encre [ ɑ̃kr ] n. f.
• 1160; enque XIe; bas lat. encau(s)tum « encre de pourpre réservée à l'empereur », gr. egkauston → encaustique
1 ♦ Liquide, noir ou diversement coloré, utilisé pour écrire. Encre bleue, noire, rouge. Encres de couleur. Gomme à encre. Mauvais papier qui boit l'encre. Doigts maculés d'encre. Bouteille, cartouches d'encre. Écrire à l'encre. Faire une tache d'encre. ⇒ pâté. Encre indélébile. « Elle relut cette lettre et l'agita un instant pour en sécher l'encre » (Green). — Par ext. Encre d'imprimerie : préparation à base d'huile additionnée de pigments. Encre autographique ou à report, employée en lithographie. Encre en poudre pour photocopieur. Imprimante à jet d'encre. Encre sympathique. Encre de Chine, employée pour les dessins au pinceau, à la plume.
♢ Loc. Noir comme de l'encre. Une nuit d'encre, très noire. Se faire un sang d'encre. C'est la bouteille à l'encre. Cette histoire a fait couler beaucoup d'encre. Une lettre de sa plus belle encre, dans son meilleur style.
2 ♦ Liquide noir émis par certains céphalopodes, qui trouble l'eau et les dérobe à la vue. ⇒ sépia. Cuis. Calmars à l'encre.
3 ♦ Bot. Mycose du châtaignier.
⊗ HOM. Ancre.
● encre nom féminin (ancien français enca, du latin encaustum, grec egkauston) Préparation plus ou moins consistante, diversement colorée, utilisée pour écrire, dessiner ou imprimer. Botanique Maladie cryptogamique du châtaignier qui attaque le collet et les racines et qui provoque des suintements de matière visqueuse noircissant par oxydation. Zoologie Liquide noir contenu dans un réservoir (poche du noir) s'ouvrant dans la poche ventrale des céphalopodes, et qui sert à masquer la fuite de l'animal. (On l'utilise sous le nom de sépia.) ● encre (citations) nom féminin (ancien français enca, du latin encaustum, grec egkauston) Joseph Joubert Montignac, Corrèze, 1754-Villeneuve-sur-Yonne 1824 Souviens-toi de cuver ton encre. Pensées ● encre (expressions) nom féminin (ancien français enca, du latin encaustum, grec egkauston) Familier. C'est la bouteille à l'encre, c'est une affaire obscure, embrouillée. De sa plus belle encre, qui est écrit dans un très bon style. De la même encre, du même style ou de la même inspiration. Noir comme l'encre, extrêmement noir. Nuit d'encre, nuit très noire. Encre autographique ou encre à report, encre employée en lithographie pour écrire ou dessiner sur le papier à report. Encre de Chine, mélange solide ou liquide de noir de fumée, de gélatine et de camphre, utilisé pour le dessin et le lavis. Encre magnétique, encre contenant des matériaux magnétisables (par exemple oxyde de fer), servant à l'impression de caractères magnétiques. Encre d'imprimerie, mélange de pigments colorés additionnés d'une matière de charge, très finement broyés et dispersés dans un vernis gras ou une huile siccative. ● encre (homonymes) nom féminin (ancien français enca, du latin encaustum, grec egkauston) ancre nom féminin ancre forme conjuguée du verbe ancrer ancrent forme conjuguée du verbe ancrer ancres forme conjuguée du verbe ancrer encre forme conjuguée du verbe encrer encrent forme conjuguée du verbe encrer encres forme conjuguée du verbe encrer ● encre (synonymes) nom féminin (ancien français enca, du latin encaustum, grec egkauston) Zoologie. Liquide noir contenu dans un réservoir (poche du noir) s'ouvrant...
Synonymes :
- noir
encre
n. f.
d1./d Substance liquide, noire ou colorée, servant à écrire, à dessiner, à imprimer. Une bouteille d'encre. Une tache d'encre. Encre d'imprimerie.
|| Loc. Noir comme de l'encre.
— C'est la bouteille à l'encre: c'est une affaire, une situation obscure, confuse.
|| Fig. Manière dont on écrit, style. Trois lettres de sa plus belle encre.
d2./d Liquide chargé de pigments noirs émis par les céphalopodes dibranchiaux lorsqu'un prédateur les menace.
⇒ENCRE, subst. fém.
I.— Préparation liquide, diversement colorée, servant à écrire, dessiner, imprimer.
A.— 1. Domaine concr., usuel. Encre noire; tache d'encre; tremper sa plume dans l'encre. Godefroid prit une plume et de l'encre, il écrivit et signa la lettre que lui dicta Rastignac (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 645). Il agitait ses feuilles pour en faire sécher l'encre (CAMUS, Peste, 1947, p. 1329) :
• 1. Les lois mécaniques de la nature sont dirigées par une puissance intelligente. Par exemple, l'encre qui coule de ma plume sur le papier, pour tracer ces réflexions, obéit aveuglément à l'attraction centrale de la terre; la plume, d'où l'encre s'écoule, cède également à la direction horizontale que ma main lui donne de gauche à droite...
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 204.
• 2. — Veuillez me dire comment vous vous y prendriez pour vous procurer de l'encre.
— Mon Dieu, monsieur, il y a bien des manières; la plus simple serait d'aller en demander chez le papetier du coin...
— La plaisanterie est aimable, mais ne suffirait pas à vous obtenir une note somptueuse... Tâchez de me dire avec quels ingrédients vous fabriqueriez de l'encre?
— Noix de galle... Tannin... Oxyde de fer... Gomme...
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 232.
SYNT. Encre bleue, violette; encre fraîche, pâlie; encre épaisse, indélébile, pâteuse; bouteille, flacon d'encre; gomme, stylo à encre; pâté, trait d'encre; correction(s) à l'encre rouge; doigts maculés, tachés d'encre; papier qui boit l'encre; plume qui crache l'encre; encre à marquer le linge.
— P. compar. D'un noir d'encre, noir comme de l'encre. Très noir. Un personnage blême, émacié, aux yeux de braise, aux cheveux d'un noir d'encre (GREEN, Journal, 1947, p. 95).
— Spécialement
♦ Encre sympathique, de sympathie. Encre dont la trace, invisible sur le papier, n'apparaît que sous l'action de la chaleur ou d'un réactif chimique. Je reconnus qu'une encre mystérieuse et sympathique avait tracé ces lettres apparentes seulement au contact de la vive chaleur (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 229). Comme il faisait des expériences et fabriquait de l'encre de sympathie, la cornue lui « sauta au visage comme une bombe » (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 107).
♦ ARTS GRAPH. Encre de Chine. Composition solide ou liquide, à base de noir de carbone, originaire de Chine et utilisée principalement pour le dessin au lavis ou à la plume. La même netteté de dessin que Le Nôtre dut obtenir en les traçant sur le vélin avec la règle d'ivoire et l'encre de Chine (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 3).
♦ IMPR. Composition pâteuse, à base de pigments et de solvants, servant à l'impression des caractères typographiques. Encre autographique, lithographique, offset, typographique. L'odeur d'encre d'imprimerie, il n'y a que cela qui me fasse marcher (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1029). Il y avait son nom (...) écrit par lui-même sur le cuir brut à l'encre grasse lithographique, qui est indélébile (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 192) :
• 3. À l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de province. (...) L'imprimerie arriérée y employait encore les balles en cuir frottées d'encre, avec lesquelles l'un des pressiers tamponnait les caractères.
BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 3.
2. P. métaph. ou au fig.
a) [P. réf. à la couleur de l'encre, à son aspect opaque] Nuage, nuit d'encre. Au lieu de ces clairs miroirs où l'on aperçoit si nettement l'âme des fillettes, elle avait deux trous sombres, d'une épaisseur d'encre, dans lesquels il était impossible de lire (ZOLA, Cap. Burle, 1883, p. 155). Il contempla l'immense crucifix de bois (...) qui se réverbérait dans cette glace noire. Il (...) paraissait descendre en tournoyant dans cette étendue d'encre (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 86) :
• 4. Oh! J'ai senti alors pour la première fois, devant cette ombre immense du ciel et cette mer d'encre, moi, pauvre enfant abandonné par tout ce qui fut ma vie et mon idéal, combien était vaste ce mot seul.
MALLARMÉ, Corresp., 1863, p. 70.
— Loc. et expr.
♦ C'est la bouteille à l'encre. C'est une situation, un fait très obscur(e) (cf. bouteille I C 3). Les Balkans, c'est la bouteille à l'encre. Personne ne s'y reconnaît (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 407) :
• 5. Pour un homme comme vous qui sait nager dans la bouteille à l'encre de l'esprit allemand, vous vous trouverez là, comme on dit en terme de natation, en pleine eau.
TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Gobineau], 1854, p. 211.
♦ Faire tache d'encre. Laisser une trace indélébile. Assurément nous attendons trop de ceux que nous aimons; et sur le fond d'affection le moindre déplaisir fait tache d'encre (ALAIN, Propos, 1930, p. 957).
♦ Se faire un sang d'encre. Se faire beaucoup de souci. Synon. se faire du mauvais sang. Les deux moulins chômaient. Grange se faisait un sang d'encre (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 34).
♦ Suer sang et encre. Se donner beaucoup de peine pour accomplir une tâche. Synon. suer sang et eau. Après avoir péniblement sué sang et encre sur le fameux chapitre des ventouses, Rodolphe brisa sa plume qui lui brûlait les doigts (MURGER, Scènes vie Boh., 1851, p. 63).
b) Proverbe. Il n'y a plus d'encre au cornet. [En parlant d'une pers.] Il ne reste plus qu'un souffle de vie, d'esprit.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1835, BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG.
B.— P. méton.
1. Ce qu'on écrit à l'encre; p. ext., ce qu'on écrit (article, lettre, ouvrage...). Les comédiens n'ont point échappé à ce débordement périodique d'encre, de fiel et d'injures (JOUY, Hermite, t. 2, 1812, p. 391). J'avais souvent entendu parler de ces femmes qui plongent leurs peines de cœur dans des flots d'encre (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 207).
— Loc. et expr.
♦ Faire couler beaucoup d'encre. Faire écrire beaucoup à son sujet (cf. couler1). Telle fut la querelle connue sous le nom de querelle du Cid, et qui a fait couler tant d'encre et provoqué tant de commentaires (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 155).
♦ Sentir l'encre (péj.).
[Le suj. désigne une pers.] Se complaire dans des recherches livresques. Cela (...) n'a pas fait de lui un rat de bibliothèque comme tant d'autres, qui sentent l'encre (PROUST, Prisonn., 1922, p. 289).
[Le suj. désigne une œuvre, une manière d'écrire] Être excessivement littéraire, théorique. Le style qui sent l'encre, c'est-à-dire, celui qu'on n'a jamais que la plume à la main (JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 83).
Rem. On rencontre chez Balzac le néol. encrophobie, subst. fém., au sens de « aversion pour l'action d'écrire ». Je n'ose vous dire quel effort je fais pour vous écrire. J'ai une plumophobie, une encrophobie qui va jusqu'à la souffrance (Lettres Étr., t. 1, 1850, p. 177).
2. Fam. Manière d'écrire à l'encre; p. ext., manière d'écrire, style. Un ouvrage de la meilleure encre. J'ai toujours pensé qu'il faut prendre dans l'écritoire de chaque auteur l'encre dont on veut le peindre (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p. 126) :
• 6. ... un courrier des arts donnait, sous forme d'anecdote ou de conseil, des réclames de tailleurs, avec des comptes rendus de soirées, des annonces de ventes, des analyses d'ouvrages, traitant de la même encre un volume de vers et une paire de bottes.
FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, t. 2, 1869, p. 42.
— Loc. et expr.
♦ (Écrire, répondre à qqn) de (la) bonne encre, de sa meilleure encre. Avec vivacité, sans ménager ses mots (cf. écrire). Si quelque mensonge imprimé te tombait sous la main (...) envoie-moi l'article et j'y répondrai de bonne encre (SAND, Corresp., t. 2, 1812-76, p. 82). On dit que lord Russell a écrit de la bonne encre, de son encre particulière aux Allemands; ce qui n'est pas probablement le moyen d'arranger les affaires de ce côté (MÉRIMÉE, Lettres Panizzi, t. 2, 1870, p. 50) :
• 7. « Faudra-t-il lui répondre encore? » se demanda Sixte, pour qui déjà l'attaque de son rival ne faisait plus doute. « Oui, » insista-t-il, et cette fois à voix haute, « je lui répondrai, et de ma meilleure encre... »
BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 49.
♦ (Écrire un ouvrage) d'une seule encre. D'une seule venue. Ce ne fut qu'en 1826 que je me mis à écrire ce livre d'un bout à l'autre et, comme on dit, d'une seule encre (VIGNY, Journal poète, 1837, p. 1064).
II.— [P. anal. d'aspect avec I A] ICHTYOL. Liquide noirâtre émis par les céphalopodes (en particulier la seiche) afin de troubler l'eau et de les dissimuler. Synon. sépia. Déjà dans la seiche, la bourse de l'encre est située dans le fond du sac abdominal (CUVIER, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 148). S'il sécrète la liberté, elle ressemble à l'encre des seiches qui se cachent (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 306).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694, s.v. ancre ou encre. Ds Ac. 1718-1932, uniquement s.v. encre. Homon. ancre. Étymol. et Hist. Mil. XIe s. enca (S. Alexis, éd. Chr. Storey, 281); ca 1160 [ms. A fin XIIe-début XIIIe s.] ancre (Enéas, éd. Salverda de Grave, 8776). Du b. lat. encau(s)tum « encre de pourpre (réservée à l'empereur) » puis « encre » neutre substantivé de encaustus « peint à l'encaustique », gr. « peinture à l'encaustique » de adj., v. encaustique; le b. lat. de Gaule septentrionale a gardé l'accent gr. sur la voyelle initiale; cf. l'a. ital. incostro (XIIIe s., BATT.), représentant le b. lat. accentué sur la 2e syllabe; pour l'a. prov. v. RAYN. t. 3, p. 125 et LEVY (E.) Prov. t. 2, p. 392. Fréq. abs. littér. :1 229. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 270, b) 2 079; XXe s. : a) 2 000, b) 1 825.
DÉR. Encrivore, adj. et subst. a) Adj. Qui efface l'encre. Solution encrivore. b) Subst. masc. Préparation liquide servant à effacer l'encre (cf. LEBEAU, COURTOIS, Pharm. chim., t. 1, 1929, p. 713). L'adj. et le subst. masc. sont attestés ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr., LITTRÉ, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965. — []. — 1re attest. 1870 (Lar. 19e); de encre, élément suff. -vore.
BBG. — GAMILLSCHEG (E.). Etymologische Miszellen. Rom. Jahrb. 1950, t. 3, pp. 283-285. — GEORGE (K.E.M.). Formules de négation et de refus en fr. pop. et arg. Fr. mod. 1970, t. 38, p. 308. — GRÖBER (G.). Etymologien. In : [Mél. Caix (N.) et Canello (U.A.)]. Firenze, 1886, pp. 43-44. — PECKMAN (L.P.G.). Arrement, its meaning and its relation to encre. Rom. R. 1941, t. 32, pp. 408-413.
encre [ɑ̃kʀ] n. f.
ÉTYM. 1160; enque, XIe; du bas lat. encau(s)tum « encre de pourpre réservée à l'empereur »; du grec egkauston. → Encaustique.
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1 Liquide, noir ou coloré, qui laisse une trace sur un support, et est utilisé notamment pour écrire. || Acheter une bouteille d'encre. || Encres de couleur. || Encre bleue, noire, rouge (dite rosette), verte, violette. || Encre épaisse, pâteuse. || Délayer (cit. 2) son encre. || Encre à stylo. || Remplir d'encre un encrier, le réservoir d'un stylo. || Bouteille, flacon d'encre. || Tremper sa plume dans l'encre. ⇒ Encrier. || Écrire à l'encre. || Biffer à l'encre noire un texte censuré. ⇒ Caviar; caviarder. || Buvard pour sécher l'encre. || Mauvais papier qui boit l'encre. || Plume qui crache (cit. 6) l'encre. || Tache d'encre. ⇒ Pâté (cit. 6, 6.1). || Gomme à encre. || Pupitres couverts d'encre (→ Briller, cit. 21). || Doigts maculés, visage barbouillé d'encre.
1 (…) je soutiendrai mon opinion jusqu'à la dernière goutte de mon encre.
Molière, le Mariage forcé, 4.
2 Ma mère ne me parle plus; elle m'a ôté papier, plumes et encre; je me sers d'un crayon, qui par bonheur m'est resté, et je vous écris sur un morceau de votre lettre.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXIX, p. 147.
3 Elle relut cette lettre et, à défaut d'un buvard, l'agita un instant pour en sécher l'encre (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, III, I, p. 205.
♦ Encres d'imprimerie : mélanges d'huile cuite et de noir de fumée (⇒ Ponce) ou de matières colorantes. || Impression à l'encre. ⇒ Encrage. || Encres typographiques, lithographiques. || Feuilles de journal qui sentent l'encre. || Encre autographique ou à report, employée en lithographie. || Encre à copier ou communicative, pour obtenir des copies. || Encre réticulable, séchant aux ultra-violets. — Encre sympathique, dont la trace invisible apparaît sous l'action d'un réactif ou d'une température élevée. || Encre aveugle. || Encre indélébile, dont on se sert pour marquer le linge. || Encre noire émise par la seiche. ⇒ Sépia. || Encre de Chine, composition employée pour les dessins au pinceau, à la plume… || Encres de couleur utilisées par les peintres.
4 M. Sucre, avec mille grâces, du bout de son fin pinceau trempé dans l'encre de Chine, a tracé sur une jolie feuille de papier de riz deux cigognes charmantes et me les a offertes de la manière la plus aimable, comme un souvenir de lui.
Loti, Mme Chrysanthème, XXXIII, p. 154.
♦ ☑ Loc. Noir (cit. 15) comme de l'encre : très noir, d'un noir intense. ☑ C'est la bouteille à l'encre. ⇒ Bouteille.
♦ D'encre : très noir, sombre. || Nuit d'encre. ☑ Se faire un sang d'encre, du souci, du mauvais sang.
4.1 Le commandant, un secrétaire du bataillon et le lieutenant Soubeyrac marchaient en silence. La lune semblait voyager très vite dans la nuit d'encre. Entre les sautes de vent et les périodes d'obscurité intense, elle baignait le village d'une lueur maternelle, découpait des ombres d'un feutre couleur de prune, et frottait la campagne d'un sirop épais.
Armand Lanoux, le Commandant Watrin, p. 65.
4.2 Le regard fixe, dans une solitude d'encre.
Éluard, Défense de savoir, Pl., t. I, p. 217.
➪ tableau Désignations de couleurs.
♦ (L'encre, symbole de l'écriture). ☑ Faire couler (cit. 9.1) beaucoup d'encre. ☑ Fam. Un buveur d'encre. — (1585, in D. D. L.). Manière d'écrire (dans des loc.). ☑ Un récit de très bonne encre. ☑ Écrire de sa meilleure encre. ☑ Ces deux œuvres sont de la même encre, du même style, de la même inspiration.
5 (…) je me mis à écrire le livre d'un bout à l'autre, et, comme on dit, d'une seule encre.
A. de Vigny, Journal d'un poète, p. 240.
6 Mon éminent confrère Elie Faure m'a, lors de ce dernier deuil, écrit une lettre admirable, de sa meilleure encre.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, Prologue, p. 23.
7 (…) un certain marquis de Silly, dont Saint-Simon a tracé le portrait d'une encre virulente (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 132.
2 (1870). Liquide noir émis par certains céphalopodes, qui trouble l'eau et les dérobe à la vue (⇒ Sépia). — Cuis. || Calmars à l'encre, cuits dans une sauce comportant ce liquide.
3 Bot. Mycose du châtaignier.
8 Les châtaigneraies dépérissent surtout à cause de la maladie de l'encre (Endothia parasitica).
Henri Boulay, Arboriculture et Production fruitière, p. 27.
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DÉR. Encrer, encrier.
HOM. Ancre.
Encyclopédie Universelle. 2012.