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fard

fard [ far ] n. m.
• 1213; de 1. farder
1Produit qu'on applique sur le visage pour en changer l'aspect naturel. maquillage. Fard blanc; fards teintés. Fard pour le teint. fond (de teint), poudre. Fard à joues. blush. Fard à paupières. 1. ombre (à paupières). Fard pour les yeux ( eye-liner, khôl, mascara, rimmel) , pour les lèvres ( 2. brillant, rouge) . « Des joues plâtrées de fard, des lèvres peintes » (Huysmans). Fards liquides, fards gras, fards secs. Fard en bâton, en crayon. Se mettre du fard. se farder. Enlever son fard. se démaquiller.
Piquer un fard.
2Fig. et vx Procédé par lequel on essaie de dissimuler ou d'embellir la vérité. artifice. Mod. Sans fard : sans artifice. « Son naturel nu et simple, son élégance sans fard » (Sainte-Beuve). Parler sans fard, avec franchise. ⇒ naturellement.
⊗ HOM. Far, phare.

fard nom masculin (de farder 2) Composition cosmétique de maquillage, destinée à masquer certains défauts de la peau, à rehausser l'éclat du teint ou à en modifier la couleur. ● fard (difficultés) nom masculin (de farder 2) Prononciation Far, fard :[&ph90;&ph85;ʀ], comme pour rimer avec fanfare.Fart :[&ph90;&ph85;ʀ&ph104;], comme pour rimer avec carte. Orthographe Ne pas confondre ces trois mots, semblables à la finale près. 1. Far n.m. = gâteau breton (du latin far, blé ; à rapprocher de farine). 2. Fard n.m. = composition colorée pour le maquillage (de farder). Du fard à paupières. 3. Fart n.m. = produit dont on enduit les semelles des skis pour les rendre plus glissantes (mot scandinave). ● fard (expressions) nom masculin (de farder 2) Littéraire. Parler sans fard, sans artifice, directement. Familier. Piquer un fard, rougir d'émotion, de confusion. ● fard (homonymes) nom masculin (de farder 2) far nom masculin phare nom masculin

fard
n. m. Composition cosmétique destinée à embellir le teint.
|| Loc. Fam. Piquer un fard: rougir subitement.
|| Fig. Parler sans fard, sans feinte.

⇒FARD, subst. masc.
A.— Composition colorée qu'on applique sur différentes parties du visage pour en rehausser l'éclat. Boîte à fard. Des filles énormes et bouffies, aux cheveux jaunes, plâtrées et grasses de fard, dévisageaient les passants avec de sales regards (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 865). Après la représentation, Bouchotte, dans sa loge, ôtait son fard (FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 278) :
1. ... bien qu'elle eût (...) allongé jusqu'aux tempes la ligne noire de ses yeux, avivé sa joue de fard, jamais Poëri n'avait semblé y faire attention. Pourtant Tahoser était bien belle...
GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 244.
P. anal. Tu as mon châle jaune! Ah! cette couleur est le fard des brunes (BALZAC, Cous. Bette, 1847, p. 37) :
2. La poussière rose couvrait ses mains, et, volant quelquefois jusqu'à son visage, saupoudrait ses joues et ses lèvres d'un léger fard, qui faisait paraître ses yeux plus bleus et plus resplendissants.
LAMART., Confid., Graziella, 1849, p. 216.
Fam. Piquer un fard. Rougir sous l'effet d'une émotion. Anaïs, qu'est-ce que tu racontais donc à Marie Belhomme pour lui faire piquer des fards, que ceux de la Bastille sont pâles à côté! (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 151).
B.— Au fig., littér. Apparence trompeuse qui dissimule la vérité. L'être débarrassé de ses fards (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 5) :
3. ... il tenait à la nièce de Jupien des discours aussi sentimentaux (...) qu'étaient d'une bassesse sans fard, les théories qu'il avait exposées à M. de Charlus au sujet de la séduction, du dépucelage.
PROUST, Prisonn., 1922, p. 52.
Agir, parler sans fard. Sans dissimulation. Un aveu sans fard. Cette gaieté (...) me révélait sans fard tous les changements qui étaient survenus en moi! (BALZAC, Chabert, 1832, p. 51).
Vx, littér. Faux ornements. Le manque de simplesse réelle, le fard trop ingénieux du style (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 39).
Prononc. et Orth. :[]. LITTRÉ souligne que le d ne se lie pas mais que quelques-uns lient l's du plur. Ds Ac. 1694-1932. Homon. far, fart, phare. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 fart « procédé par lequel on essaie de dissimuler ou d'embellir la vérité » (Renart, éd. M. Roques, 8867); 2. 1213 fard « produit qu'on applique sur le visage pour en changer l'aspect naturel » (Les Faits des Romains, éd. F. L. Flutre et K. Sneyders de Vogel, t. 1, p. 627, ligne 2). Déverbal de farder. Fréq. abs. littér. : 320. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 194, b) 571; XXe s. : a) 494, b) 591. Bbg. BRÜCH (J.). Die Sippe des frz. baudrier, frz. coffin, frz. fard. Z. rom. Philol., 1922, t. 42, pp. 226-227.

fard [faʀ] n. m.
ÉTYM. 1213; déverbal de 1. farder.
1 Composition dont l'application sur la peau donne à celle-ci plus d'éclat ou masque un défaut physique. || Fards pour la ville, pour le soir, pour la scène. Maquillage. || Fard blanc; fards colorés. || Fard pour le teint. Fond (de teint), make-up (anglic.), poudre. || Fard pour les lèvres, pour les joues; fard à joues. Rouge. || Fard pour les yeux (cils, paupières). Cosmétique; eye-liner, khôl, mascara, rimmel. || Fards liquides, fards gras, fards secs. || Pot, boîte de fard. || Fard en bâton, en crayon. || Se mettre du fard. Farder (se). || Comédien qui étale son fard avec une patte de lièvre. || Se remettre du fard dans la journée. Raccord (faire un). || Enlever le fard, son fard. Démaquiller (se).
1 Quand une femme a trop de volonté
De s'attifer et de se faire belle,
Gâtant par fard sa face naturelle (…)
Ronsard, Premier livre des poèmes, « Choses humaines ».
2 Il fallait pour fixer les fards, oindre de cérat frais le visage et la poitrine (…)
Pierre Louÿs, Aphrodite, I, I.
3 (…) une face faisandée, des yeux liquides et en gomme, des joues plâtrées de fard, des lèvres peintes (…)
Huysmans, Là-bas, p. 256.
Par métaphore :
4 La sévérité des femmes est un ajustement et un fard qu'elles ajoutent à leur beauté.
La Rochefoucauld, Maximes, 204.
5 Son ombrelle rouge, tamisant la lumière, projette sur son visage sombre le fard sanglant de ses reflets.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXV.
2 Fig. et vx. Procédé par lequel on essaie de dissimuler ou d'embellir la vérité. Artifice, brillant, déguisement, dissimulation, feinte, trompe-l'œil.Apparence trompeuse. || Le fard de l'apparence (cit. 6).
6 Fâcheuse suffisance, qu'une suffisance pure livresque ! Je m'attends qu'elle serve d'ornement, non de fondement, suivant l'avis de Platon qui dit la fermeté, la foi, la sincérité être la vraie philosophie, les autres sciences et qui visent ailleurs, n'être que fard.
Montaigne, Essais, I, XXVI.
Loc. adv. Mod. Sans fard : sans artifice. || Il parle, il agit sans fard. Naturellement.
7 Ce conseil adroit, qui semble être sans fard (…)
Molière, l'Étourdi, I, 8.
8 Je te parle sans fard et veux être chrétien.
Corneille, Polyeucte, V, 2.
Loc. adj. Sans détour. || Un art simple et sans fard, un langage sans fard (→ Corinthien, cit. 2). Franc.
9 (…) Soyez simple avec art,
Sublime sans orgueil, agréable sans fard.
Boileau, l'Art poétique, I.
10 (…) ses grâces ingénues, son naturel nu et simple, son élégance sans fard, et cette négligence unique, à lui seul permise, inappréciable négligence, et qui l'emporte sur un style plus poli.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, Fénelon, t. II, p. 2.
3 (1878). Fam. (Personnes). Piquer un fard : rougir brusquement. || Il a piqué un fard quand on a parlé de lui.
CONTR. Droiture, simplicité. — Franchise.
HOM. 1. Far, 2. far, fart, phare.

Encyclopédie Universelle. 2012.