rosette [ rozɛt ] n. f.
1 ♦ Ornement circulaire, en forme de petite rose (en broderie, orfèvrerie, sculpture).
2 ♦ Nœud formé d'une ou deux boucles. Faire une rosette à ses lacets.
3 ♦ (déb. XIXe) Insigne (formé d'un petit cercle d'étoffe) du grade d'officier, dans certains ordres. ⇒ décoration. « Le superlatif de ses espérances, [...] c'était d'entrer à l'Institut et d'avoir la rosette des Officiers de la Légion d'honneur ! » (Balzac). Absolt Il a le ruban, mais il brigue la rosette.
4 ♦ (1752) Techn. Petit cadran portant le réglage de l'avance et du retard, sur une montre.
5 ♦ Bot. Disposition circulaire de feuilles nombreuses étalées au sol au niveau du collet. La rosette des feuilles de pâquerette, de pissenlit.
6 ♦ (1935) Rosette de Lyon : saucisson sec de Lyon.
● rosette nom féminin (de rose 1) Nœud formé d'une ou deux boucles, qu'on peut détacher en tirant les bouts. Insigne, en forme de petite rose, monté sur un bouton, porté à la boutonnière par les officiers et dignitaires de certains ordres de chevalerie ou de mérite. Arts décoratifs Ornement en forme de petite rosace. Botanique Raccourcissement notable des entre-nœuds des plantes dû à un virus (blé, lis, arachide) ou à une carence en zinc (pommier). Charcuterie Boyau de porc correspondant au rectum ; saucisson enveloppé dans ce boyau. Équitation Molette d'éperon. Serrurerie Plaquette fixée sur la porte et comportant en son centre un orifice circulaire pour le tourillonnement du bouton ou de la béquille. Sylviculture Fendillement circulaire dans le cœur d'un arbre. ● rosette (expressions) nom féminin (de rose 1) Feuilles en rosette, feuilles étalées sur le sol en cercle, principalement au niveau du collet, comme chez le pissenlit.
Rosette
(en ar. Rachîd) v. et port d'égypte, sur une branche du delta du Nil, à l'E. d'Alexandrie; 40 000 hab.
— La pierre de Rosette (British Museum, Londres), datée de 196 av. J.-C., est le fragment d'une stèle (en basalte noir) découverte à Rosette en 1799; elle porte des inscriptions en grec, en démotique et en hiéroglyphes (ce sont les trois versions d'un même décret pharaonique), qui permirent à Champollion de déchiffrer, en 1822, les hiéroglyphes égyptiens.
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Rosette
n. f.
d1./d Ornement en forme de petite rose.
d2./d Noeud à deux boucles qui se défait lorsqu'on tire sur l'un des deux bouts libres.
d3./d Insigne d'officier dignitaire de divers ordres civils ou militaires français.
d4./d BOT Ensemble des feuilles, étalées au ras du sol, chez certaines plantes. La rosette de la laitue d'eau.
d5./d Maladie virale de certaines plantes (arachide, blé notam.), qui provoque le raccourcissement des entre-noeuds des tiges ou des branches.
⇒ROSETTE, subst. fém.
A. — Objet, ornement circulaire dont la forme évoque celle d'une rose (en architecture, décoration, etc.). Sur sa poitrine [de la momie] descendaient deux autres colliers, dont les perles et les rosettes en or, lapis-lazuli et cornaline, formaient des alternances symétriques du goût le plus exquis (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 188). Il venait de découvrir (...) Naples, ses quartiers baroques, ses rosettes de pierre, ses chevaux à collier de cuivre (NIZAN, Conspir., 1938, p. 115).
1. a) Nœud d'un ruban, à une ou deux boucles, que l'on défait en tirant les extrémités. [Le] vieillard (...) renouait les cordons de son carton avec les rosettes savantes, familières aux doigts des collectionneurs d'estampes (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p. 25). Lorsque j'eus appris qu'on appelait les petits nœuds de ruban: des rosettes (quel âge pouvais-je avoir alors? Cinq ou six ans...) je m'emparai de quantité de ceux-ci, de celles-ci, dans la corbeille à ouvrage de ma mère (GIDE, Feuillets d'automne, 1947, p. 312).
b) Petite cocarde de cuir noir que les soldats, au XVIIIe s., portaient dans leur chevelure attachée sur la nuque. (Ds LELOIR 1961, Lar. 19e-Lar. Lang. fr.).
c) Décoration portée à la boutonnière par les dignitaires de certains ordres civils ou militaires. Rosette de commandeur, d'officier de la Légion d'honneur; attendre, demander, obtenir, arborer la rosette. Il portait, non sans ostentation, la rosette d'officier de l'Instruction publique (BENOIT, Atlant., 1919, p. 127):
• Au revers du veston, la rosette rouge, dans le plus petit modèle qui soit mis en vente, et qui cependant avait provoqué une mémorable scène quand M. de Coëtquidan l'avait achetée après sa promotion, le baron protestant qu'elle était « d'une grosseur répugnante », et feignant de vouloir commander des rosettes invisibles à l'œil nu, qu'on fabriquerait exprès pour lui.
MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 769.
2. Domaines sc. et techn.
a) Domaines sc.
) BOTANIQUE
— ,,Disposition de feuilles nombreuses et étalées, arrangées en cercle, rapprochées, et dont l'ensemble termine une tige souterraine ou rhizome, ou des rameaux aériens`` (LITTRÉ-ROBIN 1855). Rosette du pissenlit. D'autres plantes (...) se disposaient en touffes épaisses, étalant à la surface de l'eau leurs rosettes de feuilles découpées (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 72).
— ,,Altération circulaire et fendillée dans le cœur d'un arbre`` (JOSSIER 1881; dict. XIXe et XXe s.).
) MÉD. ,,Figure résultant de l'adhérence de globules rouges hétérologues autour d'un lymphocyte`` (Méd. Flamm. 1975).
b) Domaines techn.
) DÉCOR. Tige de bois fixée sur la traverse d'un portemanteau, et dont l'extrémité est en forme de champignon. (Dict. XIXe et XXe s.).
) ÉQUIT. Molette de l'éperon (Dict. XIXe et XXe s.).
) HORLOG. Petit cadran d'une horloge, destiné à en avancer ou en retarder le mouvement (d'apr. Mots rares 1965; dict. XIXe et XXe s.).
) MIROIT. Filet tortillé ou partie blanchâtre apparaissant dans un miroir dont le tain a disparu. (Dict. XIXe et XXe s.).
) MUS. Ouverture circulaire, généralement ornementée, située au centre de la table d'harmonie du clavecin, du luth, de la guitare, de la viole, etc. Synon. rosace, rose1. C'est là, en 1785, qu'il construisit le dédacorde [instrument à dix cordes] qui est au musée du Conservatoire de musique, à Paris, lequel est orné d'une rosette aux initiales de Marie Antoinette (GRILLET, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 302). Voir BRENET Mus. 1926, p. 394.
) RELIURE. Fer à dorer formant à lui seul un motif. (Dict. XIXe et XXe s.). P. méton. ,,Motif circulaire doré, réalisé à l'aide de ce fer`` (ROB.).
) SERR. Petite plaque ronde qui est fixée sur une porte et au milieu de laquelle passe la tige du bouton de tirage. Voir ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p. 57.
) TECHNOL. Plaque de métal percée d'un orifice rond, et servant à river les deux bouts d'une goupille. Voir NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 9.
B. — Objet, produit dont la couleur évoque celle de la rose.
1. ALIM. Saucisson sec fabriqué dans la région lyonnaise. Les amateurs placent en général la rosette au premier rang des saucissons secs de Lyon. Elle est toujours consommée crue, en hors-d'œuvre (Ac. Gastr. 1962).
2. TECHNOLOGIE
a) Encre rouge obtenue à partir d'une essence de bois du Brésil. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) Cuivre rouge pur. En appos. Ceux qui ont creusé la terre à coups de pics pour en tirer le cuivre rosette (ARNOUX, Abisag, 1919, p. 18).
REM. Roset(t)ier,(Rosetier, Rosettier) subst. masc., technol. Poinçon employé par les couteliers, les ouvriers sur métaux, pour faire des rosettes (supra A 2 b ). (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1225 rosete « petite rose » (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 196, 9 ds T.-L.); 2. 1298 « ornement en forme de petite rose » (Pièce justif., A 144 ds J. M. RICHARD, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, p. 382); 3. 1727 diamants rosettes (Nouv. archives de l'art fr., p. 289); 4. 1752 horlog. (Trév.); 5. 1765 « nœud formé de boucles qu'on peut détacher en tirant sur les bouts » (Encyclop.); 6. 1820 « en reliure, fer à dorer » (LESNÉ, La Reliure, p. 217 ds LITTRÉ); 7. 1830 « insigne de certains ordres civils ou militaires qui se porte à la boutonnière » (BALZAC, Adieu, p. 6); 8. 1771 fleur en rosette (Trév.); 1812 feuilles en rosette (MOZIN-BIBER); 1817 « bouquet de petites feuilles terminant la tige d'une mousse » (S. GÉRARDIN, Dict. raisonné de bot., Paris, Dondey-Dupré); 9. 1938 « saucisson sec de la région lyonnaise » (MONT.-GOTTSCHALK). II. 1. 1576 « cuivre rouge » (BODIN, Républ., VI, 3 ds HUG.); 2. 1589 « sorte d'encre rouge » (Doc. ds Sté archéol. de Lorraine, 1859, p. 242). I dimin. de rose1; suff. -ette (-et). II dér. de rose2; suff. -ette (-et). Fréq. abs. littér.:146. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 390. — GREIMAS Mode 1948, p. 57, 76. — HASSELROT 20e s. 1972, p. 66.
1. rosette [ʀozɛt] n. f.
ÉTYM. 1298; « petite rose », XIIe; dimin. de 1. rose.
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1 Ornement circulaire, en forme de petite rose (en broderie, orfèvrerie, sculpture…). — Spécialt, techn. (ornements). Plaque ronde au centre de laquelle passe un bouton de porte. — Motif circulaire doré au fer, dans une reliure. — Ouverture au centre de la table d'harmonie d'un instrument à cordes pincées (luth, guitare…). — Fleuron de métal utilisé en coutellerie. — Ornement au centre d'un champignon de porte-manteau.
2 Nœud à boucles d'un ruban.
3 (Déb. XIXe). Cour. Insigne (formé d'un petit cercle d'étoffe) du grade d'officier dans certains ordres. ⇒ Décoration. || Rosette surmontant une croix d'officier. || Porter une rosette à sa boutonnière (→ Fleurir, cit. 5; grasseyer, cit. 3). || Rosette d'officier de la Légion d'honneur.
1 Son avenir, ses rêves de bonheur, le superlatif de ses espérances, voulez-vous le savoir ? c'était d'entrer à l'Institut et d'avoir la rosette des Officiers de la Légion d'Honneur !… avoir une rosette à sa boutonnière ! Quel rêve !
Balzac, Pierre Grassou, Pl., t. VI, p. 123.
2 Lorsque j'eus appris qu'on appelait les petits nœuds de ruban : des rosettes (quel âge pouvais-je avoir alors ? cinq ou six ans…) je m'emparai de quantité de ceux-ci, de celles-ci, dans la corbeille à ouvrage de ma mère, puis, m'étant enfermé dans une chambre à l'abri des regards qui eussent pu gêner le charme, j'en disposai sur le plancher tout un parterre, tout un jardin. N'était-ce pas des fleurs ? Le mot le voulait.
Gide, Journal, 1947, Feuillets d'automne.
4 (1727). Techn. Petit cadran portant le réglage de l'avance et du retard, sur une montre.
5 (1870). Bot. Disposition circulaire de feuilles nombreuses étalées au sol (ex. : la pâquerette). — (1812). || Feuilles en rosette.
6 (1964). Techn. Milieu de la calotte d'un chapeau lustré.
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II (1864). Pop. Anus. — Amateur de rosette : homosexuel actif. || Chevalier de la rosette : homosexuel passif.
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HOM. 2. Rosette.
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2. rosette [ʀozɛt] n. f.
ÉTYM. XVIe; de 2. rose.
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♦ Se dit de certaines matières rosées ou tirant sur le rouge. Spécialt, techn. Cuivre rouge. — Encre rouge faite avec un bois du Brésil. — Craie ou crayon rouge, utilisé en dessin, en peinture.
0 (…) on lève plusieurs feuilles qu'ils appellent rosettes, dans lesquelles il n'y a que la moitié de cuivre, et qu'on remet ensuite au fourneau pour en ôter tout ce qu'il y a de terrestre (…)
J.-F. Regnard, Voyage en Laponie, p. 98.
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HOM. 1. Rosette.
Encyclopédie Universelle. 2012.