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gamin

gamin, ine [ gamɛ̃, in ] n.
• 1804; « jeune aide d'artisan » 1765; mot dial. de l'Est; o. i.
1Vx Petit garçon ou petite fille « qui passe son temps à jouer et à polissonner dans les rues » (Laveaux). galopin, garnement, polisson. Gamins des rues. Un gamin de Paris. gavroche, poulbot, titi.
2Mod. Garçon, fille jeune et espiègle. « un esprit de gamine expérimentée qui voit les choses avec insouciance » (Maupassant).
Adj. espiègle, mutin, taquin. Air, ton, esprit gamin. Gaieté gamine. Par ext. « Un petit chapeau de cuir, sportif et gamin » (Colette).
3Fam. Enfant, adolescent(e). gosse; région. drôle, gone, 2. minot. Une gamine de onze ans. Quand j'étais gamin. Adj. Elle est restée gamine. Fam. Fils, fille encore jeune. Son gamin. gars(vieilli), môme.
⊗ CONTR. Adulte, sérieux.

gamin, gamine nom (peut-être radical gamm-, signifiant « vaurien ») Enfant en général, gosse : Se conduire comme un gamin. Familier. Fils, fille : Elle est gentille, votre gamine.gamin, gamine (synonymes) nom (peut-être radical gamm-, signifiant « vaurien ») Enfant en général, gosse
Synonymes :
- enfant
- gosse (populaire)
- môme (populaire)
- petit
gamin, gamine adjectif Qui a un caractère jeune, espiègle : Il a toujours été gamin.gamin, gamine (synonymes) adjectif Qui a un caractère jeune, espiègle
Synonymes :
- enfant
- enfantin
- farceur
- malicieux
- mutin
- plaisantin
- puéril

gamin, ine
n. et adj.
d1./d n. Fam. Enfant, adolescent(e).
|| Fam., péjor. Homme, femme très jeune.
d2./d adj. Qui a l'espièglerie de l'enfance. Un comportement gamin.

GAMIN, -INE, subst. et adj.
I. — Substantif
A. — Subst. masc.
1. Vx. Jeune garçon servant d'aide ou de commissionnaire dans différents métiers. Synon. (mod.) garçon (cf. ce mot III A). Un gamin de l'imprimerie (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 369) :
1. Il y a beaucoup de variétés dans le genre gamin. Le gamin notaire s'appelle saute-ruisseau, le gamin cuisinier s'appelle marmiton, le gamin boulanger s'appelle mitron, le gamin marin s'appelle mousse, le gamin soldat s'appelle tapin, le gamin peintre s'appelle rapin, le gamin négociant s'appelle trottin, le gamin courtisan s'appelle menin...
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 323-324.
2. INDUSTR. DU VERRE. ,,Jeune garçon qui aide le verrier en cueillant le verre avec la canne`` (J. BLOCH-DERMANT, L'Art du verre en France 1860-1914, Lausanne, Edita, 1974, p. 198). Vieilli. Enfant ou jeune adolescent qui court les rues. Synon. galopin, gavroche, titi (fam.). Gamin faubourien. Un gamin polissonnait sur le parvis : — Va me chercher un fiacre! L'enfant partit comme une balle (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 89). Sa figure de gamin des rues, balafrée par le voyage et fripée par le chagrin (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 667). Le pli menaçant de sa bouche est celui de n'importe quel gamin de Londres affamé, debout entre les piles d'oranges, sur les quais de la Tamise (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1450) :
2. La gaminerie est une nuance de l'esprit gaulois. (...) on pourrait dire que Voltaire gamine (...). Le gamin de Paris est respectueux, ironique et insolent. Il a de vilaines dents parce qu'il est mal nourri et que son estomac souffre, et de beaux yeux parce qu'il a de l'esprit. Jéhovah présent, il sauterait à cloche-pied les marches du paradis.
HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 699.
B. — Subst. masc. ou fém.
1. Petit garçon ou petite fille, jeune adolescent(e). Synon. enfant, gosse (fam.), môme (pop.), petit(e). Un(e) gamin(e) de six ans, de quatorze ans. Cette heure indécise et adorable où la grande fille naît dans la gamine (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 15). J'entre dans la petite classe : les cinquante gamines enfermées là-dedans piaillent, se tirent les cheveux (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 87). Mais c'est une gamine! J'avais demandé une jeune fille! Que voulez-vous que je fasse de cette petite! (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 358) :
3. Mais, ma mère vous me confondez! Suzanne! Une enfant que j'ai laissée en robe courte, grimpant aux arbres, une gamine à qui je donnais des pensums, qui sautait sur mes genoux, qui m'appelait papa...
PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869, I, 10, p. 40.
Loc. Traiter qqn en gamin. Traiter quelqu'un en inférieur, avec désinvolture. Synon. traiter qqn en petit garçon (cf. ce mot I A 1). Jusqu'à ce jour, elle l'avait traité en gamin, ne prenant pas ces déclarations au sérieux, s'amusant de lui comme d'un petit homme sans conséquence (ZOLA, Nana, 1880, p. 1236).
2. P. ext. Jeune homme ou jeune fille dont on souligne la jeunesse. Une gamine de dix-huit ans, étourdie, bavarde, emballée, avec des audaces de tenue et de langage (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869I, 4, p. 13). À dix-sept ans, le gamin séduisit la femme de chambre de sa belle-mère (ZOLA, Curée, 1872, p. 413) :
4. Elle trouva amusant de déniaiser ce gamin tout frais, tout jeune. Lui, immédiatement possédé, hanté, éperdu de passion pour cette perverse, en devint follement amoureux et jaloux. Il parla de l'entretenir, lui loua une chambre...
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 171.
3. Fam. et p. antiphrase. [Notamment avec un adj. dénotant un grand âge] Personne dont le comportement s'apparente à celui d'un enfant. Au fond, vieux gamin de caserne, il regrettait la chambrée (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., 5, p. 56). Lu, dans les journaux, l'ignoble guerre de Clemenceau à Jeanne d'Arc. Ce vieux gamin décrépit et malfaisant (BLOY, Journal, 1907, p. 345) :
5. ... il [Clemenceau] gourmande les socialistes (...). Le gamin sexagénaire s'écrie, de cette voix faussement pathétique qui reprend la dernière syllabe, la renvoie dans la direction des tribunes, ainsi que l'assiette d'un jongleur : « La cause du Droit Humain ne se divise pas : il faut être pour ou contre ».
BERNANOS, Gde peur, 1931, p. 327.
4. Fam. ou pop. [Le plus souvent avec un poss. ou un compl. de nom] Fils ou fille. Maintenant, des familles de la rue de Sèvres, par exemple, élevaient positivement leurs gamines pour le Bon Marché (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 686). Tenez! embrassez-le aussi, mon pauvre gamin, pour lui porter chance (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 447). « Que désirez-vous, madame? » — « Un costume pour mon gamin », répondait l'acheteuse (BOURGET, Tapin, 1928, p. 27) :
6. Quand on occupe dans une ville comme Paris une situation officielle, on ne met pas sa fille chez les sœurs et son gamin chez les jésuites. Cela tombe sous le sens sacredié!
COURTELINE, Client sér., 1897, 1, p. 17.
II. — Adjectif
A. — [En parlant de pers.] Qui a un caractère insouciant, malicieux et vif. Synon. espiègle. Alors elle fut gaie, gamine et même assez moqueuse (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Quest. du lat., 1886, p. 571). Le soleil (...) jetait ses grands rayons obliques sur cette foule gamine et parée (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 587).
B. — [En parlant des traits physiques ou moraux d'une pers.] Qui témoigne de ce caractère. Synon. mutin. Agilité, air, allure, esprit, geste, rire, ton, voix gamin(e). Elle était bien et avait un entrain folâtre et parfois gamin (MICHELET, Journal, 1860, p. 542). L'espièglerie de son petit nez, de sa bouche gamine aux coins moqueurs (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 129) :
7. Je dois dire qu'une réflexion que je fis transforma subitement en gaîté rigoleuse, en contentement gamin, cette grave, atroce et puissante jouissance du crime, laquelle succédait au mouvement de pitié qui, tout d'abord, avait alarmé mon cœur, bien mal à propos...
MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 365.
REM. 1. Gaminade, subst. fém. Synon. de gaminerie (cf. ce mot B 2). Le silence, le soir, dans le lit, le réveil sans gaminades (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 22). 2. Gaminaille, adj. Synon. de gamin (cf. ce mot II B). Un affreux voyou de Paris (...) un air jeunet, gaminaille, d'ancien mobile de 48 (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 246). 3. Gaminement, adv. D'une manière gamine, avec gaminerie. Gaminement, comme des enfants qui se serrent coude à coude pour écouter une histoire, elles firent cercle (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 233). Le « breton » de feutre blanc, par exemple, gaminement posé en arrière (COLETTE, Chéri, 1920, p. 90). Il se tourna vers Jacques, et, gaminement, lui désigna une petite maison basse au coin d'une ruelle (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 434).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-in]. Ds. Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1765 « jeune aide de verrier » (Encyclop. t. 17, p. 112, s.v. verrerie); 2. a) 1803 « petit garçon » (BOISTE); b) 1805 « petit garçon qui passe son temps à polissonner dans les rues » (Pauline Beyle, Lettres à Stendhal, 110 ds Fr. mod. t. 20, p. 303); c) 1836 gamine « petite fille espiègle » (DUMERSAN, La gamine de Paris, I, 2 ds Fr. mod. t. 16, p. 292); d) 1883 leurs gamines (marquant la filiation) (ZOLA, loc. cit.). Mot d'orig. inc. (FEW t. 21, p. 449a), formé peut-être en Lorraine sur le rad. germ. gamm-, cf. alémanique gammel « gaîté, joie bruyante; vaurien » (v. GOSSEN ds Mél. W. von Wartburg, 1958, p. 297-311); BL.-W.5 Fréq. abs. littér. Gamin : 1 439. Gamine : 395. Fréq. rel. littér. Gamin : XIXe s. : a) 383, b) 3 088; XXe s. : a) 3 498, b) 2 033. Gamine : XIXe s. a) néant, b) 603; XXe s. : a) 1 399, b) 514. Bbg. BANACHÉVITCH (N.) Qui a introduit gamin ds la litt. fr.? Fr. mod. 1954, t. 22, pp. 39-41. - GOSSEN (C.-T.). Neufranz. gamin. Mél. Wartburg (W. von) 1958, pp. 297-311. - GREIMAS (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 303. - LEGER (J.). Gamin ds la litt. Fr. mod. 1954, t. 22, p. 116. - SPITZER (L.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie. 1921, t. 42, p. 24.

gamin, ine [gamɛ̃, in] n. et adj.
ÉTYM. 1765, Encyclopédie (art. Verrerie), au sens de « jeune aide de verrier »; gamine, n. f., 1836; orig. obscure; apparenté p.-ê. à un rad. germ. gamm- (cf. alémanique gammel « gaîté bruyante; jeune homme dégingandé, vaurien »), ou (Guiraud, d'après le sémantisme « frêle » généralement associé à l'apprenti; → Arpète) du provençal gamo « rachitique, rabougri ».
———
I
1 N. m. Vx. Petit garçon qui sert d'aide, de commissionnaire à un artisan, un commerçant, etc.
1 Il y a beaucoup de variétés dans le genre gamin. Le gamin notaire s'appelle saute-ruisseau, le gamin cuisinier s'appelle marmiton, le gamin boulanger s'appelle mitron, le gamin laquais s'appelle groom, le gamin marin s'appelle mousse, le gamin soldat s'appelle tapin, le gamin peintre s'appelle rapin, le gamin négociant s'appelle trottin, le gamin courtisan s'appelle menin, le gamin roi s'appelle dauphin, le gamin dieu s'appelle bambino.
Hugo, les Misérables, IV, XII, II.
2 (1802). Vieilli. Petit garçon ou petite fille « qui passe son temps à jouer et à polissonner dans les rues » (Laveaux). || Un gamin des rues. || Gavroche, type du gamin de Paris dans les Misérables. Drôle, galopin, garnement, voyou.
2 Un groupe d'enfants, de ces petits sauvages va-nu-pieds qui ont de tout temps battu le pavé de Paris sous le nom éternel de gamins, et qui, lorsque nous étions enfants aussi, nous ont jeté des pierres à tous le soir au sortir de classe, parce que nos pantalons n'étaient pas déchirés (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris (1831), II, 5.
3 (…) car il avait de mauvaises habitudes d'éducation qui dérangeaient sa dignité naturelle plus souvent qu'il n'aurait fallu. Rien ne pouvait faire que cet ancien gamin des rues n'eût point par moments l'odeur du ruisseau de Paris.
Hugo, Claude Gueux.
4 Somme toute, et pour tout résumer d'un mot, le gamin est un être qui s'amuse, parce qu'il est malheureux.
Hugo, les Misérables, III, I, IX.
5 Avant de se débarrasser du petit paquet, il regarde s'il n'y a pas autour quelque gamin pour qui ces frites, tièdes encore, seraient une aubaine. Mais les gamins ne jouent plus dans la rue à cette heure-ci.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, VI, p. 98.
3 (1857). Mod. Garçon, fille (et, par ext., adulte) jeune et espiègle. Titi. || Farces, plaisanteries de gamin (→ Feu, cit. 47). || Quelle gamine ! || Talleyrand voyait en Thiers un gamin endiablé, plein d'allant (→ Brûlot, cit. 4; feu, cit. 31).
6 Elle avait un esprit drôle, gentil, inattendu, un esprit de gamine expérimentée qui voit les choses avec insouciance et les juge avec un scepticisme léger et bienveillant.
Maupassant, Bel-Ami, I, II.
4 Fam. et cour. Garçon (gamin) ou fille (gamine) dans l'âge de l'enfance ou de l'adolescence. Enfant, gosse; (régional) pitchoun. || Les gamins de l'école primaire (→ Brevet, cit. 3). || Une gamine de onze ans (→ Corps, cit. 24). || Gamins se chamaillant (cit. 2) sur la place du village. || Gamin en culotte courte. || Elle a gardé un corps de gamine. || Il a beau avoir vingt-cinq ans, il se conduit encore comme un gamin. || Gamin qui doit gagner sa vie (→ Exactitude, cit. 7). || Des gamins turbulents, insupportables. Garnement.
7 Il continuait à la tutoyer, la traitant en gamine, tellement elle était fine encore pour ses quatorze ans.
Zola, la Terre, I, I.
8 Un gamin timide, impulsif et farouche, dont le regard malappris insistait trop, un petit exotique, un jeune barbare qui sortait des musées affolé d'impatience.
Valery Larbaud, Barnabooth, Journal, 24 avril.
9 (…) sa dégaine de gamine maigrelette, sans hanches, sans derrière, d'une minceur agressive et élégante.
Colette, Belles saisons, p. 156.
10 (…) ces jeunes gens… ces gamines, si prétentieuses, que je vois chaque jour dans le train, munis de manuels et de cahiers d'études, qui peuplent les facultés.
Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 76.
« T'occupe pas du chapeau d'la gamine » (allus. aux paroles d'une rengaine) : mêle-toi de ce qui te regarde.
5 (En fonction d'attribut). || Quand elle était encore gamine. || Quand j'étais (tout) gamin.
(Marquant la filiation). Fils ou fille encore jeune. || Veuf qui a une gamine de huit ans (→ Encore, cit. 14). || Son gamin. || Tu viens avec tes gamins ?
———
II Adj. (1844). Qui dans l'aspect, le caractère, tient du gamin par la vivacité, la malice, l'insouciance. Espiègle, farceur, mutin. || Un air, un ton gamin. || Gaieté gamine. || Ce que vous pouvez être gamin, à rire de ces bêtises. Mutin.
11 De certains jours cependant, le fond gamin de Nello reperçait à travers sa gravité de commande, et du correct gentleman s'échappait quelque folâtrerie, accomplie du reste avec le sérieux d'un mystificateur anglais.
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, XLIX.
Par ext. (Choses concrètes) :
12 Un petit chapeau de cuir, sportif et gamin, descendait en visière sur son front.
Colette, la Fin de Chéri, p. 64.
CONTR. Adulte, grave, mûr, sérieux.
DÉR. Gaminement, gaminer, gaminerie.

Encyclopédie Universelle. 2012.