lapin, ine [ lapɛ̃, in ] n.
1 ♦ Petit mammifère (lagomorphes) à longues oreilles, à petite queue, très prolifique, répandu sur tout le globe. Lapin de garenne, buissonnier, vivant en liberté, gîtant dans des terriers. Femelle du lapin (⇒ hase) . — Lapin domestique, ou lapin de choux, de clapier. Le lapin clapit. Jeannot Lapin, dans les contes et les fables. Le lapin (⇒ 2. bouquet, 1. bouquin) , la lapine et les lapereaux. Lapin atteint de myxomatose. Lapin angora. Lapin russe, blanc aux yeux rouges. Lapin de compagnie. Élevage du lapin. — Cage à lapins (⇒ clapier) ; fig. immeuble moderne aux logements uniformes et exigus.
♢ N. m. Peau, fourrure de cet animal. Un manteau de lapin.
♢ N. m. Chair comestible de cet animal. Râble de lapin. Lapin en gibelotte, en civet, à la moutarde. Terrine de lapin.
2 ♦ Loc. Avoir des dents de lapin, des incisives supérieures très longues. Ne pas valoir un pet de lapin. Ça lui va comme des guêtres à un lapin. Le coup du lapin : coup brutal sur la nuque qui peut briser les vertèbres cervicales et entraîner la mort; fig. traîtrise, coup par-derrière. Courir comme un lapin : courir très vite, détaler. — Vx Pattes de lapin. — Fam. Une lapine, par appos. une mère lapine : une femme très prolifique. — Un chaud lapin : un homme porté sur les plaisirs sexuels. Un lapin, un fameux lapin : un gaillard. — T. d'affection pour les deux sexes « n'aie pas honte, mon petit lapin » (Zola).
3 ♦ N. m. Loc. fam. POSER UN LAPIN à qqn, ne pas venir au rendez-vous qu'on lui a donné.
● lapin nom masculin (radical préroman lapparo-) Mammifère lagomorphe proche du lièvre, mais dont il existe des races domestiques. Chair comestible de cet animal. Fourrure de cet animal : Un manteau en lapin. Homme rusé ou brave et résolu. Familier. Terme d'amitié, d'affection : Ça va, mon petit lapin ? ● lapin (citations) nom masculin (radical préroman lapparo-) Jean Commerson Paris 1802-Paris 1879 À son lit de mort, l'homme songe plutôt à élever son âme vers Dieu que des lapins. Pensées d'un emballeur ● lapin (expressions) nom masculin (radical préroman lapparo-) Familier. Cage ou cabane à lapins, immeuble de grandes dimensions et d'aspect uniforme ; logement dans ce type d'immeuble. Coup du lapin, coup brutal sur la nuque, qui peut briser les vertèbres. Familier. En peau de lapin, se dit d'une chose de valeur médiocre. Populaire. Poser un lapin à quelqu'un, manquer à un rendez-vous promis. Trotter, courir comme un lapin, courir très vite. Familier. Un chaud lapin, un homme d'un fort tempérament amoureux.
lapin, ine
n.
d1./d Petit mammifère herbivore lagomorphe (Fam. léporidés), élevé pour sa chair, à la fourrure douce, aux longues oreilles.
|| Lapin de garenne: lapin sauvage.
|| (Afr. subsah.) Nom impr. donné au lièvre d'Afrique.
d2./d Chair du lapin. Servir du lapin.
d3./d Fourrure du lapin domestique. Veste de lapin.
d4./d Loc. fig. Courir comme un lapin, très vite.
— Le coup du lapin, violemment porté sur la nuque du tranchant de la main et qui brise les vertèbres cervicales de l'animal; par ext., coup violent, parfois mortel, porté sur la nuque de l'homme.
— Loc. fig., Fam. Un chaud lapin: un homme sexuellement ardent.
— Poser un lapin à qqn, ne pas venir à son rendez-vous.
— Mon (petit) lapin, terme d'affection.
⇒LAPIN, -INE, subst.
A. — Mammifère rongeur très prolifique qui vit à l'état sauvage (lapin de garenne) ou dont on fait l'élevage (lapin de choux ou de clapier) pour la consommation de sa chair et diverses utilisations de sa peau. Lapin domestique. On n'entend que le trotte-menu du lapin dans les feuilles (GONCOURT, Journal, 1864, p. 92). Les fèves à cueillir, le séneçon et l'herbe de lait à arracher pour les lapins (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 15) :
• 1. Je repris mon fusil, je déclarai de nouveau la guerre aux lapins, et, avant la fin de l'automne, j'étais si bien guéri de ma passion pour ma voisine, que je plaidai contre elle pour un droit de garenne.
JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 178.
• 2. À côté de l'usine s'étalait la ferme, avec une basse-cour modèle et une grange immense où mon cousin Robert s'amusait à l'élevage d'une race particulière de lapins...
GIDE, Si le grain, 1924, p. 415.
— Expressions
♦ Courir comme un lapin (fam.). Courir à toute vitesse ou s'enfuir à toutes jambes. Il tenait la ficelle des « urbaines », il a couru comme un lapin après les fiacres et les bagages, aussi longtemps qu'il a pu (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 66).
♦ Ne pas valoir un pet de lapin (pop.). Ne pas valoir grand chose. Et puis aussi, pour ce qui est des choses de la maison, ces femmes-là, d'ailleurs, c'est toujours comme ça — elle vaut pas un pet de lapin (GIONO, Regain, 1930, p. 210).
♦ Sentir le lapin (pop.). ,,Dégager de mauvaises odeurs corporelles`` (REY-CHANTR. Expr. 1979).
— P. anal.
♦ Le coup du lapin (pop.). Coup mortel porté sur les vertèbres cervicales comme l'on fait pour tuer un lapin. On peut bien boire le coup de l'étrier, avant de recevoir le coup du lapin (VALLÈS, J. Vingtras, Insurgé, 1885, p. 341).
Faire le coup du lapin. Attaquer par derrière, par traîtrise. (Ds REY-CHANTR. Expr. 1979).
♦ Pattes de lapin (vx). Favoris courts :
• 3. ... celui-là et M. François, son père, étaient les gloires bouffonnes de Dijon et le buste de l'un de ces deux grotesques, avec une physionomie d'huissier et des pattes de lapin, le long des joues, se dressait sur un socle, dans l'une des salles.
HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 292.
♦ Cage à lapins. Local exigu et de peu de confort :
• 4. Et pour la roulotte, non, merci. Coucher à cinq dans une cage à lapins, crever de faim les trois quarts du temps, n'avoir que des haillons sur le dos et tendre la main pour demander l'aumône, non et non.
AYMÉ, Cléramb., 1950, IV, 1, p. 192.
B. — P. méton.
1. Chair comestible du lapin. Civet, pâté de lapin; lapin à la moutarde, en gibelotte. Ça explique pourquoi ils bouchent leur fenêtre, quand ils mangent un lapin. N'est-ce pas? On serait en droit de leur dire : « Puisque vous mangez un lapin, vous pouvez bien donner cent sous à votre mère ». Oh! ils ont du vice!... (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 564).
♦ Lapin de gouttière. Chat, par allusion aux civets de chat. (Ds REY-CHANTR. Expr. 1979).
2. Fourrure de peu de prix faite avec la peau du lapin. Ayant entr'ouvert son manteau tragiquement doublé d'antiques peaux de lapin, elle découvrit un petit livre écorné (FRANCE, Hist. comique, 1903, p. 65).
C. — [À propos d'un être humain]
♦ Un fameux, un vrai lapin. Homme brave, actif, résolu. Dépêchez-vous! Lagardy ne donnera qu'une seule représentation (...). C'est, à ce qu'on assure, un fameux lapin! Il roule sur l'or! il mène avec lui trois maîtresses et son cuisinier! (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 62).
♦ Un vieux lapin (pop. et vieilli). Un homme rusé, aux mille tours. Connais-tu la mère Chopin? Son mari qu'est un vieux lapin, Me disait en buvant la goutte, J'veux qu'le diable m'mette en déroute (J. A. GARDY, Jérôme Buteux et le père Chopin aux barricades, 3, 1830, (Gauthier et Vezard) ds QUEM. DDL t. 19).
♦ Une mère lapine, une bonne lapine, une lapine. Femme prolifique. Elle tenait de la mère lapine primée aux comices agricoles et de l'idole hindoue (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 84).
♦ [En termes d'affection] Mon lapin, mon petit lapin. Margot avait éclaté en sanglots. Il lui cria : — Ne pleure pas, mon petit lapin (...). Laisse-moi faire (COURTELINE, Conv. Alceste, Margot, 1888, p. 78) :
• 5. Devant tout le monde, ils [les maris] prodiguent à la façon romaine (columbella) à leurs femmes des surnoms pris au règne animal, et ils les appellent : — ma poule, — ma chatte, — mon rat, — mon petit lapin...
BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 144.
♦ Pop., vx. Voyageur qui montait en surcharge dans les voitures publiques. En lapin, voyager en lapin. Voyager en s'asseyant à côté du cocher. Les généraux? Nous n'avons pas de fonctionnaires plus soumis. Demandez à Clemenceau : il les fait monter en lapin, oui, à côté du cocher, en lapin sur son fiacre (BARRÈS, Déracinés, 1897, p. 312).
♦ Arg. et vx. Lapin ferré ou simplement lapin. Cheval. Ceci sera pour toi, brave grenadier! s'écria le major en lui présentant une rivière de diamants, si tu veux me suivre et te battre comme un enragé. Les Russes sont à dix minutes de marche; ils ont des chevaux; nous allons marcher sur leur première batterie et ramener deux lapins (BALZAC, Adieu, 1830, p. 30).
♦ Expr. fam. Poser un lapin à qqn. Ne pas être au rendez-vous convenu :
• 6. — Vous vous rendez compte, lui expliqua le relieur, qu'il n'est pas question une seconde que vous me posiez un lapin. Vous vous dites qu'une fois sorti d'ici... oui... mais supposez que ce soir vous manquiez au rendez-vous. Hein? et que je veuille absolument vous retrouver?
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 91.
Rem. Dans la docum. l'emploi du mot en appos. avec valeur adj. est attesté : Voyez-moi triste dans ces mois de juillet, août et septembre, car ce ne peut pas être autrement. Mais vous devinerez quelle immense affection lapine et non canine, il y a sous cette tristesse (BALZAC, Lettres Étr., t. 2, 1844, p. 390).
REM. Lapinisme, subst. masc. Fécondité excessive comparable à celle du lapin. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1450 « petit mammifère rongeur très prolifique » (Myst. Vieil Testament, éd. J. de Rothschild, 12202); spéc. loc. a) 1611 mémoire de lapin (COTGR.); b) 1809 courir comme un lapin (P. LECLAIR, Médit. hussard, p. 125); c) 1850 le coup du lapin « coup derrière la nuque » (DUMAS père, Chasse au chastre, II, 4, p. 216); 2. 1649 lapine (SCARRON, Virgile travesti, III, 128b ds RICHARDSON : Nos femelles vagabondes Autant que lapines fécondes). B. P. métaph. 1. 1718 brave comme un lapin (d'un homme bien habillé) (LE ROUX, p. 292); 2. 1790 « homme gaillard » (RESTIF DE LA BRETONNE, Le Palais-Royal d'apr. R. DAGNEAUD, Les él. pop. ds le lexique de la Comédie humaine d'H. de Balzac, p. 95); spéc. arg. milit. 1809 (P. LECLAIR, op. cit., VIII : Moi dans un hôpital! [...] Ils sont bons là, les lapins [les camarades hussards] Je ne suis pas malade); 3. a) 1858 (L. LARCHEY, Les excentricités du lang. fr. ds Revue anecdotique, t. 7, p. 566 : Dans l'argot du collège, on appelle aussi lapins des libertins en herbe); b) 1928 chaud lapin (M. STÉPHANE, Ceux du trimard, p. 204). C. 1. 1783 « voyageur pris en surnombre dans les voitures publiques » (d'apr. ESN.); 1876 « voyageur non sonné au compteur et dont le conducteur empoche les six sous » (ibid.); d'où prob. 2. 1878-79 faire cadeau d'un lapin (à une fille) « ne pas payer ses faveurs » (GILL, La Petite lune, n° 13, p. 3); 1881 poser un lapin « id. » (RIGAUD, Dict. arg. mod., p. 308); 1888 id. (A. DAUDET, Immortel, p. 46 : lui [d'Athis] n'attend que le décret de l'Officiel pour filer à l'anglaise et, après quinze ans d'un bonheur sans mélange, poser à la duchesse un de ces lapins!). Issu de lapereau par changement de suff.; a remplacé connin, qui se prêtait, dès le XIIe s., à des jeux de mots obscènes (BL.-W.1-5). La création de l'expr. chaud lapin (B 3 b) a été favorisée par chaud de la pince, attesté dans le même sens dep. 1866, DELVAU : v. G. ROQUES ds Mél. Baldinger, p. 588. Fréq. abs. littér. : 1232. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 991, b) 2015; XXe s. : a) 2126, b) 2033.
DÉR. Lapiner, verbe intrans. [Le suj. désigne une lapine] Mettre bas. (Dict. XIXe et XXe s.). — [lapine], (elle) lapine [lapin]. — 1res attest. a) 1732 lapinner « mettre bas » (en parlant de la lapine) (L. LIGER, Nouvelle maison rustique, éd. 1736, t. 1, p. 784), b) 1907 arg. « accroître démesurément sa famille » (FRANCE); de lapine (lapin), dés. -er.
BBG. — BRÜCH (J.). Zwei ligurische Wörter... Z. für vergleichende Sprachforschung. 1914, t. 46, pp. 351-373. - DAUZAT (A.). Notes étymol. Fr. mod. 1950, t. 18, pp. 1-3; 1951, t. 19, p. 28. - HUBSCHMIED (J.). Bezeichnungen für « Kaninchen », « Höhle », « Steinplatte ». In : [Mélanges Jud (J.)]. Genève-Zürich, 1943, pp. 246-280. - LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 21, 32, 150, 211, 224. - QUEM. DDL t. 10, 13, 17, 19. - ROQUES (M.). Romania. 1943, t. 67, pp. 532-533.
lapin, ine [lapɛ̃, in] n.
ÉTYM. 1458; de lapereau avec changement de finale; d'après P. Guiraud, il y a eu un croisement probable avec laper « manger avec avidité »; a remplacé connin, conin, éliminé à cause de la paronymie avec le dér. de con.
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1 Petit mammifère rongeur (Léporidés) à grandes oreilles, à petite queue, très prolifique, répandu sur tout le globe. || Le lapin (⇒ 3. Bouquet, 1. bouquin), la lapine et les lapereaux. || Les grandes oreilles, la couette, les dents de rongeur du lapin. || Le lapin clapit, pousse le cri de son espèce. || La myxomatose, maladie infectieuse du lapin. — Lapin de garenne, buissonnier, qui vit en liberté, gîtant dans des terriers. || Gîte du lapin. ⇒ Clapier, 1. halot, rabouillère, terrier. || Chasse au lapin (→ Imiter, cit. 4). || Collet à lapin. || Furet (cit. 1) qui chasse le lapin. || Lapin qui fuit, détale; saut de lapin. || Tirer un lapin au débouler. — Lapin domestique ou clapier (cit. 2), dit aussi lapin de chou (→ Goût, cit. 4). || Couinement du lapin. || Élevage du lapin. ⇒ Cuniculiculture. || Élever des lapins (→ Fumier, cit. 5), faire de l'herbe pour les lapins. || Une grosse lapine. || Assommer, écorcher un lapin. || Cabane à lapins. ⇒ Clapier (cit. 1). — ☑ Fig. Cabane, cage à lapins (→ Cages à poules). || Espèces de lapins domestiques : lapin russe, lapin des Flandres, lapin angora, lapin papillon, lapin bélier… — Les lapins sont chassés ou élevés pour leur chair et leur fourrure. — Jean Lapin, Jeannot Lapin, nom souvent donné à cet animal par la tradition des contes et des fables.
1 L'aigle donnait la chasse à maître Jean Lapin (…)
La Fontaine, Fables, II, 8.
2 La fécondité du lapin est encore plus grande que celle du lièvre (…) il est sûr que ces animaux multiplient si prodigieusement dans les pays qui leur conviennent, que la terre ne peut fournir à leur subsistance; ils détruisent les herbes, les racines, les grains, les fruits, les légumes, et même les arbrisseaux et les arbres; et si l'on n'avait pas contre eux le secours des furets et des chiens, ils feraient déserter les habitants de ces campagnes.
Buffon, Hist. nat. des animaux, Le lapin.
2.1 Enfin, après une heure de fouilles, quatre rongeurs furent pris au gîte. C'étaient des lapins assez semblables à leurs congénères d'Europe, et qui sont vulgairement connus sous le nom de lapins d'Amérique.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 255.
2.2 Des lapins sortirent de leurs terriers, et broutaient le gazon.
Un coup de feu partit, un deuxième, un autre, — et les lapins sautaient, déboulaient. Victor se jetait dessus pour les saisir, et haletait trempé de sueur.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, p. 361 (Folio).
3 Et aussitôt, par les bois de la Sauvagère, par les friches du Beuvron, par les fourrés de Bouchebrand, des centaines de lapins pullulaient. Raboliot les voyait bondir par-dessus les touffes de breumaille, s'y couler à pattes tricotantes, montrer à l'orée des terriers, le temps à peine d'un clin d'œil, une touffe de queue blanche qui s'enfonçait dans le trou noir.
M. Genevoix, Raboliot, III, V.
➪ tableau Noms de mammifères.
REM. Comme pour la plupart des noms d'animaux possédant une forme féminine, cette forme est d'un emploi incertain. On emploie lapine chaque fois que le sexe est perçu et pertinent, mais aussi lapin, en parlant d'une femelle. En outre le mot désigne à la fois l'individu et l'espèce (il est alors toujours masc.) et la plupart des emplois spéciaux et fig. sont au masculin.
♦ Peau de lapin. || Casquette (cit. 2) en peau de lapin. || La fourrure du lapin est très employée en raison de son bas prix. || Manteau, doublure, couverture de lapin. || Poil de lapin (→ Habillement, cit. 8). || Utilisation du poil de lapin en chapellerie (feutres).
♦ N. m. || Le, du lapin. La chair comestible du lapin (⇒ Gibier). → aussi Fin, cit. 7. || Manger du lapin (→ Grillade, cit.). || Râble de lapin. || Lapin rôti, sauté (→ Frugal, cit. 6). || Lapin en sauce. || Lapin en gibelotte; civet de lapin. || Lapin chasseur. || Pâté de lapin. || Servir du chat pour du lapin (→ Hachis, cit. 3).
4 (…) un lapin chasseur longtemps mijoté, savoureux, parfait de tous points (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, X, p. 78.
♦ ☑ Loc. Lapin de gouttière : chat.
2 Loc. fig. a (Lapin, n. m.). ☑ Courir comme un lapin : courir très vite, s'enfuir — ☑ Ne pas valoir un pet (cit. 5) de lapin.
♦ ☑ Le coup du lapin : coup violent sur la nuque (comme celui qu'on donne, du tranchant de la main, sur les vertèbres cervicales d'un lapin d'élevage, pour le tuer). || Il lui a fait le coup du lapin, ça l'a étendu pour le compte. — Spécialt. Choc à la nuque éprouvé dans les collisions de véhicules automobiles.
4.1 Il y a peu de temps, j'étais au volant de ma voiture stoppée par un feu rouge de l'avenue Foch. J'étais en train d'examiner un poil que je venais d'arracher de ma narine droite quand un choc violent me fit le coup du lapin.
Sim, Elle est chouette, ma gueule, p. 251.
♦ ☑ Vx. Sentir le lapin : avoir une forte et mauvaise odeur corporelle.
♦ ☑ Pattes de lapin : favoris courts.
♦ ☑ Fig. et fam. Chaud lapin : homme porté sur les plaisirs sexuels. → Chaud de la pince. — ☑ Un vrai lapin, un fameux lapin, un lapin : un homme actif, rusé, brave. ⇒ Gaillard.
4.2 On dira : « c'est un gaillard, celui-là, c'est un luron, c'est un lapin », il aura le poids, on l'écoutera, ce sera un monsieur fort.
Flaubert, Correspondance, 10 sept. 1850.
5 Lagardy ne donnera qu'une seule représentation; il est engagé en Angleterre à des appointements considérables. C'est, à ce qu'on assure, un fameux lapin !
Flaubert, Mme Bovary, II, XIV.
6 — Je ne me sens ni Français ni Russe, dit-il. Mais quand j'étais là-haut avec les autres grivetons, je me plaisais avec eux.
— Ce sont des lapins, dit-elle.
Boris feignit de se méprendre.
— Oui : de fameux lapins.
— Non, non : des lapins qui se sauvent. Comme ça ! dit-elle, en faisant courir sa main droite sur la table.
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 61.
♦ ☑ (1788, argot anc.). Vx. Lapin ferré : gendarme.
♦ (Appellatif, avec un possessif). || Mon petit lapin, mon lapin (employé pour les personnes des deux sexes).
7 — Voyons, n'aie pas honte, mon petit lapin… Il faut que tu t'habitues, il n'y a point là de vilaines choses.
Zola, la Terre, IV, IV.
b (Lapine, n. f.). Femme qui a de nombreux enfants. ⇒ Lapinisme. — Par appos. || C'est une vraie mère lapine.
3 N. m. (De voyager en lapin, « à côté du cocher »). Vx. Voyageur ou colis que le cocher d'une voiture de place ne déclare pas.
8 Sur le devant de cette voiture, il existait une banquette de bois, le siège de Pierrotin, et où pouvaient tenir trois voyageurs, qui, placés là, prennent comme on le sait le nom de lapins. Par certains voyages, Pierrotin y plaçait quatre lapins (…)
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 605.
4 a (Mil. XIXe). Vx. Paiement éludé. ☑ Poser un lapin : ne pas payer (une prostituée). → Payer en monnaie de singe.
9 Elle n'usait de la poste restante que pour tâcher de lever les « michets » que son âge mûr ne lui permettait plus d'aguicher le soir dans le jardin du music-hall !
Cette fois, elle en était quitte pour ce que dans l'argot parisien on appelle un « lapin ».
Goron, l'Amour à Paris, t. I, p. 348.
b ☑ Mod. et fam. Poser un lapin à qqn, le faire attendre en ne venant pas à un rendez-vous. || Elle lui a posé un lapin et il ne l'a jamais revue depuis.
10 Pour nos sentiments, nous en avons parlé trop souvent pour le redire, bien souvent un amour n'est que l'association d'une image de jeune fille (qui sans cela nous eût été vite insupportable) avec les battements de cœur inséparables d'une attente interminable, vaine, et d'un « lapin » que la demoiselle nous a posé.
Proust, la Prisonnière, Pl., t. III, p. 66.
♦ (Hors du syntagme poser un lapin).
10.1 Ou bien Ilse vient au rendez-vous et accepte les propositions d'une autre personne que Roger, ou elle ne vient pas du tout et c'est le lapin dans toute son horreur, dans toute sa tristesse (…)
J. Green, Journal, 20 avr. 1968, Ce qui reste de jour, p. 89.
11 Le studio, qui est une commodité, peut très bien devenir, au bout de quelques mois, un inconvénient, comme il arrive souvent en amour, où il faut des traverses, de la contradiction, des picotements, des attentes, des lapins, pour que cela dure un peu.
J. Dutourd, les Horreurs de l'amour, p. 401.
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DÉR. Lapiner, lapinière, lapinisme, lapinot.
Encyclopédie Universelle. 2012.