc. Action d'embourber ou de s'embourber; résultat de cette action. L'embourbement des batteries (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 392). — Seule transcr. ds LITTRÉ : an-bour-be-man. — 1re attest. 1611 rare (COTGR.); du rad. de embourber, suff. -(e)ment1. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 270, 417.
embourber [ɑ̃buʀbe] v. tr.
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1 Engager dans un bourbier, dans la boue. ⇒ Enliser, envaser. || Embourber une voiture.
1 Je trouvai les chemins et les postes en grand désarroi, et, entre autres aventures, je fus mené par un postillon sourd et muet, qui m'embourba de nuit auprès du Quesnoy.
Saint-Simon, Mémoires, t. I, VII.
2 Fig. Engager (qqn) dans une situation difficile. || Embourber qqn (dans une mauvaise affaire, dans le vice…).
2 La faiblesse commence l'égarement, la passion entraîne dans la mauvaise voie, le vice, qui est une habitude, y embourbe; et l'homme ne fait aucun progrès vers les états meilleurs.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 573.
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s'embourber v. pron.
1 S'enfoncer dans la boue, dans un bourbier. ⇒ Enliser (s'), envaser (s'). || La voiture s'embourba jusqu'aux essieux. || Nous nous sommes embourbés.
3 Pour venir au chartier embourbé dans ces lieux,
Le voilà qui déteste et jure de son mieux (…)
Ôte d'autour de chaque roue
Ce malheureux mortier, cette maudite boue,
Qui jusqu'à l'essieu les enduit.
La Fontaine, Fables, VI, 18.
2 Fig. S'engager dans une situation difficile. ⇒ Embarrasser (s'), emberlificoter (s'), empêtrer (s'); (fam.) fourrer (se). || S'embourber dans des explications confuses.
4 Jamais art véritable n'a connu pareil engouement. Les intellectuels qui fréquentent et patronnent le cinéma lui demandent de lâches récréations, mais le regardent s'embourber dans la pire sottise avec une admirable désinvolture.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, III, p. 63.
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embourbé, ée p. p. adj.
♦ Enfoncé, engagé dans la boue (d'une manière telle qu'il est difficile de se dégager seul). || Roues embourbées. || Charrette, voiture embourbée. || Le Chartier (charretier) embourbé, fable de La Fontaine.
♦ Fig. || Être embourbé, dans une situation difficile, mauvaise, dont on ne peut sortir (→ Dette, cit. 5).
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CONTR. Débourber, désembourber.
DÉR. Embourbement.
COMP. Désembourber.
Encyclopédie Universelle. 2012.