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endurer

endurer [ ɑ̃dyre ] v. tr. <conjug. : 1>
XIe; lat. médiév. indurare, ext. de sens du lat. class. « (se) durcir »
Supporter avec patience (ce qui est dur, pénible). souffrir, subir. Endurer la faim, la soif, le froid. Endurer stoïquement qqch. Après ce qu'elle lui a fait endurer ! « À la Conciergerie, où il eut à endurer toutes les souffrances imaginables » (Gautier).
Tolérer (qqch. de désagréable). fam. digérer , encaisser. « Tu prétends que j'endure tes débauches ? » (Molière). On a assez enduré ses caprices et sa mauvaise humeur. Je n'en endurerai pas plus. 1. supporter.

endurer verbe transitif (latin indurare, endurcir son corps) Supporter, subir avec fermeté ou avec résignation quelque chose de pénible, de désagréable ; tolérer : Comment peut-il endurer qu'on lui parle ainsi !endurer (citations) verbe transitif (latin indurare, endurcir son corps) Gérard Bauër Le Vésinet 1888-Paris 1967 J'admire et méprise les hommes pour tout ce qu'ils sont capables d'endurer. Carnets Gallimardendurer (synonymes) verbe transitif (latin indurare, endurcir son corps) Supporter, subir avec fermeté ou avec résignation quelque chose de pénible...
Synonymes :
- accepter
- admettre
- avaler (familier)
- essuyer
- souffrir
- subir
- supporter
- tolérer

endurer
v. tr.
d1./d Souffrir, supporter (une épreuve pénible). Les tourments qu'il endura pendant la guerre.
d2./d Tolérer, supporter. Je ne peux pas endurer ça!

⇒ENDURER, verbe trans.
[Le suj. désigne un être animé]
A.— Souffrir, subir quelque chose de pénible, de douloureux (situation difficile, épreuve, etc.). Endurer des peines, des tourments, le martyre. (Quasi-)synon. éprouver. Jamais je n'en ai été réellement maltraité. Je n'ai pas souffert la centième partie de ce qu'a enduré M. de Baure (STENDHAL, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 451). La maison devenait un enfer, Berthe y endurait une continuelle torture, car sa sœur Hortense (...) ne prononçait pas une phrase, sans y glisser une allusion blessante (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 344) :
1. Mes douleurs d'estomac sont revenues, horribles, intolérables. (...) Dieu seul peut savoir ce que j'endure.
BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. 1145.
Faire endurer qqc. à qqn. La nourrice de Marie [Stuart] se plaint au commandant de la forteresse des traitements qu'il fait endurer à sa prisonnière (STAËL, Allemagne, t. 2, 1810, p. 318).
B.— Supporter avec fermeté et constance. Endurer la fatigue. (Quasi-)synon. supporter, résister à, être dur à.
1. [Fatigue ou douleur physique] Il était rude à lui-même, infatigable, sachant endurer patiemment la faim, la soif, le froid, la pluie, la chaleur (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 268). Quand j'étais bien sage, quand j'endurais vaillamment mes bobos, j'avais droit à des lauriers, à une récompense (SARTRE, Mots, 1964, p. 50) :
2. Elles piétinaient dans la boutique du matin au soir, portaient des sacs, déplaçaient des caisses, battaient des vêtements, brossaient, nettoyaient, couraient, se démenaient jusqu'à l'épuisement. Édith, robuste, endurait cette énorme besogne sans fatigue.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 198.
2. [Fatigue morale, épreuve] Votre amour (...) ne savait supporter ni le dédain ni la raillerie; le mien peut tout endurer sans faiblir (BALZAC, Langeais, 1834, p. 338). Il sut avec une heureuse sagesse endurer de longs mépris. Il recevait les affronts avec tranquillité (FRANCE, Orme, 1897, p. 208) :
3. Bernard devina qu'il n'endurerait pas trente jours ce qu'il avait à peine supporté sans exploser pendant une fin de semaine : il résolut de partir...
NIZAN, La Conspiration, 1938, p. 160.
SYNT. a) Endurer + compl. d'obj. dir. : endurer une épreuve, des misères, des peines, des privations, des souffrances, un supplice, la torture. b) Endurer + adv. ou compl. circ. : endurer lâchement, passivement, patiemment, stoïquement, vaillamment; endurer sans murmurer, sans se plaindre, avec patience, avec résignation.
Emploi abs. Cette devise, par exemple, que je vous offre :« Endurer, pour durer! » (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 45). Patience! Qui veut durer, doit endurer (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 986).
C.— Tolérer. Synon. admettre, supporter. Ce trait d'impolitesse est le dernier que je veuille endurer (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 218) :
4. Toutefois, la jeune Mme Maréchal (...) n'endurait pas les plaisanteries sur la piété, et son mari, qui adorait la gaudriole de Béranger, dut être souvent ramené, de façon sévère, au sentiment des convenances de sa position.
BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 21.
Constr. vieillies
Endurer de + inf. À chaque heure qui tourne au cadran de l'église d'à côté, je me demande si je vais pouvoir endurer de vivre encore (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1913, p. 352).
(Ne pas) endurer que + subj. Mais j'endure mal qu'on injurie ma femme, en mon absence surtout (BLOY, Journal, 1895, p. 184). Touvereyn endura que le patron silencieux le regardât en face, puis il mâcha de lentes paroles (HAMP, Champagne, 1909, p. 105).
Prononc. et Orth. :[], (j')endure []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1050 « supporter, souffrir » (Alexis, éd. Chr. Storey, 397 : Tantes dolurs ad pur tei andurede[s]). Empr. au lat. indurare « endurcir son corps; son cœur » en lat. impérial. Fréq. abs. littér. :590. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 836, b) 729; XXe s. : a) 1 328, b) 603.

endurer [ɑ̃dyʀe] v.
ÉTYM. XIe; du lat. médiéval indurare « rendre dur, devenir dur », ext. de sens du lat. class. « se durcir ».
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I V. tr.
1 Supporter avec patience (ce qui est dur, pénible, désagréable). Pâtir (de), souffrir, subir. || Endurer la faim, le froid, la soif. Éprouver, ressentir. || Endurer les pires souffrances, le martyre. || Ils ont enduré beaucoup de peines (→ Ahan, cit. 2). || Les tourments qu'il endure (→ Dénier, cit. 4). || Endurer la fatigue, les privations, les mauvais traitements, les coups. || Endurer la torture sans rien avouer. Soutenir. || Tout endurer sans se plaindre, avec constance, résignation. || Faire endurer qqch. à qqn. || Après ce qu'il lui a fait endurer, il est normal qu'elle le haïsse.
1 Souffrir est le terme général applicable à tous les maux (…) Endurer, du latin durare, durer, persévérer, patienter, emporte l'idée de patience, de longanimité, de soumission (…) Les maux que vous endurez ne vous causent pas de colère ou d'emportement, ne vous font pas sortir de votre calme, vous trouvent dur ou endurci contre, persistent dans votre état.
Lafaye, Dict. des synonymes, p. 961.
2 (…) toutes les misères
Que durant notre enfance ont enduré(es) nos pères.
Corneille, Cinna, I, 3.
3 Quand Dieu nous exerce par les souffrances, si nous l'endurons chrétiennement, notre patience tient lieu de martyre.
Bossuet, in Lafaye, p. 961.
4 (…) au milieu des supplices et des tortures, au milieu des feux et des déboîtements de membres que l'on leur faisait endurer (…)
Racine, Appendices, traductions, Des Esséniens.
5 (…) endurer la question extraordinaire sans dire une parole.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 487.
5.1 (…) cette malheureuse est là pour servir de plastron à tous les caprices qui peuvent passer dans la tête de ce libertin; soufflets, fustigations, mauvais propos, jouissances, il faut qu'elle endure tout (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 169.
6 Théophile, errant de retraite en retraite, fut arrêté le 28 septembre suivant, et transporté à la Conciergerie, dans la tour dite de Montgommery, où il eut à endurer toutes les souffrances imaginables.
Th. Gautier, les Grotesques, p. 90.
7 Il ne mesurait la privation qu'il avait endurée qu'au moment où il s'avisait d'y mettre fin.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, VII, p. 60.
8 Pour désirer la souffrance il faut l'aimer. Qui n'est pas capable de l'aimer, fait mieux de l'endurer humblement, aveuglément et même de se plaindre tout son saoul.
Bernanos, le Scandale de la vérité, p. 8.
2 (V. 1260). Tolérer (ce qui est désagréable). Permettre, supporter; fam. avaler, boire, digérer. || Endurer les insolences, la mauvaise conduite, les débauches (cit. 9) de qqn. || Endurer des injures, des affronts, des outrages. Essuyer. || Il endure tout, il endurerait tout de son fils. || Il nous a fallu endurer ses mauvaises manières par politesse. || Endurer avec patience, par bonté, avec longanimité.Je n'en endurerai pas plus. → La mesure est comble, ça suffit. || N'endurez plus ses insolences, vous êtes trop indulgent.
9 Endurer un affront comme celui-là, en notre présence !
Molière, les Précieuses ridicules, 14.
10 (…) il disait du ton le plus élégant les choses les plus grossières, et les faisait passer. Les femmes même les plus modestes s'étonnaient de ce qu'elles enduraient de lui.
Rousseau, les Confessions, III.
REM. Endurer que…. se construit avec le subjonctif; endurer de… avec l'infinitif.
11 Mais haïr un rival, endurer d'être aimée (…)
N'est-ce point dire trop ce qui sied mal à dire ?
Corneille, Attila, II, 6.
12 Mais as-tu vu mon père et peut-il endurer
Qu'ainsi dans sa maison tu t'oses retirer ?
Corneille, Horace, I, 3.
13 Comment, Mesdames, nous endurerons que nos laquais soient mieux reçus que nous ?
Molière, les Précieuses ridicules, 15.
3 Absolt. (Vieilli). || Endurer : avoir de la constance à supporter, souffrir avec patience.
14 Hélas ! s'il est ainsi, quel malheur est le mien !
Je soupire, j'endure, et je n'avance rien (…)
Corneille, l'Illusion comique, II, 3.
15 Il veut me voir souffrir : je me tais et j'endure.
Thomas Corneille, Ariane, IV, 3.
Proverbe :
16 Qui veut durer, doit endurer.
R. Rolland, Jean-Christophe, VII, p. 11.
Vx. Souffrir.
17 Qui a enduré sous Ponce-Pilate.
Corneille, l'Office de la Vierge.
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II V. intr. (1870). Mar. Diminuer l'effort que l'on exerce sur les avirons. || Endure tribord !, sur ce bord.
CONTR. Dérober (se), fuir. — Impatienter (s').
DÉR. Endurable, endurance, endurant.

Encyclopédie Universelle. 2012.